Louis Gustave Binger - Explorateur de la Côte-d’Ivoire (Olivier Pingal)

Louis Gustave Binger 

Explorateur de la Côte-d’Ivoire 

Document pédagogique de 

Olivier Pingal

Document conçu par le CDDP du Val-d’Oise 

Suivi éditorial, relectures et maquette : Isabelle Le Quinio 

© 2011. CRDP de l’académie de Versailles / CDDP du Val-d’Oise

Louis Gustave Binger - Explorateur de la Côte-d’Ivoire 

Introduction 

Cette brochure a pour but de donner aux enseignants des collèges et des lycées les outils 

nécessaires pour évoquer la conquête de l’Afrique de l’Ouest. Il s’agit pour cela d’évoquer, 

à travers l’exemple de la Côte d’Ivoire et de son explorateur Binger, les premiers contacts, la 

découverte mutuelle entre Africains et explorateurs européens, la longue et difficile mise 

en place des colonies et le devenir de celles-ci. 

Ces thèmes figurent dans les programmes officiels, en histoire, en éducation civique et en 

français et peuvent par ailleurs permettre de valider un certain nombre de compétences 

du socle commun. Pourtant, dans les manuels, ces thématiques sont souvent abordées 

sommairement et à travers des exemples récurrents. Ce dossier vise, en s’appuyant 

sur l’exemple de Binger et de la Côte d’Ivoire, à aborder d’une manière nouvelle et plus 

approfondie l’histoire de la colonisation française. 

Cette brochure s’appuie sur l’utilisation combinée de deux supports itinérants : l’exposition 

Visa pour l’Afrique, l’Afrique en noir et blanc, du fleuve Niger au golfe de Guinée consacrée 

aux deux missions de l’explorateur français Binger en Afrique occidentale, et l’ouvrage 

éponyme publié par le Musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq chez Somogy Éditions d’Art. 

Le CDDP du Val-d’Oise met à disposition des établissements qui le souhaitent l’exposition 

(composée de 14 panneaux), accompagnée de cinq exemplaires de cet ouvrage. 

Avec l’appui de cette brochure, l’enseignant pourra utiliser tout ou partie de l’exposition et 

choisir parmi les thèmes suggérés en fonction des objectifs qu’il se sera fixés ou du niveau 

enseigné. Des suggestions de documents d’appui, des pistes historiques et pédagogiques 

lui sont fournies pour l’aider à aborder ensuite, de manière totalement libre, cette exposition 

et les thématiques qui lui sont liées. 

Document pédagogique d’Olivier Pingal – 1/24


L’Afrique en noir et blanc, du fleuve Niger au golfe de Guinée publié par le Musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq chez Somogy Éditions d’Art. 

Document pédagogique d’Olivier Pingal– 2/24


Sommaire 

Thèmes Références au livre : chapitres Références à l’exposition 

1. La première mission Binger 

(1887-1889) 

Une mission géographique 

et politique 

2. La deuxième mission Binger 

(1892) 

Une mission plus politique 

3. Binger, premier gouverneur 

de la Côte d’Ivoire 

(1893-1896) 

4. Les villes africaines 

Témoignage sur des paysages 

urbains disparus 

5. Les relations avec les chefs 

africains 

Rencontres, négociations, rivalités et 

traités 

6. Les motivations de la 

conquête 

(« l’attrait de l’or ») 

• Pour une histoire des rencontres 

entre Noirs et Blancs 

• Les récits des voyageurs en 

Afrique de l’Ouest à travers 

l’Histoire 

• Louis Gustave Binger 

(1856-1936) 

• Louis Gustave Binger l’Africain 

• Pour une histoire des rencontres 

entre Noirs et Blancs 


Afrique de L’Ouest à travers 

l’Histoire 


(1856-1936) 


• Binger et la colonisation 

• De la Côte d’Ivoire coloniale 


(1856-1936) 


• Louis Gustave Binger et les 

Dioulas de Kong 




• De la Côte-d’Ivoire coloniale 




• Explorations Binger : 1 re 

mission : 1887/1889 et 2 e 

mission : 1892 

• Biographie de Louis Gustave 

Binger 

• Explorations Binger : 1 re 

mission : 1887/1889 et 2 e 

mission : 1892 





Du dessin à la gravure 

• Des compositions entières à 

partir de simples gravures 

• Difficultés des photographes 

voyageurs en pays chauds et 

humides 

• Marcel Monnier, premier 

photographe de la Côte 

d’Ivoire 

• La ville de Kong 

• La ville de Bondoukou 

• Rois et chefs 

• L’or 




Thèmes Références au livre : chapitres Références à l’exposition 

7. Les pratiques religieuses en 

Afrique Occidentale 

8. La vision de l’Afrique 

véhiculée par les explorateurs 

9. La vision de l’Européen par 

les Africains 

10. Le devenir de la colonie 

après Binger (1896-1960) 

• Le miroir de l’autre 

• Binger à la croisée des arts 




Afrique de L’Ouest à travers 

l’Histoire 

• Louis Gustave Binger, un 

explorateur dessinateur ? 

• Marcel Monnier 

• François-Edmond Fortier 

• Le dessin pour exploration 

• Louis Gustave Binger, un 

explorateur dessinateur ? 





