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En Tunisie, une étude menée en 2010 [35] montrait l’intérêt des programmes de formation en matière de diagnostic et de prise en charge des maladies mentales; de même concernant l’organisation de manifestations scientifiques communes entre les généralistes et les psychiatres. Le point principal soulevé par cette étude était le rôle pivot du généraliste en termes de dépistage et de suivi de ces patients, notamment devant la pénurie croissante de psychiatres. A Lausanne, en Suisse [36], la collaboration interprofessionnelle a été améliorée grâce à un système de réseau entre les généralistes et le centre de consultations psychiatriques et psychothérapiques. Ce système reposait sur une définition précise des rôles de chaque médecin dans la prise en charge des patients en santé mentale. Les modalités de cette coopération étaient fondées sur l’amélioration de la formation et de l’information des médecins, l’élaboration d’un travail de liaison psychique dans la relation malade-médecins, le développement d’équipe mobile, et la création d’un conseil de santé mental de secteur. 39 CHASTAGNER (CC BY-NC-ND 2.0)
V. CONCLUSION La coopération entre les médecins généralistes et les psychiatres est une problématique complexe et difficile. De nombreuses études ont repéré les facteurs favorisants aussi bien que les freins à une bonne collaboration. Cette difficulté de collaboration peut avoir un impact négatif sur la santé des patients suivis en santé mentale (surmorbidité/surmortalité). La Charte de partenariat co-signée entre le Collège de la Médecine Générale et la Conférence des présidents de CME a fixé des axes de réflexion sur les pratiques professionnelles, avec des propositions concrètes pour faire évoluer la coopération entre les généralistes et les psychiatres. Le travail de cette thèse s’inscrit dans le cadre d’une étude pilote d’expérimentation de type recherche action. Il s’agit d’une enquête transversale descriptive d’analyse de pratiques sur le territoire lyonnais (8 ème arrondissement). L’objectif était de faire un état des lieux concernant la coopération entre généralistes et psychiatres préalable à la proposition d’un outil permettant d’améliorer cette coopération (Charte de partenariat). Dix-huit médecins généralistes et quatre psychiatres ont répondu par l’intermédiaire d’un questionnaire comprenant douze items établis à partir des huit points de la charte. Le remplissage se faisait en moins de dix minutes. Les résultats ont montré que tous ces médecins étaient en faveur d’un changement de leur relation dans le but d’améliorer le suivi de leur patient et de faciliter leur prise en charge. Ils étaient prêts à participer à des réunions de synthèse pluri-disciplinaires, à améliorer leurs moyens de communication et à organiser un plan de suivi de leurs patients; mais avec certaines conditions. Il était demandé une rémunération du temps fourni pour les réunions sur les temps de consultations. Une amélioration de l’accessibilité à un avis spécialisé psychiatrique était souhaitée pour les médecins généralistes en termes de facilité et de rapidité. La demande des psychiatres visà-vis des médecins généralistes allait plutôt dans le sens d’un suivi de médecine générale sur le plan somatique de certains patients en cas d’absence de médecin traitant. Ces deux demandes convergeaient vers la nécessité d’une collaboration pour une approche globale biopsychosociale centrée sur le patient. A partir de ce travail réalisé sur 6 sites pilotes en France, des réunions de discussion autour des axes d’amélioration de la coopération entre les généralistes et les psychiatres sont programmées. En fonction des résultats de cette expérience, la diffusion à un large public médical de la charte pourra peut-être donner un outil efficace pour l’évolution de nouvelles pratiques médicales, permettant ainsi une amélioration des relations professionnelles, des conditions de prise en charges des patients et de leur état de santé. Ce travail permettra une réactualisation de la note de cadrage de la HAS [7] et sa large diffusion en France. 40 CHASTAGNER (CC BY-NC-ND 2.0)
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