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Journal ASMAC No 5 - Octobre 2016

Symbole - Gastroentérologie / Néphrologie Initiative pour le congé paternité IFAS

Symbole -
Gastroentérologie / Néphrologie
Initiative pour le congé paternité
IFAS

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Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />

Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />

SOMMAIRE<br />

Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne<br />

ÉDITORIAL<br />

5 Reconnaître les signes<br />

POLITIQUE<br />

7 20 jours de congé paternité<br />

9 L’essentiel en bref<br />

FORMATION POSTGRADUÉE /<br />

CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

10 Tout le monde y gagne!<br />

12 L’employeur y trouve aussi son compte<br />

<strong>ASMAC</strong><br />

14 Section Berne<br />

14 Section Soleure<br />

15 Section Saint-Gall/Appenzell<br />

16 Conseil juridique <strong>ASMAC</strong><br />

PERSPECTIVES<br />

39 Série disciplines médicales – Actualités<br />

en gastroentérologie – La transplantation<br />

de microbiote fécal: La renaissance de la<br />

soupe dorée<br />

41 Aus der «Therapeutischen Umschau»:<br />

Renale Hypertonie – die Rolle der Nieren<br />

bei der Entstehung der arteriellen<br />

Hypertonie und die Nieren als Endorgan<br />

46 L’objet choisi: La diététique arabe dans<br />

une reliure monastique<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

48 Boîte aux lettres<br />

50 Impressum<br />

POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

18 Comprendre le monde<br />

22 Les symboles dans l’art funéraire<br />

25 Le code des pharaons<br />

28 L’air de rien, mais non sans importance ...<br />

29 Une assurance-vie pour les données<br />

31 Un système de 47 000 caractères<br />

35 Caractères figuratifs et autres symboles<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

3


ÉDITORIAL<br />

Photo: Severin <strong>No</strong>vacki<br />

Catherine Aeschbacher<br />

Rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

Reconnaître les signes<br />

Le chansonnier bernois Mani Matter demanda une fois «Qu’estce<br />

qui distingue l’homme du chimpanzé?». Il en conclut que<br />

l’homme souffrait d’inhibitions. <strong>No</strong>us savons pourtant que les<br />

hommes font souvent preuve de bien moins de retenue avec<br />

leurs semblables que les animaux. L’utilisation des outils ne<br />

nous distinguent pas non plus du singe. En 1964, Jane Goodall<br />

montra que les chimpanzés en liberté utilisaient les outils de<br />

façon systématique et confirma ainsi des observations précédentes.<br />

Mais alors qu’est-ce qui nous distingue? Le langage<br />

hautement développé, la possibilité de désigner des choses abstraites<br />

ou de donner une signification supplémentaire à un<br />

objet. L’éclair est un phénomène naturel. Il a cependant longtemps<br />

été considéré comme le signe d’un dieu furieux. L’art<br />

européen est marqué par les symboles. Pensons aux plantes<br />

dans les tableaux du Moyen-Age, qui outre leur caractère décoratif<br />

renvoient à des vertus chrétiennes ou symbolisent Marie,<br />

Jésus ou les saints. Aujourd’hui, nous avons en partie perdu<br />

cette capacité de déchiffrer ces signes. Malgré cela, les signes<br />

et symboles n’ont pas disparu de notre quotidien comme nous<br />

le montrons dans notre point de mire. De nouvelles formes<br />

voient le jour, par exemple les emoji. <strong>No</strong>us nous intéressons<br />

aussi au codage des données et des hiéroglyphes. Les symboles<br />

sur les tombeaux nous intéressent tout autant que les symboles<br />

du paysage alpin suisse ou les caractères chinois.<br />

C’est un signe catégorique des temps que la compatibilité entre<br />

vie familiale et professionnelle représente un besoin croissant<br />

qui ne se limite plus aux femmes. Les hommes aussi souhaitent<br />

avoir davantage de temps pour la famille et participer activement<br />

à la prise en charge des enfants. Les organisations d’employés<br />

et d’autres organisations intéressées ont lancé une initiative<br />

pour un congé paternité de quatre semaines (voir à la<br />

rubrique «Politique»). L’<strong>ASMAC</strong> soutient cette revendication.<br />

Une feuille de signatures est jointe au <strong>Journal</strong>. Quant à l’Hôpital<br />

cantonal des Grisons, il a lui aussi reconnu les signes des<br />

temps et introduit diverses mesures pour créer un environnement<br />

de travail favorable à la famille. Vous lirez les détails à<br />

ce sujet à la rubrique «Formation postgraduée/conditions de<br />

travail».<br />

L’IFAS se déroulera du 25 au 28 octobre <strong>2016</strong> à Zurich. La<br />

foire de la santé qui a lieu tous les deux ans propose un aperçu<br />

de l’offre actuelle pour les traitements ambulatoires et stationnaires.<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

5


6 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


POLITIQUE<br />

20 jours de congé paternité<br />

Lorsqu’on devient papa en Suisse, on a un jour de congé payé, exactement comme lors d’un<br />

déménagement! L’<strong>ASMAC</strong> trouve cela inacceptable et soutient par conséquent l’initiative<br />

populaire «Pour un congé paternité raisonnable». Elle demande 20 jours de congé paternité<br />

payés – qui peuvent être pris de manière flexible dans le délai d’un an après la naissance.<br />

Lisa Loretan Krummen, assistante de projets politique et communication <strong>ASMAC</strong><br />

Nico van der Heiden, directeur adjoint/responsable politique et communication <strong>ASMAC</strong><br />

La politique nationale ayant refusé une<br />

proposition pour un congé paternité de<br />

seulement deux semaines, une large alliance<br />

d’organisations d’employés veut<br />

aboutir par une initiative populaire à une<br />

solution progressiste afin de corriger la<br />

situation actuelle qui concerne aussi<br />

beaucoup de nos membres. L’<strong>ASMAC</strong> soutient<br />

l’initiative pour un congé paternité<br />

de quatre semaines.<br />

Compatibilité entre<br />

profession et vie familiale<br />

L’<strong>ASMAC</strong> s’engage pour une meilleure<br />

compatibilité entre la profession de médecin<br />

et la vie privée et familiale. <strong>No</strong>tamment<br />

pour les médecins dans les hôpitaux<br />

(fonctionnant 24 heures sur 24), il est<br />

difficile de concilier leur longue semaine<br />

de travail avec leur désir d’être disponible<br />

pour leur famille. L’<strong>ASMAC</strong> propose donc<br />

diverses prestations de service à ses<br />

membres. Chaque membre peut avoir recours<br />

à l’entremise de places de crèche via<br />

un formulaire en ligne sur le site web.<br />

L’aide pour la recherche de places libres<br />

dans les crèches a fait ses preuves depuis<br />

plusieurs années. La même chose vaut<br />

pour l’offre de coaching gratuite que l’AS-<br />

MAC propose à ses membres. Elle comprend<br />

un conseil téléphonique individuel<br />

par un spécialiste du Bureau UND. Ce<br />

coaching permet d’entamer une réflexion<br />

sur sa situation professionnelle et familiale/privée.<br />

Des solutions et moyens d’action<br />

sont proposés sur cette base, avec pour<br />

objectif de parvenir à mieux concilier la<br />

profession de médecin et la vie de famille/<br />

privée.<br />

Aussi du côté des employeurs, l’<strong>ASMAC</strong><br />

tente d’encourager certains changements.<br />

La liste des exemples de meilleure pratique<br />

d’hôpitaux et cliniques, disponible sur<br />

notre site web à la rubrique «Good Practice»,<br />

s’agrandit de jour en jour. Ces<br />

exemples montrent qu’il est possible de<br />

créer les structures favorables à la famille<br />

nécessaires. Vous trouverez d’autres informations<br />

à ce sujet dans la brochure «Mesures<br />

favorables à la famille dans les hôpitaux».<br />

Congé paternité<br />

La naissance d’un enfant est une étape<br />

importante qui change la donne dans<br />

chaque famille. Après la naissance, le père<br />

est indispensable à la maison. Il soutient<br />

la mère, s’occupe du nouveau-né et éventuellement<br />

aussi de ses frères et sœurs. Il<br />

assume ses responsabilités. C’est aussi ce<br />

que l’on attend d’eux et ce que l’on considère<br />

par ailleurs comme souhaitable: car<br />

L’initiative en un clin d’œil<br />

L’initiative entend introduire un congé paternité payé sur le modèle du congé maternité. Selon le texte<br />

de l’initiative, il doit durer au moins quatre semaines. Cela correspond en général à une absence de<br />

20 jours ouvrés. Contrairement au congé maternité, le principe selon lequel le congé paternité doit<br />

pouvoir être pris de façon flexible doit prévaloir, pour autant que ce soit dans un délai d’un an après<br />

la naissance de l’enfant. La flexibilité s’applique tant au moment de la prise du congé qu’à sa répartition:<br />

il doit aussi être possible de prendre le congé paternité sous forme de jours de congé isolés. L’idée<br />

étant que le congé paternité puisse permettre de travailler à temps partiel (par ex. réduction de 100%<br />

à 80% pendant 20 semaines). Il est aussi possible de prendre deux semaines juste après la naissance<br />

par exemple, puis les jours restants de façon isolée. Les 14 semaines minimum de congé maternité<br />

demeurent inchangées.<br />

le potentiel d’une paternité plus forte est<br />

ancré biologiquement. Mais l’activation de<br />

ce potentiel dépend – plus fortement que<br />

chez la mère – de la prise en charge de<br />

l’enfant dès le début.<br />

90% des hommes suisses veulent plus de<br />

temps et de flexibilité pour être davantage<br />

présents pour leurs enfants 1 . Or, les conditions-cadres<br />

actuelles pour ce faire n’y<br />

sont pas adaptées. Pour les hommes aussi,<br />

il est particulièrement difficile de concilier<br />

la vie professionnelle et la vie familiale.<br />

Il n’existe pas aujourd’hui en Suisse de<br />

réglementation légale pour un congé paternité.<br />

Généralement, les pères fraîchement<br />

émoulus ont droit à un jour de<br />

congé. Certains employeurs se montrent<br />

plus à la page et vont au-delà de ce minimum<br />

légal.<br />

Les pères sont aujourd’hui davantage impliqués<br />

dans la prise en charge des enfants<br />

mais les conditions-cadres sont inadaptées.<br />

Les pères sont ainsi aujourd’hui dépendants<br />

du bon vouloir de leurs employeurs.<br />

Celui qui peut se le permettre peut, avec<br />

l’accord de l’employeur, prendre un congé<br />

non payé. Mais la grande majorité restante<br />

doit donc prendre le congé paternité sur ses<br />

vacances. L’alternative est de ne pas être<br />

présent au moment qui entoure la naissance.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> est d’avis que cette règlementation<br />

n’est pas à l’avantage de ses<br />

membres et qu‘elle doit être modifiée.<br />

Le projet d’initiative<br />

Une large alliance d’organisations de<br />

femmes, d’hommes et de travailleuses et<br />

travailleurs ont lancé le 24 mai une ini-<br />

1 Meier-Schatz, Lucrezia (2011). Was Männer<br />

wollen. Studie zur Vereinbarkeit von Beruf<br />

und Privatleben. Pro Familia Schweiz<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

7


POLITIQUE<br />

tiative populaire pour quatre semaines de<br />

congé paternité (voir encadré). Le Comité<br />

directeur de l’<strong>ASMAC</strong> a décidé à l’unanimité<br />

de soutenir l’initiative. <strong>No</strong>s membres<br />

sont dans une tranche d’âge fortement<br />

concernée par cette question. En tant que<br />

pères (et mères) de famille, bon nombre<br />

de nos membres souhaitent continuer de<br />

travailler à un taux d’occupation élevé.<br />

Pour qu’ils bénéficient malgré tout d’un<br />

congé après la naissance de leur enfant,<br />

nous soutenons l’idée d’accorder à l’avenir<br />

un congé paternité flexible de quatre semaines<br />

à tous les hommes. <strong>No</strong>s membres<br />

seront ensuite d’autant plus motivés pour<br />

reprendre leur travail. <strong>No</strong>s membres de<br />

sexe féminin profitent aussi de l’initiative<br />

si elles peuvent compter sur le soutien de<br />

leur partenaire pendant cette période exigeante<br />

après la naissance de l’enfant.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> vous invite donc à signer la<br />

