m68p5z11

http://portaildoc.univ-lyon1.fr
Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale -
Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0)
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

UFR de MEDECINE LYON-EST
ANNEE 2016 N°
ANALYSE DE LA COOPERATION ENTRE MEDECINS GENERALISTES ET
PSYCHIATRES : Enquête de pratiques avant l’introduction d’une Charte de
partenariat dans le 8 ème arrondissement de Lyon
THESE D’EXERCICE EN MEDECINE
Présentée à l’Université Claude Bernard Lyon 1
Et soutenue publiquement le 25 octobre 2016
En vue d’obtenir le titre de Docteur en Médecine
Par :
Anne-Sophie CHASTAGNER
née le 10 avril 1985, à Nancy
Sous la direction du Dr CASANOVA Fanny
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

« A ma fille Lucie,
petite lumière qui m’a accompagnée
durant une grande partie de ce projet… »
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Faculté de Médecine Lyon Est
Liste des enseignants 2016/2017
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers
Classe exceptionnelle Echelon 2
Blay Jean-Yves Cancérologie ; radiothérapie
Cochat Pierre Pédiatrie
Cordier Jean-François Pneumologie ; addictologie
Etienne Jérôme Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Gouillat Christian Chirurgie digestive
Guérin Jean-François Biologie et médecine du développement
et de la reproduction ; gynécologie médicale
Mornex Jean-François Pneumologie ; addictologie
Ninet Jacques Médecine interne ; gériatrie et biologie du
vieillissement ; médecine générale ; addictologie
Philip Thierry Cancérologie ; radiothérapie
Ponchon Thierry Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Revel Didier Radiologie et imagerie médicale
Rivoire Michel Cancérologie ; radiothérapie
Rudigoz René-Charles Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Thivolet-Bejui Françoise Anatomie et cytologie pathologiques
Vandenesch François Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers
Classe exceptionnelle Echelon 1
Borson-Chazot
Chassard
Françoise
Dominique
Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ;
gynécologie médicale
Anesthésiologie-réanimation ; médecine
d’urgence
Pédiatrie
Claris
Olivier
D’Amato Thierry Psychiatrie d’adultes ; addictologie
Delahaye François Cardiologie
Denis Philippe Ophtalmologie
Disant François Oto-rhino-laryngologie
Douek Philippe Radiologie et imagerie médicale
Ducerf Christian Chirurgie digestive
Finet Gérard Cardiologie
Gaucherand Pascal Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Guérin Claude Réanimation ; médecine d’urgence
Herzberg Guillaume Chirurgie orthopédique et traumatologique
Honnorat Jérôme Neurologie
Lachaux Alain Pédiatrie
Lehot Jean-Jacques Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Lermusiaux Patrick Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Lina Bruno Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Martin Xavier Urologie
Mellier Georges Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Mertens Patrick Anatomie
Michallet Mauricette Hématologie ; transfusion
Miossec Pierre Immunologie
Morel Yves Biochimie et biologie moléculaire
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Moulin Philippe Nutrition
Négrier Sylvie Cancérologie ; radiothérapie
Neyret Philippe Chirurgie orthopédique et traumatologique
Nighoghossian Norbert Neurologie
Ninet Jean Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Obadia Jean-François Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Ovize Michel Physiologie
Rode Gilles Médecine physique et de réadaptation
Terra Jean-Louis Psychiatrie d’adultes ; addictologie
Zoulim Fabien Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers
Première classe
André-Fouet Xavier Cardiologie
Argaud Laurent Réanimation ; médecine d’urgence
Badet Lionel Urologie
Barth Xavier Chirurgie générale
Bessereau Jean-Louis Biologie cellulaire
Berthezene Yves Radiologie et imagerie médicale
Bertrand Yves Pédiatrie
Boillot Olivier Chirurgie digestive
Braye Fabienne Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ;
brûlologie
Breton Pierre Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
Chevalier Philippe Cardiologie
Colin Cyrille Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Colombel Marc Urologie
Cottin Vincent Pneumologie ; addictologie
Devouassoux Mojgan Anatomie et cytologie pathologiques
Di Fillipo Sylvie Cardiologie
Dumontet Charles Hématologie ; transfusion
Durieu Isabelle Médecine interne ; gériatrie et biologie du
vieillissement ; médecine générale ; addictologie
Edery Charles Patrick Génétique
Fauvel Jean-Pierre Thérapeutique ; médecine d’urgence ; addictologie
Guenot Marc Neurochirurgie
Gueyffier François Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie
clinique ; addictologie
Guibaud Laurent Radiologie et imagerie médicale
Javouhey Etienne Pédiatrie
Juillard Laurent Néphrologie
Jullien Denis Dermato-vénéréologie
Kodjikian Laurent Ophtalmologie
Krolak Salmon Pierre Médecine interne ; gériatrie et biologie du
vieillissement ; médecine générale ; addictologie
Lejeune Hervé Biologie et médecine du développement et de la
reproduction ; gynécologie médicale
Mabrut Jean-Yves Chirurgie générale
Merle Philippe Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Mion François Physiologie
Morelon Emmanuel Néphrologie
Mure Pierre-Yves Chirurgie infantile
Négrier Claude Hématologie ; transfusion
Nicolino Marc Pédiatrie
Picot Stéphane Parasitologie et mycologie
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Rouvière Olivier Radiologie et imagerie médicale
Roy Pascal Biostatistiques, informatique médicale et
technologies de communication
Ryvlin Philippe Neurologie
Saoud Mohamed Psychiatrie d’adultes
Schaeffer Laurent Biologie cellulaire
Scheiber Christian Biophysique et médecine nucléaire
Schott-Pethelaz Anne-Marie Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Tilikete Caroline Physiologie
Truy Eric Oto-rhino-laryngologie
Turjman Francis Radiologie et imagerie médicale
Vallée Bernard Anatomie
Vanhems Philippe Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Vukusic Sandra Neurologie
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers
Seconde Classe
Ader Florence Maladies infectieuses ; maladies tropicales
Aubrun Frédéric Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Boussel Loïc Radiologie et imagerie médicale
Calender Alain Génétique
Chapurlat Roland Rhumatologie
Charbotel Barbara Médecine et santé au travail
Chêne Gautier Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Cotton François Radiologie et imagerie médicale
Crouzet Sébastien Urologie
Dargaud Yesim Hématologie ; transfusion
David Jean-Stéphane Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Di Rocco Federico Neurochirurgie
Dubernard Gil Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Ducray François Neurologie
Dumortier Jérome Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Fanton Laurent Médecine légale
Fellahi Jean-Luc Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Ferry Tristan Maladie infectieuses ; maladies tropicales
Fourneret Pierre Pédopsychiatrie ; addictologie
Gillet Yves Pédiatrie
Girard Nicolas Pneumologie
Gleizal Arnaud Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
Henaine Roland Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Hot Arnaud Médecine interne
Huissoud Cyril Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale
Jacquin-Courtois Sophie Médecine physique et de réadaptation
Janier Marc Biophysique et médecine nucléaire
Lesurtel Mickaël Chirurgie générale
Michel Philippe Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Million Antoine Chirurgie vasculaire ; médecine vasculaire
Monneuse Olivier Chirurgie générale
Nataf Serge Cytologie et histologie
Peretti Noël Nutrition
Pignat Jean-Christian Oto-rhino-laryngologie
Poncet Gilles Chirurgie générale
Raverot Gérald Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ;
gynécologie médicale
Ray-Coquard Isabelle Cancérologie ; radiothérapie
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Rheims Sylvain Neurologie
Richard Jean-Christophe Réanimation ; médecine d’urgence
Robert Maud Chirurgie digestive
Rossetti Yves Physiologie
Souquet Jean-Christophe Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Thaunat Olivier Néphrologie
Thibault Hélène Physiologie
Wattel Eric Hématologie ; transfusion
Professeur des Universités - Médecine Générale
Flori
Letrilliart
Moreau
Zerbib
Marie
Laurent
Alain
Yves
Professeurs associés de Médecine Générale
Lainé
Xavier
Professeurs émérites
Baulieux Jacques Cardiologie
Beziat Jean-Luc Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
Chayvialle Jean-Alain Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Daligand Liliane Médecine légale et droit de la santé
Droz Jean-Pierre Cancérologie ; radiothérapie
Floret Daniel Pédiatrie
Gharib Claude Physiologie
Mauguière François Neurologie
Neidhardt Jean-Pierre Anatomie
Petit Paul Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Sindou Marc Neurochirurgie
Touraine Jean-Louis Néphrologie
Trepo Christian Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie
Trouillas Jacqueline Cytologie et histologie
Viale Jean-Paul Réanimation ; médecine d’urgence
Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers
Hors classe
Benchaib Mehdi Biologie et médecine du développement et de la
reproduction ; gynécologie médicale
Bringuier Pierre-Paul Cytologie et histologie
Dubourg Laurence Physiologie
Germain Michèle Physiologie
Jarraud Sophie Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Le Bars Didier Biophysique et médecine nucléaire
Normand Jean-Claude Médecine et santé au travail
Persat Florence Parasitologie et mycologie
Piaton Eric Cytologie et histologie
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Sappey-Marinier Dominique Biophysique et médecine nucléaire
Streichenberger Nathalie Anatomie et cytologie pathologiques
Timour-Chah Quadiri Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie
clinique ; addictologie
Voiglio Eric Anatomie
Maîtres de Conférence – Praticiens
Hospitaliers Première classe
Barnoud Raphaëlle Anatomie et cytologie pathologiques
Bontemps Laurence Biophysique et médecine nucléaire
Chalabreysse Lara Anatomie et cytologie pathologiques
Charrière Sybil Nutrition
Collardeau Frachon Sophie Anatomie et cytologie pathologiques
Confavreux Cyrille Rhumatologie
Cozon Grégoire Immunologie
Escuret Vanessa Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Hervieu Valérie Anatomie et cytologie pathologiques
Kolopp-Sarda Marie Nathalie Immunologie
Lesca Gaëtan Génétique
Lukaszewicz Anne-Claire Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Maucort Boulch Delphine Biostatistiques, informatique médicale et
technologies de communication
Meyronet David Anatomie et cytologie pathologiques
Pina-Jomir Géraldine Biophysique et médecine nucléaire
Plotton Ingrid Biochimie et biologie moléculaire
Rabilloud Muriel Biostatistiques, informatique médicale et
technologies de communication
Rimmele Thomas Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence
Ritter Jacques Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Roman Sabine Physiologie
Tardy Guidollet Véronique Biochimie et biologie moléculaire
Tristan Anne Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Venet Fabienne Immunologie
Vlaeminck-Guillem Virginie Biochimie et biologie moléculaire
Maîtres de Conférences – Praticiens
Hospitaliers Seconde classe
Casalegno Jean-Sébastien Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
Curie Aurore Pédiatrie
Duclos Antoine Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Lemoine Sandrine Physiologie
Marignier Romain Neurologie
Phan Alice Dermato-vénéréologie
Schluth-Bolard Caroline Génétique
Simonet Thomas Biologie cellulaire
Vasiljevic Alexandre Anatomie et cytologie pathologiques
Maîtres de Conférences associés de Médecine Générale
Farge
Pigache
Thierry
Christophe
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

LE SERMENT D'HIPPOCRATE
Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité
dans l'exercice de la Médecine.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans
discrimination.
J'interviendrai pour les protéger si elles sont vulnérables ou menacées
dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai
pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité.
J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de
leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance.
Je donnerai mes soins à l'indigent et je n'exigerai pas un salaire au
dessus de mon travail.
Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront
confiés et ma conduite ne servira pas à corrompre les moeurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas
abusivement la vie ni ne provoquerai délibérément la mort.
Je préserverai l'indépendance nécessaire et je n'entreprendrai rien qui
dépasse mes compétences. Je perfectionnerai mes connaissances pour
assurer au mieux ma mission.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes
promesses. Que je sois couvert d'opprobre et méprisé si j'y manque.
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

COMPOSITION DU JURY
Président du Jury :
Pr Alain MOREAU Faculté de Médecine Lyon Est
Membres du Jury :
Pr Nicolas FRANCK Faculté de Médecine Lyon Sud
Pr Mohamed SAOUD Faculté de Médecine Lyon Est
Dr Fanny CASANOVA
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

REMERCIEMENTS
Au président du Jury :
Au Professeur Alain MOREAU, je vous remercie pour votre écoute, votre aide et
votre attention lors de nos entretiens. Grâce à votre enseignement, notamment
concernant l’approche de la psychiatre en médecine générale, j’ai pu aborder cette
étude avec une meilleure appréhension des attentes des médecins généralistes
envers les psychiatres. La médecine est un art surtout lorsque l’on sait écouter et
communiquer.
Aux Membres du Jury :
Au Professeur Nicolas FRANCK, je vous remercie pour votre gentillesse et pour avoir
su me redonner confiance lorsque je doutais de mon travail. Vos conseils ont été
précieux et apaisants à un moment important dans la finition de cette thèse. Merci
pour votre bienveillance.
Au Professeur Mohamed SAOUD, je vous remercie pour vos enseignements, pour
votre écoute et votre gentillesse à mon égard. Mon apprentissage auprès de vous
m’a beaucoup apporté pour ma pratique professionnelle. Ce fut un plaisir d’être un
peu votre élève. Merci d’avoir accepté de m’accompagner dans ce projet.
Au Docteur Fanny CASANOVA. Il y a tellement de choses pour lesquelles je te
remercie. Ces deux années de recherche, d’accompagnement, de soutien, de
conseils, de patience … et j’en passe, ont été riches sur tous les plans. Merci pour
tout Fanny car ce travail abouti l’est surtout grâce à toi.
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Mais aussi :
Un grand merci à tous ceux qui ont fait parti de ce projet et qui ont contribué à
l’aboutissement de ce travail :
Mon binôme lyonnais : madame le Docteur Myriam Zago, et le monsieur Docteur
Fréderic Scheffler.
Les médecins généralistes du 8 ème arr. de Lyon pour leur participation, et en
particulier les Docteurs Hubert Maisonneuve, Vincent Rebeillé-Borgella et Louis
Rosello-Prat.
L’équipe médicale et paramédicale du CMP Jean Sarrazin pour leur implication
importante et leur enthousiasme dans ce projet.
Madame Julie Donjon, Madame Laetitia Labonne et Madame Bernadette Rovarey
pour leur contribution administrative.
Enfin, à toute l’équipe du Comité de pilotage qui a monté ce projet.
Merci de m’avoir fait confiance pour la construction du questionnaire et pour votre
expertise dans sa finalisation.
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Et Surtout :
Je voudrais remercier mes parents pour tout ce qu’ils m’ont apporté, je leur dois
tellement….
Merci à mes proches et ma famille, pour m’avoir soutenue durant ces nombreuses
années et de leur présence à mes côtés.
Merci à mes amis, pour leur fidélité infaillible.
Merci à toutes les personnes avec qui j’ai travaillé, pour tout ce qu’ils m’ont apporté
tant dans le travail que sur le plan humain.
Merci à mes maîtres, pour leur enseignement et leur engagement envers moi.
Enfin, merci à mon mari, pour tout son amour et son dévouement, sans qui je ne
serai pas celle que je suis aujourd’hui.
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

LISTE DES ABREVIATIONS
Arr . : Arrondissement
ARS: Agence régionale de santé
ASIP: Agence des systèmes d’informations partagées
ASV : Atelier santé ville
CHS : Centres hospitaliers spécialisés
CLS : Contrat local de santé
CLSM : Conseil local de santé mentale
COPIL : Comité de pilotage
CMG : Collège de la médecine générale
CMP : Centre médico-psychologique
CNAM : Caisse nationale d’assurance maladie
CPAM: Caisse primaire d’assurance maladie
CNP : Conférence nationale des présidents
CNQSP : Collège national pour la qualité des soins en psychiatrie
CPCME : Conférence des présidents de commission médicale
d’établissement
CUCS : Contrat urbain de cohésion sociale
DGOS: Direction générale de l’offre de soins (ministère de la santé)
DGS: Direction générale de la santé
DPC : Développement professionnel continu
DRESS : Direction de la recherche des études de l'évaluation et des
statistiques
HAS : Haute autorité de santé
HPST : Hôpital, patients, santé et territoires
IRDES : Institut de recherche et documentation en économie de la santé
MG : Médecins généralistes
PRS : Projet régional de santé
Psy : Psychiatres
RAPP : Réseau d’alerte pluri-professionnel
URPS: Union régionale des professionnels de santé
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