• François-Edmond Fortier 

• De la Côte d’Ivoire coloniale 

• Les statuettes de fécondité 

• Rituels et cérémonies 

• Musiques et griots 

• Du dessin à la gravure 

• Des compositions entières à 

partir de simples gravures 

• Difficultés des photographes 

voyageurs en pays chauds et 

humides 

• Marcel Monnier, premier 

photographe de la Côte 

d’Ivoire 



1. La première mission Binger (1887-1889) 

Une mission géographique et politique 

Chapitres du livre 

• Pour une histoire des rencontres entre Noirs et Blancs 

• Les récits de voyageurs en Afrique de l’Ouest à travers l’Histoire 

• Louis Gustave Binger (1856-1936) 


Exposition 

• Explorations Binger : 1 re mission (1887/1889) et 2 e mission (1892) 

• Biographie de Louis Gustave Binger (1856-1936) 

Suggestions de documents d’appui dans le livre 

Page 11 - Carte des explorations de Louis Gustave Binger 

Page 58 - Journal des voyages et des aventures de terre et de mer (2 février 1890) 

Page 191 - Gravure La forêt 

Page 227 - Carte du Haut-Niger au golfe de Guinée par le pays de Kong et le Mossi 

Programmes et socle commun 

Quatrième - Thème 4 : Les colonies. Dans les démarches, il est conseillé d’étudier au choix un exemple 

de conquête coloniale. 

Première - Thème 4 : Colonisation et décolonisation. Les programmes invitent à étudier le partage 

colonial de l’Afrique à la fin du XIX e siècle. 

Commentaire historique et pédagogique 

Alors que les Portugais, dès la fin du XV e siècle, explorent les rives de l’Afrique Occidentale 

pour ouvrir la route des épices vers l’Inde, il faut attendre le XIX e siècle pour que l’exploration systématique 

et profonde de l’Afrique soit engagée par des nations européennes alors en compétition. 

Au moment de la première mission de Binger, alors que les côtes sont parsemées de comptoirs 

européens, les régions intérieures de cette grande masse continentale sont encore inexplorées. 

Binger est alors chargé par la France d’une double mission, à la fois géographique (reconnaître 

les vastes régions inconnues autour et à l’intérieur de la boucle du Niger) et politique (relier les 

possessions du Sénégal et du Soudan français – actuel Mali – avec les établissements côtiers 

du golfe de Guinée). Pour atteindre ces objectifs, il traverse, de 1887 à 1889, des territoires situés 

aujourd’hui au Mali, au Burkina Faso et en Côte-d’Ivoire. Binger part, seul Européen, avec 

quelques porteurs et serviteurs africains recrutés sur place, et entend privilégier la diplomatie et 

le dialogue. De Bamako à Grand-Bassam en passant par Sikasso, Kong, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou, 

la mission Binger traverse des régions marécageuses, difficiles d’accès et peuplées de 

populations souvent hostiles (« Les toits se couronnaient de défenseurs qui nous menaçaient », 



précise le Journal des voyages). Des moments difficiles qui feront même craindre pour la vie de 

Binger (épuisé, il est porté dans un hamac sur la gravure intitulée La forêt) et une mission de 

secours, dirigée par Marcel Treich-Laplène est obligée de venir à sa rencontre. 

En 1889, enfin arrivés sur le littoral du golfe de Guinée, à Grand-Bassam où flottait le drapeau 

français, Binger et son équipe ont parcouru 4 000 kilomètres et fait de nombreux relevés qui 

permettront l’élaboration de nouvelles cartes. Ils contribuent ainsi à une meilleure connaissance 

du Haut-Niger et à l’effacement des espaces vides que l’on peut constater sur la Carte du Haut- 

Niger au golfe de Guinée par le pays de Kong et le Mossi. Ils ont ainsi relié le Soudan français 

aux possessions de la métropole autour du golfe de Guinée et signé d’importants traités qui 

permettent d’envisager un développement commercial de la région. 



2. La deuxième mission Binger (1892) 

Une mission plus politique 


• Pour une histoire des rencontres entre Noirs et Blancs 

• Les récits de voyageurs en Afrique de l’Ouest à travers l’histoire 



Exposition 

• Explorations Binger : 1 re mission (1887/1889) et 2 e mission (1892) 



Page 109 - Photographie : Au camp - Attiébendékrou 

Page 128 - Trajet de la deuxième expédition 

Page 177 - Note sur l’envoi de graines de M. le Dr. Crozat (mai-juin 1892) 

Page 179 - Traité conclu l’An 1892, le 24 juin, avec le Diammala au nom de la République française 



de conquête coloniale et les élèves doivent connaître les principales colonies britanniques et françaises 

en 1914. 




La deuxième mission Binger (1892) est plus politique et vise, alors que les conflits frontaliers 

se multiplient entre la France et la Grande-Bretagne, à tracer la frontière pour distinguer clairement 

la Côte-d’Ivoire de la Gold Coast britannique (voir la carte de la deuxième exposition). 

Durant les années 1880-1890, les visées colonisatrices européennes en Afrique s’intensifient en 

effet jusqu’à créer des tensions entre les différentes puissances. La conférence de Berlin (1884- 

1885) entre les puissances coloniales ne décide pas du partage de l’Afrique : elle ne fait qu’établir 

les règles de celui-ci. Elle n’empêche donc pas les conflits entre colonisateurs et, en Afrique Occidentale, 

des régions entières sont ainsi revendiquées par les différents gouvernements. 