feuille d’initiative jointe à ce journal et de<br />

la renvoyer gratuitement. <strong>No</strong>us vous remercions<br />

de votre soutien! ■<br />

8 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


POLITIQUE<br />

L’essentiel en BREF<br />

Chères et chers collègues,<br />

Exercez-vous aussi la profession la plus<br />

passionnante qui soit? Votre travail apporte<br />

soulagement et espoir. <strong>No</strong>us, médecins,<br />

sommes engagés, motivés et ne cessons<br />

de nous perfectionner. <strong>No</strong>us mettons<br />

notre savoir et nos connaissances au service<br />

de nos semblables. Et après avoir<br />

terminé notre travail, nous sommes souvent<br />

épuisés, mais savons que l’effort en a<br />

valu la peine.<br />

Peut-être que vous non plus, ne passez pas<br />

autant de temps avec vos patients que vous<br />

le souhaiteriez, mais d’autant plus devant<br />

l’ordinateur. Voilà pourquoi j’ai parfois<br />

l’impression, comme beaucoup parmi<br />

vous, que notre profession est devenue trop<br />

bureaucratique.<br />

Pourtant, nos conditions de travail et les<br />

règles à respecter ne sont pas tombées du<br />

ciel, mais créées par la main de l’homme.<br />

En premier lieu, ce sont la politique, les<br />

assureurs, les hôpitaux et les autres employeurs<br />

qui sont responsables des conditions<br />

auxquelles nous devons satisfaire –<br />

alors que notre mission première est<br />

d’assurer le bien-être des patients.<br />

Dans cette situation, il ne sert à rien de<br />

faire le poing dans sa poche, de renvoyer<br />

la responsabilité à d’autres ou de s’énerver.<br />

Dans notre Etat de droit démocratique, ces<br />

décisions incombent à la communauté et<br />

ne relèvent pas seulement de certains politiciens<br />

professionnels ou responsables<br />

d’hôpitaux. La politicienne qui accomplit<br />

son parcours scolaire avec succès n’est pas<br />

automatiquement compétente dans le<br />

domaine de la formation et celui qui a<br />

déjà attrapé le rhume n’est pas forcément<br />

un bon politicien de la santé. La compétence<br />

professionnelle est un facteur essentiel<br />

dans les organes décisionnaires. C’est<br />

précisément vous, chères et chers collègues,<br />

qui disposez de ces compétences.<br />

<strong>No</strong>us devons donc prendre nos responsabilités,<br />

dans notre travail et au-delà. Hélas,<br />

beaucoup de nos collègues n’osent pas<br />

s’engager pour des améliorations, par<br />

crainte de subir des inconvénients dans<br />

leur carrière ou d’être victimes d’actions<br />

punitives. Je les comprends. Mais dans<br />

mon travail, j’ai aussi fait des expériences<br />

très positives. Les médecins-chef(fe)s et<br />

supérieurs hiérarchiques qui se montrent<br />

sceptiques par rapport à l’<strong>ASMAC</strong> apprécient<br />

mon engagement en faveur des collègues<br />

médecins-assistant(e)s et chef(fe)s<br />

de clinique, même s’ils ne partagent pas<br />

mon opinion.<br />

<strong>No</strong>tre profession, notre association et nos<br />

patients ont besoin que vous vous engagiez.<br />

Que ce soit dans la politique, dans le<br />

cabinet de premier recours ou dans notre<br />

association. <strong>No</strong>us avons besoin de vous,<br />

aujourd’hui plus que jamais. ■<br />

Je vous transmets mes cordiales salutations<br />

de Zurich.<br />

Angelo Barrile<br />

Médecin de famille, conseiller<br />

national, vice-président de l’<strong>ASMAC</strong><br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

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FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

Tout le monde y gagne!<br />

L’Hôpital cantonal des Grisons a réussi: les médecins qui y sont employés considèrent que leur<br />

employeur est très attractif. Cet objectif est l’élément-clé de la stratégie d’entreprise «KSGR House».<br />

Elle a vu le jour notamment grâce à la brochure «Mesures favorables à la famille dans les hôpitaux»<br />

publiée par l’<strong>ASMAC</strong>.<br />

Patrizia Kündig, médecin-assistante en anesthésie, présidente de la section <strong>ASMAC</strong> des Grisons<br />

L’Hôpital cantonal des Grisons veut être un<br />

employeur attractif et l’a défini comme un<br />

élément-clé de sa stratégie d’entreprise. Cet<br />

objectif n’existe pas que sur le papier, mais<br />

est aussi mis en œuvre depuis début <strong>2016</strong>.<br />

Le groupe de travail spécialement fondé<br />

pour élaborer des mesures adéquates s’appuie<br />

depuis le début de ses travaux sur la<br />

brochure de l’<strong>ASMAC</strong> «Mesures favorables<br />

à la famille dans les hôpitaux».<br />

Le groupe de travail est composé de cinq<br />

personnes qui ont été recrutées dans différentes<br />

disciplines médicales et à plusieurs<br />

niveaux hiérarchiques. Elles ne se focalisent<br />

pas seulement sur les mesures favorables<br />

à la famille, mais tiennent aussi<br />

compte d’aspects qui apportent des avantages<br />

à tous les médecins en ce qui<br />

concerne leur satisfaction au travail. Pour<br />

composer le groupe de travail, on a donc<br />

veillé à ce que différents groupes d’âge et<br />

phases de vie y soient représentés.<br />

Déterminer les besoins<br />

Dans un premier temps, le groupe de travail<br />

a analysé la situation actuelle. Pour ce<br />

faire, il a réalisé un sondage électronique<br />

anonyme auprès de tous les médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique de la<br />

maison. L’enquête portait sur leur opinion<br />

par rapport au travail à temps partiel et à<br />

la compatibilité de la carrière avec un engagement<br />

à un taux d’occupation réduit.<br />

Sans surprise, les réponses ont clairement<br />

montré le désir d’avoir un employeur ayant<br />

une attitude favorable au travail à temps<br />

partiel. Cela correspond aussi aux résultats<br />

du sondage relatif à la satisfaction des collaborateurs<br />

réalisé par l’hôpital cantonal,<br />

qui a également servi de source de données.<br />

Sur la base des résultats, le groupe de travail<br />

a défini les thèmes suivants: travail à<br />

temps partiel, planification de carrière,<br />

enseignement moderne, compatibilité famille<br />

et profession et retour à la profession<br />

de médecin. Le groupe a ensuite élaboré<br />

sept mesures qui ont été présentées à la<br />

direction du KSGR à la fin 2015. Les propositions<br />

ont rencontré un écho favorable<br />

(voir encadré).<br />

Contrôler la mise<br />

en œuvre<br />

Les mesures sont en vigueur depuis <strong>2016</strong>.<br />

Elles ont été présentées dans les différents<br />

services et sont continuellement mises en<br />

œuvre. Le groupe de travail s’est fixé pour<br />

Feedback-Pool<br />

Une contribution modeste, mais<br />

utile pour une formation<br />

post-graduée et continue de<br />

bonne qualité<br />

Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />

et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />

l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />

le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />

à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />

Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses réflexions.<br />

Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />

e-mail à l’adresse bertschi@asmac.ch<br />

Ton expérience compte!<br />

Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qualité<br />

de la formation postgraduée dans les établissements de<br />

formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de<br />

représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />

correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique; le concept<br />

et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être<br />

vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit<br />

les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens<br />

d’un feed-back constructif et positif.<br />

Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />

accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />

s’annoncer chez Béatrice Bertschi, notre gestionnaire pour la<br />

formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (bertschi@<br />

asmac.ch).<br />

10 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

Mesure stratégique 1: Planification de carrière structurée à tous les niveaux hiérarchiques,<br />

indépendamment du taux d’occupation. Etat actuel: mise en œuvre en cours dans les services.<br />

Mesure stratégique 2: Le travail à temps partiel est encouragé dans tous les services, notamment<br />

lors de la mise au concours de postes. Des modèles de travail flexibles et adaptés à la famille sont mis<br />

en œuvre dans le cadre des possibilités locales. Etat actuel: mise en œuvre en cours dans les services<br />

avec l’aide du service du personnel.<br />

Mesure stratégique 3: Le retour à l’activité d’anciennes collaboratrices après la grossesse est une<br />

priorité. Plan de carrière et retour sont établis et planifiés avant le congé maternité. Etat actuel: mise<br />

en œuvre individuelle en cours dans les services.<br />

Mesure stratégique 4: Les formations continues indépendantes du lieu et de l’heure sont à la<br />

disposition de tous les collaborateurs sous forme électronique. Etat actuel: la mise en place d’une<br />

bibliothèque de formation continue électronique est activement soutenue. Une première version est<br />

déjà disponible.<br />

Mesure stratégique 5: L’hôpital met des possibilités de prise en charge externe des enfants à la<br />

disposition des collaborateurs intéressés. Si nécessaire, le nombre de places de crèches nécessaire est<br />

augmenté. Etat actuel: le nombre de places de crèche a été augmenté, les temps d’attente des collaborateurs<br />

sont surveillés.<br />

Mesure stratégique 6: Règlementation particulière concernant les places de stationnement pour<br />

les collaborateurs avec enfants en bas âge afin de faciliter la prise en charge externe des enfants. Etat<br />

actuel: des places de stationnement supplémentaires ont été créées. D’autres actions ne sont pas nécessaires<br />

pour le moment.<br />

Mesure stratégique 7: L’Hôpital cantonal des Grisons soutient les parents avec un congé parental<br />

surobligatoire. Pour les mamans, le KSGR prend en charge 90% du salaire (minimum légal 80%)<br />

pendant le congé maternité. Il peut déjà débuter 14 jours avant la date de naissance prévue. Pour les<br />

papas, le congé payé a été prolongé de 3 à 5 jours (= 1 semaine). Etat actuel: mise en œuvre et an crage<br />

dans le nouveau règlement du personnel terminés.<br />

objectif d’accompagner la mise en place<br />

des différentes mesures. Concrètement, il<br />

s’agit:<br />

• de la publication systématique d’offres<br />

d’emploi avec options pour le temps<br />

partiel,<br />

• de la planification de carrière assistée<br />

pour les médecins de tous les niveaux<br />

hiérarchiques,<br />

• de l’organisation de la prise en charge<br />

externe des enfants avec le soutien du<br />

KSGR,<br />

• du soutien logistique au moyen de<br />

places de stationnement réservées pour<br />

les parents d’enfants en bas âge<br />

• ainsi que du congé paternité surobligatoire<br />

prolongé.<br />

On travaille actuellement à la mise en<br />

œuvre de la réglementation pour la formation<br />

continue indépendante du lieu et<br />

de l’heure au moyen d’une sauvegarde<br />

électronique des manifestations de formation<br />

continue internes.<br />

Par ailleurs, le groupe de travail veut assurer<br />

le contrôle de la mise en œuvre pour<br />

garantir la durabilité des mesures susmentionnées.<br />

Avec un hôpital cantonal des Grisons moderne<br />

et un environnement de travail favorable<br />

à la famille, tout le monde y<br />

gagne.<br />

■<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

11


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

L’employeur y trouve aussi son compte<br />

Les mesures favorables à la famille ne sont pas que des paroles en l’air ou un crédo qui fait bonne<br />

figure dans les lignes directrices d’un établissement. Heinrich Neuweiler, responsable du département<br />

du personnel, des soins et du soutien spécialisé et membre de la direction de l’Hôpital cantonal des<br />

Grisons, s’exprime sur les avantages d’une politique favorable à la famille.<br />

Pourquoi l’Hôpital cantonal des<br />

Grisons a-t-il fondé le groupe de<br />

travail «Employeur favorable à<br />

la famille pour les médecins»?<br />

Heinrich Neuweiler: L’Hôpital cantonal<br />

des Grisons a inscrit l’objectif d’avoir<br />

des «collaborateurs compétents et satisfaits»<br />

dans ses lignes directrices. Pour que<br />

ce ne soient pas que de belles paroles, l’hôpital<br />

a décidé à plusieurs reprises par le<br />

passé de mesures pour renforcer son attractivité.<br />

Beaucoup de ces mesures<br />

s’orientaient principalement sur le personnel<br />

soignant. En ce qui concerne les médecins,<br />

les activités se limitaient à des<br />

projets d’encouragement de la relève au<br />

sein des services. Différentes voix se sont<br />

élevées pour demander davantage de mesures<br />

en faveur des médecins. Elles craignaient<br />

que les problèmes pour assurer la<br />

relève ne s’aggravent considérablement.<br />

Suite à cela, le service du personnel a cherché<br />

des médecins susceptibles d’élaborer<br />

dans le cadre d’un groupe de travail des<br />

possibilités d’améliorations efficaces pour<br />

l’ensemble de l’hôpital. Fort heureusement,<br />

les candidats disposés à s’engager pour les<br />

thèmes de l’attractivité du poste de travail<br />

et son optimisation ne se sont pas fait prier<br />

longtemps. Quant à moi, étant membre de<br />

la direction et responsable du département<br />

du personnel, des soins et du soutien spécialisé,<br />

j’ai pris la direction du groupe de<br />

travail.<br />

De quoi fallait-il tenir compte?<br />

Une question essentielle pour l’amélioration<br />

des conditions de travail était de définir<br />

jusqu’où de telles mesures devaient<br />

aller. Les propositions devaient être réalistes<br />

pour qu’elles soient ensuite approuvées<br />

par la direction. Le groupe de travail<br />

a finalement choisi une approche pragmatique:<br />

d’une part, proposer des mesures<br />

concrètes et réalisables. D’autre part, inscrire<br />

des sujets plus sensibles comme principes<br />

à l’hôpital. L’objectif était d’accorder<br />

une marge de manœuvre suffisante aux<br />

différents services pour la mise en œuvre.<br />

Comment avez-vous procédé<br />

concrètement?<br />

ADans un premier temps, nous avons réalisé<br />

un sondage auprès des médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique au sujet<br />