RESUME
TITRE : ANALYSE DE LA COOPERATION ENTRE MEDECINS GENERALISTES
ET PSYCHIATRES : Enquête de pratiques avant l’introduction d’une Charte de
partenariat dans le 8 ème arrondissement de Lyon.
Contexte : Les relations interprofessionnelles entre médecins généralistes (MG) et
psychiatres sont étudiées depuis les années 80. Le manque de communication et de
coopération entre médecins conduit à une sur-morbidité/mortalité des patients suivis
en santé mentale. A l’échelle mondiale et française, des plans de santé ont été mis
en place pour répondre à ce problème. Les instances nationales de médecine
générale et de psychiatrie publique ont co-signé en avril 2014 une Charte de
partenariat entre les MG et les psychiatres publics.
Objectif : Analyser les pratiques de coopération interprofessionnelles des MG et
des psychiatres publics du 8 ème arrondissement de Lyon, avant l’introduction de la
charte en tant qu’outil de coopération.
Méthode : Il s’agit d’une étude transversale descriptive monocentrique, au sein
d’une étude multicentrique nationale. Les données ont été recueillies à l’aide d’un
questionnaire utilisant une échelle de Lickert et une plage de commentaire libre.
Résultats : Sur 66 médecins interrogés, 33% ont répondu au questionnaire (18
MG et 4 psychiatres). La principale difficulté de communication était une insuffisance
de transmission des informations concernant le suivi des patients. On relevait aussi
une absence de coordination entre les MG et les psychiatres dans les prises en
charge médico-sociales. Les médecins étaient majoritairement favorables à la mise
en place d’une organisation pluridisciplinaire autour de ces patients. Les principales
propositions d’amélioration étaient la mise en place de réunions de synthèse pluri
annuelles, le développement d’outils de communication (hotline de psychiatrie), et un
réseau de MG pouvant prendre en charge des patients psychiatriques n’ayant pas
médecin traitant. Des rencontres entre ces professionnels ont été proposées pour
s’approprier certains points de la charte.
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Conclusion : La proposition d’utilisation d’outils comme la Charte de partenariat
pourrait permettre la mise en place d’une organisation pluridisciplinaire, dont l’objectif
serait de définir et d’améliorer le partenariat entre MG et psychiatres autour de ces
patients. L’objectif commun est de pouvoir assurer un meilleur suivi médico-social,
dans une approche globale centrée sur le patient.
Mots clés : médecins généralistes; psychiatres; coopération; collaboration;
communication
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

TABLE DES MATIERES
I. INTRODUCTION ............................................................................................................ 1
1. La relation entre médecins généralistes et psychiatres .................................................. 1
2. Contexte de l’étude ........................................................................................................ 1
3. Les propositions de coopération existantes .................................................................... 3
4. Une Charte de partenariat entre médecine générale et psychiatrie ................................ 6
5. Travail de recherche de thèse ........................................................................................ 8
II. MATERIEL ET METHODES ........................................................................................... 9
1. L’étude expérimentale .................................................................................................... 9
2. La cartographie et le recrutement de la population ......................................................... 9
a) Analyse de l’échantillon de l’étude .............................................................................. 9
b) Le binôme médical référent .......................................................................................10
c) Les critères d’inclusion / exclusion .............................................................................11
d) Recrutement de la population ....................................................................................11
4. La construction du questionnaire ..................................................................................12
5. La diffusion du questionnaire ........................................................................................14
6. L’analyse des données .................................................................................................15
7. Le financement du projet ...............................................................................................15
III. RESULTATS .................................................................................................................16
1. Echantillonnage lyonnais ..............................................................................................16
a) Mode de recrutement et taux de réponses ................................................................16
b) Typologie de l’échantillon ..........................................................................................17
c) Taux de réponses au questionnaire ...........................................................................17
2. Evaluation des pratiques professionnelles selon les critères de la Charte de partenariat
et avant son introduction ...................................................................................................19
a) Evaluation de la qualité de la coopération interprofessionnelle ..................................19
b) Moyens de communication utilisés ............................................................................20
c) Accès téléphonique entre professionnels ..................................................................20
d) Délais de retour d’informations médicales .................................................................21
e) Qualité des informations partagées ...........................................................................22
f) Identification des médecins référents dans les dossiers médicaux .............................23
g) Participation à différents points de gestion médicale dans le suivi des patients .........24
h) Propositions de gestion médicale en coopération interprofessionnelle ......................25
i) Qualification du suivi médical conjoint médecin généraliste /psychiatre ......................26
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

j) Coordination des interventions au domicile des patients ............................................27
k) Formation universitaire des internes en médecine générale et en psychiatrie ...........28
l) Mise en place de rencontres pluri-professionnelles ....................................................29
IV. DISCUSSION .................................................................................................................30
1. Principaux résultats de l’étude ......................................................................................30
a) Des difficultés relationnelles ......................................................................................30
b) Des moyens mal adaptés ..........................................................................................31
c) Des attentes spécifiques ...........................................................................................32
2. Forces et limites de l’étude ...........................................................................................33
a) Forces de l’étude .......................................................................................................33
b) Limites de l’étude ......................................................................................................34
3. Perspectives de l’introduction de la charte dans l’amélioration de la prise en charge des
patients en santé mentale sur le terrain ............................................................................35
a) Sur le territoire local ..................................................................................................35
b) Sur le territoire national .............................................................................................37
c) Les pistes internationales ..........................................................................................38
V. CONCLUSION ..............................................................................................................40
ANNEXE 1 ...........................................................................................................................41
ANNEXE 2 ...........................................................................................................................42
ANNEXE 3 ...........................................................................................................................46
ANNEXE 4 ...........................................................................................................................47
ANNEXE 5 ...........................................................................................................................48
ANNEXE 6 ...........................................................................................................................50
BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................................................52
CONCLUSION du JURY……………………………………………………………………………54
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

I. INTRODUCTION
1. La relation entre médecins généralistes et psychiatres
La relation entre les médecins généralistes et les médecins psychiatres est un vaste sujet
d’étude depuis les années 80. La présente analyse est consécutive à une réflexion sur la
prise en charge des patients en santé mentale avec un constat commun : le suivi efficace de
ces patients nécessite une communication et une action conjointe entre les acteurs de santé
qui les prennent en charge. Or, plusieurs études montrent que la relation existant entre les
généralistes et les psychiatres n’est pas satisfaisante pour tous.
Des analyses de facteurs freinant la communication entre ces deux spécialités [1], des
analyses sociales [13-17] et des thèses de médecine [18-27] ont été publiées ces vingt
dernières années, pour essayer de comprendre cette relation particulière. Dans la majorité
des cas, cette relation est décrite comme conflictuelle avec une incompréhension
professionnelle réciproque, un manque de communication flagrant et une méconnaissance
des rôles de chacun [2].
Ce contexte est pénalisant dans la prise en charge des patients concernés par des troubles
de santé mentale. En résultent des conséquences néfastes tant pour les patients et leur
entourage, que sur le plan social et économique. En effet, il a été constaté que l’absence
d’une bonne communication entre les professionnels de santé provoque une insuffisance de
prise en charge, engendrant une surmorbidité somatique, avec une surmortalité de ces
patients (espérance de vie écourtée d’au moins 10 ans chez un patient atteint de
schizophrènie) [3]. Il a été estimé que les pathologies en santé mentale représentaient la
troisième pathologie la plus fréquente après le cancer et les maladies cardio-vasculaires [5],
faisant ainsi l’objet de plusieurs plans d’action nationaux comme internationaux [5,6]. Ces
pathologies concernent en moyenne un quart de la patientèle des médecins généralistes [4].
2. Contexte de l’étude
Les troubles en santé mentale représentent 15 à 20 % des pathologies touchant la
population générale. La dépression sévère et la schizophrénie ont 40 à 60% plus de risque
de décès, et le suicide représente la 2 ème cause de mortalité chez les jeunes à l’échelle
mondiale. L’OMS situe les troubles mentaux au troisième rang des maladies les plus
fréquentes et a développé un plan d’action mondial 2013-2020 pour y remédier [5].
1
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Les pathologies relevant de la psychiatrie arrivent en France, comme au niveau mondial, au
troisième rang des maladies les plus fréquentes [6]. Les troubles psychiatriques sont
généralement associés à une forte mortalité. Ils sont responsables de la majeure partie de la
mortalité par suicide (10 500 morts en France par an en 2006), de handicaps et d’incapacités
lourds, ainsi que d’une qualité de vie détériorée pour les personnes atteintes et leurs
proches. Les troubles mentaux génèrent de l’exclusion. Un tiers des personnes sans abri
souffre de troubles psychiques graves (Enquête Samenta, Observatoire du Samu Social,
2011) [10].
Les troubles mentaux génèrent aussi des coûts économiques importants. Plus d'un million
de prises en charge sont assurées chaque année pour un coût à la charge du seul régime
général d’assurance maladie de l’ordre de 13 milliards d’euros par an, soit environ 7 % de
ses dépenses. S'y ajoute un montant indéterminé à la charge d'autres régimes sociaux, et,
au titre notamment de la prise en charge sociale et médico-sociale, de l’État et des
collectivités territoriales. Le coût économique et social de ces pathologies est au total évalué
à quelques 107 milliards d’euros par an en France [12].
Ces pathologies psychiatriques représentent un enjeu sanitaire et social non négligeable,
ayant conduit à plusieurs plans d’action :
- plan d’action de l’OMS 2013-2020 [5] : «promouvoir le bien-être mental, prévenir les
troubles mentaux, dispenser des soins, améliorer les chances de guérison, promouvoir les
droits de l'homme et réduire la mortalité, la morbidité et le handicap chez les personnes
atteintes de troubles mentaux »
- plan d’action ministériel français 2011-2015 [10] : « repérage de pathologies
psychiatriques; réponse à une demande de soins programmés (ou programmable),
permettant notamment un accueil adapté rapide des personnes (malades et aidants) au
moment des premières manifestations des troubles; réponse aux appels et situations
d’urgence; réponse aux besoins de soins somatiques »
- recommandations d’HAS [6,7]
En France, depuis le milieu des années 90, de nombreux articles relatent des difficultés de
coopération entre médecins généralistes et psychiatres [13-17]. Pour tenter de répondre à ce
problème, la proposition d’outils d’aide à la coopération comme la Charte de partenariat
pourrait être une solution pour permettre de faire évoluer les relations interdisciplinaires.
2
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

3. Les propositions de coopération existantes
Devant les difficultés rencontrées dans la relation entre médecins généralistes et
psychiatres, différents champs d’action ont été proposés en France:
- Recommandations de bonnes pratiques proposées en 2010 par le collège
national pour la qualité de soins en psychiatrie (CNQSP) [1] :
Ce document est un guide de bonnes pratiques concernant la rédaction des courriers
entre professionnels. Il référence une liste d’informations à l’usage des
professionnels pour améliorer les échanges d’informations, se basant sur une vaste
étude détaillant des facteurs freinant la relation interprofessionnelle et des
propositions d’actions selon le modèle décrit par Golberg et Huxley en 1983. Ce
document a été co-écrit par le Pr M.C. Hardy-Bayle (Chef du service de Psychiatrie
du Centre Hospitalier de Versailles, Directeur de l'unité de Recherche Mixte Inserm),
auteur de nombreux articles sur ce sujet [31-32].
- Recommandations de la haute autorité de santé (HAS) [6,7] :
Une note d’orientation a été publiée en 2013 dans le cadre d’un programme d’action
relatif à la psychiatrie et à la santé mentale [6]. Ce programme tente de répondre à
plusieurs exigences déterminées après un travail de recherche réalisé par un groupe
d’experts:
sortir du mythe de l’exhaustivité et retenir un nombre limité d’objectifs faisant
sens pour les professionnels et correspondant aux principaux leviers pour
améliorer la qualité des soins
privilégier les supports et les démarches concrètes, facilement appropriables
dans le cadre de l’exercice quotidien des professionnels
envisager des coproductions avec les professionnels
valoriser les initiatives existantes
s’inscrire dans une logique de parcours des patients et une approche pluriprofessionnelle
organiser la production de manière séquencée
associer les usagers et les représentants de l’entourage des patients à cette
démarche
3
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Et propose de 3 thèmes d’actions pour répondre à ces exigences :
prise en charge des troubles dépressifs
parcours des personnes en situation de handicap psychique
droit et sécurité en psychiatrie
Puis, la HAS a publié en 2015 une note de cadrage afin d’ « améliorer la coordination
entre le médecin généraliste et les différents acteurs de soins dans la prise en charge
des troubles mentaux » [7]. Ce document définit plusieurs enjeux de coordination
interprofessionnelle qui se décline en deux projets :
Projet 1 : production d’un rapport, type « Socle de connaissances » établissant la
synthèse des données scientifiques et l’état des lieux des pratiques de
coordination entre les médecins généralistes et les autres acteurs de soins dans
la prise en charge des personnes présentant des troubles mentaux (référence au
projet présenté dans cette thèse)
Projet 2 : formulation de « préconisations pour améliorer la coordination et les
échanges d’informations entre professionnels dans la prise en charge des
personnes présentant des troubles mentaux »
- Ateliers Santé Ville (ASV) proposés par les communes [8]:
L’ASV est « une démarche locale et un dispositif public à la croisée de la politique de
la ville et des politiques de santé, dont l'objectif est de contribuer à la réduction des
inégalités sociales et territoriales de santé ». C’est une plateforme nationale de
ressources qui a pour mission de conduire des programmes d’actions de santé de
proximité dans les quartiers de la politique de la ville. La démarche ASV s’inscrit dans
la loi du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions, qui a pour objectif
d’améliorer la santé de la population et en particulier des plus démunis. Elle s’inscrit
aussi dans la Loi de Santé publique du 9 août 2004 relative à la lutte contre la
violence, les comportements à risques et les pratiques addictives. C’est un outil de
mise en œuvre du volet santé du Contrat urbain de cohésion sociale (CUCS). La
mise en place des Agences régionales de santé (ARS) et l’élaboration des Contrats
locaux de santé (CLS) ont conduit à l’actualisation de cet outil à travers l’élaboration
du référentiel national des ASV destiné aux services de l’Etat, aux collectivités
territoriales et aux ARS.
4
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

- Contrats locaux de mission de santé par le Conseil Local de Santé Mentale
(CLSM) [9]:
Le Contrat local de santé est un outil proposé par la loi HPST (Hôpital, Patients,
Santé, et Territoires) du 5 juillet 2011. Il a pour objectif de soutenir des dynamiques
locales de santé sur des territoires de proximité urbains ou ruraux qui constituent des
infra-territoires de santé. Les CLS visent à réduire les inégalités sociales et
territoriales de santé. Ils identifient les territoires vulnérables et améliorent les
contextes environnementaux et sociaux qui déterminent l’état de santé des
populations. En coordonnant l’action des différents intervenants locaux, les CLS
cherchent à développer l’efficacité des actions définies dans le cadre des Projets
Régionaux de Santé (PRS) et des projets locaux de santé portés par les collectivités
territoriales, à destination des publics les plus fragiles.
Le Conseil local de santé mentale est une entité du CLS, impliquant les
professionnels médicaux et paramédicaux en psychiatrie, les médecins généralistes,
et les différents acteurs sociaux comme associatifs impliqués dans la prise en charge
et les suivis des patients suivis en psychiatrie
- Propositions de rencontres pluri-professionnelles par différents centres de
formation. Des conférences ont été présentées, avec des débats ouverts à tous
(médecins, sociologues, philosophes, patients), pour tenter de proposer des solutions
(congrès de la société de psychologie médicale en septembre 1994, séminaire du
Collège de la médecine générale sur le thème de la santé mentale fin 2014…). Ces
conférences entrent dans le cadre de programmes de développement professionnel
continu (DPC), valorisés par l’OMS et le plan d’action ministériel.
- Enfin un décret ministériel a été publié le 20 juillet 2016, relatif aux conditions
d’échange et de partage d’informations entre professionnels de santé et autres
professionnels des champs social et médico-social et à l’accès aux informations de
santé à caractère personnel. Il est destiné à assouplir et élargir les conditions de
partage d’informations médicales nécessaires à la prise en charge des patients.
La plupart des médecins hospitaliers, notamment dans les structures universitaires, sont
sensibilisés et informés de ces dispositions réglementaires. Ce qui n’est pas toujours le cas
pour les médecins libéraux: ces informations ne sont pas toujours diffusées ou peu
communiquées, ce qui provoque un déséquilibre en matière d’implication de la part de
chacun.
5
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