Il fallait donc de toute urgence tracer des frontières, et cette mission est confiée à Binger qui 

part alors pour une deuxième expédition (de New-Town à Grand-Bassam en passant par Nougoua, 

Attiébendékrou, Bondoukou et Kong). Les missions anglaise et française se retrouvent en 

1892 à New Town et la carte de Binger (1887-1889) sert de référence pour un premier tracé avant 

des relevés sur le terrain. Ces négociations n’aboutissent pas, et cette question sera finalement 



tranchée plus tard au niveau gouvernemental. La conquête de la Côte-d’Ivoire se fait donc sur 

fond de rivalité avec la Grande-Bretagne, ce qui explique les nombreux traités de protectorat 

signés avec les chefs africains (comme celui du 24 juin 1892 avec le Diammala) afin de faire progressivement 

accepter la présence française. 

Soulignons tout de même que cette mission mêle encore intérêts géopolitiques et esprit de 

découverte des explorateurs. Binger, pour pouvoir se consacrer aux objectifs politiques, emmène 

en effet avec lui le photographe Marcel Monnier qui s’occupe davantage de l’aspect reportage, 

et le docteur François Crozat (qui meurt de fièvre en 1892) pour l’aspect scientifique. On les 

retrouve d’ailleurs tous les trois sur l’émouvante photographie du camp à Attiébendékrou. 

Durant ces deux missions, des études touchant à l’histoire, la géographie, l’économie, l’ethnologie, 

la botanique (voir par exemple la Note sur l’envoi de graines du Dr. Crozat au Muséum d’histoire 

naturelle) et bien d’autres domaines scientifiques ont ainsi été menées. 



3. Binger, premier gouverneur de la Côte-d’Ivoire 

(1893-1896) 






Exposition 



Page 182 - Carte de l’occupation française de la Côte-d’Ivoire en 1895 

Page 186 - Photographie : Devant la maison de l’administrateur - Assinie 

Page 195 - Photographie : La première maison du gouverneur, vue de derrière, juillet 1895 

Page 196 - Photographie : Bâtiment de l’imprimerie et de l’école – Les enfants de l’école pendant la 

récréation, août 1895 



de société coloniale, et les élèves doivent décrire et expliquer quelques-unes des modifications introduites 

par l’arrivée des Européens dans un territoire colonisé. 




À la fin du XIX e siècle, chaque portion du littoral du golfe de Guinée avait sa propre dénomination, 

souvent héritée des navigateurs portugais du XV e siècle (Côte des Graines, du Poivre…). 

Binger, consulté sur le choix du nom de la future colonie, proposa « Côte-d’Ivoire » par analogie 

avec la Gold-Coast anglaise. C’était en effet le nom le plus utilisé depuis que les défenses en 

ivoire des éléphants chassés dans la brousse parvenaient sur la côte pour être embarquées en 

direction de l’Europe. 

Le 10 mars 1893 fut ainsi publié le décret de création de la Côte-d’Ivoire. Cette nouvelle 

colonie, d’une superficie de 322 000 km² (les 2/3 de la France), bordée à l’ouest par le Libéria et la 

Guinée, au nord par le Soudan français et à l’est par la Gold-Coast, comprenait alors une population 

d’un peu plus d’un million d’habitants, de plus de soixante ethnies différentes. Si, dès le 

début, la côte est bien contrôlée par l’administration coloniale (carte de l’occupation française 

de la Côte d’Ivoire en 1895), l’intérieur de la colonie, composé de forêts tropicales et de savanes, 

reste sous l’emprise du chef Samory Touré. 



En venant en Côte d’Ivoire, le gouverneur Binger (1893-1896) s’est donné comme mission de 

construire des routes pour désenclaver le Nord, de fournir des denrées intéressant le commerce 

européen et de favoriser la mainmise de la France sur une colonie qui regorge de ressources. 

Pour cela, il doit développer une administration efficace. Il organise ainsi un embryon de pouvoir 

central dans la capitale Grand-Bassam. Les colons y construisent des maisons à l’architecture 

européenne et aux structures métalliques, avec du matériel résistant au climat chaud et humide 

des tropiques, comme le palais du gouvernement, la résidence du gouverneur et d’autres bâtiments 

officiels (photographies de l’école de Grand-Bassam et de la première maison du gouverneur). 

Il crée aussi des postes de douanes et des postes administratifs (photographie de la 

maison de l’administrateur à Assinie que l’on peut situer sur la carte) qui seront autant de points 

d’ancrage de l’autorité française sur le territoire de la colonie. Enfin, dans sa recherche d’efficacité, 

Binger sollicite souvent la collaboration des chefs africains, ce qui fait plutôt de lui un 

partisan de la « pénétration pacifique », par opposition à la politique de force qui a triomphé 

après lui. 



4. Les villes africaines, témoignage sur 

des paysages urbains disparus 

Chapitre du livre 

• Louis Gustave Binger et les Dioulas de Kong 

Exposition 

• La ville de Kong 



Page 36 - Gravure Une vue de Kong 

Pages 38-39 - Photographie Kong ou Bondoukou 

Page 42- Photographie Marché de Kong – Une emplette 

Page 132 - Photographie Marchandes de sel et de beurre de Cé à Bondoukou 


Quatrième - Thème 4 : Les colonies Les élèves doivent décrire et expliquer quelques-unes des modifications 

introduites par l’arrivée des Européens dans un territoire colonisé. 