du temps partiel. Les résultats ont été sans<br />

surprise. Une très large majorité, environ<br />

95%, ont considéré que le travail à temps<br />

partiel était judicieux à tous les niveaux<br />

hiérarchiques et qu’ils envisageaient euxmêmes<br />

cette éventualité. En plus de cela,<br />

nous avons lancé une campagne de sensibilisation<br />

à tous les échelons par des entretiens<br />

dans les disciplines et services. Un<br />

exposé de deux médecins-cadres du<br />

groupe de travail à l’occasion de la journée<br />

annuelle des cadres a été un moment fort.<br />

Après des travaux d’environ une année et<br />

demie, le groupe a présenté les sept mesures<br />

stratégiques à la direction. Celles-ci<br />

ont été approuvées en septembre 2015 et<br />

adoptées ensuite avec des modifications<br />

mineures. Ces mesures ont un caractère<br />

contraignant pour l’ensemble de l’établissement<br />

et peuvent donc être imposées.<br />

A votre avis, quels sont les<br />

avantages et bénéfices pour un<br />

établissement qui encourage<br />

activement la compatibilité<br />

entre profession et vie privée/<br />

famille?<br />

Au final, il n’y a que des gagnants. D’un<br />

côté, les médecins à tous les niveaux hiérarchiques<br />

en profitent, mais les répercussions<br />

sont aussi positives sur l’établissement<br />

et ont un impact économique. Les<br />

nombreux effets sont largement décrits<br />

dans la littérature. <strong>No</strong>us citerons ici<br />

quelques points à titre d’exemple:<br />

12 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

Responsable du groupe de travail<br />

Heinrich Neuweiler, responsable du département<br />

du personnel, des soins et du soutien spécialisé,<br />

membre de la direction<br />

Patrizia Kündig, médecin diplômée, médecin-assistante,<br />

anesthésie<br />

Dr méd. Simone Hofer Strebel, médecin adjointe<br />

suppléante, chirurgie<br />

Dr méd. Patrik Vanek, médecin adjoint, soins intensifs<br />

interdisciplinaires<br />

Dr méd. Philipp Grosse, chef de clinique, néphrologie/<br />

dialyse (depuis <strong>2016</strong>)<br />

Dr méd. Katharina Mischler, médecin, oncologie<br />

(jusqu’à fin 2015)<br />

––<br />

<strong>No</strong>us attendons une plus grande satisfaction<br />

des collaborateurs et moins de<br />

démissions grâce à la meilleure compatibilité<br />

des différents rôles (profession/<br />

vie privée).<br />

––<br />

Les médecins qui restent plus longtemps<br />

actifs et/ou qui reviennent à la profession<br />

permettent de pallier à la pénurie<br />

de médecins.<br />

––<br />

Les possibilités de carrière des médecins<br />

peuvent être améliorées.<br />

––<br />

La fluctuation réduite permet d’influencer<br />

positivement la qualité et l’efficacité.<br />

––<br />

En tant qu’employeur attractif, il est plus<br />

facile de pourvoir des postes vacants.<br />

Comment le respect des<br />

mesures mises en œuvre<br />

sera-t-il garanti à l’avenir?<br />

Le groupe de travail estime qu’il est responsable<br />

de surveiller la mise en œuvre.<br />

<strong>No</strong>tamment pour les mesures stratégiques<br />

qui ne peuvent pas être mesurées concrètement<br />

et qui sont définies plus largement,<br />

il vaut la peine de vérifier si cette formulation<br />

suffit ou si la mesure doit être plus<br />

contraignante. L’évolution de la société et<br />

les conditions de nos concurrents sur le<br />

marché du travail doivent aussi être observées.<br />

Si nécessaire, nous pouvons y réagir<br />

en déposant de nouvelles requêtes auprès<br />

de la direction.<br />

Pour finir, l’Hôpital cantonal des Grisons<br />

essaie de s’en tenir à l’un de ses crédos:<br />

«Chez nous, vous êtes entre de bonnes<br />

mains.» <strong>No</strong>us ne pensons pas seulement à<br />

nos patients, mais explicitement aussi à<br />

toutes nos collaboratrices et tous nos collaborateurs.<br />


<strong>ASMAC</strong><br />

SECTION BERNE<br />

Un nouveau film<br />

par mois, de<br />

septembre <strong>2016</strong><br />

à janvier 2017<br />

Comme déjà annoncé, nous allons publier un nouveau film sur notre site web chaque<br />

mois, entre septembre <strong>2016</strong> et janvier 2017. <strong>No</strong>us vous invitons donc à visiter régulièrement<br />

notre site vsao-bern.ch.<br />

Septembre <strong>2016</strong>: Le droit à la formation postgraduée<br />

<strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>: Les mères qui allaitent<br />

<strong>No</strong>vembre <strong>2016</strong>: Vacances versus travail supplémentaire<br />

Décembre <strong>2016</strong>: Vacances<br />

Janvier 2017: Parentalité<br />

Janine Junker et Gerhard Hauser, codirection de la section Berne<br />

SECTION SOLEURE<br />

<strong>No</strong>uveau<br />

membre du<br />

comité<br />

A l’occasion de la dernière assemblée générale<br />

au Bürgerspital de Soleure, nous avons<br />

pu recruter un nouveau membre pour<br />

notre comité: Ursula Wenger. Elle travaille<br />

au Bürgerspital de Soleure.<br />

<strong>No</strong>uvelles<br />

de la CCT<br />

ZLa section travaille actuellement sur les<br />

modifications prévues dans la CCT. En<br />

raison de la réduction massive des subventions<br />

du canton, il faudra procéder à des<br />

coupes dans les frais du personnel. Les<br />

associations du personnel mènent des<br />

négociations pour rendre les répercussions<br />

supportables. Il s’agit notamment de deux<br />

domaines:<br />

1. Les augmentations pour<br />

l’expérience sont réparties<br />

sur une période plus longue<br />

Le gouvernement cantonal a approuvé<br />

une nouvelle réglementation sur proposition<br />

d’un groupe de travail de la commission<br />

CCT. Celle-ci doit encore être approuvée<br />

par les partenaires de la CCT.<br />

Davantage de niveaux d’expérience impliquant<br />

des augmentations de salaire<br />

réduites sont créés à partir du niveau<br />

d’expérience 12. Les indemnisations du<br />

niveau initial et final restent inchangées.<br />

COACHING<br />

Profession de<br />

médecin & famille /vie privée<br />

Conseil téléphonique:<br />

044 462 71 23 • info@und-online.ch<br />

Comment puis-je concilier famille, loisirs et profession? Comment puis-je reprendre mon travail après mon congé<br />

maternité? Comment puis-je surmonter les défis quotidiens? L’<strong>ASMAC</strong> propose à ses membres les réponses et<br />

solutions à ces questions, et à bien d’autres encore, dans le cadre d’un coaching gratuit. Le conseil téléphonique<br />

est assuré par le Bureau UND. Vous trouverez plus de détails au sujet de cette offre de conseil de l’<strong>ASMAC</strong> sur<br />

notre site web www2.asmac.ch, dans la rubrique Profession de médecin & famille/vie privée.<br />

14 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

Il faut donc plus de temps pour atteindre<br />

le salaire maximal.<br />

Cette mesure d’économie n’aura guère<br />

d’impact sur nos membres, vu que le niveau<br />

d’expérience 13 n’est que très rarement<br />

atteint par les médecins-assistant(e)<br />

s. Vous trouverez les détails sur l’Intranet<br />

de la SoH.<br />

2. Négociations concernant la<br />

résiliation pour cause de<br />

modification des conditions<br />

du contrat<br />

Dans le cadre de réorganisations<br />

concrètes, on pourra à l’avenir exiger des<br />

collaborateurs qu’ils acceptent certaines<br />

modifications du taux d’occupation, du<br />

genre d’activité et du lieu de travail. La<br />

commission CCT a été chargée de définir<br />

les limites supportables. <strong>No</strong>us y collaborons.<br />

Grossesse<br />

et protection<br />

contre le<br />

licenciement<br />

<strong>No</strong>us constatons une évolution positive<br />

en ce qui concerne la protection contre<br />

le licenciement pour les femmes enceintes<br />

avec un contrat de travail à durée<br />

déterminée. On a pu obtenir qu’un<br />

contrat de travail à durée déterminée<br />

existant ne puisse pas être résilié pendant<br />

la grossesse. D’autres améliorations sont<br />

actuellement négociées.<br />

Heures<br />

supplémentaires<br />

La problématique de l’accumulation des<br />

heures supplémentaires chez les médecins<br />

au bénéfice de contrats de longue<br />

durée a été discutée avec la direction.<br />

<strong>No</strong>us avons rappelé que la CCT prévoit<br />

un droit à la compensation de toutes les<br />

heures supplémentaires par du temps<br />

libre. Le chef du personnel de la SoH,<br />

Andreas Woodtli, nous a confirmé qu’il<br />

allait discuter de cette disposition avec<br />

les directeurs des cliniques. L’<strong>ASMAC</strong> va<br />

contrôler la mise en œuvre de cette disposition.<br />

<strong>No</strong>us allons réaliser un sondage<br />

à ce sujet à la SoH.<br />

■<br />

Felix Kurth,<br />

coprésident de la section de Soleure<br />

SECTION<br />

SAINT-GALL/APPENZELL<br />

Indépendance<br />

professionnelle<br />

Chers membres de l’<strong>ASMAC</strong>,<br />

Suite au succès de la manifestation commune<br />

de l’<strong>ASMAC</strong> et de l’association des<br />

médecins de la ville de Saint-Gall en 2013,<br />

nous avons le plaisir de vous inviter à une<br />

nouvelle manifestation commune:<br />

«Le médecin entrepreneur<br />

libre – les chances de l’indépendance<br />

professionnelle»<br />

Restaurant Schützengarten netts<br />

St. Jakobstrasse 35, Saint-Gall<br />

Mercredi 9 novembre <strong>2016</strong><br />

18h30–21h<br />

Ensuite apéro riche<br />

Le D r Raphael Stolz nous fera le plaisir de<br />

nous parler de son parcours du KSSG au<br />

cabinet privé. De plus, nous vous présenterons<br />

les conditions financières et d’assurance<br />

nécessaires à l’installation en cabinet.<br />

Inscriptions sur:<br />

www.vsao-sg.ch<br />

■<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

15


<strong>ASMAC</strong><br />

Eric Bersier,<br />

juriste de la section Fribourg<br />

Je suis actuellement avec un<br />

contrat standard de médecin-assistant<br />

à l’hôpital cantonal<br />

de Fribourg (à durée<br />

déterminée) avec une fin de<br />

contrat prévue pour le<br />

31 octobre <strong>2016</strong>. Un contrat<br />

d’engagement (pas le<br />

contrat définitif) avait été<br />

signé avec le CHUV pour<br />

une durée de six mois, dès<br />

le 1 er novembre <strong>2016</strong>. Je<br />

suis actuellement enceinte<br />

avec un terme prévu à<br />

mi-août. Après avoir pris<br />

contact avec les ressources<br />

humaines de Fribourg et<br />

Lausanne, j’ai eu des informations<br />

contradictoires<br />

concernant la prise en<br />

charge du congé maternité<br />

et l’hôpital vaudois semblerait<br />

remettre en cause mon<br />

engagement et mes<br />

possibilités d’être libérée<br />

du contrat à Fribourg.<br />

Pourriez-vous m’éclairer<br />

quant à mes droits et<br />

devoirs? Qui doit payer mon<br />

congé maternité? L’hôpital<br />

vaudois devrait-il<br />

reprendre la suite du congé<br />

maternité? La durée du<br />

congé maternité est-elle<br />

identique dans le canton<br />

de Vaud et dans le canton<br />

de Fribourg? L’hôpital<br />

vaudois a-t-il le droit de ne<br />

plus m’engager ou de ne<br />

m’engager que si je reporte<br />

à une autre session mon<br />

engagement?<br />

Je vous confirme que la LPers fribourgeoise<br />

(la loi sur le personnel de l’Etat de Fribourg)<br />

et son règlement d’exécution (le<br />

RPers fribourgeois), auxquels renvoie<br />

votre contrat de travail, prévoient, s’agissant<br />

d’un contrat à durée déterminée, que<br />

vous avez droit au congé maternité jusqu’à<br />

l’échéance des rapports de travail, conformément<br />

à l’art. 83 RPers, soit jusqu’au<br />

31 octobre <strong>2016</strong>. Il n’y a pas de suspension<br />

ou de prolongation des rapports de travail<br />

en raison de la grossesse ou de la maternité.<br />

Votre contrat et la couverture en cas de<br />

maternité prendront donc fin à cette date.<br />

Vous aurez donc droit, partant de l’idée<br />

que vous accoucherez à la date prévue, à<br />

environ onze semaines de congé maternité<br />

sur le canton de Fribourg (et non pas à<br />

16 semaines comme le prévoit le régime<br />

ordinaire cantonal).<br />

Sur le canton de Vaud, la CCT (art. 29)<br />

renvoie aux articles 66 à 72 du règlement<br />

général d’application de la loi sur le personnel<br />

de l’Etat de Vaud. L’art. 68 de ce<br />

règlement renvoie quant à lui, s’agissant<br />

des conditions d’octroi, à la loi fédérale sur<br />

les allocations pour perte de gain en cas<br />

de service et de maternité. Or, selon l’art.<br />

16 b de cette loi, qui traite des ayants droit,<br />

vous avez droit au congé maternité, dans<br />

la mesure où vous remplissez les conditions<br />

légales, notamment le fait d’avoir été<br />

assurée obligatoirement au sens de l’AVS<br />

pendant les neuf mois précédant l’accouchement<br />

et d’être salariée au moment de<br />

l’accouchement. Ce droit vous est octroyé<br />

même s’il y a un temps d’essai et à 100%.<br />

Vous devriez donc normalement pouvoir<br />

obtenir la couverture totale de votre congé<br />

maternité, même si vous changez d’employeur<br />

pendant le congé maternité, pour<br />

une durée équivalente au congé maternité<br />

vaudois, puisque vous achèverez votre<br />

congé maternité sur le canton de Vaud. La<br />

couverture sera assurée par le CHUV à<br />

partir du 1 er novembre <strong>2016</strong>. Pour votre<br />

information, le règlement général d’application<br />

de la loi sur le personnel de l’Etat<br />

de Vaud prévoit un congé maternité de<br />

quatre mois, auquel peut s’ajouter un<br />

congé d’allaitement d’un mois. ■<br />

16 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

Vous cherchez une place<br />

de crèche – l’<strong>ASMAC</strong> vous apporte son soutien<br />

Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous<br />

apporte son soutien pour cette tâche importante. Une demande au moyen du formulaire en ligne auprès de l’<strong>ASMAC</strong><br />

suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données<br />

de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans<br />

la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’<strong>ASMAC</strong> www.asmac.ch.<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