4. Une Charte de partenariat entre médecine générale et psychiatrie
En 2014, la Conférence des présidents de commission médicale d’établissement (CME) et
le Collège de la Médecine Générale (CMG) ont co-écrit une Charte de partenariat entre les
médecins généralistes et les psychiatres, publiée en mars 2014 (Annexe 1). L’écriture de la
charte est issue d’un consensus d’experts entre les membres du CMG et de la Conférence
des présidents de CME. Elle s’est appuyée sur de nombreux rapports de l’Institut de
recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) [11] et de la Cour des comptes
[12], dressant le constat d’une coopération interprofessionnelle largement améliorable. La
charte a été publiée et diffusée aux différentes institutions (Direction générale de l’offre de
soins (DGOS), Direction générale de la santé (DGS), HAS, Caisse nationale d’assurance
maladie (CNAM), Agence régionale de santé (ARS), Union régionale des professionnels de
santé (URPS) …).
Elle fait mention de huit points regroupant des recommandations de bonne pratique clinique,
concernant les interactions entre les médecins généralistes et les psychiatres du secteur
public :
1. S’assurer de l’existence et de l’identification d’un médecin généraliste traitant pour chaque
patient dans le dossier médical
2. S’assurer de la prévention et de la surveillance des effets secondaires des traitements en
particulier lors de comorbidités somatiques et psychiatriques
3. Assurer un accès téléphonique direct avec une disponibilité réciproque
4. Assurer la transmission d'informations interprofessionnelles dès l'adressage du patient
aux structures de soins, ainsi que des modalités en cours et/ou envisagées quant à la
prise en charge ponctuelle ou durable
5. Assurer une information systématique et dans les meilleurs délais, des hospitalisations
programmées ou urgentes en milieu spécialisé des patients, tant à l’entrée qu'à la sortie
(traitement de sortie, conditions du retour à domicile, interventions dans le champ
sanitaire ou social dans le lieu de vie)
6
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

6. Faciliter l’action du médecin généraliste traitant pour mobiliser des ressources locales et
des interventions communes au domicile par l’équipe du secteur psychiatrique
(notamment en cas de mesure d'hospitalisation sans consentement)
7. Assurer la coordination des interventions au domicile concernant les équipes pluriprofessionnelles
impliquées dans les soins, l’aide et l’accompagnement du patient et de
sa famille
8. Favoriser la connaissance mutuelle des dispositifs de soins et des pratiques
professionnelles par la formation des internes (psychiatrie et médecine générale)
Ces propositions sont le fruit d’une réflexion conjointe entre les instances de la médecine
générale et de la psychiatrie, à destination des médecins généralistes et des psychiatres du
secteur public et libéraux. Le but est d’améliorer la qualité des interactions professionnelles
afin de permettre une meilleure prise en charge des patients suivis en santé mentale.
Le CMG a organisé en octobre 2014 un séminaire de deux jours sur le thème de la santé
mentale, regroupant des médecins généralistes, des médecins somaticiens exerçant en
centre hospitalier public psychiatrique, des psychiatres libéraux et du secteur public, ainsi
que des représentants des institutions de santé (HAS, ARS). A l’issue du séminaire, une
expérimentation sur des sites pilotes a été décidée, avec la constitution d’un comité de
pilotage composé de trois médecins généralistes membres du CMG et de deux psychiatres
membres ou délégués de la Conférence des présidents de CME.
Ce comité a pour objectif d’expérimenter l’introduction de cette charte sur le terrain et d’en
analyser l’apport dans les pratiques professionnelles, via une étude pilote sur plusieurs sites
en France. Sensibiliser les praticiens (médecins généralistes et psychiatres publics) et leur
permettre d’avoir un outil d’amélioration de coopération professionnelle, font partie du
programme d’action en santé mentale mis en place par le ministère de la santé en 2011 [10].
La HAS en fait mention dans sa note de cadrage d’avril 2015 [7].
7
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

5. Travail de recherche de thèse
Cette thèse s’inscrit dans le cadre d’une étude pilote d’expérimentation de la Charte de
partenariat, multicentrique de type recherche action. Le projet porte sur six sites pilotes en
France :
- Lyon 8 ème arrondissement (69)
- Strasbourg (67)
- Saint Martin d’Hères (38)
- Saint Denis (93)
- Bobigny/ Pantin (93)
- Gencay/ Civray (86)
La cartographie de l’étude a été réalisée selon les forces dynamiques disponibles sur le
terrain : les sites étaient volontaires et motivés pour participer à l’étude. Le recrutement des
professionnels ciblés s’est fait autour du Centre médico-psychologique (CMP) du secteur
concerné. Sur chaque site, un interne de médecine générale était recruté pour répertorier la
population étudiée et faire un travail de thèse avec une analyse de terrain.
L’expérimentation se fait en trois étapes, la première étant une étude préalable à
l’introduction de la charte, analysant les pratiques professionnelles et les interactions entre
psychiatres publics et généralistes sur un site donné. La deuxième étape consiste, lors
d’une rencontre entre les professionnels de ces deux spécialités, à la remise et à l’analyse
de la charte. Ces professionnels sont invités à sélectionner un ou plusieurs points de la
charte qu’ils souhaitent améliorer. Ils déterminent ensemble les actions à mettre en place sur
le plan local. La troisième étape est une analyse de l’évolution des pratiques
professionnelles « post-charte » évaluée par un questionnaire, identique au premier.
Le travail de cette thèse se situe dans la première étape. L’objectif est de décrire l’état de la
coopération entre généralistes et psychiatres publics dans le 8 ème arrondissement (arr.) de
Lyon, et d’explorer leurs pratiques cliniques dans la prise en charge coordonnée des patients
en santé mentale avant l’introduction de la charte.
8
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

II. MATERIEL ET METHODES
1. L’étude expérimentale
Le travail de thèse est une enquête transversale descriptive des pratiques professionnelles
de terrain, avant l’introduction d’une Charte de partenariat, dans le cadre d’une étude de type
avant-après.
2. La cartographie et le recrutement de la population
A Lyon, le choix s’est porté sur le 8 ème arrondissement de Lyon grâce aux personnes
ressources y exerçant: des médecins membres du syndicat MG France (structure adhérente
du CMG) et une interne de médecine générale en stage dans leur cabinet (situation ayant
motivé la participation de sa directrice de thèse au séminaire d’octobre 2014).
a) Analyse de l’échantillon de l’étude
Le territoire lyonnais du 8 ème arr. était composé de 62 médecins généralistes (sources Pages
Jaunes et ameli.fr en février 2015). Un recensement réalisé par les sources du Centre
hospitalier Le Vinatier en 2014 dénombrait 53 généralistes pour 209 patients adressés par
ces derniers auprès du service psychiatrique (CMP et milieu hospitalier). La sectorisation
psychiatrique était considérée comme compliquée par les psychiatres de par la taille
importante de l’arrondissement, et de par la concentration importante de la population
(82 000 personnes recensées en 2014, source mairie du 8 ème arr.).
Figure 1: Répartition des médecins généralistes dans le 8ème arr. de Lyon
9
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

La répartition des médecins généralistes était principalement concentrée dans trois quartiers
(Figure 1: Mermoz nord, Langlet-Santy et Moulin-à-vent-Etats-Unis). Dix médecins
exerçaient dans une zone urbaine classée sensible, avec une population défavorisée et un
grand nombre d’immigrés en situation sociale et familiale difficile. Le CMP se composait
d’une unité de psychiatrie pour les personnes âgées (un psychiatre non inclus dans l’étude),
et une unité de psychiatrie adulte avec un psychologue (un équivalent temps plein), trois
psychiatres (affiliés au service hospitalier Le Vinatier) pour 20 demi-journées de
consultations spécialisées par semaine. La file active de patient sur ce secteur psychiatrique
était estimée à 951 patients en 2014 (adressés par des cabinets médicaux de 34
communes).
b) Le binôme médical référent
Le comité de pilotage national a souhaité un référent généraliste et un référent psychiatre sur
chaque site pilote, avec plusieurs objectifs :
- ancrer l’expérimentation dans la réalité du terrain et renforcer la proximité ainsi que
l’implication des acteurs du site concerné
- assurer la pérennité du projet sur le long terme (estimation entre un et deux ans)
- une coordination centralisée au niveau local (envoi du questionnaire, recueil des
résultats, transmission des difficultés rencontrées ….)
- un appui local auprès des médecins inclus dans l’étude
- favoriser un premier travail conjoint à l’échelle locale (médecine générale, psychiatrie)
- développer les liens interprofessionnels avec l’appropriation de certains points de la
charte
Les référents sur Lyon étaient une généraliste, exerçant dans un cabinet de groupe libéral, et
un psychiatre du secteur du 8 ème arr. Ils ont été contactés par téléphone et mail par l’interne
en charge du projet sur ce site, ainsi que par les psychiatres du comité de pilotage pour le
psychiatre. Une première rencontre sur leur lieu de travail avec l’interne a permis de leur
expliquer le projet et leur rôle dans l’étude. Le trinôme (médecin généraliste, psychiatre,
interne) a participé à une réunion d’information à Paris en juin 2015 avec les membres du
comité de pilotage, ainsi que les trinômes des cinq autres sites pilotes, afin de leur présenter
le projet et leur rôle sur le terrain.
10
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

c) Les critères d’inclusion / exclusion
Les critères d’inclusion de l’étude étaient les suivants :
- médecin généraliste thésé inscrit au tableau de l’ordre des médecins du Rhône
- installé dans le 8 ème arr. de Lyon dans un cabinet de médecine générale (seul,
associé, collaborateur), avec ou sans activité complémentaire (homéopathie,
acupuncture, ostéopathie, médecine du sport, psychothérapie …)
- médecin psychiatre dépendant du secteur public du 8 ème arr. de Lyon
- exerçant à l’hôpital ou dans une structure attachée au service de référence, en
psychiatrie adulte (Centre hospitalier Le Vinatier)
Les critères d’exclusion de l’étude étaient :
- médecin généraliste exerçant une activité autre à temps plein (urgentiste,
échographiste, …)
- médecin psychiatre installé en libéral, médecin psychiatre public spécialisé auprès
des personnes âgées
d) Recrutement de la population
Concernant les généralistes, les coordonnées des médecins ont été répertoriées par l’interne
en charge du projet, à partir du site internet des Pages Jaunes et par le site améli.fr.
L’obtention des mailing lists a été réalisée grâce à la participation du syndicat local de MG
France et de la maison médicale de garde de l’arrondissement (via le Conseil départemental
de l’ordre des médecins). Dans un premier temps, les généralistes ont été contactés par mail
par l’intermédiaire de la maison médicale de garde du 8 ème arr. de Lyon.
Pour la psychiatrie, un premier contact avec le CMP local a permis de connaitre les référents
médicaux, notamment les noms des psychiatres. Le chef de service de psychiatrie
dépendant du 8 ème arr. de Lyon a été contacté par l’interne de médecine générale, par
téléphone et par mail. Une rencontre au Centre hospitalier Le Vinatier a permis son
recrutement, et par lui le recrutement des autres psychiatres du service. Les coordonnées
des psychiatres ont été trouvées sur le site internet du Centre hospitalier Le Vinatier.
11
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

4. La construction du questionnaire
L’évaluation des pratiques professionnelles a été fondée sur un questionnaire réalisé à partir
de la Charte de partenariat. Un unique questionnaire était proposé pour les médecins
généralistes et les psychiatres, le but étant d’avoir un langage commun pour tous et d’éviter
les erreurs d’interprétation selon les spécialités (Annexe 2).
Le questionnaire pour l’ensemble des sites a été élaboré par l’interne de Lyon (recrutée dès
le début de la phase d’expérimentation). Il a été soumis et retravaillé à plusieurs reprises par
les membres du comité de pilotage. Une participation a également été apportée par l’un des
rédacteurs principaux de la charte, le Dr J.L Gallais (également membre du comité de
pilotage).
Une première version a été réalisée directement en fonction de l’agencement et du contenu
des points de la Charte de partenariat. Mais l’ordre et la pertinence des questions selon la
charte ne convenaient pas pour la lisibilité et la compréhension du questionnaire. Les
questions ont été finalement choisies pour définir la typographie, l’opinion, les pratiques et
les attentes des médecins dans une collaboration conjointe.
Le questionnaire était constitué d’une première partie recueillant les données
démographiques des médecins concernés:
- Nom, prénom
- Sexe
- Fonction (généraliste / psychiatre /
somaticien hospitalier)
- Lieu d’exercice
- Année d’installation
- Mode d’exercice (libéral / public)
- Coordonnées professionnelles
La deuxième partie du questionnaire était composée de 12 questions, selon le modèle d’une
échelle de Lieckert, majoritairement ouvertes avec une plage de commentaires libres
permettant de recueillir les avis et remarques des répondants. Le choix d’un nombre pair de
possibilités de réponses a été retenu pour que les médecins se positionnent face aux
questions. Il a été considéré qu’une réponse neutre n’apporterait pas de précisions à notre
étude.
Chaque question correspondait à une analyse des pratiques de terrain selon les critères de
la charte, permettant de comparer l’avant et l’après introduction de la charte dans les
comportements professionnels et de cibler les actions à mettre en place pour l’amélioration
de la coopération médicale.
12
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Construction du questionnaire : (Annexe 1)
Les deux premières questions exploraient la qualité de la coopération entre les
médecins généralistes et les psychiatres. L’objectif était d’avoir un aperçu de l’état
des relations professionnelles avant l’introduction de la charte sur le terrain.
La troisième question concernait le 3 ème point de la charte. Il s’agissait de déterminer
si l’outil téléphonique était utilisé par les médecins et dans quelles conditions.
La quatrième question faisait référence au point n° 5 de la charte. Les délais de
transmission d’informations étaient un frein connu dans la coopération entre les
médecins [1]. L’objectif était de connaître le point de vue des spécialistes en l’état
avant l’introduction de la charte.
La cinquième question concernait les points n° 4 et 5 de la charte. La qualité de la
transmission d’informations était aussi un critère essentiel pour une coopération inter
professionnelle efficace.
La sixième question faisait référence au 1 er point de la charte sur la mention des
coordonnées d’un médecin généraliste dans les dossiers patients. Il a été choisi de
formuler la question de façon neutre, impliquant les psychiatres et les généralistes.
La septième question concernait le point n° 2 de la charte, permettant de sonder les
médecins sur leur implication dans le suivi des patients (champ d’action de chaque
spécialiste afin de définir le rôle de chacun).
Les huitième et neuvième questions tentaient de répondre au point n° 9, par
l’analyse des champs d’action médicale pour lesquelles une collaboration étroite
semblait nécessaire.
La dixième question était relative au point n° 7 de la charte. Elle avait pour but
d’évaluer l’existence et la répartition d’une coordination conjointe d’intervention
médicale au domicile des patients.
La onzième question cherchait à répondre au dernier point de la charte. Elle a permis
de sonder l’avis des médecins sur l’intérêt d’une formation réciproque pour les
étudiants du 3ème cycle dans ces deux disciplines.
La dernière question était une ouverture permettant de proposer à tous les médecins
au moins une rencontre, afin de développer un travail de groupe autour de leur
coopération et de trouver des moyens à leur disposition pour l’améliorer (deuxième
étape du projet).
13
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