Première - Thème 4 : Colonisation et décolonisation Le temps des dominations coloniales. 


Les panneaux de l’exposition présentent principalement des clichés de deux villes visitées 

par Binger et qui ont bien changé depuis cette époque : Kong et Bondoukou. 

Kong était une grande ville ouverte en forme de rectangle, d’une population d’environ 

15 000 habitants, majoritairement musulmans, aux habitations constituées de toits plats et de 

murs en briquettes séchées. Le cœur était occupé par une vaste place du marché sur laquelle 

étaient plantés quelques arbres et où se vendait tout ce qui était nécessaire à la vie quotidienne 

(Photographie d’une emplette sur le marché de Kong). La ville était bien organisée puisque, par 

exemple, chacun des sept quartiers était dirigé par un chef. Les ruelles y étaient tortueuses, et 

chèvres, moutons et volailles s’y promenaient librement. Cinq mosquées à deux minarets, dont 

une principale au centre, dominaient la ville (on les devine sur la Gravure représentant une vue de 

Kong). Binger passa près de deux mois à Kong, y fit des relevés topographiques et y étudia les 

mœurs des habitants. 

Bondoukou, de taille plus modeste, bénéficiait d’un important commerce de marchandises 

européennes venant des côtes du golfe de Guinée et qui se faisait souvent directement à l’intérieur 

des cases. Elle était réputée en particulier pour son commerce de l’or, qui était extrait dans 

toute la région, et du sel (photographie des Marchandes de sel et de beurre de Cé à Bondoukou). 

Elle comptait deux mosquées, bâties comme celles de Kong. Binger y trouva aussi de nombreuses 

cases à demi écroulées, dans lesquelles poussaient parfois des orangers, non soignés 

et redevenus sauvages. 



Binger nous livre ainsi de précieux témoignages de paysages urbains, d’architectures, de 

maisons, de villages et de lieux aujourd’hui déplacés ou disparus. Les nombreux clichés de la 

ville de Kong réalisés par Marcel Monnier, que l’on peut rapprocher des croquis réalisés par Binger 

pendant la première mission, en sont un bel exemple (gravure et photographie de Kong). En 

effet, cette grande cité sahélienne musulmane fut rasée par Samory Touré, trois ans après le 

passage de la mission en 1892, et n’est plus aujourd’hui qu’une bourgade. Ainsi, alors que de 

simples villages comme Abengourou ou Agnibilékrou sont devenus des capitales régionales, 

celles d’anciens royaumes n’apparaissent au contraire plus sur les cartes actuelles. 



5. Les relations avec les chefs africains : rencontres, 

négociations, rivalités et traités 


- Louis Gustave Binger et les Dioulas de Kong 

- Binger et la colonisation 

- De la Côte-d’Ivoire coloniale 

Exposition 

- Rois et chefs 


Page 28 - Gravure Ardjoumani et ses fils, roi de Bondoukou 

Page 37 - Traité conclu l’an 1889, le 26 janvier, avec le Djimini, au nom de la République française 

Page 192 - Gravure Arrivée près de l’almany 

Page 125 - Photographie Akassimadou, roi de Krinjabo, et sa cour 


Quatrième - Thème 4 : Les colonies. Dans les démarches, il est conseillé d’étudier au choix un 

exemple de conquête coloniale. 

Première - Thème 4 : Colonisation et décolonisation. Le temps des dominations coloniales. 


Lors de la conférence de Berlin (1884-1885), où les Européens organisent le partage de 

l’Afrique, les peuples et les rois africains sont tenus à l’écart de toutes les discussions. Dès lors, les 

relations que les colonisateurs européens nouent avec les chefs africains ne peuvent être que 

complexes. 

Lorsque Binger arrive en Afrique Occidentale, les peuples ivoiriens auxquels il est confronté 

sont des communautés politiques fragmentées, de petits royaumes en cours de stabilisation, et 

il n’y a pas d’unité politique à la dimension de l’espace ivoirien. Dans ces conditions, les nécessités 

politiques le poussèrent à privilégier la collaboration avec les chefs et les rois afin d’exploiter 

au mieux, au profit de la France, les rivalités qui pouvaient exister entre eux (voir la gravure d’Ardjoumani 

et ses fils, roi de Bondoukou ou la photographie d’Akassimadou, roi de Krinjabo, et sa cour). 

Certaines négociations furent particulièrement délicates, comme, en 1887, celles avec Samory 

Touré, maître absolu d’un vaste territoire en Afrique Occidentale (voir la gravure représentant 

l’arrivée de Binger près de l’almany Samory Touré). Binger doit palabrer avec lui pendant plus d’un 

mois pour obtenir l’autorisation de traverser ses États, à feu et à sang à cause de la guerre qu’il 

mène contre son ennemi Tiéba Traoré. Il faudra plus tard une guerre de sept ans (1891-1898) 

pour venir à bout de la résistance de celui que ses adversaires coloniaux français baptisèrent « le 

Vercingétorix africain ». 