17


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

Comprendre le monde<br />

Interpréter les signes est vital pour toute créature. Pourtant, les hommes essaient toujours<br />

de reconnaître un sens caché ou un mécanisme dans les signes visibles. Cette soif de savoir est<br />

universelle et touche tous les domaines de l’existence: constellations, cours de la bourse ou<br />

fonctionnement du cerveau – on veut décrypter le monde.<br />

D r Marc Aeschbacher, enseignant en communication économique, Haute école spécialisée de la Suisse du <strong>No</strong>rd-Ouest,<br />

Haute école d’économie<br />

«Un chant sommeille en toute chose,<br />

Qui ne cesse de rêver,<br />

Et le monde se met à chanter,<br />

Il suffit que tu trouves le mot magique.»<br />

Joseph Freiherr von Eichendorff<br />

Depuis le début de l’humanité, nous voulons<br />

comprendre et lire ce qui nous entoure.<br />

Pour nos ancêtres, cette lecture de<br />

l’environnement était une condition indispensable<br />

à la survie. Savoir apprécier les<br />

dangers pour la survie permettait de bien<br />

évaluer les risques. Le mammouth est-il<br />

suffisamment blessé et affaibli pour l’attaquer<br />

encore une fois ou vaut-il mieux<br />

s’enfuir? Cette décision exigeait déjà la<br />

capacité de prendre en compte différentes<br />

variables suivant la situation, par exemple<br />

d’estimer combien de temps il pourrait<br />

falloir jusqu’à ce qu’une telle situation se<br />

représente.<br />

Pour lire et interpréter les défis existentiels<br />

dans le combat pour la survie, il y avait<br />

déjà à l’époque une composante surnaturelle<br />

ou transcendantale qui entrait en<br />

jeu. <strong>No</strong>s ancêtres essayaient d’accéder à<br />

une sphère spirituelle qu’ils invoquaient<br />

et pour laquelle ils commencèrent à graver<br />

des pierres et peindre leurs grottes.<br />

Cela illustre que dès le début, le besoin de<br />

lire les signes était étroitement lié à la<br />

création de signes (et dessins). Il n’y avait<br />

et il n’y a pas de lecture sans signes ou<br />

écritures.<br />

Maîtriser la vie<br />

Sur le plan historique, il y a un énorme<br />

écart entre les conjurations et invocations<br />

au tout début de l’histoire de l’humanité<br />

et les premières tentatives d’expliquer des<br />

phénomènes naturels, p. ex. que les éclairs<br />

sont l’expression de la colère d’un dieu.<br />

Derrière ces invocations et explications se<br />

cache le même besoin, celui de pouvoir<br />

trouver la parade à ce qui nous arrive. Si<br />

nous parvenons à la comprendre, nous<br />

maîtrisons la situation et elle perd son<br />

pouvoir sur nous. Le conte du Nain Tracassin<br />

l’illustre de façon exemplaire:<br />

Tracassin perd son pouvoir sur la fille du<br />

roi dès le moment où celle-ci est capable<br />

de deviner son nom. La capacité de désigner<br />

casse le pouvoir de l’autre, le bon<br />

caractère ou mieux la bonne désignation<br />

renverse le rapport de force.<br />

A la recherche du sens<br />

Quoi de plus naturel que de vouloir tout<br />

comprendre? «Faust» de Goethe l’exprime<br />

dans son désir de connaître ce qui maintient<br />

le monde au plus profond de luimême.<br />

Cette recherche faustienne de<br />

l’omniscience est toujours encore présente.<br />

L’esprit de recherche propre à l’humain<br />

qui ne veut pas accepter de limites<br />

s’exprime dans la tentative d’Albert Einstein<br />

de découvrir une formule universelle<br />

(en anglais appelé «A Theory of Everything»)<br />

tout comme le Human Brain<br />

Project à Lausanne où l’on tente de reproduire<br />

le cerveau humain à partir de modèles<br />

et simulations informatiques.<br />

Que ce soit agréable ou non de l’admettre,<br />

ce besoin sublime de vouloir comprendre,<br />

cette condition humaine, est autant le<br />

moteur de la recherche scientifique que<br />

le ressort de la lecture de l’horoscope le<br />

matin dans le train.<br />

peinture pariétale de Lascaux<br />

18 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

commercial. Les augures romains lisaient<br />

le vol des oiseaux, plus tard on pratiquait<br />

la cartomancie ou lisait le marc de café,<br />

sans oublier l’astrologie, un art d’un<br />

charme intemporel.<br />

L’interprète traduit les caractères existants<br />

ou créés pour celui qui a soif de savoir,<br />

explique le sens caché et crée ainsi un signification<br />

dans un monde parfois impénétrable<br />

pour nous. Il faut bien dire que<br />

nous faisons injure au travail de l’interprète<br />

si nous insinuons que ce travail est<br />

par principe malhonnête. L’analyste boursier<br />

lit les signes conjoncturels et associe<br />

son savoir sur les tendances et les évènements<br />

économiques du moment avec les<br />

informations qui sont publiées par les<br />

entreprises afin de développer un pronostic<br />

pour l’évolution du cours des actions.<br />

Cette analyse se fonde sur le même mécanisme<br />

de cause à effet que celui utilisé par<br />

l’astrologue pour justifier sa prophétie<br />

vis-à-vis de sa clientèle.<br />

L’interprétation n’est pas seulement un<br />

processus de traduction, mais selon le sens<br />

du terme aussi un processus explicatif.<br />

Car, sans explication, la seule traduction<br />

du mystère ne servira à rien au profane.<br />

Homo signorum tiré des «Très Riches Heures du duc de Berry» (1412–1416)<br />

Derrière cette envie de savoir se cache donc<br />

aussi l’idée que le monde est plein de<br />

signes qu’il s’agit de déchiffrer et que derrière<br />

tout cela se cache un sens. C’est une<br />

idée qui est d’ailleurs répandue dans le<br />

monde entier et dans toutes les cultures.<br />

Comprendre le monde était et reste un<br />

besoin de l’humanité. Hélas, pas tout le<br />

monde ne peut découvrir ces signes. Pour<br />

décrypter le sens caché des choses, il a<br />

toujours fallu des hommes qui prétendaient<br />

disposer de talents particuliers, par<br />

exemple celui de pratiquer la voyance.<br />

Pour compliquer les choses, ces savants<br />

utilisaient un langage des signes qu’eux<br />

seuls pouvaient comprendre, car une sémantique<br />

accessible à tous aurait fortement<br />

entravé le succès de leur modèle<br />

Signes pour les initiés<br />

Le fait que notre monde demande à être<br />

interprété pour comprendre le sens des<br />

choses et qu’il soit nécessaire de décrypter<br />

la signification de certains signes a toujours<br />

alimenté la fantaisie de l’homme.<br />

En effet, le décryptage pousse à cacher et<br />

créer de nouveaux langages secrets réservés<br />

à un petit cercle d’initiés. Il est intéressant<br />

de constater que ces langages au code<br />

secret se sont multipliés avec l’avènement<br />

des mouvements rationalistes et des Lumières<br />

en Europe. Depuis le XVIII e siècle,<br />

il existait le langage des fleurs en Europe.<br />

Les amoureux s’en servaient pour parler<br />

de leurs états d’âme en s’envoyant certaines<br />

fleurs ou, si la saison ne le permettait<br />

pas, des images de celles-ci.<br />

Au XX e siècle, les amoureux découvrirent<br />

la possibilité de communiquer leurs sentiments<br />

par la manière de positionner le<br />

timbre sur la lettre. Un timbre couché sur<br />

le côté signifiait que le ou la destinataire<br />

de la lettre ne devait jamais oublier l’expéditeur.<br />

Le langage des signes n’est pas menacé<br />

d’extinction, il n’est pas forcément secret.<br />

On peut partager un code avec des dizaines<br />

de millions de personnes et malgré<br />

tout avoir l’impression de faire quelque<br />

chose de remarquable. A notre époque<br />

aussi, nous voyons ainsi apparaître de<br />

nouveaux signes tels que les emoji. En<br />

avril 2015, les médias ont rapporté que<br />

Roger Federer, grand fan des emoji, qui<br />

débute chacun de ses tweet par trois emoji,<br />

a posé la question suivante sur Twitter:<br />

«Où est mon emoji popcorn?», pendant<br />

qu’il regardait le tournoi de Monte-Carlo<br />

à la télévision. Le fournisseur de symboles<br />

Emojipedia a entendu la demande Roger<br />

Federer et développé un emoji popcorn qui<br />

est entré dans la collection avec la mise à<br />

jour du mois de juin. Il s’agit, d’une part,<br />

d’une preuve encourageante pour la capacité<br />

d’avenir des signes dans notre<br />

monde, d’autre part, on peut aussi y re-<br />

20 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

connaître que l’utilisation de signes exige<br />

un rapport d’échange: les émetteurs, les<br />

récepteurs et les fabricants doivent maintenir<br />

en vie ce cycle. Celui qui refuse<br />

l’échange interrompt la communication<br />

et enlève au signe sa signification.<br />

A la recherche de<br />

nouveaux signes<br />

Les signes et symboles occupent une place<br />

grandissante dans notre quotidien. Ainsi,<br />

on trouve sur les écrans de nos téléphones<br />

mobiles et les surfaces d’utilisateur de nos<br />

ordinateurs des icônes pour symboliser<br />

des logiciels ou tâches à effectuer. Ces<br />

symboles sont jeunes et éphémères. On<br />

reconnaît facilement leur existence transitoire<br />

au fait qu’ils cherchent refuge auprès<br />

d’autres symboles. L’icône du logiciel<br />

«Outlook» présente un carré bleu ouvert<br />

avec la lettre «O» pour Outlook. Derrière<br />

se trouve une partie d’une enveloppe.<br />

Le symbole pour l’envoi de courrier électronique<br />

se sert donc du symbole pour<br />

l’envoi de courrier postal, la désuète enveloppe,<br />

parce qu’il n’a jusqu’ici pas été<br />

possible de trouver un signe adéquat pour<br />

symboliser le caractère virtuel de l’envoi.<br />

La même chose vaut pour le signe symbolisant<br />

la commande «enregistrer»: il s’agit<br />

ici de la disquette, un objet qui a depuis<br />

longtemps disparu du quotidien informatique.<br />

<strong>No</strong>tamment dans un monde de plus en<br />

plus virtuel, il faudra trouver des signes et<br />

symboles capables d’assurer la traduction<br />

nécessaire pour une environnement abstrait<br />

et de moins en moins tangible. ■<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

21


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

Les symboles dans l’art funéraire<br />

Quel souvenir voulez-vous laisser après votre mort? Qu’est-ce qui a marqué votre vie? Comment<br />

étiez-vous perçu par les autres? Comment doivent-ils penser à vous? Que voulez-vous révéler?<br />

Les symboles sur les pierres tombales livrent des réponses à ces questions. Pourtant, beaucoup de<br />

choses restent mystérieuses si nous ne parvenons pas à reconnaître les signes des temps.<br />

D r Raquel Delgado Moreira, direction du service d’art funéraire, Office des inhumations et incinérations de Zurich<br />

Meret Tobler, service d’art funéraire, Office des inhumations et incinérations de Zurich<br />