La version papier du questionnaire était soumise pour validation au comité de pilotage, lors
d’une réunion téléphonique mensuelle. Après corrections, le questionnaire a été mis en
forme en version numérique, grâce à l’application de sondage Google Forms. Il a d’abord été
testé auprès d’une dizaine de médecins généralistes et psychiatres exerçant sur d’autres
territoires que les sites de l’expérimentation. Le choix d’une version dématérialisée a été
décidé afin de simplifier le recueil des résultats et la retranscription des données; ainsi que
d’obtenir une réduction des coûts (papier, impression, envoi postal) et une gestion locale par
les trinômes. Une déclaration à la CNIL a été effectuée et acceptée en juillet 2015 (N°
1874474 v 0, mentionnée dans le questionnaire). Enfin, le questionnaire a été présenté lors
de la réunion d’information à Paris en juin 2015, regroupant tous les binômes référents,
internes et membres du comité de pilotage. Ceci a permis de réaliser une dernière
correction, notamment concernant la précision des mots employés et la formulation de
certaines questions, afin d’obtenir une meilleure compréhension générale pour tous.
5. La diffusion du questionnaire
Le questionnaire a été diffusé sur les différents sites pendant une même période (de juin à
octobre 2015).
L’envoi du questionnaire à Lyon a été fait par mail, par l’intermédiaire de la maison médicale
de garde du 8 ème arr. qui possédait une mailing list des généralistes, et par courrier via le
secrétariat du CMG pour les généralistes non référencés sur la mailing list. Les référents du
binôme étaient en charge de s’assurer que tous les médecins concernés (généralistes et
psychiatres) recevraient le questionnaire et y répondraient. L’interne était chargé de vérifier
l’adressage à tous les médecins concernés et de faire les relances nécessaires.
Ce mail était accompagné d’une lettre explicative adressée aux médecins recrutés, et qui
renvoyait ces médecins sur le site internet du CMG pour accéder au questionnaire en ligne.
Cette lettre a été rédigée par les membres du comité de pilotage, avec les logos de la
Conférence des présidents de CME et du CMG, et co-signée par le trinôme (Annexe 3). Elle
a été validée par l’ensemble des binômes référents lors de la réunion de juin 2015 avant
envoi.
Les mails et lettres de relance ont été écrits par l’interne en charge du projet. Ils ont été
envoyés de façon individuelle pour préserver les coordonnées des médecins (Annexe 4), via
l’adresse mail personnelle de l’interne, ou par courrier postal à défaut de coordonnées
numériques.
14
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

6. L’analyse des données
Nous avons procédé à une analyse purement descriptive des données. La description des
résultats de cette thèse ne concerne que les réponses lyonnaises, sans analyse des
réponses des autres sites de l’étude. Une analyse comparative avec les résultats nationaux
a été reportée dans la partie discussion.
Toutes les réponses numériques ont été recueillies sur le serveur Google Forms,
enregistrées de façon automatisée dans un fichier Excel, puis analysées manuellement
question par question par l’interne. Pour les réponses sous format papier, les questionnaires
ont été recueillis par courrier au siège du CMG, puis redistribués aux internes concernés
pour une analyse manuelle. Les données papiers ont été recueillies sur un fichier Excel de
forme identique au fichier numérique afin de les intégrer dans la base de données nationale.
Les calculs ont été relevés à la main avec une analyse des commentaires associés pour
chaque question. Il a été choisi de détailler ces résultats sous forme d’histogrammes pour
plus de visibilité.
7. Le financement du projet
L’étude a été financée par les ARS après accord et signature d’une convention, notamment
en Rhône Alpes. Le budget prévisionnel en phase nationale a été estimé à 31 383 euros, en
phase locale 10 930 euros par site, soit 65 383 euros en phase globale (frais de gestion
administrative, conception du projet, financement des réunions locales et nationales (Comité
de pilotage, information des trinômes référents), rémunération des trinômes, …).
15
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

III. RESULTATS
1. Echantillonnage lyonnais
a) Mode de recrutement et taux de réponses
Les médecins ont été contactés en premier lieu par mail (ou courrier si adresse mail non
recueillie) début et fin juin 2015 avec une lettre explicative co-signée par l’interne et le
binôme médical (Annexe 3). Puis un mail de relance (ou courrier avec questionnaire papier
joint) a été envoyé pour les non répondeurs en juillet avec une lettre de relance associée
(Annexe 4). Il a été rapporté par trois médecins une difficulté d’accès au questionnaire en
ligne sous le format Google Forms. Pour pallier à cette difficulté, un questionnaire papier leur
a été envoyé ou distribué en main propre. Enfin, une quatrième relance a été effectuée en
septembre par mail et par téléphone, ce qui a permis d’établir un relevé des différentes
causes de non réponses.
Au final, un tiers des médecins ont répondu au questionnaire (33,3 %). Un peu plus d’un tiers
(36,4 %) des médecins contactés n’a pas souhaité répondre au questionnaire. Et 30,3 % des
médecins n’ont donné aucune réponse malgré plusieurs tentatives de contact.
Tableau 1: Taux de réponses selon le mode de contact
Contactés
par mails
Contactés
par courriers
Nombre de
médecins
Nombre de réponses au
questionnaire
initialement
après relance
téléphonique
Contact obtenu mais sans
réponse
initialement
après relance
téléphonique
Absence totale
de contact
54 19 3 2 15 15
12 0 0 0 7 5
Sous-total 19 3 2 22
Total 66 22 (33,3%) 24 (36,4%) 20 (30,3%)
16
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

) Typologie de l’échantillon
Le recrutement de la population à Lyon a été effectué dans le 8 ème arrondissement :
- 62 médecins généralistes (MG), soit 32 hommes et 30 femmes
- 4 psychiatres (Psy), soit 1 homme et 3 femmes, attachés au CMP du 8 ème arr. et au
service hospitalier correspondant du Vinatier (Centre hospitalier de psychiatrie de
Lyon)
- binôme de référence de l’étude : une femme généraliste et un homme psychiatre du
CMP du secteur
Tous les médecins exerçaient en milieu urbain. Leur mode d’exercice professionnel était en
majorité dans un cabinet de groupe pour les hommes et en pôle de santé pour les femmes.
Parmi les médecins répondeurs, les hommes ont déclaré en moyenne un début d’installation
majoritairement avant les années 2000, et les femmes majoritairement après 2001. Il n’a pas
été demandé de précision concernant l’âge des médecins.
A noter que le binôme de référence a été inclus dans l’étude en phase de recrutement de
l’échantillon et a répondu au questionnaire dans les mêmes conditions que les autres
médecins.
Figure 2: Année d'entrée en exercice
Figure 3: Mode d'exercice médical
7
6
5
4
3
2
1
0
6
5
4
3
2
1
0
Seul
Cabinet
de groupe
Pôle de
santé
CMP
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
c) Taux de réponses au questionnaire
Tous les psychiatres ont répondu au questionnaire. Seul 29 % des médecins généralistes
ont répondu au questionnaire (Tableau 2).
17
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Tableau 2: Taux de réponses au questionnaire
HOMMES FEMMES Total
Répondants MG 10 8 18 (29%)
Répondants Psy 1 3 4 (100%)
Non répondants MG 22 22 44 (71%)
Non répondants Psy 0 0 -
Total 33 33 66
Concernant les médecins non répondeurs, les causes étaient : départ en retraite, arrêt
maladie, refus de réponse à notre étude, promesse de réponse non tenue, ou échec de
contact (courrier, mail, téléphonique) avec le praticien malgré de nombreuses relances
(Figure 4 et 5).
82 % des médecins ont répondu sur le format numérique et 18 % ont répondu par format
papier.
Une sous analyse des refus de réponse exprimés directement par les praticiens retrouvait 3
causes principales: une absence de pratique de la psychiatrie en raison de l’exercice d’une
autre spécialisation médicale (acupuncture, médecine du sport, homéopathie, nutrition,
allergologie, ostéopathie), un refus personnel de répondre aux études de façon générale,
une mésentente avec le CMP du secteur (Figure 5).
Figure 4: Non répondants au questionnaire
(n= 44)
Figure 5: Causes de refus
(n= 11)
3% 2%
Retraités
9%
en Arrêt Maladie
Refus
18%
27%
64%
Pas de réponse
malgré relances
48%
Spécialisation (acupuncture, sport,
homéopathie…)
Ne répond pas aux études
Mauvaise relation avec le CMP
18
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

2. Evaluation des pratiques professionnelles selon les critères de la
Charte de partenariat et avant son introduction
Les résultats présentés dans cette partie sont l’analyse des données reçues question par
question suivant l’ordre du questionnaire (Annexe 1). Les données ont été calculées sur la
base de 22 réponses (18 par les médecins généralistes et 4 par les psychiatres).
a) Evaluation de la qualité de la coopération interprofessionnelle
Toutes réponses confondues :
- tous les psychiatres pensent que cette coopération existe contrairement aux
généralistes (10 en désaccord sur 18)
- 19 médecins estiment cette coopération mal organisée
- 18 médecins l’estiment inefficace
- 18 d’entre eux la juge mal connue
Figure 6: Evaluation de la coopération MG/ Psy sur le territoire
25
20
15
10
5
0
Existante Organisée Efficace Connue de
tous
Tout à fait d'acord
D'accord
Pas d'accord
Pas du tout d'accord
Les commentaires recueillis faisaient mention de :
- difficulté d’intégration de nouveaux patients au sein du CMP faute de places
- difficulté d’identification des correspondants médicaux au CMP pour les médecins
généralistes (absence de correspondance directe)
- absence de solutions pratiques qui amène les généralistes à orienter leurs patients
vers les urgences psychiatriques
- difficulté d’obtention de rendez-vous pour les patients connus avec de délais longs
- absence d’organisation de coopération mais liens interprofessionnels existants
19
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

) Moyens de communication utilisés
Toutes réponses confondues, avec une réponse psychiatre manquante (version papier) dans
la première colonne :
- 10 sur 18 généralistes utilisent toujours des courriers remis aux patients afin de le
transmettre au correspondant médical, ce qui n’est pas le cas pour les psychiatres
- 11 d’entre eux et la moitié des psychiatres utilisent parfois un contact téléphonique
- les courriers postaux sont utilisés souvent par les psychiatres (3 sur 4) contre 13
généralistes qui ne les utilisent jamais
- les mails simples ne sont jamais utilisés pour 16 médecins sur 22
- les autres moyens de communication (mails sécurisés, fax, réunions de synthèse)
sont majoritairement non utilisés
Figure 7: Moyens de communication utilisés
25
20
15
10
5
0
Courrier
remis au
patient
Courrier
postal
Contact
téléphonique
Mail simple Mail sécurisé Fax Réunion
MG/Psy
Jamais Parfois Souvent Toujours
Les commentaires recueillis rapportaient :
- une réflexion sur une plus grande simplicité d’échange par mails, permettant ainsi « une
réponse rapide et d’éviter d’importuner les intervenants »
- l’existence de réunions de synthèse au sein du CMP mais durant des horaires de
consultation nécessitant la fermeture du cabinet
- l’importante charge de courrier à rédiger par les médecins généralistes en cabinet
c) Accès téléphonique entre professionnels
Toutes réponses confondues, avec une réponse médecin généraliste manquante dans les
deux dernières colonnes (version papier) :
20
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

- 11 sur 22 médecins estiment l’accès téléphonique interprofessionnel difficile
- 13 sur 22 médecins estiment cet accès pas assez rapide
- 12 sur 21 médecins ne considèrent pas cet accès téléphonique comme systématique
- 11 sur 21 médecins considèrent cet accès téléphonique comme tout à fait utile
Figure 8: Conditions d’accès téléphonique entre médecins
25
20
15
10
5
Tout à fait d'accord
D'accord
Pas d'accord
Pas du tout d'accord
0
Facile Rapide Systématique Utile
Les commentaires recueillis rapportaient la notion de perte de temps car la réactivité
téléphonique (notamment au CMP) était trop longue et compliquée devant l’absence
d’annuaire précis; pour l’un des médecins généralistes, l’information écrite était jugée
suffisante dans la plupart des cas; pour un autre, il était nécessaire d’échanger directement
pour permettre le partage de données complémentaires pour les patients suivis en commun;
enfin, un dernier relatait de trop grandes difficultés à joindre les psychiatres de façon directe
et rapide pour des situations rencontrées en cabinet, et donc un abandon de cette utilisation.
d) Délais de retour d’informations médicales
Toutes réponses confondues, avec une réponse psychiatre manquante (version papier), soit
21 réponses uniquement pour les deux graphiques :
- en majorité, les médecins estimaient une absence de retour de réponse par
téléphone concernant les consultations de psychiatrie (idem concernant les
hospitalisations), principalement pour les médecins généralistes car deux psychiatres
sur trois estimaient un retour de réponse dans les 8 jours pour les consultations et
les hospitalisations
- les médecins estimaient avoir un retour de réponse par courrier dans le mois
suivant la demande d’information concernant les consultations et les hospitalisations
- pour les mails et les fax, la majorité des médecins estimaient n'avoir aucun retour
d’information par ces deux moyens de communication
21
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Figure 9: Estimation du délai moyen
de retour d’informations en
consultation
25
Figure 10: Estimation du délai
moyen de retour d’informations en
hospitalisation
25
20
20
15
10
5
0
Par
téléphone
Par courrier Par mail Par fax
15
10
5
0
Par
téléphone
Par courrier Par mail Par fax
Aucun retour > 2 mois entre 1 à 2 mois
< 1 mois < 8 jours
Aucun retour > 2 mois Entre 1 à 2 mois
< 1 mois < 8 jours
Les commentaires ne rapportaient qu’un retour plus systématique venant des services
hospitaliers et des délais trop longs concernant les retours venant du CMP.
e) Qualité des informations partagées
Toutes réponses confondues :
- la majorité des médecins estimaient que la qualité des informations partagées
concernant les hospitalisations programmées (psychiatriques/somatiques) était
satisfaisante (12 MG et 2 psychiatres)
- pour les hospitalisations d’urgence les généralistes étaient principalement satisfaits,
contrairement aux psychiatres qui se disaient peu satisfaits pour 3 d’entre eux
- pour la qualité d’information concernant les sorties d’hospitalisation, les médecins
étaient par moitié autant satisfaits qu’insatisfaits
- pour la qualité des informations concernant les soins ambulatoires, 16 médecins
disaient être peu satisfaits (13 MG et 3 psychiatres)
Figure 11: Estimation de la qualité des informations partagées
25
20
15
10
5
0
Hospitalisation
programmée
Hospitalisation
d'urgence
Sortie
d'hospitalisation
Soins
ambulatoires
Très satisfaisant
Satisfaisant
Peu Satisfaisant
Pas du tout Satisfaisant
22
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Les commentaires recueillis décrivaient surtout les attentes et les reproches concernant la
qualité des informations partagées :
- Pour les psychiatres : nécessité de précisions quant aux attentes des médecins
généralistes dans leurs demandes d’avis psychiatriques; précisions sur les
antécédents somatiques/psychiatriques et autres suivis spécialisés éventuels des
patients; précisions sur l’état du suivi psychiatrique et des effets secondaires
thérapeutiques chez les patients adressés
- Pour les généralistes : nécessité de précisions sur les motifs d’hospitalisation, les
modifications thérapeutiques et leurs modalités de suivi, les projets thérapeutiques, le
diagnostic psychiatrique « détaillé et compréhensible » des patients et indications sur
les prises en charges adéquates en ambulatoire comme en cas de « crise
d’urgence » (à défaut, renseignement pour un moyen d’accès rapide à un avis
spécialisé); précisions sur l’avancée clinique de la pathologie et de sa prise en
charge psychiatrique dans les cas chroniques; précisions sur les ordonnances de
sortie (traitements médicamenteux arrêtés, à poursuivre, à surveiller) et l’étayage mis
en place pour accompagner la sortie d’hospitalisation; précisions sur le rôle et les
responsabilités de chaque médecin dans le suivi des patients, avec des consignes de
projet thérapeutique (suivi par le CMP, par le généraliste, par l’équipe infirmière
psychiatrique, visite à domicile, accueil en centre psychiatrique…)
f) Identification des médecins référents dans les dossiers médicaux
La majorité des médecins répondeurs déclaraient annoter les noms de leurs correspondants
médicaux dans les dossiers patients (Tableau 3). Toutefois, un médecin généraliste a fait
remarquer que parfois cela dépendait du temps disponible en consultation, du motif de
consultation chez des patients itinérants, de l’ergonomie du logiciel médical utilisé et des
courriers reçus (prises en charge par plusieurs psychiatres selon les différentes
hospitalisations ou passage en CMP, voire absence de courriers des correspondants).
Tableau 3: Taux d’annotation des médecins référents dans les dossiers médicaux
Médecins Généralistes
Psychiatres
Toujours 8 3
Souvent 7 1
Parfois 2 -
Jamais 1 -
23
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