Binger, avec ses deux missions, a relié, par des traités, les établissements du Soudan français 

à ceux du golfe de Guinée. Les rois des États avec qui il avait traité promettaient de répondre négativement 

aux propositions anglaises et laissaient maintenant les caravanes commerciales traverser 

librement leurs terres, permettant le développement des comptoirs français d’Assinie et de 

Grand-Bassam (voir le Traité conclu l’an 1889, le 26 janvier, avec le Djimini, au nom de la République 

française). Avec ces traités, les chefs africains espéraient de leur côté s’insérer politiquement et 

économiquement dans les relations internationales et garder certains de leurs privilèges en 

matière judiciaire et politique. Les colonisateurs utilisèrent ainsi l’élite existante, et celle-ci fit 

souvent office de seconde strate administrative sous celle formée par les coloniaux. Les fils des 

chefs tribaux les plus influents furent ainsi souvent amenés en France afin d’être préparés à 

devenir les auxiliaires précieux de la politique française en Afrique. 



6. Les motivations de la conquête 

(« l’attrait de l’or ») 





Exposition 

• L’or 



Page 196 - Photographie C.H. Pobéguin, Côte-d’Ivoire. Ville de Grand-Bassam – Factoreries Verdier et 

Fraissinet, juillet 1895 

Page 236 - Balance akan à peser la poudre d’or et douze poids à peser la poudre d’or, anthropomorphes 

et zoomorphes 

Page 237 - Photographie Peseurs d’or 

Page 238 - Tiré à part du Bulletin de la Société de Géographie commerciale de Paris : Transactions, 

objets de commerce, monnaie des contrées d’entre le Niger et la Côte-d’Or par M. le capitaine Binger. 

Page 239 - Photographie Ruisseau dans la forêt (Anno) – Lavages d’or 






Peu à peu, en Côte-d’Ivoire comme ailleurs sur le continent, les États européens prennent 

possession des territoires explorés en Afrique pour en faire des colonies. 

Ils le font d’abord pour des raisons économiques. Leur objectif est d’offrir des débouchés 

commerciaux à leurs produits industriels et de trouver des matières premières. L’intérêt pour l’or 

est par exemple exprimé par Binger dans le Bulletin de la Société de Géographie commerciale de 

Paris en 1890. Il y précise que les Indigènes utilisent comme monnaie de l’or, de l’argent monnayé 

ou déjà travaillé, des cauries (coquillages) ou des manilles (lingots de laiton en forme 

d’anneau). Les groupes akan du Ghana et de la Côte-d’Ivoire exploitent l’or des régions aurifères 

du sud et l’utilisent sous forme de poudre dans les transactions commerciales. Il est pesé avec 

« une balance à fléau avec deux plateaux et des poids par des peseurs d’or ». Binger précise que 

cet or ne se trouve que dans les terrains boisés de « végétation dense et vierge » et que c’est là 

que l’on doit trouver des filons dont les eaux désagrègent les morceaux friables et les petites 

pépites de faible poids pour les entraîner dans les cours d’eau (voir la photographie d’un ruisseau 



dans la forêt). La ville de Bondoukou était par exemple déjà renommée au XIX e siècle pour son 

commerce de l’or. Les échanges commerciaux quant à eux étaient relativement rudimentaires 

et consistaient principalement en troc. On soulignera le rôle des maisons de commerce ou factoreries 

qui étaient, dans les colonies, les bureaux ou se trouvaient les « facteurs », c’est-à-dire 

les agents qui géraient les affaires des compagnies de commerce des pays étrangers. Elles fournissaient 

des denrées européennes (textile, quincaillerie, verroterie mais aussi armes et boissons 

alcoolisées) et les troquaient contre des produits agricoles africains (arachides, huile de palme, 

caoutchouc et ivoire). On traitera par exemple cet aspect en s’appuyant sur le cliché des factoreries 

Verdier et Fraissinet. 

Posséder des colonies permet aussi aux États européens d’affirmer leur puissance en contrôlant 

des mers et de nouveaux territoires. À partir de 1880, la compétition s’accélère d’ailleurs, 

créant des rivalités entre les puissances coloniales. Ainsi, en Afrique Occidentale, les tensions 

sont fortes entre la France et l’Angleterre pendant une vingtaine d’années, avant qu’une convention 

y mette fin en 1898. Le résultat était, en un certain sens, satisfaisant pour les deux pays, car 

ils avaient des intérêts divergents. La France acquiert ainsi plus de terres car elle souhaite établir 

un empire et contrôler l’hinterland INTÉRIEUR DES TERRES, alors que l’Angleterre reçoit les zones 

les plus stratégiques d’un point de vue commercial, comme le Nigéria. 

Enfin, les États européens se sentent investis d’une mission civilisatrice les autorisant à « éduquer 

» des populations jugées « inférieures » et à leur apporter le progrès, par exemple par le biais 

de l’évangélisation. À la croisée des motivations politique et religieuse, Binger pense ainsi qu’il 

faut faire de la propagande religieuse pour servir les intérêts de la France, car l’islamisme fabrique 

des rivaux et des ennemis sur le continent africain, et le protestantisme des sujets anglais. 