Les cimetières exercent une attirance sur<br />

bien des gens. D’une part, ce sont des lieux<br />

de silence et de recueillement. D’autre<br />

part, ce sont des parcs publics qui attirent<br />

les promeneurs et curieux. Ces derniers<br />

temps, on constate un véritable tourisme<br />

des cimetières. Des rendez-vous pour des<br />

visites de groupe dans différents cimetières<br />

européens sont fixés sur Facebook.<br />

Une raison à cette fascination sont les<br />

mystères et énigmes qui y sommeillent.<br />

Les cimetières racontent des histoires et<br />

leurs symboles parlent un langage souvent<br />

universel qui ne s’arrête pas aux frontières<br />

nationales. Comme le fondateur de la psychologie<br />

analytique Carl Gustav Jung l’a<br />

formulé en 1961 dans le chapitre «Accès à<br />

l’inconscient» de son ouvrage «L’homme<br />

et ses symboles»: «Un mot ou une image<br />

sont symboliques lorsqu’ils impliquent<br />

quelque chose de plus que leur sens<br />

évident et immédiat.» Dans les symboles<br />

se cachent des histoires, des aveux, des<br />

concepts abstraits et des messages secrets<br />

qui apparaissent suivant l’état des<br />

connaissances de l’observateur.<br />

Restez où vous êtes<br />

Depuis toujours, les cimetières ont aussi<br />

un côté dissuasif et intimidant. Ils servent<br />

de surface de projection à la peur de la<br />

mort et des morts. Suivant la langue, l’origine<br />

du mot cimetière varie. En allemand,<br />

le mot Friedhof vient d’un terme du<br />

Moyen-Age Freithof (friten signifiait<br />

«contourner» et exprime l’espoir que les<br />

morts restent à l’intérieur des murs du<br />

cimetière). Les mots «repose en paix» sont<br />

aujourd’hui interprétés dans le sens d’un<br />

vœu chrétien. Autrefois, ils étaient une<br />

conjuration. Avec le tombeau, ils devaient<br />

donc empêcher les morts de quitter leur<br />

sépulture.<br />

Au cours de l’histoire, le tombeau a pris<br />

différentes significations symboliques.<br />

Autrefois borne chrétienne de la vie terrestre,<br />

la sécularisation en a fait un porteur<br />

de souvenirs. La Renaissance lui attribuera<br />

ensuite un rôle totalement nouveau:<br />

les aspects biographiques et humanistes<br />

entrent en jeu. Le tombeau familial<br />

ne représente plus seulement la vie écoulée<br />

du défunt, mais aussi la vie et la nostalgie<br />

des survivants. Sur chaque tombeau<br />

figurent des indications concernant la<br />

personne enterrée. Ces informations nous<br />

donnent l’impression de regarder à travers<br />

une fenêtre ouverte dans une maison inconnue.<br />

D’ailleurs, on trouve effectivement<br />

dans différentes religions et cultures<br />

l’idée d’une tombe servant de dernière<br />

demeure.<br />

Symboles classiques<br />

Si l’on traverse aujourd’hui une rangée de<br />

tombes dans un des cimetières de la ville<br />

de Zurich, on rencontre principalement<br />

des symboles chrétiens. Suivant les<br />

connaissances de l’observateur, ils sont<br />

plus ou moins faciles à décrypter. Les objets<br />

de la cène (pain, calice), bien sûr la<br />

croix et le crucifix, mais aussi la couronne<br />

d’épines, le voile de Véronique, les colombes,<br />

le pélican, le mouton et le berger,<br />

le figuier et le pommier. Associés à des<br />

représentations répétitives de scènes bibliques<br />

telles que le lavement des pieds ou<br />

la multiplication des pains et des poissons,<br />

ces représentations symboliques suscitent<br />

une image du Christ qui le présente en<br />

tant que protecteur bienfaisant au travers<br />

de ses sacrifices, de sa résurrection et de<br />

sa présence.<br />

Les nombreux caractères chrétiens symbolisent<br />

la propre religiosité du défunt. Les<br />

lettres sont mois plastiques, mais représentent<br />

des valeurs semblables à celles<br />

décrites précédemment. XP fut déjà utilisé<br />

comme premier symbole chrétien au IIIe<br />

siècle. Les deux premières lettres du mot<br />

grec Christos, (Chi = X, Rho = P) ainsi<br />

que le monogramme IX, une combinaison<br />

des lettres grecques Jesous (Jota = I)<br />

et Christos (Ch = X) sont chargés d’une<br />

signification supplémentaire s’ils sont<br />

combinés avec d’autres symboles comme<br />

par exemple le cercle. Le cercle implique<br />

des portes à travers lesquelles on quitte le<br />

monde ou transforme le monogramme IX<br />

en soleil, signe du règne de vie et de lumière<br />

du Christ.<br />

D’un point de vue séculier, le cercle symbolise<br />

depuis toujours aussi l’infini et<br />

l’éternité. Les figures géométriques chargées<br />

d’une symbolique des chiffres dérivée<br />

22 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

de la nature représentent l’ordre et l’harmonie<br />

cosmique.<br />

Les symboles sur les tombes ne peuvent<br />

donc pas toujours être clairement attribués<br />

à la catégorie chrétienne ou séculière.<br />

Une colombe qui vole du haut vers<br />

le bas peut être interprétée comme le<br />

symbole du Saint-Esprit. Le même oiseau<br />

volant vers le ciel peut cependant aussi<br />

symboliser le lien avec la nature, le silence<br />

et la paix.<br />

Même une croix peut avoir différentes significations.<br />

Elle fait partie des symboles<br />

anciens parmi lesquels comptent aussi le<br />

cercle, le carré, le triangle. Ils constituent<br />

la base de l’art funéraire. Suivant la<br />

culture ou la religion, on rencontre d’innombrables<br />

variations de ce symbolisme<br />

archétypal. Dans les grandes civilisations<br />

anciennes et chez les civilisations anciennes<br />

de l’Age de pierre, la croix avait<br />

une signification cosmique. Les deux<br />

lignes orientées dans le sens opposé en ont<br />

fait le symbole de la réunification des extrêmes<br />

tels que le ciel et la terre.<br />

Sans signification pas<br />

de symbole<br />

Les symboles sont rarement utilisés isolément<br />

dans l’art funéraire. A notre époque,<br />

la plupart des tombeaux sont fabriqués<br />

industriellement, leur utilisation prend de<br />

plus en plus un caractère ornemental. Les<br />

symboles sont ainsi vidés de leur sens. Cela<br />

vaut aussi pour d’innombrables tombeaux<br />

qui sont étroitement liés aux hobbies et à<br />

la vie du défunt et qui sont par exemple<br />

décorés avec un violon ou une tête de cheval.<br />

Les tombeaux fabriqués aujourd’hui<br />

se réfèrent certes à la personne, mais n’ont<br />

plus de caractère symbolique.<br />

Le tombeau est devenu un produit de<br />

masse entre la fin du XIX e et le début du<br />

XX e siècle. Conformément à l’esprit du<br />

temps, le langage visuel était différent: les<br />

représentations répétitives antiquées de<br />

figures féminines en deuil avec sablier et<br />

palme, les symboles tels que la porte, l’escalier,<br />

le navire, les fleurs qui annoncent<br />

le paradis et qui se fanaient en ce bas<br />

monde marquaient à l’époque l’image des<br />

cimetières. Les symboles chrétiens étaient<br />

très rares à cette époque. Seuls les croix et<br />

les anges restaient très prisés dans l’art<br />

funéraire du XX e siècle.<br />

Une grande palette de ces symboles à caractère<br />

antique ont survécu jusqu’à notre<br />

époque dans des tombeaux historiques et<br />

protégés.<br />

Quel symbole pour<br />

nous représenter?<br />

<strong>No</strong>us vivons, en tout cas en ce qui concerne<br />

l’art funéraire, une époque pauvre en<br />

symboles. Malgré cela, de nouveaux symboles<br />

trouvent leur chemin dans les cimetières.<br />

Les symboles antiques et mythologiques<br />

sont réinterprétés. Les papillons<br />

sont aujourd’hui associés à la mort de très<br />

jeunes enfants ou d’enfants mort-nés.<br />

Leur existence a été brève et leur mort<br />

parfois silencieuse.<br />

On peut d’une manière générale constater<br />

que notre société actuelle dispose de<br />

moins bonnes connaissances sur les sym-<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

23


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

boles et qu’elle s’en sert moins qu’autrefois.<br />

Les signes par contre sont omniprésents,<br />

aussi dans nos smartphones. Peutêtre<br />

que nous n’avons pas suffisamment<br />

de temps pour nous intéresser à l’histoire<br />

qui se cache derrière les symboles ou de<br />

plus en plus de difficulté à nous définir au<br />

travers d’un seul symbole. L’individualité<br />

est en vogue, mais comment l’individu<br />

doit-il se manifester après sa mort? Quel<br />

symbole pourrait nous représenter? Cette<br />

question reste souvent sans réponse. En<br />

effet, il est rare que nous puissions décider<br />

seul de notre sépulture. Par le passé, il<br />

était courant de participer à la création de<br />

sa sépulture. Le fait que beaucoup de sépultures<br />

actuelles ne racontent pas grandchose<br />

sur le défunt explique peut-être<br />

pourquoi elles sont aujourd’hui surchargées<br />

d’autres objets tels que lanternes,<br />

anges, tourniquets, etc. Si la sépulture<br />

ne suffit pas et qu’elle n’apporte pas la<br />

consolation que l’on espère au cimetière,<br />

on essaie de la trouver par d’autres<br />

objets.<br />

■<br />

24 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

Le code des pharaons<br />

Un bateau, un oiseau, des vagues, un personnage assis: les signes sont clairs. Mais que signifient-ils?<br />

Le déchiffrage des hiéroglyphes égyptiens a longtemps posé un casse-tête aux chercheurs. En effet,<br />

l’écriture figurative est bien plus complexe qu’elle ne semble au premier abord. C’est une pierre qui<br />

permit de résoudre l’énigme et ouvrit l’accès à des trésors littéraires rédigés il y a plusieurs milliers<br />

d’années.<br />

Prof. Hanna Jenni, département des sciences de l’Antiquité/Egyptologie de l’Université de Bâle<br />

En pensant à l’écriture égyptienne ancienne,<br />

c’est-à-dire à l’écriture de l’Egypte<br />

des pharaons, on imagine tout de suite les<br />

signes hiéroglyphiques dont le caractère<br />

figuratif saute aux yeux (illustration 1).<br />

L’écriture hiéroglyphique est la forme<br />

d’écriture qui a été gravée sur pierre. Elle<br />

correspond à notre écriture imprimée. En<br />

parallèle aux hiéroglyphes, une écriture<br />

cursive, correspondant à notre écriture<br />

manuscrite, s’est développée à l’ancre sur<br />

le papyrus, la céramique ou les ostraca,<br />

sur le bois, le cuir ou l’étoffe: l’écriture<br />

hiératique (illustration 2). Les différents<br />

caractères figuratifs sont plus ou moins<br />

abstraits et donc difficilement identifiables<br />

comme tels.<br />

Trois éléments<br />

Pour le profane moderne, l’écriture hiéroglyphique<br />

est l’écriture figurative par excellence,<br />

car il peut reconnaître dans la<br />

plupart des signes un objet réel, p. ex. une<br />

tête humaine, un oiseau ou un bateau. Et<br />

si le profane suppose que le hiéroglyphe<br />

d’une tête humaine signifie «tête», c’est-àdire<br />

que cette écriture est une écriture<br />

symbolique et que ce qu’elle entend est<br />

identique à ce que le caractère représente,<br />

il a raison, même si ce principe ne s’applique<br />

qu’à une minorité de cas. Le système<br />

d’écriture égyptien est un système combiné<br />

qui comprend des signes de différentes<br />

catégories.<br />

Certains signes sont utilisés comme idéogrammes<br />

ou logogrammes: ils signifient<br />

Illustration 1: Hiéroglyphes polychromes de la tête humaine de profil et de<br />

face. Relief dans la tombe de Séthi I dans la vallée des rois près de Louxor<br />

ce qu’ils représentent. Pour garantir la<br />

lecture en tant qu’idéogramme, le signe<br />

est affublé d’un petit trait vertical. Si l’on<br />

voit donc le signe représentant la tête de<br />

profil avec un trait ( |), il signifie<br />

«tête», alors que la tête vue de face ( |)<br />

signifie «visage». Dans ces cas, il n’y a<br />

aucune indication sur la manière dont il<br />

faut lire le mot égyptien. Un Egyptien lisait<br />

aléatoirement *tap bzw. *ḥ ar. Celui qui<br />

étudie l’égyptien doit d’abord l’apprendre<br />

ou consulter la liste des signes. Pour<br />

l’exemple donné, le procédé est iconique.<br />

L’idéogramme montre l’objet représenté.<br />

Dans le cas de daw, «mauvais, mal», on<br />

applique le principe du rébus: le mot pour<br />

«montagne», qui donne le signe ( ),<br />

est phonétiquement identique avec le mot<br />

«mauvais». Le principe du rébus est bien<br />

connu, p. ex. de la notation «I ♥ U», en<br />

anglais, où la lettre U remplace you. Le<br />

troisième procédé est symbolique (dans<br />

l’exemple anglais le cœur pour «love»):<br />

l’étendard placé sur les pylônes (portes)<br />

des temples ( ) est associé au terme<br />

«Dieu» et doit être lu comme *natar,<br />

«Dieu».<br />

En ne se servant que de ces idéogrammes,<br />

il n’est bien sûr pas possible de reproduire<br />

correctement une langue. Il existe donc<br />

une deuxième catégorie: les phonogrammes.<br />

Ils désignent les consonnes –<br />

les voyelles n’ont pas été représentées dans<br />

l’écriture égyptienne, comme c’est le cas<br />

dans des systèmes d’écriture sémitiques<br />

Illustration 2: Les hiéroglyphes de la tête de profil et de face avec leurs équivalences en écriture hiératique<br />

(cursive). G. Möller, «Hieratische Paläographie», Leipzig 1927, Bd. 2, 6<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