g) Participation à différents points de gestion médicale dans le suivi des patients
La majorité des médecins généralistes ont déclaré avoir toujours un suivi médical global,
une surveillance systématique des comorbidités psycho-somatiques, parfois une mise en
route de traitement psychiatrique et effectuer souvent une prévention des effets
secondaires. A noter que 2 médecins ont déclaré ne jamais avoir de suivi médical global de
ces patients.
Les psychiatres ont déclaré avoir parfois un suivi médical global de leurs patients, effectuer
souvent une surveillance des comorbidtés psycho-somatiques, faire toujours une mise en
route de traitement psychiatrique, et prévoir toujours ou souvent une prévention des effets
secondaires.
Figures 12 et 13 : Participation au suivi médical
20
Médecins Généralistes
15
10
5
Toujours
Souvent
Parfois
0
Suivi médical global
Surveillance
comorbidités
psy/somatiques
Mise en route d'un
traitement
médicamenteux
psychiatrique
Prévention et
surveillance des
effets secondaires
Jamais
Psychiatres
5
4
3
2
1
0
Suivi médical
global
Surveillance
comorbidités
psy/somatiques
Mise en route d'un
traitement
médicamenteux
psychiatrique
Prévention et
surveillance des
effets secondaires
Toujours
Souvent
Parfois
Jamais
24
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

h) Propositions de gestion médicale en coopération interprofessionnelle
- Pour les médecins généralistes : la collaboration conjointe pour les champs
d’action sociale, familiale et professionnelle était principalement estimée comme
utile. Les autres champs d’action étaient majoritairement déclarés comme point de
collaboration indispensable, en particulier pour les gestions de situation d’urgence et
la mise en route des traitements médicamenteux psychiatriques.
NB : une réponse généraliste manquante dans la troisième colonne (version papier)
- Pour les psychiatres : la collaboration conjointe était estimée indispensable pour la
surveillance des comorbidités psycho-somatiques, la mise en route d’un traitement
médicamenteux et la prévention des effets secondaires. Elle était considérée pour
tous comme utile dans les champs social et familial, ainsi que dans les situations
d’urgence pour 3 psychiatres. Concernant le champ professionnel des patients, pour
moitié les psychiatres considéraient l’intérêt d’une collaboration comme
indispensable ou utile.
Figures 14 et 15: Niveaux d'intérêt pour une collaboration conjointe dans les différents champs
d'action médicale
20
15
10
5
0
Champ social Champ familial
Médecins Généralistes
Champ
professionnel
Surveillance
comorbidités
Mise en route
d'un traitement
Gestion des
effets
secondaires
Situations de
crise ou
d'urgence
Sans intérêt Peu utile Utile Indispensable
5
4
3
2
1
0
Champ social Champ familial
Champ
professionnel
Psychiatres
Surveillance
comorbidités
Mise en route
d'un traitement
Gestion des
effets
secondaires
Situations de
crise ou
d'urgence
Sans intérêt Peu utile Utile Indispensable
25
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

i) Qualification du suivi médical conjoint médecin généraliste /psychiatre
- Pour les médecins généralistes : le suivi médical conjoint avec les psychiatres était
globalement peu satisfaisant, surtout dans le suivi de l’évolution de la pathologie
psychiatrique, le suivi professionnel des patients concernés, et le suivi des
traitements psychiatriques. Ils déclaraient être satisfaits par le suivi des traitements
somatiques. Le suivi des comorbidités était le seul point mitigé avec autant de
médecins satisfaits que peu satisfaits.
- Pour les psychiatres : également majoritairement peu satisfaits du suivi médical
conjoint avec les généralistes, en particulier pour le suivi socio-familial des patients
concernés et pour le suivi des traitements psychiatriques. Ils déclaraient être
principalement satisfaits du suivi des effets secondaires et présentaient le même
point de désaccord que les généralistes concernant le suivi des comorbidités psychosomatiques.
Concernant la gestion conjointe des situations d’urgence, les 4
psychiatres avaient un avis différent.
Figures 16 et 17: Estimation de la qualité du suivi médical conjoint
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Médecins Généralistes
Inexistant Pas du tout satisfaisant Peu satisfaisant Satisfaisant Très satisfaisant
26
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Psychiatres
4,5
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
Inexistant Pas du tout satisfaisant Peu satisfaisant Satisfaisant Très satisfaisant
j) Coordination des interventions au domicile des patients
D’après les médecins généralistes, ce serait principalement l’équipe psychiatrique du
secteur qui s’en chargerait, parfois gérée par les psychiatres, mais jamais par les
généralistes ni de façon conjointe. NB : une réponse généraliste manquante (version papier)
D’après les psychiatres, cette coordination serait majoritairement gérée par l’équipe
psychiatrique de secteur. Pour deux d’entre eux, la coordination d’intervention serait toujours
gérée en association avec les psychiatres. Et pour deux d’entre eux, cette coordination ne
serait soit jamais soit parfois assurée par les généralistes, ou de façon conjointe avec eux.
Figures 18 et 19: Répartition estimée de la gestion dans la coordination des interventions
médicales à domicile
20
Médecins Généralistes
15
10
Toujours
Souvent
5
Parfois
0
Médecins
Généralistes
Psychiatres
Equipe
psychiatrique du
secteur
De façon
conjointe
MG/Psy
Jamais
27
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Psychiatres
5
4
3
2
1
0
Médecins
Généralistes
Psychiatres
Equipe
psychiatrique du
secteur
De façon conjointe
MG/Psy
Toujours
Souvent
Parfois
Jamais
Parmi les commentaires recueillis, un médecin généraliste mentionnait la difficulté de mise
en place de ce type de coordination, mais l’avantage qu’elle présenterait afin d’éviter des
hospitalisations d’urgence en psychiatrie.
k) Formation universitaire des internes en médecine générale et en psychiatrie
La majorité des médecins généralistes ont estimé que cette idée était très intéressante,
autant pour les internes en médecine générale que pour les internes en psychiatrie. En
revanche, les psychiatres estimaient que l’intérêt d’une telle formation était valable surtout
pour les internes en médecine générale, mais moins concernant les internes en psychiatrie
(Tableau 4). Dans les commentaires, un médecin généraliste disait que cette formation était
intéressante pour les internes en psychiatrie que s’ils n’avaient pas effectué de stage chez le
praticien durant leur externat, et que cette formation ne devrait pas durer plus de quelques
jours.
Tableau 4: Intérêt pour une formation conjointe des internes en médecine
En cabinet de
médecine générale
pour les internes en
psychiatrie
En psychiatrie pour
les internes en
médecine générale
Très intéressant Intéressant Peu d’intérêt Aucun intérêt
MG PSY MG PSY MG PSY MG PSY
9 (50%) - 8 (44,4%) 2 (50%) 1 (5,6%) 2 (50%) - -
9 (50%) 2 (50%) 9 (50%) 2 (50%) - - - -
28
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

l) Mise en place de rencontres pluri-professionnelles
Dans cette question, il a été demandé aux médecins s’ils accepteraient de se rencontrer
sous forme de concertation pluridisciplinaire et à quelle fréquence estimaient-ils cela
nécessaire:
La totalité des médecins répondeurs ont accepté l’idée de se rencontrer. La majorité d’entre
eux proposaient une fréquence de rencontre tous les 6 mois, voire tous les 3 mois. Quatre
médecins n’ont pas répondu sur cette estimation (3 généralistes et 1 psychiatre). L’un des
médecins généralistes a fait une remarque sur le temps de travail à consacrer pour ces
réunions, et a fait la proposition de rencontres par le biais de webcam, ou de façon
rémunérées.
Figure 20: Estimation du nombre de participation possible à des réunions
MG/ Psy
11%
6%
6%
22%
44%
11%
1/an 2/an (tous les 6 mois) 3/an (tous les 4 mois)
4/an (tous les 3 mois) 6/an (tous les 2 mois) 12/an (tous les mois)
29
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

IV. DISCUSSION
1. Principaux résultats de l’étude
a) Des difficultés relationnelles
L’ensemble des données recueillies à Lyon tendaient vers un constat de difficulté
relationnelle entre les médecins généralistes et les psychiatres du CMP: 86 % des médecins
estimaient leur coopération comme mal organisée et inefficace. La quasi-totalité des
médecins répondeurs estimait que le suivi médical conjoint des patients n’était pas
satisfaisant.
Des études réalisées par le DRESS en 2004 et 2008, retrouvaient un taux de seulement 40
% de satisfaction des médecins généralistes, concernant la coopération avec les
psychiatres [28]. De même selon des études menées à Paris [18] et Marseille [19] en 2008, à
Poitier en 2011 [21], à Strasbourg [23] et Rouen [24] en 2012, et à Lyon [27] en 2014, ce même
constat d’incompréhension entre ces deux spécialités avait été constaté. Notre étude ici
confirme qu’à priori la situation n’a pas évoluée.
Le principal point de désaccord retrouvé entre les médecins, était l’accessibilité et les délais
de transmission d’informations entre professionnels. Il apparaissait aussi que le rôle de
chacun était assez flou quant à une prise en charge spécifique des patients en santé
mentale, surtout concernant le suivi thérapeutique et la prescription médicamenteuse en
ambulatoire. Une étude menée en Cote d’or en 2003 [29] avait pointé déjà ce problème en
citant un manque de retour d’information de la part des psychiatres, un délai de retour
d’informations trop long et un manque d’organisation entre les médecins.
Devant le constat d’une coopération estimée comme quasi inexistante pour les médecins
généralistes (55,6 %) et un réel défaut de communication pour tous, les médecins
s’accordaient à dire qu’il était indispensable d’établir un lien professionnel étroit afin
d’améliorer la prise en charge de ces patients. Parmi les médecins répondeurs de l’étude, la
majorité acceptait une rencontre collégiale pluriannuelle pour échanger autour des dossiers
patients communs (44 % pour 2 réunions par an, Figure 20).
Les difficultés relationnelles seraient donc plutôt liées à des insuffisances organisationnelles.
30
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

) Des moyens mal adaptés
Les résultats montraient que le principal moyen de communication entre les médecins était
par courriers (15 sur 22 médecins). La majorité des médecins généralistes (13 sur 18)
s’estimaient peu satisfaits de la qualité du retour d’informations sur le suivi des patients au
CMP (hors hospitalisation). De même pour les psychiatres, qui estimaient (3 sur 4) que la
qualité des courriers d’adressage par les généralistes n’était pas satisfaisante. Ces résultats
mettent en évidence que les recommandations du CNQS sur les courriers médicaux [1] sont
probablement mal connues. Une proposition de mise à disposition de courrier type
d’adressage (en ligne ou formaté dans les logiciels médicaux) a été évoqué dans un
commentaire par un médecin généraliste.
Concernant les conditions d’accès téléphonique, la quasi-totalité des médecins s’accordait
à dire qu’ils n’étaient pas satisfaits. Mais pour la moitié des médecins répondeurs, cet accès
était considéré comme utile. Le principal problème était la difficulté d’accès à un avis
spécialisé en temps réel, et surtout d’avoir un correspondant référent à qui s’adresser pour
une demande d’information concernant des patients vus pendant les consultations de
médecine générale.
Les autres moyens de communication comme les fax et mails étaient eux largement non
utilisés. A l’ère d’internet et des dossiers dématérialisés, la question d’une communication
plus systématique grâce à l’informatique peut se poser. L’exemple du Réseau d’alerte pluri
professionnel (RAPP) à Lunéville [30] montre que l’utilisation d’un réseau informatique permet
de réduire les délais de réponse et tend à augmenter les communications entre
professionnels, avec probablement une utilisation simplifiée de l’accès à l’information.
Les résultats montraient aussi que les interventions au domicile étaient surtout
coordonnées par l’équipe psychiatrique du secteur, rarement par les psychiatres voire jamais
par les généralistes. Cela suggèrerait l’importance de pouvoir compter aussi sur les équipes
paramédicales pour le suivi ambulatoire de ces patients, au-delà d’un binôme médecin
traitant /spécialiste.
L’idée d’un réseau multidisciplinaire est d’ailleurs un des points du plan d’action de l’OMS [5]:
« Approche multisectorielle, globale et coordonnée de la santé mentale suppose un
partenariat avec de multiples secteurs publics comme ceux de la santé, de l'éducation, de
l'emploi, de la justice, du logement, de l'action sociale et autres secteurs concernés, ainsi
qu'avec le secteur privé, en fonction de la situation du pays. »
31
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Dans les Yvelines du Sud [31], le succès du système de réseaux de soins secondaires en
santé mentale créé à la fin des années 90, est un bel exemple de coopération entre les
psychiatres et les généralistes. Ce réseau regroupe un centre hospitalier, une clinique, un
institut mutualiste, un établissement public de santé et deux associations de médecins
libéraux (généralistes et psychiatres), dans le cadre institutionnel de Groupement de
coopération sanitaire [32]. Avec une remise en question des pratiques professionnelles de
chacun et un travail exigeant de coordination, ce réseau garantit la qualité des soins et des
organisations autours des patients concernés et de leur famille.
c) Des attentes spécifiques
Dans cette étude, les médecins psychiatres relevaient un manque d’information dans les
courriers d’adressage, notamment sur le champ socio professionnel des patients, parfois
sur leurs antécédents, mais surtout sur le motif d’adressage qui d’après eux n’était pas
mentionné dans la majorité des cas. Leurs attentes portaient donc sur l’apport de courriers
plus complet concernant l’adressage des patients.
Mais aussi sur l’accessibilité en soins primaires de certains patients psychiatriques lourds
n’ayant pas de médecin traitant. Un psychiatre mentionnait des cas de patients ayant des
pathologies somatiques très évoluées (faute d’accès à un suivi généraliste), souvent lié à un
refus de prise en charge par les MG à cause de la pathologie psychiatrique de ces patients.
Les psychiatres souhaitaient pouvoir s’appuyer sur le réseau de soins primaires pour
détecter les premiers signes de troubles psychiatriques, mais aussi pour assurer une
surveillance des comorbidités somatiques et des effets indésirables des traitements
psychiatriques. Il a été évoqué l’idée de créer des consultations de médecine générale au
sein du CMP, lors de la première rencontre interprofessionnelle locale en novembre 2015.
Les médecins généralistes demandaient un partenariat dans le suivi des traitements
psychiatriques, ainsi que de leurs comorbidités et des effets indésirables. L’absence de
recommandations pratiques dans les courriers de sorties et un manque de protocolisation
des soins dans certains cas, mettaient les généralistes en difficulté. Les situations
d’urgences étaient aussi redoutées même si les médecins affirmaient être en général assez
bien orientés via les services d’urgence. Devant les délais de prise de rendez-vous auprès
d’un spécialiste, il a été évoqué lors de la première rencontre locale la création de
consultations psychiatriques (avec un psychiatre) dans un cabinet de groupe généraliste.
32
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Au delà d’une aide pour le suivi ambulatoire des patients suivis en santé mentale, et d’un
accès rapide à une information spécialisée, la question d’une formation plus approfondie
pour les généralistes a été posée. Dans un cadre universitaire, la majorité des généralistes
et psychiatres étaient favorables à une formation en psychiatrie pour les internes en
médecine générale (100 %); mais concernant les internes en psychiatrie, les médecins
n’étaient pas du même avis. Les généralistes étaient plutôt favorables à une formation en
cabinet (44 %) alors que les psychiatres n’y voyaient que peu d’intérêt (50 %). Dans le cadre
du développement professionnel continu, le principal problème était de trouver un temps
dédié et rémunéré pour tous (généralistes et psychiatres), ainsi qu’une structure permettant
l’organisation de ces formations médicales.
2. Forces et limites de l’étude
a) Forces de l’étude
- une dynamique nationale: l’ancrage de cette étude dans un cadre national a peut-être
permis un meilleur impact auprès des médecins répondeurs; notamment grâce à l’expertise
du comité pour la relecture du questionnaire national. L’appui du CMG et le financement des
ARS a permis d’avoir une dynamique générée autours des réunions locales.
- une présentation locale par un trinôme médical exerçant sur le territoire, a pu permettre à
chaque médecin de se sentir directement concerné; notamment grâce à l’évocation de mise
en place de moyen d’amélioration directement sur leur terrain d’exercice.
- un questionnaire unique pour les médecins généralistes et les psychiatres.
L’avantage de ce choix était d’avoir un même langage pour tous et d’impliquer chaque
médecin de façon impartiale (sans orientation suggérée des réponses). Les réponses ont
ainsi pu être recueillies de façon homogène et précise pour chaque médecin. Alors qu’une
partie libre pour d’éventuels commentaires ait été proposée pour chaque question, peu de
médecins l’ont finalement utilisée.
- une population ciblée. Pour des raisons de praticité de recrutement et d’analyse des
résultats, les critères d’inclusions ne concernaient que des psychiatres hospitaliers (critère
national). Il pourrait cependant être intéressant d’avoir les avis des psychiatres libéraux et les
autres professionnels de santé (psychologues, assistantes sociales, infirmiers
psychiatriques). Concernant les médecins d’un seul arrondissement de Lyon: au delà d’une
raison pratique, nous avons aussi choisi de privilégier le sentiment de cohésion sociale du
quartier autour du CMP.
33
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