7. Les pratiques religieuses en Afrique Occidentale 



• Binger à la croisée des arts 

• Louis Gustave Binger et les Dioulas de Kong 

Exposition 

• Les statuettes de fécondité 

• Rituels et cérémonies 

• Musiques et griots 


Page 21 - Masque cagoule wè 

Page 36 - Gravure Une vue de Kong 

Page 51 - Gravure La mosquée de Ouahabou 

Page 71 - Tablette coranique 

Page 79 - Masque zoomorphe sénoufo 

Page 84 - Statuette baoulé figurant un génie de la nature 


Cinquième - Thème 3 : Regards sur l’Afrique. Dans les capacités, il est demandé de décrire quelques 

aspects d’une civilisation de l’Afrique Subsaharienne et de sa production artistique. La perduration de 

l’animisme, évoquée à travers les masques par exemple, est un angle d’approche possible de ce thème. 





On observe, en Afrique Occidentale précoloniale, une grande diversité d’un point de vue 

ethnique, linguistique mais aussi religieux. L’islam s’est propagé dans toute l’Afrique du Nord à 

partir du XVII e siècle, puis a pénétré dans de vastes parties de l’Afrique de l’Ouest sans toutefois 

aller au-delà des zones de savane. La forêt tropicale humide était en effet peu propice à l’action 

des missionnaires musulmans. Ainsi, jusqu’à l’arrivée des missionnaires européens, ces peuples 

étaient-ils animistes. Il est donc difficile de dresser un bilan religieux précis avec des élèves. On 

pourra néanmoins expliquer que l’animisme est la religion traditionnelle des Africains de l’Ouest, 

que dès l’époque médiévale elle est en concurrence avec l’islam en pleine expansion. Ce n’est 

qu’avec l’arrivée des Européens que le christianisme prend pied sur le continent. 

Ainsi, les expéditions de Binger nous offrent un panorama religieux intéressant de l’Afrique 

de l’Ouest à une époque où les structures traditionnelles sont encore bien vivantes. L’atout 

de Binger est de décrire avec précision les arts qu’il rencontre. L’animisme peut être ainsi évoqué 

à travers les différents masques (Masque cagoule wè ou Masque zoomorphe sénoufo) et 



statuettes (notamment de fécondité) ou par le rôle fondamental des griots. On soulignera ainsi 

le rôle des esprits de la nature (Statuette baoulé figurant un génie de la nature), par exemple de 

la brousse, ou les bienfaits qui en sont attendus comme les liens avec l’au-delà ou de bonnes 

récoltes. 

Avant d’atteindre les régions animistes de l’intérieur, Binger a dû traverser des territoires plus 

ou moins islamisés que l’on pourra évoquer avec une tablette coranique, en décrivant la mosquée 

de Ouahabou ou en travaillant sur la ville de Kong et ses cinq mosquées de terre (gravure 

Une vue de Kong). Kong, pour Binger, est une cité « au-dessus des autres peuples », ce qu’il explique 

par son adhésion à l’islam porteur de culture face au primitivisme supposé des populations 

rurales. 

En ce qui concerne le christianisme enfin, si l’on excepte quelques tentatives à la fin du XVII e 

siècle et au début du XVIII e siècle, il n’y a eu dans la région aucune trace d’évangélisation. Binger 

lance le processus dès 1895 en sollicitant l’installation d’une mission catholique à Grand-Bassam. 



8. La vision de l’Afrique véhiculée 

par les explorateurs 


• Les récits de voyageurs en Afrique de l’Ouest à travers l’Histoire 

• Louis Gustave Binger, un explorateur-dessinateur ? 


• François-Edmond Fortier (1862-1928) 


Exposition 

• Du dessin à la gravure 

• Des compositions entières à partir de simples gravures 

• Difficultés des photographes voyageurs en pays chauds et humides 

• Marcel Monnier, premier photographe de la Côte-d’Ivoire 


Pages 56-57 - Mosquée de Bouganiéna (dessin de Louis-Gustave Binger et gravure de Girardet d’après 

Edouard Riou) 

Page 106 - Photographie Le camp à Dibi (Sanwi) 

Page 129 - Photographie Passants – Bondoukou 

Page 148 - Carte postale Bénie, Chef de Béttié 

Page 156 - Chute d’eau de Takla, gravure d’après un dessin d’Édouard Riou 






La colonisation conduit à la rencontre entre des civilisations qui s’ignoraient jusqu’alors. Le 

contraste est ainsi saisissant sur le cliché Le camp à Dibi (Sanwi), tant dans les postures que dans 

les vêtements des personnages photographiés. Cette découverte de « l’autre » donne lieu à 

une abondante production d’images (affiches, photographies, cartes postales, publicités…) qui 

alimentent l’imaginaire colonial. Binger, lors de ses deux expéditions, montre une réelle curiosité 

vis-à-vis des cultures qu’il croise, même si, fidèle à la mentalité européenne de l’époque, il 

tend à considérer sa propre civilisation comme une référence absolue. Il justifie d’ailleurs sa 

mission civilisatrice en stigmatisant des pratiques (les sacrifices humains), des croyances et des 

coutumes considérées comme « sauvages ». 

