SMASH 2002 - IUMSP
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3.6 Violence non intentionnelle et intentionnelle<br />
Weston, 1995; HRSA., <strong>2002</strong>; Taylor, Kingdom, & Jenkins, 1997). En dehors de quelques initiatives<br />
isolées, notamment dans le canton de Genève ou du Tessin (Ferron & Michaud, 1998; Michaud,<br />
2000 ), notre pays reste dans ce domaine à la traîne et il est urgent que les autorités sanitaires et<br />
politiques prennent la mesure de ce phénomène et y apportent des solutions adéquates à travers<br />
notamment un repérage plus efficace et un suivi plus systématique des jeunes ayant des idéations<br />
suicidaires importantes ou ayant commis une tentative de suicide. On ne peut que se féliciter à cet<br />
égard de la création récente dans notre pays d’une association pour la prévention du suicide (Ipsilon,<br />
initiative pour la prévention du suicide en Suisse, www.ipsilon.ch).<br />
3.6.4 Conduites délictueuses<br />
Pendant l’adolescence, la fréquence des conduites délictueuses est tellement élevée par rapport à<br />
d’autres phases de la vie que quelques scientifiques les considèrent comme une composante normale<br />
de la jeunesse (Elliott, Ageton, Huizinga, Knowles, & Canter, 1983). Sur la base de l’état actuel de la<br />
recherche, Flammer et Alsaker (<strong>2002</strong>) tirent toutefois la conclusion que si le comportement antisocial<br />
augmente bien entre l’enfance et l’adolescence (intra-individuel), il n’est pas pour autant devenu<br />
normatif.<br />
Moffitt (1993) distingue deux catégories de jeunes : ceux qui manifestent un comportement antisocial<br />
depuis l’enfance et ceux qui ne développent un tel comportement qu’à l’adolescence (la délinquance<br />
dite limitée à l’adolescence). D’après Moffitt (ibid.), les adolescents tentent d’acquérir le statut d’adultes<br />
par des conduites en rupture avec la norme ou même délinquantes. «La délinquance limitée à<br />
l’adolescence» se définit comme un phénomène passager qui s’amorce au début de l’adolescence et<br />
redisparaît au début de l’âge adulte. Mais d’autres études signalent que ce type de délinquance se<br />
prolonge peut-être quand même au-delà de l'adolescence et laisse des traces dans les phases suivantes<br />
de la vie (Nagin, Farrington, & Moffitt, 1995).<br />
L’interdit exerce un grand attrait, spécialement chez les jeunes, à un moment où ils tentent de se<br />
démarquer des autorités. Silbereisen et Noack (1988) considèrent ce genre de conduites comme une<br />
tentative possible d’accélérer de façon démonstrative le passage à l’âge adulte, quand il n’y a aucun<br />
autre moyen d’accéder aux privilèges qui le caractérisent.<br />
Les jeunes ont été priés d’indiquer s’ils avaient commis une série de ruptures par rapport à la norme ou<br />
d’actes délictueux au cours des 12 derniers mois et, si oui, à quelle fréquence. Confier aux intéressés le<br />
soin de rapporter eux-mêmes leurs actes délictueux est une méthode éprouvée qui présente<br />
généralement une bonne validité (Aebi, 1999; Haas, 2001; Klein, 1989; Loeber, Stouthamer-Loeber &<br />
van Kammen, 1989). Le Tableau 3.6-8 montre à quel point les conduites délictueuses sont répandues<br />
chez les jeunes interrogés dans le cadre de la présente étude.<br />
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