SMASH 2002 - IUMSP

3.6 Violence non intentionnelle et intentionnelle
dans les instruments de saisie du mobbing (Alsaker, 2003). Les réponses aux questions sur les
agressions verbales et physiques systématiques et sur les expériences d’exclusion du groupe sont
présentées au Tableau 3.6-4. Toutes sont des formes de harcèlement propres au phénomène du
mobbing.
Les autres se sont moqués de moi ou m’ont
insulté(e).
Les autres m’ont agressé(e) physiquement ou
brutalisé(e).
Les autres m’ont exclu(e) ou empêché(e) de
participer.
Filles (%)
n = 3380
Garçons (%)
n = 4040
Total (%)
n = 7420
10.8 14.3 12.7
1.6 2.7 2.2
1.9 1.4 1.6
Tableau 3.6-4 Pourcentages de jeunes ayant indiqué avoir été victimes de harcèlement verbal et
d’exclusion au moins une fois par semaine au cours des 12 derniers mois, selon le sexe
(SMASH 2002, Q32)
À la question de savoir si on s’était (au moins) une fois moqué d’eux ou si on les avait insultés au cours
des 12 mois précédents, 59.2% des jeunes interrogés ont répondu par l’affirmative. Trois quarts
d’entre eux avaient été une ou deux fois la cible d’agressions verbales et un bon 10% l’avaient même
été une fois par semaine ou plus souvent (Tableau 3.6-4).
Une proportion nettement plus faible de répondants (14.4%) ont signalé avoir été exclus d’un groupe
ou empêchés de participer à quelque chose au moins une fois au cours de l’année précédente. Dans la
plupart des cas, la chose ne s’était produite qu’une ou deux fois. L’exclusion sociale systématique (au
moins une fois par semaine) concernait un plus petit nombre de jeunes (à peine 2%).
Ces chiffres montrent qu’il est important d’établir une distinction entre les expériences désagréables
grossières qui se produisent occasionnellement et celles qui se produisent systématiquement et
méritent de ce fait le qualificatif de harcèlement ou mobbing. Il n’est pas rare que les expériences
occasionnelles d’attitudes négatives ou agressives d’autrui résultent de conflits. Elles sont généralement
maîtrisables (pour la personne lésée). Mais le harcèlement systématique n’est qualitativement pas
comparable à des conflits et a des conséquences destructrices pour la victime (Alsaker, 2003).
Nos résultats indiquent clairement qu’environ un dixième des jeunes ont été victimes de violence
physique au cours des 12 derniers mois (Tableau 3.6-3) et que près de 15% d’entre eux ont été
régulièrement insultés par leurs camarades de diverses façons (Tableau 3.6-4). Ces derniers chiffres
correspondent aux résultats obtenus auprès des enfants et des adolescents aussi bien en Suisse
romande et alémanique (dont ceux de l’étude ch-x-Jugend et de l’enquête réalisée auprès des écoles de
recrue (Haas, 2001)) que dans d’autres pays (Alsaker, 2003 ; Alsaker, & Brunner, 1999 ; Smith et al.,
1999). Ils montrent que la problématique du harcèlement systématique (mobbing) est à prendre au
sérieux dans toutes les tranches d’âge. Cela signifie qu’on ne doit pas se focaliser uniquement sur les
formes visibles et dramatiques de violence physique et qu’une assez forte proportion de répondants
plus âgés auraient vraisemblablement besoin d’aide pour se sortir de ces schémas. Comme le
phénomène du mobbing est un phénomène de groupe, toute la classe doit être impliquée dans la
résolution du problème. Or, les adolescents souffrent fréquemment du fait que les adultes se
distancient de la problématique et qualifient le mobbing de conflit à régler entre jeunes (Alsaker, 2003).
Les intéressés n’ont pourtant que très rarement la possibilité de résoudre le problème entre eux. C’est
pourquoi cette situation représente un grand défi pour les adultes. Le mobbing ne doit pas être
interprété comme une fatalité, mais comme une problématique qui peut et doit être réglée. Depuis
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