Pour sa première mission, Binger a réalisé des croquis repris par le dessinateur Édouard Riou 

qui illustrent des articles de la revue Le Tour du monde. Il n’a pas de photographe avec lui car les 



indigènes s’en méfient, ce qui change pour la deuxième expédition, à laquelle participe le photographe 

Marcel Monnier. Les dessins de Binger, comme les photographies de Monnier, ne sont 

pas exempts d’arrières-pensées. Ainsi, loin de toute réalité ethnographique, Le Tour du monde 

fait la part belle à l’imagination de ses artistes, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. Édouard 

Riou redessine les croquis, ajoute et construit des paysages, des fonds (comme pour la représentation 

de la mosquée de Bouganiéna), sans jamais être allé en Afrique. Les vues des jungles 

équatoriales (voir la gravure représentant la chute d’eau de Tekla), souvent idéalisées, inspirèrent 

pourtant des artistes majeurs comme le Douanier Rousseau. 

Les photographies de Monnier ont, quant à elles, un réel intérêt ethno-géographique, même 

si elles visent surtout à séduire un public européen qui avait soif de ce nouveau monde en pleine 

exploration et à encourager les initiatives vers une future colonie. C’est pourquoi Monnier, dans 

ses clichés, a plutôt essayé de représenter des Africains tranquilles et d’un abord agréable (voir 

le cliché Passants à Bondoukou) et semble avoir essayé de ne pas rapporter trop de clichés de 

l’ « Afrique sauvage » car les Européens sont effrayés par l’omniprésence du monde animal et 

singulièrement par celle des insectes. 

Les cartes postales de François-Edmond Fortier, plus tardives, présentent quant à elles une 

colonie entre tradition et modernité ou du moins en voie d’occidentalisation (voir la carte postale 

Bénie, chef de Béttié). Ceci laisse entrevoir à quel point la colonisation bouleverse les sociétés 

des pays dominés. 



9. La vision de l’Européen par les Africains 


• Louis Gustave Binger, un explorateur-dessinateur ? 

• Le miroir de l’autre, Regards des Africains sur les premiers explorateurs 





Pages 58 - Journal des Voyages – Gravure de Vintraut d’après un dessin de Louis Tinayre 

Pages 66 - Statuette d’un marin français – Bénin – Bois sculpté et peint 

Page 130 - Photographie d’une rue de Bondoukou – Quelques curieux timides guettant le passage d’un 

Blanc 

Page 156 - Chute d’eau de Takla, gravure d’après un dessin d’Édouard Riou. 

Page 222 - Exploration du capitaine Binger – Entrée à Kong – Gravure de J. Tinayre d’après un dessin de 

Louis Tinayre. 






Si l’image stéréotypée qu’avaient les Occidentaux des Africains s’est largement répandue au 

XIX e siècle en Europe, la réflexion sur l’image qu’avaient les Africains des Européens est beaucoup 

plus difficile à appréhender étant donnée la tradition d’oralité de ces peuples. 

Pourtant, des traces subsistent justement dans les traditions orales (mythes, contes, proverbes…) 

et dans certaines représentations sculptées comme les statuettes colons qui caricaturent 

les colonisateurs (voir la statuette d’un marin français). Bien que ces sculptures anthropomorphes 

soient vêtues à l’occidentale et couvertes de couleurs, les personnages gardent la peau noire et 

sont souvent représentés les mains dans les poches. Les particularités physiques, comportementales 

et matérielles des Blancs, souvent moquées, ont certainement donné lieu à des commentaires 

et des discussions dont il est bien difficile aujourd’hui d’imaginer la teneur. 

Les expéditions de Binger nous aident, là aussi, à en imaginer quelques aspects. Les colonisateurs 

provoquent la curiosité par leur aspect physique. Binger était le premier Européen à 

visiter Kong. Comme on le voit sur la gravure représentant l’entrée à Kong du capitaine Binger, 

il entre dans la cité monté sur un bœuf et passe au milieu d’une population ni bienveillante, ni 

hostile mais simplement très curieuse de voir un blanc. « Toute la ville était là, les spectateurs se 

bousculaient, en foule ou nichés sur des arbres, des toits ou des murets. » 



Parfois, la curiosité (voir la photographie de la rue de Bondoukou) se mue en peur et en 

hostilité. Ainsi, à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), l’accueil fut menaçant (Binger est pris pour un 

sorcier) et parfois, les « toits se couronnaient de défenseurs qui nous menaçaient », comme le 

précise le Journal des Voyages. L’Européen provoque donc aussi méfiance et peur. Par exemple, 

il sait tracer des signes sur du papier et dans beaucoup de sociétés africaines, cet acte est perçu 

comme un acte de sorcellerie. Binger devra ainsi souvent renoncer à prendre des notes en public 

ou encore manier avec précaution l’utilisation de la photographie lors de sa seconde expédition, 

car elle aussi suscite de la méfiance. Par ailleurs, les Européens viennent de la mer et ont l’obsession 

de rechercher la source des grands fleuves, comme Binger lors de son exploration de la 

boucle du Niger (voir la gravure de la chute d’eau de Takla). Cela devient gênant dans les régions 

de l’intérieur, où lacs et rivières sont considérés comme des interfaces avec le monde spirituel et 

comme des lieux habités par des esprits associés à la blancheur. 

Enfin, la présence des Européens est vite devenue synonyme d’accès à des armes à feu, à des 

munitions, à de l’alcool, au tabac, à des tissus variés, à des métaux ainsi qu’à de la « pacotille ». 

