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I. INTRODUCTION<br />
1. La relation entre médecins généralistes et psychiatres<br />
La relation entre les médecins généralistes et les médecins psychiatres est un vaste sujet<br />
d’étude depuis les années 80. La présente analyse est consécutive à une réflexion sur la<br />
prise en charge des patients en santé mentale avec un constat commun : le suivi efficace de<br />
ces patients nécessite une communication et une action conjointe entre les acteurs de santé<br />
qui les prennent en charge. Or, plusieurs études montrent que la relation existant entre les<br />
généralistes et les psychiatres n’est pas satisfaisante pour tous.<br />
Des analyses de facteurs freinant la communication entre ces deux spécialités [1], des<br />
analyses sociales [13-17] et des thèses de médecine [18-27] ont été publiées ces vingt<br />
dernières années, pour essayer de comprendre cette relation particulière. Dans la majorité<br />
des cas, cette relation est décrite comme conflictuelle avec une incompréhension<br />
professionnelle réciproque, un manque de communication flagrant et une méconnaissance<br />
des rôles de chacun [2].<br />
Ce contexte est pénalisant dans la prise en charge des patients concernés par des troubles<br />
de santé mentale. En résultent des conséquences néfastes tant pour les patients et leur<br />
entourage, que sur le plan social et économique. En effet, il a été constaté que l’absence<br />
d’une bonne communication entre les professionnels de santé provoque une insuffisance de<br />
prise en charge, engendrant une surmorbidité somatique, avec une surmortalité de ces<br />
patients (espérance de vie écourtée d’au moins 10 ans chez un patient atteint de<br />
schizophrènie) [3]. Il a été estimé que les pathologies en santé mentale représentaient la<br />
troisième pathologie la plus fréquente après le cancer et les maladies cardio-vasculaires [5],<br />
faisant ainsi l’objet de plusieurs plans d’action nationaux comme internationaux [5,6]. Ces<br />
pathologies concernent en moyenne un quart de la patientèle des médecins généralistes [4].<br />
2. Contexte de l’étude<br />
Les troubles en santé mentale représentent 15 à 20 % des pathologies touchant la<br />
population générale. La dépression sévère et la schizophrénie ont 40 à 60% plus de risque<br />
de décès, et le suicide représente la 2 ème cause de mortalité chez les jeunes à l’échelle<br />
mondiale. L’OMS situe les troubles mentaux au troisième rang des maladies les plus<br />
fréquentes et a développé un plan d’action mondial 2013-2020 pour y remédier [5].<br />
1<br />
CHASTAGNER<br />
(CC BY-NC-ND 2.0)