25


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

(p. ex. l’arabe, l’hébreu). Les phonogrammes<br />

peuvent être divisés en trois<br />

groupes, ils sont formés d’une (monolitères),<br />

de deux (bilitères) ou trois (trilitères)<br />

consonnes. Un seul signe peut donc<br />

indiquer plusieurs syllabes. Et, on pourrait<br />

aussi écrire de façon alphabétique avec<br />

des hiéroglyphes, en utilisant des signes<br />

monolitères, ce qui n’a toutefois jamais été<br />

fait.<br />

En plus de cela, il existe une troisième<br />

catégorie de signes qui sont écrits, mais<br />

muets. Ces déterminatifs facilitent donc la<br />

lecture. Ils indiquent le champ lexical<br />

auquel appartient le mot.<br />

La recherche du code<br />

Illustration 3: La Pierre de Rosette. London,<br />

British Museum, EA 24<br />

L’écriture hiéroglyphique est donc un système<br />

combiné et ce fait a représenté un<br />

obstacle conséquent pour son déchiffrage<br />

dans les temps modernes. Après la perte<br />

de la connaissance de l’écriture et de la<br />

langue hiéroglyphique suite à la christianisation,<br />

les savants européens s’efforcèrent<br />

de la déchiffrer, notamment pendant<br />

la Renaissance. Son approche symbolique<br />

et mystique empêcha cependant tout succès<br />

dans ce domaine. L’intérêt pour la<br />

compréhension des écritures et langues<br />

antiques permit des avancées, p. ex. le<br />

déchiffrage de l’écriture alphabétique des<br />

Phéniciens. Cette réussite fut l’œuvre de<br />

l’abbé Jean-Jacques Barthélemy dans les<br />

années 1760. Il s’intéressa aussi aux hiéroglyphes<br />

égyptiens qu’il aurait bien voulu<br />

déchiffrer. Il fut d’ailleurs le premier à<br />

avoir l’idée que les anneaux ovales, aussi<br />

appelés cartouches, pourraient contenir<br />

les noms de rois dont beaucoup étaient<br />

connus des auteurs classiques. Eu égard à<br />

ces tentatives, il faut se rappeler que l’on<br />

ne disposait à l’époque d’aucun document<br />

d’étude. Les retranscriptions fiables, les<br />

documents originaux et notamment les<br />

documents bilingues faisaient défaut.<br />

La pierre parlante<br />

L’expédition française en Egypte (1798–<br />

1801) sous Napoléon représente un tournant.<br />

Elle marque d’une part le début de<br />

la colonisation de l’Egypte, d’autre part les<br />

intenses travaux scientifiques sur l’Egypte<br />

moderne et antique. L’ouvrage monumental<br />

«Description de l’Egypte» (1809–1822)<br />

est le fruit de cet effort scientifique.<br />

Le village d’Aboukir près d’Alexandrie sur<br />

la mer Méditerranée fut le théâtre d’une<br />

bataille navale anglo-française en 1798 et<br />

d’une bataille sur terre franco-ottomane.<br />

Peu avant cette bataille, on découvrit à<br />

Rachid une pierre, appelée «Rosette» par<br />

les Européens, dont la signification fut<br />

immédiatement reconnue par la science<br />

(illustration 3). Cette pièce en granodiorite<br />

qui mesure aujourd’hui 112,3 × 75,7 × 28,4<br />

cm et qui est exposée au British Museum<br />

avait probablement été utilisée pour la<br />

construction du fort Saint Julien et fit sa<br />

réapparition lors de la démolition de cet<br />

édifice. Le texte est divisé en trois paragraphes<br />

dont le dernier est rédigé en grec.<br />

Il a immédiatement été traduit. Dans le<br />

premier paragraphe, on découvre des hiéroglyphes<br />

égyptiens et dans le deuxième<br />

l’égyptien démotique, une évolution de<br />

l’écriture hiératique mentionnée plus<br />

haut. La supposition selon laquelle il<br />

s’agissait du même texte grec écrit en<br />

égyptien en deux écritures et deux niveaux<br />

paraissait évidente et devait ultérieurement<br />

s’avérer juste et déterminante<br />

pour le déchiffrage. Des copies de la pierre<br />

furent rapidement distribuées en Europe<br />

et étudiées par les savants. Il serait faux<br />

d’attribuer le déchiffrage exclusivement<br />

au Français Jean-François Champollion<br />

(1790–1832). En effet, son compatriote<br />

Silvestre de Sacy (1758-1838) et le Suédois<br />

Åkerblad (1763–1819) accomplirent des<br />

travaux préparatoires importants. Le nom<br />

le plus éminent parmi les préparateurs du<br />

déchiffrage des hiéroglyphes de 1822 est<br />

celui de l’Anglais Thomas Young (1773–<br />

1829).<br />

Le texte dans la stèle n’est pas unique en<br />

son genre. Il s’agit d’un parmi plusieurs<br />

décrets établissant le culte divin du nouveau<br />

monarque, dans le cas de la pierre<br />

de Rosette celui de Ptolémée V en 196 av.<br />

notre ère. Richard Parkinson a formulé<br />

comme suit la signification de la pierre de<br />

Rosette pour notre époque: «It has turned<br />

from the booty of conflict into a symbol<br />

of cross-cultural understanding, and has<br />

opened up 3000 years of written history,<br />

revealing a vast amount of hitherto unintelligible<br />

world literature and records of<br />

human experience and desires that had<br />

been thought lost for ever. It has en-tered<br />

the English language as a phrase for ‹a<br />

key to some previously unattainable understanding›<br />

(Oxford English Dictionary),<br />

and continues to give its name to translation<br />

programs, and even space missions,<br />

such as that launched by the European<br />

Space Agency in March 2004 to decipher<br />

the early history of the solar system, 4,600<br />

million years ago, by investigating the<br />

origin and composition of a comet.» (Parkinson<br />

2005, 46 ss) [1]<br />

Comment le code a-t-il<br />

vu le jour?<br />

Après la vision plus ancienne d’un développement<br />

de l’écriture de l’image à la lettre,<br />

on prétendit à une certaine époque que<br />

l’écriture hiéroglyphique était une invention,<br />

vu l’absence de stades antérieurs de<br />

l’écriture égyptienne. Le système d’écriture<br />

aurait été complété peu avant 3000 av. J.-C.<br />

et n’aurait plus fondamentalement changé<br />

par la suite en ce qui concerne l’inventaire<br />

des signes et l’orthographie. Des découvertes<br />

et analyses plus récentes montrent<br />

toutefois que la naissance de l’écriture est<br />

plus ancienne (env. 3400–3250 av. J.-C.)<br />

qu’on ne pensait jusqu’ici et que le système<br />

d’écriture a bel et bien connu un développement<br />

par étapes.<br />

26 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

Illustration 5: Dessin d’une<br />

étiquette d’une tombe royale prédynastique<br />

près d’Abydos, hauteur<br />

2,8 cm, en ivoire. G. Dreyer, Umm<br />

el-Qaab I, Mainz 1998, 119, no. 59<br />

Ludwig Morenz déclare à ce sujet: «La<br />

compétence d’interpréter et de générer des<br />

signes compte parmi les conditions essentielles<br />

de la culture humaine. Le jeu plus<br />

ou moins libre de l’homme avec les signes<br />

s’appuie là-dessus. Alors que certains animaux<br />

tels que les chiens, les singes ou les<br />

abeilles se servent de systèmes de signes<br />

très élaborés, l’idée d’une distinction fondamentale<br />

entre l’objet désigné et le<br />

moyen de la désignation semble être spécifiquement<br />

humain. Fictionnaliser cette<br />

capacité et donc transcender le présent et<br />

réfléchir à la distinction entre sujet et objet<br />

est humain – c’est-à-dire l’homme en<br />

tant qu’animal sachant parler (Aristote)<br />

et étant donc capable de mentir sciemment!»<br />

(Morenz 2013, 224). Au début de<br />

la formation d’un code se trouve la lecture<br />

des signes naturels tels que des empreintes<br />

de pieds jusqu’aux symboles créés par<br />

l’homme. Pour l’Egypte, on trouve au<br />

moins depuis le Ve millénaire av. J.-C un<br />

système de signes encore sans indications<br />

pour la transformation en son dans la<br />

langue respective.<br />

Une étape décisive a été franchie vers 3250<br />

av. J.-C. avec les premières phonétisations<br />

de caractères figuratifs. Le principe le plus<br />

fréquent était probablement celui du rébus.<br />

Un exemple en allemand serait le<br />

caractère figuratif de Tür pour la séquence<br />

de consonantes t–r, cela permettant aussi<br />

d’écrire les mots Tor, Teer et Tier. Une explication<br />

intéressante déjà fournie par Sir<br />

Alan Gardiner en 1915, qui ne devrait<br />

d’ailleurs pas seulement s’avérer juste<br />

pour la naissance de l’écriture égyptienne,<br />

est que la notation de nom propre a dû être<br />

un moteur important de la phonétisation.<br />

En effet, les noms propres sont indépendants<br />

de leur objet de référence et ne<br />

peuvent donc pas simplement être représentés<br />

de manière figurative. Le principe<br />

de rébus permettait l’écriture phonétique<br />

de noms propres et abstraits. Au début IIIe<br />

millénaire av. J.-C., le système d’écriture a<br />

évolué par une systématisation et standardisation<br />

des signes et de leurs fonctions,<br />

plus tard par l’écriture d’éléments grammaticaux,<br />

ce qui équivalait au passage des<br />

mots isolés à une phrase, condition pour<br />

générer des textes.<br />

On suppose que deux facteurs ont été les<br />

moteurs pour le développement d’une<br />

écriture en Egypte: la représentation et<br />

l’économie/l’administration. Les deux<br />

sont étroitement liés à la formation d’une<br />

culture dominatrice et élitaire protoégyptienne.<br />

Dans les centres urbains, les chefs<br />

voulaient commander l’élite et contrôler<br />

les ressources. Les signes figuratifs leur<br />

permettaient d’assurer leur propre représentation<br />

et donc de communiquer leur<br />

désir de domination. Ainsi, plusieurs animaux<br />

symbolisant la force et la domination<br />

(p. ex. éléphant, girafe, lion) dans des<br />

représentations figuratives doivent être<br />

Illustration 4: Palette de maquillage<br />

d’apparat d’Hiérakonpolis. Oxford,<br />

Ashmolean Museum, E 3924, hauteur<br />

42,5 cm, en schiste<br />

interprétés comme symboles du souverain<br />

qui sont à l’opposé des animaux soumis<br />

(p. ex. gazelle, antilope, chèvre). Les inscriptions<br />

sur les sceaux, étiquettes et récipients<br />

désignant les livraisons de marchandises<br />

qui furent trouvées à Abydos<br />

(illustration 5) témoignent de l’utilité de<br />

l’écriture précoce pour l’organisation administrative<br />

et économique – elle aussi à<br />

proximité immédiate du souverain. Et:<br />

«[…] pour l’Egypte ancienne, le lien étroit<br />

entre l’écriture et le règne (tant sous forme<br />

d’administration que de présentation cérémonielle)<br />

est évident.» (Morenz 2004,<br />

238) [2] ■<br />

Bibliographie:<br />

1. Robinson, A., Wie der Hieroglyphen-Code<br />

geknackt wurde. Das revolutionäre Leben<br />

des Jean-François Champollion, Darmstadt<br />

2014 (= Cracking the Egyptian Code. The<br />

Revolutionary Life of Jean-François Champollion,<br />

Oxford 2012); Parkinson, R., The<br />

Rosetta Stone, London 2005.<br />

2. Morenz, L. D., Bild-Buchstaben und symbolische<br />

Zeichen. Die Herausbildung der<br />

Schrift in der hohen Kultur Altägyptens (Orbis<br />

Biblicus et Orientalis, Bd. 205), Fribourg/<br />

Göttingen 2004; Ders., Kultur- und mediengeschichtliche<br />

Essays zu einer Archäologie<br />

der Schrift. Von den frühneolithischen<br />

Zeichensystemen bis zu den frühen Schriftsystemen<br />

in Ägypten und dem Vorderen<br />

Orient (Thot. Beiträge zur historischen<br />

Epistemologie und Medienarchäologie,<br />

Bd. 4), Berlin 2013.<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

27


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

L’air de rien,<br />

mais non sans importance ...<br />

Les petites étables ont marqué le paysage alpin pendant de longues années, mais la transformation de<br />

l’agriculture et le déplacement de l’industrie laitière des montagnes en plaine menacent la survie des<br />

étables d’alpage. Ces changements s’accompagnent d’une progression de la surface forestière. Le<br />

maintien de ces mayens en tant que symboles de l’agriculture alpine contribue aussi à protéger le paysage.<br />

Michael Gehret, architecte et designer, Feutersoey, association Schür.li<br />

En traversant nos belles régions de montagne<br />

à pied, on remarquera que les petites<br />

étables tombent en ruine, sont démolies<br />

et disparaissent du paysage. Ces bâtiments<br />

ont perdu leur utilité agricole. Les<br />

paysans construisent des bâtiments plus<br />

économiques en plaine et des étables<br />

conformes aux dispositions en matière de<br />

protection des animaux. Par conséquent,<br />

ils ne peuvent pas maintenir ces vieilles<br />

constructions en bois. Comme ces petites<br />

étables sont principalement situées dans<br />

des régions montagneuses exposées, les<br />

coûts d’entretien sont trop élevés.<br />

L’association Schür.li a catalogué la totalité<br />

des étables de la commune bernoise<br />

de Gsteig dans un cadastre électronique et<br />

en a compté plus de 185. Un chiffre surprenant.<br />

Dans l’espace alpin, nous parlons<br />

de plus de 100 000 anciens mayens et<br />

étables dans lesquelles le bétail séjournait<br />

jusqu’à ce que les prairies entourant la<br />

cabane n’offrent plus de nourriture. Ensuite,<br />

le troupeau transhumait jusqu’au<br />

prochain mayen. Cette forme d’agriculture<br />

marquait le paysage. Le site était délimité<br />

par des clôtures, les terrains environnant<br />

étaient entretenus.<br />

Ces dernières années, des dispositions plus<br />

sévères en matière de protection des animaux<br />

et la pression économique sur les<br />

paysans ont entraîné d’importantes mutations<br />

pour les exploitations de montagne.<br />

Ces transformations dans l’agriculture<br />

laissent des traces dans le paysage. Au<br />

cours des dix dernières années, la surface<br />

forestière dans les Alpes a augmenté d’environ<br />

10% en raison de la non-exploitation<br />

des surfaces d’alpage. Le processus est<br />

insidieux, nous ne remarquons donc pas<br />

à quel point le changement est important.<br />

Les régions de montagne recouvrent deux<br />

tiers de la Suisse. Une surface qui abrite<br />

tout de même un quart de la population.<br />

Beaucoup de postes de travail dans les<br />

régions de montagne dépendent directement<br />

ou indirectement du tourisme. L’attractivité<br />

du paysage alpin est donc une<br />

question existentielle pour de nombreux<br />

habitants de ces régions. Une randonnée<br />

offrant une vue dégagée sur les montagnes<br />

et les lacs, au-delà des collines avec<br />

un mayen ici et là ne se vend-elle pas<br />

mieux qu’un chemin traversant d’interminables<br />

forêts avec un point de vue tous<br />

les 5 kilomètres?<br />

<strong>No</strong>us pensons que la protection de notre<br />

paysage unique nécessite le maintien en<br />

grand nombre de ces monuments agricoles.<br />

Cette mission ne peut être menée à<br />

bien que si ces bâtiments peuvent être librement<br />

utilisés. Bien évidemment sans<br />

modification de leur aspect extérieur, sans<br />

nouveaux accès, sans nouvelles émissions<br />

et sans clauses protectrices antiéconomiques.<br />

<br />

■<br />

(Les photos sont tirées du livre<br />

«Schür.li», 2015)<br />

28 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

Une assurance-vie pour les données<br />

Ils contrôlent, réparent et sauvegardent. Pour que l’échange et la sauvegarde de données<br />

fonctionnent sans problème, il faut des codes. Ils font en sorte que la présentation sauvegardée<br />

sur un CD reste intacte, même si le disque est griffé. La théorie des codes protège les données<br />

contre les problèmes techniques, mais aussi contre les erreurs humaines.<br />

Dr. Anna-Lena Horlemann-Trautmann, maître assistante en mathématique et informatique à l’EPFL<br />