- un format dématérialisé. Le choix d’un questionnaire en ligne a été retenu pour la
simplicité des modalités de réponse (temps estimé à moins de 10 minutes, avec un lien
internet centralisé sur le site du CMG), pour une meilleure ergonomie (interface lisible et
usage informatique des médecins), et pour la facilité de recueil des données via un format
Excel automatisé. Cela a permis une meilleure visibilité des données recueillies, une
moindre perte de données et une réduction du risque de données erronées. La dimension
économique et écologique faisait aussi partie de ce choix.
b) Limites de l’étude
Le critère de validité externe de l’étude (nombre de réponses au questionnaire) s’est
révélé être peu important. Cela représente un biais important de l’étude devant le manque de
puissance en terme statistique. Seuls 18 médecins généralistes sur 62 inclus ont répondu au
questionnaire, soit 29 %. Cependant, le taux de réponse a été sensiblement similaire sur les
six autres sites d’études, soit environ 30 % de taux de réponse.
Les biais de réponse pourraient être dus à l’envoi des questionnaires via l’adresse internet
personnelle de l’interne concernant les relances, ayant peut-être ainsi provoqué une perte de
lecture de mail de la part des médecins contactés. La notion d’une difficulté d’accès au
format Google Forms peut aussi avoir causé un biais de réponse, mais dont le taux n’est pas
connu. De même pour le choix d’un questionnaire dématérialisé, un médecin ayant indiqué
lors d’un contact téléphonique qu’il n’utilisait pas internet. Parmi les questionnaires papiers
recueillis (quatre), certaines réponses étaient manquantes ou imprécises, donc non
exploitables.
Il existe aussi un biais de sélection concernant le choix arbitraire du territoire (8 ème
arrondissement de Lyon) et des critères d’inclusions ne concernant que les psychiatres
hospitaliers. La représentativité de l’échantillon choisi ne peut être extrapolée car: la totalité
des médecins inclus exerçaient en milieu urbain; pour certains, ils étaient déjà sensibilisés
aux problèmes de santé mentale via le CLSM; et le champ d’action du CMP s’étendait audelà
du 8 ème arr. de Lyon (152 adresses de cabinets médicaux recensées dans 34
communes lors d’un bilan interne du Centre hospitalier Le Vinatier en 2014).
34
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

3. Perspectives de l’introduction de la charte dans l’amélioration de la
prise en charge des patients en santé mentale sur le terrain
a) Sur le territoire local
Cette étude aura permis de mettre en évidence que l’intérêt pour une amélioration de la prise
en charge des patients en santé mentale touchait un grand nombre de médecins
(généralistes comme psychiatres). La solution résiderait peut-être dans l’évolution des
pratiques professionnelles avec la création d’un partenariat mieux organisé, comportant des
moyens techniques (hotline, courriers types, consultations dédiées, locaux communs) ainsi
que des moyens humains (augmentation du nombre de psychiatres voire un partenariat avec
les psychiatres libéraux, un appui plus important des équipes paramédicales, mise en place
de réunions interprofessionnelles, voire d’un réseau pluridisciplinaire…).
La deuxième étape du projet national consistait à proposer des réunions conjointes MG/Psy
sur les sites d’étude, afin d’introduire la Charte de partenariat. Une réunion d’information
entre médecins généralistes et psychiatres a eu lieu à Lyon en novembre 2015, à l’initiative
du trinôme en charge du projet et avec l’aide du CLSM. Le but de cette réunion était de
présenter l’étude nationale autour de la Charte de partenariat (réalisé par l’interne), de
présenter l’équipe et le travail du CMP du 8 ème arr. (réalisé par le psychiatre du binôme
référent et l’équipe paramédicale), et de proposer une table ronde autour de plusieurs sujets
de réflexion concernant certains points de la charte à mettre en place sur le terrain (animée
par la médecin généraliste du binôme référent) (Annexe 5).
Quatre médecins généralistes étaient présents à cette réunion (dont trois représentants de
cabinets de groupe). Il a été soulevé deux problèmes majeurs pour les généralistes:
‣ la prise en charge de patients suivis pour des problèmes psychiatriques ne relevant
pas d’un lourd suivi spécialisé (dépressifs modérés, souffrance au travail et burn out,
patients avec une pathologie psychiatrique compliquée mais non décompensée,….)
‣ l’accessibilité à un avis spécialisé (psychiatrique) pour une prise en charge en
ambulatoire (par un médecin généraliste) sans nécessité d’avoir recours à une
consultation spécialisée
Quant aux psychiatres (deux présents), ils rapportaient aussi deux difficultés majeures:
‣ l’absence de précisions concernant les antécédents ou l’histoire de la maladie des
patients adressés au CMP, et l’objet de la consultation spécialisée
‣ l’absence de médecin référent pour certains patients psychiatriques lourds,
principalement à cause d’un refus de prise en charge par les généralistes
35
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

A l’issue de cette réunion, 4 axes de travail ont été retenus:
mise en place d'une « Hotline » ou « Hotmail » pour un accès rapide à un avis
psychiatrique
faciliter l’orientation mutuelle des patients (psychiatres généralistes)
consultations décentralisées du CMP au plus proche des généralistes (en cabinet)
réunions de synthèse interpartenariales
Un compte rendu (Annexe 5) a été envoyé à tous les médecins généralistes de
l’arrondissement afin de les tenir informés. Il était prévu de proposer un atelier afin de
discuter d’une mise en place d’une hotline de psychiatrie à l’usage des médecins
généralistes (sur le même principe qu’une hotline en infectiologie, en hématologie ou en
gériatrie…, disponibles en Rhône-Alpes).
Cet atelier a eu lieu fin juin 2016 sous la direction du binôme médical référent. Il y avait 3
psychiatres (dont le gérontopsychiatre du CMP) et 5 médecins généralistes des principaux
cabinets de groupe. Les points abordés concernaient les situations d’urgence psychiatriques
(orientées vers le service des urgences psychiatriques ou les équipes mobiles); les difficultés
d’échange d’informations concernant les prise en charge de patients; le besoin d’avis
spécialisé tant en psychiatrie qu’en médecine générale (proposition d’un lien mail de réponse
rapide dans les 48H, difficulté de sa mise en place); insuffisance de place pour les
consultations psychothérapeutiques (problème financier soulevé par les patients); réseau de
consultations en médecine générale pour des patients psychiatriques sans référent
somatique. Tout comme pour la première réunion, un compte rendu a été envoyé aux
médecins du 8 ème arrondissement (Annexe 6).
La seconde phase du projet (réunions interprofessionnelles autour de la charte) a été lancée
de façon synchrone avec les autres sites, en tenant compte d’un calendrier instauré par le
comité de pilotage, et des dates des diverses réunions avec les hautes instances de santé.
Le site lyonnais étant le premier à avoir initié la phase d’expérimentation, il était difficile de
faire un comparatif avec les autres sites pilotes en France au moment de la finalisation de
cette thèse.
Grâce aux dynamiques mises en place sur le territoire lyonnais, la suite du projet a pu être
poursuivie notamment avec les réunions de réflexion sur les points de la charte, et avec le
recrutement d’un nouvel interne pour la dernière étape de l’étude (évaluation des pratiques
professionnelles et de la coopération après introduction de la Charte de partenariat).
36
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

) Sur le territoire national
Les résultats au questionnaire sur les 6 sites pilotes, durant une période de 5 mois, étaient:
- 140 répondants sur 367 inclus: 114 médecins généralistes, 2 somaticiens hospitaliers
et 24 psychiatres, avec un mode d’exercice urbain à 85 %, en cabinet libéral dans 72
% des cas; taux de réponse global d’environ 38 %
- données sensiblement similaires aux données lyonnaises dans toutes les questions
- impression générale de deux médecines parallèles par manque de communication
interprofessionnelle et absence de solution pratique pour se coordonner
- difficulté d’accès à un avis spécialisé (téléphone, RDV, …..)
- le moyen de communication majoritairement utilisé était les courriers; le taux
d’utilisation des mails, fax ou réunions de synthèse étaient quasi nul
- le taux de réponse par courriers était estimé trop peu suffisant, avec des délais trop
longs, et une qualité des informations insuffisante concernant les suivis en
ambulatoire (hors hospitalisations)
- la proposition de réunions de synthèse pluriannuelles était majoritairement acceptée
- la formation des internes était considérée comme intéressante mais avec plusieurs
réserves quant à la réalisation des stages
- difficulté générale de mobilisation des médecins généralistes sur l’ensemble des sites
pilotes
Les résultats de la première phase de l’étude ont été présentés au Congrès de la Médecine
Générale France à Paris en mars/avril 2016, et lors des 27èmes Semaines d’information sur
la santé mentale en mars 2016. La troisième phase de l’étude est prévue pour le dernier
trimestre 2016 avec l’envoi du même questionnaire, de façon synchrone sur les sites pilotes
à tous les médecins répondeurs de la première phase, après avoir mis en place des
réunions de discussion conjointe autour de la charte et des axes de travail proposés.
Les perspectives d’amélioration qui ont été proposées sur le plan national et présentées au
Congrès, étaient:
- des consultations mixtes psychiatres/médecins généralistes annuelles pour les
patients psychiatriques «lourds »
- un numéro de téléphone unique, un annuaire des services psychiatriques à
disposition des médecins généralistes
- définir un rythme des courriers pour le suivi ambulatoire
- un conventionnement entre les établissements
37
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

- une messagerie informatique sécurisée ASIP (Agence des systèmes d’informations
partagées)
- un financement du temps d’échange (Caisse primaire d’assurance maladie, CPAM)
- privilégier des liens formels et informels entre professionnels
- s’emparer des outils existants: Charte de partenariat, recommandation CNQSP [1]
La Charte de partenariat pourrait être un bon appui pour la construction d’un partenariat
médical, mais aussi avec les patients et les équipes paramédicales, dans le cadre d’une
approche biopsychosociale centrée sur le patient.
L’intérêt de l’implication des patients et de leur famille pourrait se discuter dans l’aide au bon
partenariat des médecins dans leur suivi médical. Il serait intéressant d’avoir aussi le point
de vue des professionnels associés comme les psychiatres libéraux, les psychologues, les
infirmiers spécialisés, qui ont aussi un rôle dans la prise en charge des patients et un point
de vue externe au binôme médecin traitant/spécialiste. De même concernant l’avis des
patients concernés et de leurs aidants.
c) Les pistes internationales
Une étude au Québec menée en 2002 [33] montrait que les médecins (psychiatres et
généralistes) étaient en faveur d’organisation d’activités de formation professionnelle
continue pour les généralistes dans le domaine de la psychiatrie, et d’acceptation de
responsabilités dans les tâches administratives. L’acceptation des axes de collaboration
dépendaient principalement de critères comme l’âge, le sexe, le lieu et le type de pratiques
des médecins inclus dans l’étude. Une autre étude expliquait que le Plan santé mentale avait
permis une réforme du système de santé, avec la création de réseaux locaux de services
intégrés [34]. La fusion de services de santé de courte et longue durée avec des services
sociaux ont permis de prendre en charge des patients affectés de troubles mentaux dans le
cadre de soins de première ligne, avec une politique de soins partagés entre les
omnipraticiens et les psychiatres. En dehors de ces structures spécialisées, les généralistes
évoquaient un exercice isolé, avec des difficultés d’accès aux services spécialisés en
psychiatrie. La pratique des généralistes dans ces services de soins fusionnés tendait vers
une sur-spécialisation en psychiatrie, avec des résultats probants concernant la qualité de
prise en charge des patients et la réduction de charge de travail dans les cabinets en ville.
Le soutien aux généralistes en cabinet a aussi été possible grâce à la création dans certains
hôpitaux, de services d’évaluation psychiatrique rapide.
38
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

En Tunisie, une étude menée en 2010 [35] montrait l’intérêt des programmes de formation en
matière de diagnostic et de prise en charge des maladies mentales; de même concernant
l’organisation de manifestations scientifiques communes entre les généralistes et les
psychiatres. Le point principal soulevé par cette étude était le rôle pivot du généraliste en
termes de dépistage et de suivi de ces patients, notamment devant la pénurie croissante de
psychiatres.
A Lausanne, en Suisse [36], la collaboration interprofessionnelle a été améliorée grâce à un
système de réseau entre les généralistes et le centre de consultations psychiatriques et
psychothérapiques. Ce système reposait sur une définition précise des rôles de chaque
médecin dans la prise en charge des patients en santé mentale. Les modalités de cette
coopération étaient fondées sur l’amélioration de la formation et de l’information des
médecins, l’élaboration d’un travail de liaison psychique dans la relation malade-médecins, le
développement d’équipe mobile, et la création d’un conseil de santé mental de secteur.
39
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

V. CONCLUSION
La coopération entre les médecins généralistes et les psychiatres est une problématique
complexe et difficile. De nombreuses études ont repéré les facteurs favorisants aussi bien
que les freins à une bonne collaboration. Cette difficulté de collaboration peut avoir un
impact négatif sur la santé des patients suivis en santé mentale (surmorbidité/surmortalité).
La Charte de partenariat co-signée entre le Collège de la Médecine Générale et la
Conférence des présidents de CME a fixé des axes de réflexion sur les pratiques
professionnelles, avec des propositions concrètes pour faire évoluer la coopération entre les
généralistes et les psychiatres.
Le travail de cette thèse s’inscrit dans le cadre d’une étude pilote d’expérimentation de type
recherche action. Il s’agit d’une enquête transversale descriptive d’analyse de pratiques sur
le territoire lyonnais (8 ème arrondissement). L’objectif était de faire un état des lieux
concernant la coopération entre généralistes et psychiatres préalable à la proposition d’un
outil permettant d’améliorer cette coopération (Charte de partenariat).
Dix-huit médecins généralistes et quatre psychiatres ont répondu par l’intermédiaire d’un
questionnaire comprenant douze items établis à partir des huit points de la charte. Le
remplissage se faisait en moins de dix minutes. Les résultats ont montré que tous ces
médecins étaient en faveur d’un changement de leur relation dans le but d’améliorer le suivi
de leur patient et de faciliter leur prise en charge. Ils étaient prêts à participer à des réunions
de synthèse pluri-disciplinaires, à améliorer leurs moyens de communication et à organiser
un plan de suivi de leurs patients; mais avec certaines conditions. Il était demandé une
rémunération du temps fourni pour les réunions sur les temps de consultations. Une
amélioration de l’accessibilité à un avis spécialisé psychiatrique était souhaitée pour les
médecins généralistes en termes de facilité et de rapidité. La demande des psychiatres visà-vis
des médecins généralistes allait plutôt dans le sens d’un suivi de médecine générale
sur le plan somatique de certains patients en cas d’absence de médecin traitant. Ces deux
demandes convergeaient vers la nécessité d’une collaboration pour une approche globale
biopsychosociale centrée sur le patient.
A partir de ce travail réalisé sur 6 sites pilotes en France, des réunions de discussion autour
des axes d’amélioration de la coopération entre les généralistes et les psychiatres sont
programmées. En fonction des résultats de cette expérience, la diffusion à un large public
médical de la charte pourra peut-être donner un outil efficace pour l’évolution de nouvelles
pratiques médicales, permettant ainsi une amélioration des relations professionnelles, des
conditions de prise en charges des patients et de leur état de santé. Ce travail permettra une
réactualisation de la note de cadrage de la HAS [7] et sa large diffusion en France.
40
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