L’idée de la richesse obligée du « Blanc », qui n’est là que pour le commerce, se répand elle aussi 

et avec elle l’habitude de demander pour que le « Blanc » donne. 



10. Le devenir de la colonie après Binger 

(1896-1960) 


• François-Edmond Fortier (1862-1928) 



Page 143 - Carte postale Afrique Occidentale – Côte d’Ivoire – Eboinda sur la lagune Abi – Les puits à pétrole 

Page 154 - Carte postale Côte d’Ivoire – Chef indigène 

Page 232 - Cliché Gustave Binger dans son jardin entouré des chefs de la Côte d’Ivoire venus à Paris pour 

visiter l’exposition coloniale (1931) 

Page 233 - Huile Portrait du gouverneur Louis Gustave Binger 




Troisième - Partie III : Thème 2 : Des colonies aux États nouvellement indépendants. Les démarches 

préconisent de conduire l’étude à partir d’un exemple au choix entre l’Inde, l’Algérie ou un pays d’Afrique 

Subsaharienne. Elle porte notamment sur le processus de la décolonisation. 



L’exemple de la Côte-d’Ivoire est une possibilité, en Afrique Subsaharienne, pour présenter à 

des élèves les processus de colonisation et de décolonisation. 

Tout d’abord, on évoquera le temps de la longue et difficile conquête française (1880-1920). 

De la création de la colonie à 1908, sous l’influence de Binger, premier gouverneur de 1893 à 

1896 (voir le Portait du gouverneur Louis Gustave Binger) la conquête est limitée à des opérations 

ponctuelles contre les peuples qui refusent la présence française, après l’avoir pourtant acceptée 

à l’occasion des missions de reconnaissance. L’idée est de faire accepter la présence française 

par la persuasion plus que par une conquête militaire. À partir de 1908, à l’initiative du nouveau 

gouverneur, Gabriel Angoulvant (1872-1932), adepte des méthodes de colonisation du général 

Gallieni, la France s’engage dans une politique de conquête militaire. Les troupes françaises parviennent 

à vaincre les résistances entre 1898 et 1919 au prix d’atrocités, puisque de nombreux 

villages sont par exemple rayés de la carte. Début 1920, on peut dire que la colonie est « sous 

contrôle ». 

Suit le temps du « colonialisme triomphant » (1920-1944). En 1920, la France est maîtresse 

des terres et des hommes ; elle organise la colonie comme elle l’entend, surtout jusqu’en 1943, 

période qualifiée par certains historiens de « bon temps du colonisateur ». Ce qui l’emporte 

dans toute la Côte-d’Ivoire de l’entre-deux-guerres, c’est l’obéissance au nouveau pouvoir. En 



témoigne par exemple ce cliché de 1931, représentant Gustave Binger dans son jardin entouré des 

chefs de la Côte d’Ivoire venus à Paris pour visiter l’exposition coloniale. On soulignera le rôle des 

« élites indigènes », fonctionnaires et employés africains (voir les chefs indigènes, dont certains 

portent des casques coloniaux sur la carte postale), qui sont les produits du système colonial à 

travers l’école et qui deviennent rapidement essentiels. Il s’agit d’auxiliaires précieux, tôt acquis 

à l’idée de « mission civilisatrice » de la France dans une colonie d’exploitation (voir les puits à 

pétrole sur la carte postale d’Eboinda sur la lagune Abi) et non de peuplement. 

Enfin, on peut parler, après la réorganisation du pouvoir colonial en 1945, du « temps du 

colonialisme réformiste » et de la marche inespérée vers l’indépendance. Bien qu’elle ne visât 

pas autre chose que le contrôle de l’empire d’Afrique noire, c’est la conférence de Brazzaville 

(janvier 1944) qui ouvre en France la voie de réformes coloniales substantielles. C’est à elle 

que l’on doit l’idée d’une représentation des noirs dans les institutions chargées de réformer 

la France à la fin de la guerre. À la faveur des élections de 1945-1946, la vie politique s’organise 

rapidement dans la colonie et une large majorité de la population adhère à l’action de son 

représentant à la Constituante de 1946 : Félix Houpouët-Boigny (1905-1993). Ce dernier est 

peu convaincu du succès d’une insurrection anticoloniale dans son pays, comme c’est alors le 

cas dans d’autres parties de l’empire français, et il fait donc le choix de transiger, voire de s’allier 

avec l’administration française. En 1956 est adoptée la Loi Defferre, sur une initiative de Gaston 

Defferre, ministre français de l’Outre-Mer, et de Félix Houphouët-Boigny. Par cette loi, l’État français 

octroie davantage d’autonomie à ses colonies d’Afrique noire et donc à la Côte-d’Ivoire. La 

marche à l’indépendance, acquise le 7 août 1960, sera dès lors, pour beaucoup d’Ivoiriens, une 

surprise. La décolonisation s’est en effet faite sans violence et les liens économiques, politiques 

et culturels vont rester très forts entre la France et son ancienne colonie grâce à l’action de Félix 

Houphouët-Boigny, qui devient le premier président de la République de la Côte d’Ivoire indépendante 

en 1960.

Louis Gustave Binger - Explorateur de la Côte-d’Ivoire (Olivier Pingal)

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