Aujourd’hui, notre vie (privée et professionnelle)<br />

ne pourrait plus fonctionner<br />

sans sauvegarde numérique des données<br />

et communication numérique. Il nous<br />

suffit de penser aux dossiers médicaux ou<br />

images d’ultrasons qui sont sauvegardées<br />

et traitées sur ordinateur, ou aux e-mails<br />

et appels via Skype avec des amis au bout<br />

du monde.<br />

Pour toutes ces technologies, la théorie des<br />

codes joue un rôle. Elle a pour tâche de<br />

protéger la sauvegarde et la transmission de<br />

données contre les problèmes techniques<br />

ou erreurs physiques. Ces erreurs peuvent<br />

résulter de pannes d’électricité dans les<br />

centres de calcul, de dérangements atmosphériques<br />

des signaux radio ou de supports<br />

de stockage illisibles. Dans ces cas, nous<br />

voulons nous prémunir contre la perte de<br />

données, car il serait tragique de perdre des<br />

dossiers médicaux complets pour la simple<br />

raison qu’un CD ait été griffé ou de ne plus<br />

pouvoir lire des e-mails parce qu’un câble<br />

reliant le centre de calcul du fournisseur de<br />

services ait été endommagé.<br />

La sauvegarde des<br />

données<br />

La manière la plus simple de sauvegarder<br />

des données est d’établir une copie de sauvegarde,<br />

c’est-à-dire de dupliquer les données.<br />

Lorsqu’un fichier ne peut plus être<br />

lu dans sa totalité, la copie de sauvegarde<br />

peut être utilisée pour accéder au fichier<br />

et ensuite établir une nouvelle copie de<br />

sauvegarde. Ainsi, les informations ne<br />

sont pas perdues. Une telle copie de sauvegarde<br />

requiert toutefois le double espace<br />

mémoire, pour une double copie de sauvegarde<br />

le triple espace mémoire, etc. Pour<br />

de grandes quantités de données, cela peut<br />

poser problème. La théorie des codes se<br />

penche notamment sur la question de<br />

savoir comment une telle sauvegarde<br />

contre la perte de données peut être réalisée<br />

plus efficacement, c’est-à-dire en sollicitant<br />

le moins d’espace mémoire possible.<br />

Pour ce faire, les données sont codées<br />

avant la sauvegarde en y ajoutant une<br />

certaine redondance. Grâce à cette information<br />

supplémentaire, le destinataire<br />

peut détecter les éléments défectueux du<br />

fichier et les corriger. Le type de redondance<br />

le plus simple est la duplication du<br />

message citée précédemment. Les techniques<br />

de codage modernes permettent<br />

cependant d’obtenir le même effet avec<br />

une redondance réduite.<br />

La transmission des<br />

données<br />

Une autre partie de la théorie des codes<br />

traite de la sécurité de la transmission de<br />

données, c’est-à-dire de la communication<br />

numérique. Un exemple est l’envoi et<br />

la réception d’e-mails par le réseau sans<br />

fil. Lors de la transmission de données<br />

dans des réseaux sans fil, de petits dérangements<br />

dans l’air peuvent endommager<br />

les données transmises. Pour le destina-<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

29


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

taire, seule une partie du message envoyé<br />

peut être lue correctement. Pour contourner<br />

ce problème, le contenu des e-mails<br />

est codé avant d’envoyer le message,<br />

comme cela se fait pour la sauvegarde des<br />

données. Le destinataire peut ensuite déterminer<br />

les éléments erronés du message<br />

et les corriger. Comme pour la sauvegarde<br />

des données, le spécialiste de la théorie des<br />

codes doit trouver des codages efficaces,<br />

c’est-à-dire ajouter le moins de redondance<br />

possible pour la même correction<br />

des données brutes. C’est important, car<br />

chaque caractère transmis consomme de<br />

l’énergie et, le cas échéant, occupe la ligne<br />

pour une durée prolongée.<br />

Un problème plus difficile à résoudre que<br />

celui de l’envoi d’e-mails est l’échange<br />

continu de données, comme par exemple<br />

pendant un appel téléphonique. La difficulté<br />

réside dans le fait que les paquets de<br />

données doivent parvenir au destinataire<br />

sans décalage. Contrairement au décodage<br />

(c’est-à-dire la correction et le rétablissement)<br />

d’e-mails, la correction des<br />

erreurs doit être extrêmement rapide. Si<br />

l’on n’y parvient pas, p. ex. lors d’appels<br />

par vidéophone, on constate des retards ou<br />

des interruptions de la transmission de<br />

l’image ou du son.<br />

L’exemple des clés de<br />

contrôle<br />

Bien évidemment, les erreurs ne surviennent<br />

pas seulement en raison de problèmes<br />

techniques et avec les données<br />

numériques. Elles peuvent aussi résulter<br />

d’erreurs humaines ou d’applications<br />

analogues.<br />

L’exemple des clés de contrôle (Check Digits),<br />

utilisées notamment pour les Eurocodes<br />

ou le numéro pharmaceutique<br />

centralisé, montre que la théorie des codes<br />

peut aussi être utile dans ce domaine. Un<br />

numéro pharmaceutique centralisé est<br />

composé de huit chiffres. On emploie les<br />

chiffres de 0 à 9 et la lettre X pour la valeur<br />

10. Les sept premiers chiffres identifient le<br />

médicament. Le dernier chiffre, la clé de<br />

contrôle, est calculée comme suit au<br />

moyen des sept premiers chiffres: on additionne<br />

le premier chiffre plus deux fois<br />

le deuxième chiffre plus trois fois le troisième<br />

chiffre, etc. jusqu’à sept fois le septième<br />

chiffre. Ensuite, on divise cette<br />

somme par 11, le reste résultant de la division<br />

étant la clé de contrôle.<br />

Si un médicament porte le numéro<br />

0116144, on calcule d’abord la somme:<br />

1 × 0 + 2 × 1 + 3 × 1 + 4 × 6 + 5 × 1 + 6 × 4 +7<br />

× 4 = 86. Le résultat est divisé par 11, il<br />

reste 9, étant donné que 86 = 7 × 11 + 9.<br />

Le chiffre 9 est donc la clé de contrôle. Le<br />

numéro pharmaceutique centralisé complet<br />

du médicament est donc 01161449.<br />

Si l’on se trompe lors de la saisie du numéro,<br />

c’est-à-dire qu’un des sept premiers<br />

chiffres est faux, le dernier chiffre ne sera<br />

par conséquent pas la clé de contrôle des<br />

sept premiers chiffres. De cette façon, un<br />

ordinateur peut immédiatement constater<br />

si le chiffre saisi est un numéro pharmaceutique<br />

centralisé valable ou pas. Si dans<br />

l’exemple ci-dessus, le deuxième chiffre<br />

saisi est 8 au lieu du 1, nous obtenons la<br />

clé de contrôle 1, étant donné que<br />

1 × 0 + 2 × 8 + 3 × 1 + 4 × 6 + 5 × 1 + 6 × 4 +<br />

7 × 4 = 100 = 9 × 11 + 1. <strong>No</strong>us reconnaissons<br />

donc directement que 08161449 n’est<br />

pas un numéro pharmaceutique centralisé<br />

valable et qu’il y a par conséquent une<br />

erreur.<br />

La reconnaissance de numéros pharmaceutiques<br />

centralisés erronés n’est pas<br />

seulement pratique, mais peut aussi sauver<br />

des vies, vu que sans les clés de<br />

contrôle, les médicaments peuvent facilement<br />

être échangés et administrés de façon<br />

erronée. La même chose vaut pour<br />

l’échange de poches de sang.<br />

Les clés de contrôle ne sont pas seulement<br />

utilisées en médecine, mais dans de nombreux<br />

domaines de notre vie quotidienne,<br />

p. ex. pour les numéros de compte, billets<br />

de banque, livres (ISBN), numéros de véhicule,<br />

documents d’identité, etc.<br />

Recherche<br />

Outre la technique des clés de contrôle<br />

présentée, la théorie des codes dispose de<br />

nombreux résultats mathématiques avancés<br />

pour des caractéristiques (taux de<br />

transfert et capacité de corriger des erreurs)<br />

de différents codes et algorithmes.<br />

Ces résultats se fondent généralement sur<br />

des techniques et résultats de l’algèbre ou<br />

de la théorie des probabilités.<br />

Eu égard aux multiples applications et<br />

théories mathématiques à la base, ce domaine<br />

est véritablement interdisciplinaire.<br />

Mathématiciens, informaticiens et<br />

électrotechniciens y travaillent.<br />

Cryptographie<br />

La cryptographie est un domaine étroitement<br />

lié à la théorie des codes qui attire<br />

plus l’attention du public. Elle s’occupe<br />

aussi de la sécurité des données. Il ne<br />

s’agit toutefois pas de problèmes techniques,<br />

mais de protéger les données de la<br />

communication numérique contre leur<br />

écoute et interception. Un réseau Wi-Fi tel<br />

que nous l’utilisons à la maison est relativement<br />

mal protégé. Une personne disposant<br />

du savoir-faire nécessaire et d’un<br />

ordinateur portable pourrait théoriquement,<br />

depuis l’extérieur de la maison,<br />

intercepter et lire tous les e-mails envoyés<br />

s’ils n’ont pas été préalablement cryptés<br />

par notre logiciel de messagerie. La même<br />

chose vaut pour la sauvegarde de données.<br />

Là, nous avons recours à la cryptographie<br />

pour crypter les fichiers avec un mot de<br />

passe (ou une empreinte digitale) de manière<br />

à ce que seul le détenteur du mot de<br />

passe (ou de l’empreinte digitale) puisse y<br />

accéder. Même si les tâches de la cryptographie<br />

et de la théorie des codes paraissent<br />

similaires, les techniques mathématiques<br />

utilisées dans les deux domaines<br />

sont très différentes. Pour beaucoup d’applications<br />

dans la communication et la<br />

sauvegarde de données numériques, les<br />

deux types de sécurité sont très importants,<br />

raison pour laquelle la théorie des<br />

codes et la cryptographie sont souvent<br />

utilisées en combinaison pour l’échange<br />

numérique de données. ■<br />

30 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

Un système de 47 000 caractères<br />

Son origine remonte au deuxième millénaire avant notre ère. Ses possibilités sont quasi illimitées<br />

et sa maîtrise ouvre la voie à de brillantes carrières. Malgré sa complexité, l’écriture chinoise est<br />

restée pendant des siècles le seul moyen de communication de tous les peuples chinois. Aujourd’hui,<br />