ANNEXE 1
41
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

ANNEXE 2
Analyse de la coopération entre médecins généralistes et psychiatres
Dans le cadre d’une étude pour améliorer la prise en charge des patients en santé mentale et en psychiatrie
dans notre territoire d’exercice, nous vous sollicitons pour répondre à quelques questions. Merci par avance
pour votre participation.
Ce questionnaire est à retourner avant le 1 er octobre 2015 au Collège de la Médecine Générale, 20 rue de
l’Hôtel de ville 92200 Neuilly-sur-Seine.
VOTRE PROFIL
Site d’exercice ☐ Lyon 8 ème (69) ☐ Gencay/Civray (86) ☐ Strasbourg (67)
☐ Saint-Denis (93) ☐Bobigny/Pantin (93) ☐ Saint-Martin d’Hères (38)
Fonction
☐Médecin généraliste ☐Psychiatre/Assistant psychiatre
☐Somaticien Hospitalier
Lieu d’exercice ☐ Structure hospitalière et/ou CMP ☐ Cabinet libéral, Maison / Pôle de
santé
☐ Centre de santé
Type d’exercice ☐ Urbain ☐ Semi-rural ☐ Rural
Nom du Pôle ou de la
Maison de santé/Pôle de psychiatrie
CES QUESTIONS INTERROGENT VOTRE PRATIQUE AU QUOTIDIEN
1. Selon vous, la coopération médicale entre médecins
généralistes et équipe psychiatrique publique de votre secteur,
concernant la prise en charge des patients traités en santé mentale
et en psychiatrie est :
Existante
Tout
à fait d’accord
D’accord
Pas
d’accord
Pas du
tout
d’accord
2. Quel(s) moyen(s) de communication utilisez-vous entre
médecins généralistes et psychiatres ?
Courriers remis
au patient ou à
ses proches
Courriers Postaux
Contacts
téléphoniques
Courriels simples
Toujours Souvent Parfois Rarement
Organisée
Efficace
Connue de
tous
Précisez :
Courriels par
réseau sécurisé
Fax
Réunions de
synthèses
médecin traitant /
psychiatre
Commentaires :
42
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

3. Comment qualifieriez-vous l’accès téléphonique direct
entre médecins généralistes et psychiatres ?
Facile
Rapide
Systématique
Utile
Précisez :
Tout
à fait d’accord
D’accord
Pas
d’accord
Pas du
tout
d’accord
4. Selon vous, dans votre pratique, le délai moyen de
retour d’informations entre les psychiatres et les
généralistes est de :
- Pour les consultations :
Par téléphone
Par courrier
Par mail
- 8
jours
- 1 mois Entre 1
à
2 mois
+ 2
mois
Aucun
retour
Par Fax
Commentaire :
5. Que pensez-vous de la qualité des informations
partagées concernant les patients pour des soins
somatiques et/ou psychiatriques, lors de :
Hospitalisation
programmée
Très
satisfaisant
Satisfaisant
Peu
satisfaisant
Pas du tout
satisfaisant
- Pour les hospitalisations :
Par
téléphone
Par courrier
- 8
jours
- 1
mois
Entre 1
à
2 mois
+ 2
mois
Aucun
retour
Hospitalisation
d’urgence
Sortie
d’hospitalisation
Par mail
Par Fax
Commentaire :
Soins
ambulatoires
- Quelles informations attendez-vous de la part de vos
confrères ?
Réponse :
6. Concernant les patients pour lesquels un suivi conjoint
vous parait nécessaire, vous assurez-vous de la notation
dans le dossier patient de l’identité du médecin traitant (si
vous êtes psychiatre)/ d'un référent psychiatre (si vous
êtes médecin généraliste) ?
☐ Toujours
☐ Souvent
☐ Parfois
☐ Jamais
43
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

7. Participez-vous aux éléments suivants pour le suivi de
ces patients ?
8. Parmi ces situations, pour lesquelles un travail de
collaboration entre généraliste et psychiatre est-il
nécessaire ?
Toujours Souvent Parfois Jamais
Suivi médical global
Surveillance des
comorbidités
somatiques et
psychiatriques
Champ social
Champ familial
Indispen
sable
Utile
Peu
utile
Sans
Intérêt
Mise en route d’un
traitement
médicamenteux
psychiatrique
Prévention et
surveillance des
effets secondaires
Précisez :
Champ professionnel
Surveillance des comorbidités
somatiques et psychiatriques
Mise en route d’un traitement
médicamenteux psychiatrique
Prévention et surveillance des
effets secondaires
Situations de crise
ou d’urgence
Commentaires :
9. Dans votre pratique quotidienne, comment qualifierezvous
le suivi médical conjoint :
Suivi de
l’évolution de
la pathologie
psychiatrique
Suivi sociofamilial
Suivi
professionnel
Suivi des
comorbidités
Très
Satisf.
Satisfaisant
Peu
Satisf.
Pas du
tout
Satisf.
Inexistant
10. Actuellement, les interventions au domicile des
patients en rapport avec les pathologies psychiatriques
sont coordonnées par :
Le médecin généraliste
Le psychiatre
L’équipe psychiatrique
de secteur
De façon conjointe
médecin généraliste/
psychiatre
Commentaires :
Toujours Souvent Parfois Jamais
Suivi des
effets
secondaires/
indésirables
Suivi des
traitements
somatiques
Suivi des
traitements
psychiatriques
Situations de
crise ou
d’urgence
Commentaires :
44
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

11. Concernant la formation universitaire, que pensez-vous
d’un stage :
En cabinet de
médecine
générale pour
les internes en
psychiatrie ?
En psychiatrie
pour les
internes en
médecine
générale ?
Commentaires :
Très
intéressant
Intéressant
Peu
d’intérêt
Aucun
intérêt
12. Concernant une rencontre entre médecins généralistes
et psychiatres :
- Accepteriez-vous de rencontrer vos confrères dans votre
secteur géographique ?
☐ Oui
☐ Non
☐ Autre :
- Participeriez-vous à une réunion conjointe sur le secteur ?
☐ Oui
☐ Non
☐ Autre :
- A quelle fréquence seriez-vous prêt à des échanges de type
concertation ?
Réponse :
VOTRE COORDONNÉES
Nom, prénom
Année d’entrée
en exercice
professionnel
Email
Tel/Portable
Adresse du lieu
d’exercice, code
postal
QUESTIONNAIRE A RETOURNER AU COLLEGE DE LA MEDECINE GENERALE
20 rue de l’Hôtel de Ville 92200 Neuilly-sur-Seine
avant le 1 er octobre 2015
45
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

ANNEXE 3
Lieu, le xxxx
Objet : Analyse de la coopération entre médecins généralistes et psychiatres
Cher confrère,
Le Collège de la Médecine Générale et la Conférence des présidents de Commission Médicale
d'Etablissement (CME) de Centre Hospitalier Spécialisé (CHS) ont signé en 2014 la première Charte de partenariat
entre la médecine générale et la psychiatrie de secteur.
La deuxième étape commune de ce projet est d’« expérimenter cette Charte ». Il s’agit de montrer comment la
diffusion et l'appropriation d'un tel document peuvent améliorer la coordination et les relations entre la
Médecine générale et la Psychiatrie de secteur et assurer ainsi une meilleure prise en charge des patients.
Nous sommes convaincus de la pertinence de cette Charte et de son application.
Six sites pilotes ont été définis : Bobigny/Pantin, Saint-Denis (93), Lyon 8 ème (69), Gençay/Civray (86),
Strasbourg (67), Saint-Martin d’Hères (38). L'implication conjointe des équipes psychiatriques et des équipes de
soins primaires est indispensable pour cette expérimentation.
Nous vous proposons de participer à sa mise en place, en répondant à un questionnaire élaboré conjointement
par la Conférence et le Collège. Ce questionnaire est disponible dans une version papier à nous retourner (cijoint)
ou numérique (accès sur la page d’accueil du site du Collège : www.lecmg.fr). Son remplissage vous
prendra une dizaine de minutes.
Référents de l’expérimentation pour le site XXX, nous sommes vos interlocuteurs et restons
naturellement à votre disposition pour toute question. Nous sommes accompagnés d’un interne de médecine
générale, nom XXX, qui fait son travail de thèse sur ce questionnaire. Il/elle sera également votre interlocuteur.
Nous vous remercions de votre participation afin que ses résultats aient du sens et qu’ils puissent vous être utiles
par la suite.
Nous vous remercions par avance de votre intérêt et de votre collaboration.
Dr XXXXXX Dr XXXXXXXX interne ( ?)
Médecin généraliste Psychiatre ?
Mail : mail : mail ?
46
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

ANNEXE 4
Lettre de relance (juillet 2015)
Chers confrères, vous avez reçu un précédent mail concernant un projet d’étude sur la
coopération entre les médecins généralistes et les psychiatres du 8 ème arrondissement de
Lyon. Cette étude, menée conjointement par le collège de la médecine générale et le comité
de recherche de psychiatrie, vous propose un questionnaire permettant d’évaluer votre
situation de communication conjointe actuelle.
Certains d’entre vous ont rapporté une difficulté d’accès sur internet, nous vous proposons
ci-joint une version PDF téléchargeable, que vous pouvez nous renvoyer à l’adresse
suivante :
Collège de la Médecine Générale
20, rue de l'Hôtel de Ville
92200 Neuilly-sur-Seine
Pour ceux qui ne sont pas intéressés par cette étude, merci de nous le signaler afin de ne
plus recevoir de relances, et si possible de nous en préciser la motivation afin de nous
permettre d’intégrer ces données dans l’étude.
Pour rappel, ce questionnaire est déclaré à la CNIL, vos données personnelles sont donc
protégées et ne seront pas communiquées, ni conservées.
Votre participation à ce questionnaire nous permettra de vous faire une analyse de la
situation sur votre terrain d’exercice, et de vous proposer des solutions d’amélioration en
termes de communication, d’aide et de coordination pour le suivi de vos patients. Nous
souhaiterions donc pouvoir recevoir autant de réponses que possible.
Vous trouverez ici l’accès du questionnaire en ligne :
https://docs.google.com/forms/d/11-T-5ivNyQm57MDRvTqKSpyQXq2kXV7z0zuVLSW0vEg/viewform?c=0&w=1
En vous remerciant par avance pour votre collaboration, et en restant à votre disposition
pour tout autre renseignement. Bonne continuation.
CHASTAGNER Anne-Sophie, médecin généraliste thésarde
47
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

ANNEXE 5
Compte rendu de la
Soirée de présentation et d’échanges autour de la
Coopération entre médecins généralistes
et psychiatrie publique à Lyon 8 ème
du jeudi 05 novembre 2015 (Mairie du 8 ème )
Version Validée, rédigée par Julie DONJON, Coordinatrice de réseau, CLSM8
Ordre du jour
Présentation de la Charte de partenariat
Retour sur les résultats de l’enquête dans le 8 ème
Les rouages de la psychiatrie publique de Lyon 8 ème
Axes de travail issus des échanges autour des attentes individuelles et collectives des médecins généralistes
Relevé de décisions et Axes de travail
1.
2.
Quatre axes de travail sont repérés comme prioritaires par les partenaires:
- « Hot-line » ou « Hot-mail » pour un accès rapide à un avis de spécialiste (psy)
- Faciliter l’orientation mutuelle des patients (psy généralistes)
- Consultations décentralisées du CMP au plus proche des généralistes
- Réunions de synthèse interpartenariales
Un groupe de travail se réunira pour réfléchir à la mise en place effective de ces 4 axes de travail, aux
outils nécessaires pour cela.
Synthèse des échanges
Le Collège de la Médecine Générale et le Conseil Local de Santé Mentale de Lyon 8 ème se sont associés et ont
invités l’ensemble des médecins généralistes du 8 ème arrondissement de Lyon à une soirée d’échanges et de
discussion sur le partenariat avec la psychiatrie publique.
Les référents du projet sur le 8 ème sont :
• Mme Anne Sophie CHASTAGNER, Interne en médecine générale, Lyon 8 ème
• Dr F. S., Médecin responsable du service de psychiatrie du 8 ème , CH Le Vinatier
• Dr M. Z., Médecin généraliste, Lyon 8 ème
Présentation de la Charte de partenariat
Le Collège de la Médecine Générale et la Commission Médicale des Etablissements (CME) de santé en
psychiatrie ont co-signé en mars 2014 une charte permettant de proposer en 8 points des axes de coopération
entre les généralistes et les psychiatres du secteur public, afin de permettre une prise en charge plus adaptée
des patients en santé mentale.
Afin d'assurer une meilleure coordination des soins, ils ont rédigé une Charte de partenariat en Mars 2014, qui se
décline huit points :
1 Identification d’un médecin traitant
2 Coopération sur le suivi des comorbidités et des médicaments
3 Accès téléphonique direct réciproque
4 et 5 Transmission d’information pour :
Suivi ambulatoire
Hospitalisations programmées
Hospitalisations urgentes
6 et 7 Au domicile du patient, prise en charge conjointe par MT et l’équipe du secteur psychiatrique
Interventions communes
Coordination des interventions des autres soignants
Accompagnement de la famille
8 Formation en miroir des internes
48
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Cette charte s’inscrit dans le plan de l’OMS ainsi que celui du Ministère de la santé pour la santé mentale. En
effet, il a été démontré que ces patients sont de plus en plus nombreux dans les cabinets de Médecine Générale
(25 % de la patientèle en moyenne) ; qu’ils sont plus à risque de surmorbidité et de surmortalité,
principalement liées à un défaut de suivi cohérent entre les professionnels de santé. Les effets indésirables de
co-prescriptions, le manque de suivi somatique pour certains ou de prévention d’effets indésirables pour d’autres,
les perdus de vue ou les cas difficiles à suivre en sont les principales raisons.
Afin de permettre de réduire ce problème majeur de santé pour ces patients, il devient indispensable que les
professionnels de santé s’unissent pour d’une part assurer une prise en charge adaptée de ces patients, et
d’autre part pour s’entre aider dans des cas compliqués ou ne serait ce que sur un plan de gestion
organisationnelle.
Lyon 8 ème parmi les six sites pilotes sélectionnés pour expérimenter la Charte
Un comité s’est formé pour étudier la mise en place de cette charte sur 6 sites en France (3 sites en région
Parisienne + Lyon, Strasbourg, Grenoble). L’étude est prévue en trois phases:
- un questionnaire proposé pour l’étude des pratiques professionnelles en place. A Lyon, l’étude a eu lieu
entre Mai et Novembre 2015 ;
- une proposition d’introduction de la charte comme outil de travail, avec réflexions locales à travers des
ateliers pour proposer des solutions locales ;
- deuxième questionnaire à 6 mois pour évaluer l’impact de la charte sur les pratiques professionnelles
-
Le 8 ème arrondissement de Lyon est actuellement en phase de proposition de solution de coopération. Cette
réunion avait pour objectif de présenter la charte et le secteur de psychiatrie du CMP avec les différents acteurs
de santé.
Les rouages de la psychiatrie publique de Lyon 8 ème
• Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le fonctionnement du secteur du 8 ème (G05):
- Le Centre Médico-Psychologique Sarrazin
- Le Centre de Jour Adulte
- Le CATTP adulte
- L’unité d’hospitalisation complète JP Falret
• Je veux adresser un patient sur le secteur : Comment faire ?
• Partage d’expérience de travail partenarial : ressources dans le secteur médico-social
Quelques éléments de discussion :
- Le protocole actuel d’accès au CMP est une orientation accompagnée d’un courrier du
médecin traitant. Lorsque le patient n’en a pas, l’assistante sociale fait la démarche avec lui.
- Les délais actuels de prise en charge sont de moins de dix jours pour le premier entretien
infirmier et d’environ deux mois pour le premier rendez-vous avec le psychiatre.
- Les visites à domicile sont pratiquées par l’équipe du CMP8, ce qui n’est pas le cas de tous
les CMP. Le CATTP8 est sous dimensionné par rapport aux besoins du territoire.
Axes de travail issus des échanges autour des attentes individuelles et collectives des
médecins généralistes
1. « Hot-line » ou « Hot-mail » : un conseil/étayage/avis de spécialiste (psychiatrie/social) rapide. Pistes :
- Téléphone portable qui passe d’un membre de l’équipe à l’autre ?
- Horaires d’appel fixe, par ex. tous les jours de 14h à 17h ?
- Un mail spécifique, relevé/répondu une ou plusieurs fois par jour ?
- Délai de réponse : immédiat, dans les 48h ? (délai à définir)
- S’inspirer du fonctionnement de la hotline gériatrique de HEH ou de la gestion des
maladies infectieuses
2. Faciliter l’orientation mutuelle des patients : ceux suivis au CMP vers les médecins généralistes afin
qu’ils soient leur médecin traitant et assurent leur suivi au long cours / ceux suivis par les médecins
généralistes vers le CMP lorsque cela en relève.
3. Consultations décentralisées du CMP : A terme, proposer un lieu de consultation du CMP dans un
cabinet de médecins ou une Maison de Santé Pluriprofessionnelle, au plus près d’une équipe de
médecins généralistes donc.
4. Réunions de synthèse autour de situations individuelles : envoyer systématiquement l’invitation aux
médecins généralistes, choisir des créneaux horaires plus adaptés (11h/11h30 ou 13h/13h30, surtout
pas en milieu de matinée ou d’après-midi, proposer en téléconférence si déplacement physique
impossible
Autres propositions :
- Organigramme/Annuaire des professionnels du CMP, cf Annexe 3.
- Temps d’échanges entre médecins généralistes et équipes de psychiatrie : se
rencontrer, se connaitre, cf réunions qui découleront de celle-ci.
49
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

ANNEXE 6
COMPTE-RENDU réunion avec certains médecins généralistes dans le cadre de
l’expérimentation de la Charte psychiatrie-médecine générale
Réunion du 28-Juin-2016
Présent:
-du secteur psychiatrique: Dr S. chef de service; Dr T. psychiatre adulte; Dr M. psychiatre du sujet âgé
-de la médecine générale libérale: Dr Z. , Dr C. , Dr A. , Dr B. , Dr M. , travaillant dans d’importants
cabinets de groupe
Introduction:
Cela fait une année que cette expérimentation a débutée, elle concerne plusieurs secteurs de
psychiatrie dans toute la France.
Il nous est apparu intéressant d’y participer en raison de plusieurs facteurs sociodémographiques de
la population psychiatrique du 8 ème arrondissement:
-Difficulté d’accès à une consultation médicale rapide sur le CMP
-Le manque d’information sur les possibilités médico-sociale de l’arrondissement
-La difficulté pour les patients atteint de maladie psychiatrique de trouver un médecin
traitant
-La difficulté d’accès aux soins en médecine générale des patients atteint de maladie mentale
Discussion:
Sur les urgences:
Les médecins libéraux interrogent la psychiatrie institutionnelle sur la gestion des urgences
psychiatriques. Nous rappelons les limites des possibilités de prise en charge des patients pour le
secteur: l’urgence psychiatrique, les patients non connus en cours de décompensation, les
hospitalisations sous contraintes ne peuvent pas être assumées par l’équipe du secteur, nous
évoquons avec eux l’équipe de psy-mobile, les équipes mobiles de géronto-psychiatrie, les urgences
régionales du Vinatier.
Sur les patients connus du secteur:
Les médecins généralistes interpellent les psychiatres sur le manque de transmission écrites sur les
patients: il est fait part des difficultés de connaitre le nom du médecin traitant des patients: une
réponse pourrait être apportée par l’interface des professionnels de santé d’Ameli qui permet avec la
carte professionnelle et le numéro de sécurité sociale du patient de retrouver le nom du médecin, les
consultation, les traitements prescrit ainsi que les examens biologique prescrits. Il apparait que
l’équipement informatique ne permet pas l’installation du matériel (Window entreprise).
Nous informons que les patients ont tous un compte rendu écrit d’hospitalisation, et que nous
essayons d’envoyer un courrier de façon régulière des patients suivis sur le CMP.
50
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

Le principal obstacle étant de la difficulté d’avoir un rappel des courriers clair et facile d’accès sur
Cortexte permettant cet envoi régulier.
Sur les difficultés rencontrées par les Médecins généralistes avec les patients psychiatriques:
La demande émanant des cabinets n’est pas temps une prise en charge rapide ou préférentielle des
patients mais plutôt la possibilité d’avoir un avis spécialisé sur certaines situations.
Nous convenons la possibilité d’avoir un lien mel organisé, traçable et repérable entre le CMP et Les
Cabinets de groupes actuellement présents. La difficulté est l’organisation et l’adressage du mèl,
mais aussi sa gestion; Il semble nécessaire que cet adressage soit adressé à une seule personne (Le
CDS par exemple), qui aurait un rôle de tri de la demande: interpellation du médecin réfèrent,
discussion en équipe, avis social… Une réponse rapide devrait être obtenue en fonction des éléments
cliniques du mèl (dans les 48hoo).
Les équipes de psychiatries sont aussi interpellées sur le contenu de la demande: biographie, nature
de la demande, difficultés rencontrées, éléments de cliniques psychiatriques.
Il est évoqué aussi, en cas de doute ou d’interrogation clinique la possibilité pour tous les médecins
de répondre par des entretiens plus rapprochés.
Il est évoqué aussi la disponibilité des médecins généraliste à pouvoir permettre aux patients aux
possibilités financières limitées d’avoir un accès à des consultations psychothérapeutique. Nous
évoquons la notion d’urgence psychothérapeutique, et l’aspect conflictuel d’un travail
psychothérapeutique sur le long terme et l’urgence. Les MG évoquent leur difficulté d’effectuer un
travail d’écoute. Nous rappelons que le temps de psychologue sur le CMP est de 1.6 ETP.
Sur les difficultés somatiques avec les patients suivis sur le CMP:
Les psychiatres évoquent leur difficultés à réaliser des consultations somatiques, ou des bilans
appropriés pour leurs patients, certains de ceux-ci étant en difficultés pour prendre ou aller en
rendez-vous chez un généraliste: il apparait possible pour les cabinets présent de pouvoir prendre en
consultation rapide ces patients, même s’ils ne sont pas médecin traitant. Nous évoquons aussi la
possibilité d’un accompagnement infirmier. Un avis somatique peut aussi être donné par ces cabinets
dans la même logique que précédemment (adresse mèl préférentielle).
Sur l’avenir des propositions:
Inscription et évaluation dans le cadre de la charte, en particulier de la mise en place d’un lien
préférentiel par courriel, mais aussi dans le cadre du conseil local de santé mentale.
51
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

BIBLIOGRAPHIE
1. Recommandation de bonne pratique sur le thème de la coopération psychiatres -
médecins généralistes : Améliorer les échanges d’informations. Quelles sont les
informations utiles au MG que le psychiatre doit lui transmettre après un premier
adressage d’un patient adulte présentant un trouble mental avéré ou une souffrance
psychique (lorsque les professionnels ne travaillent pas dans un dispositif dédié à la
coopération médecin généraliste - psychiatre ?). M-C. Hardy-Bayle, France Collège
National pour la Qualité des Soins en Psychiatrie. (C.N.Q.S.P.). 5 janvier 2011
2. Practitioners’ opinions on their practice in mental health and their collaboration with
mental health professionals. N. Younes, I. Gasquet, P. Gaudebout, M-P. Chaillet, V.
Kovess, B. Falissard, et al. General BMC Fam Pract. 2 mai 2005; 6 (1):18
3. Elaborations de recommandations pour le suivi somatique des patients atteints de
pathologie mentale sévère. D. Saravane, et al. Encéphale 2009;35 (4): [330-9]
4. Prévalence des troubles psychiatriques en médecine générale selon le patient health
questionnaire : adéquation avec la détection par le médecin et le traitement prescrit. J.
Norton, G. de Roquefeuil, M. David, J-P. Boulenger, K. Ritchie, A. Mann. Encéphale
2008.06.018 Doi : 10.1016/j
5. Plan d’action pour la santé mentale 2013-2020. OMS
6. Programme pluriannuel relatif à la psychiatrie et à la santé mentale, note d’orientation.
HAS. 9 octobre 2013
7. Améliorer la coordination entre le médecin généraliste et les différents acteurs de soins
dans la prise en charge des troubles mentaux, note de cadrage. HAS. 23 avril 2015
8. http://www.plateforme-asv.org/tout-savoir-sur-les-asv/latelier-sante-ville-cest-quoi
9. Contrat Local de Santé Lyon 2015-2019. Dr Pamies S., Buffet M.
10. Plan Psychiatrie et Santé mentale 2011-2015. Ministère chargé de la Santé, Ministère
chargé des Solidarités.
11. Les disparités territoriales d’offre et d’organisation des soins en psychiatrie en France:
d’une vision segmentée à une approche systémique. Coldefy M., Le Neindre C. Rapport
Irdes n° 558, 2014/12
12. L’organisation des soins psychiatriques: les effets du plan “Psychiatrie et santé mentale”
2005-2010. Cour des Comptes. Synthèse du Rapport public thématique. Décembre
2011
13. PSY-MG : Quelles complémentarités ?, G. Baillon. L’information psychiatrique
supplément N°3- Mars 2000
14. Médecins somaticiens, psychiatres : la nécessaire alliance. H. Rousset. Ann Psychiatr
2000 ; 15: [87-88]
15. Les liens entre médecine générale et psychiatrie ou comment accompagner le patient
vers une meilleure compréhension de lui-même. F. Baumann. Ann Psychiatr 2000 ; 15:
[89-90]
16. Psychiatres et généralistes : discours de référence et implication subjective. J.
Delahousse, C. Guillaimont. Psychologie médicale, 1995, 27, Spécial 1 :4[5-50]
17. Relations entre généralistes et psychiatres : Réflexions à partir d’une pratique
psychiatrique de secteur. O. Moore, Ph. Guedj. Ppsychologie médicale, 1995, 27,
Spécial 2 : [109-111]
18. PSYSOM : Évaluation de la communication entre psychiatres et médecins traitants. I.
Bohn, Thèse, Université Paris 7 Denis Diderot, 2008
19. De la relation entre médecins généralistes et psychiatres : Enquête auprès des
médecins généralistes du Dixième Arrondissement de Marseille. G. Reboul, Thèse,
Université de la Méditerranée Aix-Marseille 2. Marseille, 2008
52
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

20. Analyse d’une enquête de santé mentale en population générale : Place du médecin
généraliste dans la prise en charge des troubles psychiatriques. A. Abalain Voreux,
Thèse, Université de Bretagne Occidentale. Brest, 2010
21. Psychiatres et généralistes communiqueraient-ils? : Etat des lieux dans le département
de la Charente à partir de deux enquêtes d’opinion. M. Lecante, Thèse, Université de
Poitiers. 2011
22. Collaboration entre les médecins généralistes et les psychiatres dans la prise en charge
de la dépression. Opinions de médecins généralistes au travers d’une enquête
qualitative. S. Ribaud, Thèse, Université de Nancy, 2011
23. Collaboration entre Médecins Généralistes et Psychiatres (visions Croisées). A.
Brunnengreber, Thèse, Université de Strasbourg, 2012
24. Point de vue des psychiatres sur leur communication avec les médecins généralistes
(une Enquête Qualitative). P-H. Catherine, Thèse, Université de Rouen, 2012
25. Relations entre médecins généralistes et psychiatres : À propos de deux enquêtes
réalisées dans l’agglomération roubaisienne. N. Buzon Girard, Thèse, Université du droit
et de la santé Lille 2, 2012
26. Collaboration entre médecins généralistes et psychiatres. Evaluation des courriers
échanges. G. Dordonne, Thèse, Université de Paris 6, 2014
27. Collaboration entre psychiatres et médecins généralistes: Le point de vue des
omnipraticiens. K. Perdigal, Thèse, Université de Lyon Est, 2014
28. Quelle coopération entre médecins généralistes et secteurs de psychiatrie ?, S .Kannas.
Revue Pluriels N°92/93 octobre - novembre 2011 [1-2]
29. Santé mentale et médecine générale à partir d’une enquête effectuée en Côte d’Or. B.
Trojak, J-D. Barra, G. Milleret. Journal de Nervure- 2/3 avril 2004
30. Médecins généralistes et psychiatrie publique : évolution d’un partenariat sur le pôle de
psychiatrie de Lunéville en Meurthe -et-moselle. C.Demogeot , J-P. Pareja , M. Leclerc,
P. Jacquot. Revue pluriels N°92 /93 octobre-novembre 2011 [10-12]
31. Le réseau santé mentale Yvelines Sud. M-C. Hardy-Bayle, C. Bronnec. Le Carnet Psy,
mars 2000 [27- 41]
32. Coordination, partenariat, coopération entre professionnels de santé en psychiatrie. M-
C. Hardy-Bayle, I. Prade. EMC 37-956-A-15
33. Strategies of Collaboration Between General Practitionners and Psychiatrists : A Survey
of Practitionners’ Opinions and Characteristics. R. J M Lucena, A. Lesage, R. Elie, Y.
Lamontagne, M. Corbière. Can J Psychiatry ; 47 (8), october 2002, [750-757]
34. La pratique des omnipraticiens en santé mentale dans le contexte des réformes au
Québec. M-J. Fleury, L. Farand. Revue Pluriels, N°92/93, octobre-novembre 2011, [14-
15]
35. Perception par les médecins du rôle du généraliste dans la prise en charge des troubles
mentaux : importance, difficultés et perspectives. G. Amara, M. Ayachi, S. Ben Nasr, B.
Ben Hadj Ali. La Tunisie Médicale, 2010 ; 88 (1) : [33-37]
36. Le généraliste et le psychiatre : échec ou réussite ?, P ; Guex, Y. Barbier. Rev Méd
Suisse 2005, I :[2136-4]
53
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

54
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)

CHASTAGNER Anne-Sophie: ANALYSE DE LA COOPERATION ENTRE MEDECINS
GENERALISTES ET PSYCHIATRES: Enquête de pratique avant l’introduction d’une Charte
de partenariat dans le 8 ème arrondissement de Lyon
Thèse de Médecine: Lyon 2016 UFR MEDECINE LYON-EST N°
RESUME :
Contexte : Les relations interprofessionnelles entre médecins généralistes (MG) et psychiatres sont étudiées
depuis les années 80. Le manque de communication et de coopération entre médecins conduit à une surmorbidité/mortalité
des patients suivis en santé mentale. A l’échelle mondiale et française, des plans de santé
ont été mis en place pour répondre à ce problème. Les instances nationales de médecine générale et de
psychiatrie publique ont co-signé en avril 2014 une Charte de partenariat entre les MG et les psychiatres
publiques.
Objectif : Analyser les pratiques de coopération interprofessionnelles des MG et des psychiatres publics du 8 ème
arrondissement de Lyon, avant l’introduction de la charte en tant qu’outil de coopération.
Méthode : Il s’agit d’une étude transversale descriptive monocentrique, au sein d’une étude multicentrique
nationale. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire utilisant une échelle de Lickert et une plage
de commentaire libre.
Résultats : Sur 66 médecins interrogés, 33% ont répondu au questionnaire (18 MG et 4 psychiatres). La
principale difficulté de communication était une insuffisance de transmission des informations concernant le suivi
des patients. On relevait aussi une absence de coordination entre les MG et les psychiatres dans les prises en
charge médico-sociales. Les médecins étaient majoritairement favorables à la mise en place d’une organisation
pluridisciplinaire autour de ces patients. Les principales propositions d’amélioration étaient la mise en place de
réunions de synthèse pluri annuelles, le développement d’outils de communication (hotline de psychiatrie), et un
réseau de MG pouvant prendre en charge des patients psychiatriques sans médecin traitant. Des rencontres
entre ces professionnels ont été proposées pour s’approprier certains points de la charte.
Conclusion : La proposition d’utilisation d’outils comme la Charte de partenariat pourrait permettre la mise en
place d’une organisation pluridisciplinaire, dont l’objectif serait de définir et d’améliorer le partenariat entre MG et
psychiatres autour de ces patients. L’objectif commun est de pouvoir assurer un meilleur suivi médico-social,
dans une approche globale centrée sur le patient.
MOTS CLES médecins généralistes; psychiatres; coopération; collaboration;
communication
JURY
Président : Monsieur le Professeur Alain MOREAU
Membres : Monsieur le Professeur Nicolas FRANCK
Monsieur le Professeur Mohamed SAOUD
Madame le Docteur Fanny CASANOVA
DATE DE SOUTENANCE Mardi 25 octobre 2016
ADRESSE POSTALE DE L’AUTEUR 4 rue Philomène MAGNIN 69003 Lyon
MAIL DE L’AUTEUR as.chastagner@wanadoo.fr
55
CHASTAGNER
(CC BY-NC-ND 2.0)