les élèves doivent maîtriser entre 1000 et 4000 caractères.<br />

D r Ulrike Unschuld, sinologue<br />

Donnez à votre enfant un crayon ou un<br />

pinceau, et dessinez avec lui des caractères<br />

chinois simples. Quelle fascination de voir<br />

des signes figuratifs tels que le soleil, la<br />

terre, la lune et l’arbre, l’homme et la<br />

bouche naître sur le papier. Rien de plus<br />

facile donc de se comprendre. Mais l’enthousiasme<br />

disparaît vite dès que l’on<br />

constate la difficulté d’apprendre cette<br />

écriture. Les enfants chinois y sont<br />

confrontés très tôt. La maîtrise du système<br />

d’écriture chinois était autrefois la condition<br />

pour obtenir un poste de fonctionnaire<br />

de l’Etat. Aujourd’hui, elle reste indispensable.<br />

L’écriture sert d’une manière générale à<br />

documenter des choses et établir des<br />

liens – par exemple entre différentes personnes<br />

à différents endroits pendant des<br />

périodes plus ou moins prolongées. Il y a<br />

1000 ans, un savant chinois interpréta<br />

l’idée de se servir des caractères comme<br />

suit: «Bien que les caractères soient<br />

l’œuvre de l’homme, ils trouvent leur origine<br />

dans la nature. Le phénix et l’oiseau<br />

sont représentés par des lignes ... les caractères<br />

n’ont pas été créés par l’homme,<br />

mais seulement copiés.»<br />

L’écriture alphabétique, où les lettres<br />

prises isolément n’ont pas de signification,<br />

se trouve à l’autre bout du spectre. Au XX e<br />

siècle, notamment dans les années 1950<br />

sous Mao, il y a eu plusieurs tentatives<br />

pour remplacer l’écriture chinoise par une<br />

écriture alphabétique, une opération restée<br />

sans résultats probants. La Chine est<br />

un immense pays avec différents peuples,<br />

dialectes et langues. Au même titre que le<br />

mathématicien norvégien peut s’entretenir<br />

avec son collègue portugais sur des<br />

problèmes au tableau noir sans mots, les<br />

Chinois peuvent exprimer leurs différents<br />

dialectes dans une seule écriture uniforme.<br />

Ils ne se comprennent peut-être pas<br />

en se parlant, mais y parviennent par<br />

l’écriture. Le journal imprimé ou un livre<br />

se présente de la même façon dans tout le<br />

pays, mais la prononciation peut être totalement<br />

différente. L’écriture chinoise<br />

joue donc un rôle politique décisif. Elle est<br />

le lien qui assure l’unité du pays. Cela vaut<br />

toujours pour les couches cultivées de la<br />

Le lien par l’écriture<br />

L’écriture chinoise utilise des signes appelés<br />

idéogrammes. Chaque signe correspond<br />

à une syllabe. Celle-ci peut avoir une<br />

signification propre ou correspondre à un<br />

mot. On peut cependant aussi former des<br />

mots composés de plusieurs signes et syllabes<br />

et ainsi leur donner une nouvelle<br />

signification. Les possibilités sont inépuisables.<br />

Au cours des deux derniers millénaires,<br />

chaque caractère s’est vu attribuer<br />

plus d’une signification, parfois même un<br />

trop grand nombre pour s’y retrouver. Le<br />

même caractère peut donc, suivant le<br />

contexte, véhiculer un certain message et,<br />

dans un autre cadre, un message totalement<br />

différent.<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

31


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

Illustration 1: L’évolution des caractères depuis les inscriptions oraculaires sur os au IIe<br />

millénaire avant J.-C. jusqu’au présent. A gauche: le caractère ji pour la maladie. En haut,<br />

un pictogramme montrant un homme touché par une flèche. Au centre: un lit avec une<br />

flèche. En bas: l’écriture actuelle. A droite: l’évolution du caractère mu, «œil» depuis les<br />

inscriptions oraculaires à l’époque des Shang (en haut) jusqu’à aujourd’hui (en bas)<br />

Illustration 2: Imprimerie d’un texte médical<br />

(Huang Di Nei Jing Ling Shu) datant de l’époque<br />

impériale. A lire de droite à gauche et de haut en<br />

bas<br />

population au Japon ou en Corée, qui ont<br />

utilisé pendant des siècles les caractères<br />

chinois pour communiquer par écrit et<br />

pour le travail de documentation.<br />

Racines ancestrales<br />

Lorsqu’à la fin du XIX e siècle, on ouvrit<br />

des tombeaux royaux de la dynastie<br />

Shang dans la province de Henan, on y<br />

trouva notamment des inscriptions sur des<br />

os et carapaces de tortue qui avaient été<br />

utilisés entre le XIV e et le XIe siècle avant<br />

J.-C. pour la communication des vivants<br />

avec les ancêtres. Des voyants y avaient<br />

gravé des caractères et ensuite exposé les<br />

objets au feu. Les fissures qui se formèrent<br />

à partir des perforations effectuées furent<br />

interprétées comme réponses des ancêtres.<br />

Le système d’écriture comptait déjà<br />

5000 caractères à cette époque. Environ<br />

la moitié des idéogrammes furent identifiés.<br />

Certains sont très clairement des<br />

formes primitives des caractères encore<br />

utilisés aujourd’hui.<br />

Différents styles d’écriture ont vu le jour au<br />

cours des siècles. Beaucoup de petits<br />

royaumes se disputaient la suprématie au<br />

Ier millénaire avant notre ère. Ils participèrent<br />

tous au développement. En 221 av.<br />

J.-C., le royaume Qin parvint à vaincre les<br />

derniers concurrents et à fonder l’empire<br />

chinois qui dura ensuite plus de deux millénaires<br />

jusqu’en 1911. Cette réussite était<br />

notamment due au fait que le premier<br />

empereur profita de son court règne pour<br />

uniformiser les mesures, les poids et surtout<br />

les écrits qui avaient connu un développement<br />

différent suivant les Etats. L’objectif<br />

était de mettre en place une écriture<br />

pouvant être plus facilement lue et écrite.<br />

Ce n’est qu’après la fondation de la République<br />

populaire de Chine en 1949 qu’une<br />

nouvelle réforme d’envergure fut entreprise.<br />

De nombreux caractères étaient trop<br />

compliqués pour alphabétiser rapidement<br />

l’énorme masse d’analphabètes et leur<br />

fournir du matériel écrit dont la lecture<br />

était indispensable à la mise en œuvre des<br />

révolutions et réformes nécessaires.<br />

Les outils pour apprendre les caractères et<br />

la langue firent leur apparition dès le IIIe<br />

siècle av. J.-C. On disposait de manuels<br />

d’apprentissage et de vocabulaire. La nécessité<br />

d’introduire une bureaucratie opérationnelle<br />

dans un appareil étatique<br />

toujours plus important exigeait une<br />

connaissance globale des écrits et la possibilité<br />

de saisir par écrit toutes les affaires<br />

administratives et de la vie quotidienne.<br />

Le dictionnaire Kangxi de 1716 représenta<br />

l’apogée de ce développement avec environ<br />

47 000 caractères. Patience et endurance<br />

ainsi qu’une solide assise financière<br />

furent nécessaires pour que les étudiants,<br />

majoritairement des hommes, qui se préparaient<br />

aux examens pour devenir fonctionnaires<br />

puissent se familiariser avec<br />

l’écriture. Aujourd’hui, les élèves doivent<br />

apprendre de 1000 à 4000 caractères. Un<br />

professeur d’université se doit de maîtriser<br />

au moins 8000 caractères.<br />

Ecriture manuscrite<br />

menacée<br />

Chaque caractère est constitué d’un ou<br />

plusieurs traits. On distingue huit types de<br />

traits qui sont écrits dans un ordre défini.<br />

Ils peuvent se combiner pour former différentes<br />

composantes. La plupart des caractères<br />

sont composés de plusieurs de ces<br />

composantes.<br />

Dans les livres anciens, on lit les rangées<br />

du haut vers le bas et ensuite par rangée<br />

de droite à gauche. C’est pourquoi la lec-<br />

32 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

ture d’un livre chinois ancien s’effectue à<br />

l’envers.<br />

Chaque caractère est constitué d’un ou<br />

plusieurs traits. On distingue huit types de<br />

traits qui sont écrits dans un ordre défini.<br />

Ils peuvent se combiner pour former différentes<br />

composantes. La plupart des caractères<br />

sont composés de plusieurs de ces<br />

composantes.<br />

Illustration 3–5. Enseignes publicitaires dans la Queens Road à Hong Kong au fil<br />

des décennies<br />

Dans les livres anciens, on lit les rangées<br />

du haut vers le bas et ensuite par rangée<br />

de droite à gauche. C’est pourquoi la lecture<br />

d’un livre chinois ancien s’effectue à<br />

l’envers.<br />

Depuis l’Antiquité, les scribes utilisaient<br />

plusieurs types d’encre de Chine et des<br />

pinceaux de différente finesse pour immortaliser<br />

les caractères sur des os, du<br />

bois, de la soie, de la peau d’animaux et<br />

du papier. Aujourd’hui, l’ordinateur facilite<br />

l’écriture mais met en péril la culture<br />

antique de l’écriture manuscrite. Il y a<br />

différents moyens de créer un caractère<br />

chinois sur l’écran avec un clavier d’ordinateur.<br />

Toutefois, la nécessité, imposée<br />

pendant des siècles, de dessiner les caractères<br />

à la main afin de ne pas les oublier<br />

n’est plus d’actualité. Car la mémoire<br />

passive est capable de reconnaître les caractères<br />

à la lecture. De plus en plus de<br />

jeunes Chinois ne sont cependant plus en<br />

mesure d’écrire spontanément des caractères<br />

rarement utilisés au quotidien.<br />

L’écriture était et reste un moyen de communication.<br />

Elle transmettait des notifications<br />

politiques et bureaucratiques du<br />

gouvernement impérial que l’on trouve<br />

aujourd’hui inscrites sur des stèles de<br />

pierre à des carrefours ou dans des lieux<br />

importants. Elle transmet des contenus<br />

religieux tels que les inscriptions monumentales<br />

taillées dans la roche dans la<br />

province de Shandong. Elle permet de<br />

faire part de contenus abstraits à travers<br />

la calligraphie – l’observateur ressent le<br />

froid, la solitude, la joie. La calligraphe<br />

française Fabienne Verdier l’a très bien<br />

décrit dans son ouvrage.<br />

Illustration 6: Caractères magiques manuscrits du XVIII e siècle<br />

A proximité du temple Longshan à Taipei,<br />

on rencontre aujourd’hui encore des<br />

connaisseurs capables d’écrire des caractères<br />

pour communiquer avec les ancêtres<br />

ou les démons. Il s’agit de caractères puissants<br />

inscrits sur du bois ou du papier,<br />

souvent avec la composante du tonnerre<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

33


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

qui protège contre les intempéries, le malheur<br />

et la maladie.<br />

L’écriture chinoise a cependant aussi ses<br />

limites. Dans l’écriture alphabétique, le<br />

profane peut comprendre un texte traitant<br />

d’un sujet technique, même s’il n’y<br />

connaît rien et que le langage technique<br />

ne lui est pas familier. Il peut le lire et en<br />

reproduire le contenu pour un expert<br />

aveugle. Dans l’écriture chinoise, c’est<br />

quasiment impossible. Sur le total d’environ<br />

50 000 caractères, la plupart ont une<br />

signification très spécifique et celui qui ne<br />

les a jamais vus ne saura pas comment le<br />

prononcer, il ne pourra donc pas le lire. Le<br />

petit nombre de syllabes (moins de 500)<br />

dans la langue chinoise a pour conséquence<br />

que pour chaque syllabe, que ce<br />

soit mao ou song ou li, on trouve en<br />

moyenne cent caractères utilisant cette<br />

prononciation. Cela veut dire que la<br />

langue parlée reste souvent ambiguë.<br />

L’interlocuteur demandera donc: «quel<br />

mao?» ou «quel song?» et son vis-à-vis<br />

peindra le caractère avec l’index sur sa<br />

main ou dans l’air ou éventuellement avec<br />

un crayon sur du papier. ■<br />

Médecine chinoise<br />

La médecine chinoise est aussi un domaine qui compte une terminologie avec des<br />

milliers de caractères. Beaucoup de ces caractères sont connus de chacun en raison<br />

de leur usage quotidien. Il s’agit des noms d’organes qui sont bien sûr identiques chez<br />

l’homme et l’animal. Chaque Chinois scolarisé peut lire les caractères pour les poumons,<br />

le foie, le cœur et l’estomac. La désignation des organes en tant que catégorie<br />

est par contre plus difficile. Ils sont désignés par «stock de longue durée», zang, et<br />

«stock de courte durée», fu, pour souligner que les aliments séjournent plus longtemps<br />

dans certains endroits du corps que dans d’autres. Ces termes ne sont pas<br />

connus de tous. Ce sont souvent des métaphores qui transcrivent sur l’organisme des<br />

noms d’objets quotidiens pour illustrer la physiologie et la pathologie. On y trouve de<br />

nombreuses similitudes avec notre propre métaphore, par exemple quand nous pensons<br />

à des termes tels que obstruction, écoulement et autres. En plus de cela, il existe<br />

beaucoup de termes, notamment pour désigner les maladies, qui sont très particuliers<br />

et que le profane ne connaît pas.<br />

Le terme qi est au centre de la notion chinoise du corps sain et malade. Le caractère<br />

correspondant n’est pas si ancien et n’a probablement été créé qu’au IIIe siècle av.<br />

J.-C. à partir des composantes «riz» et «vapeurs».<br />

Sources et bibliographie: :<br />

Höllmann, Thomas O., Die Chinesische Schrift,<br />

München 2015<br />

Keightley, David N., Sources of Shang History,<br />

Berkeley 1978<br />

Schmidt-Glintzer, Helwig, Geschichte der chinesischen<br />

Literatur, Bern/München/Wien<br />

1990<br />

Unschuld, Paul U., Traditionelle Chinesische<br />

Medizin, München 2013<br />

Unschuld Paul U. und Kovacs Jürgen, Essential<br />

Subtleties on the Silver Sea: The Yin-Hai<br />

Jing-Wei. A Chinese Classic on Ophthalmology.<br />

Berkeley 1999<br />

Verdier, Fabienne, Zeichen der Stille, Winterthur<br />

2006<br />

Le terme qi possède la même signification que les termes pneuma et aer dans la<br />

médecine européenne antique. Il se réfère au deuxième élément essentiel du système<br />

circulatoire de l’organisme. Au cours des siècles, le terme qi a toujours de nouveau<br />

été complété par de nouvelles facettes. Aucun mot d’une langue européenne n’est en<br />

mesure d’inclure toutes ces facettes. Le terme qi reste donc sans traduction dans les<br />

écrits occidentaux consacrés à la médecine chinoise.<br />

Illustration 7: Le caractère qi, composé des composantes<br />

«riz» et «vapeurs»<br />

34 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

Caractères figuratifs et<br />

autres symboles<br />

En 1977, la Ville de New York lança une campagne publicitaire révolutionnaire. Le slogan s’intitulait<br />

«I love NY» et «love» avait été remplacé par un cœur rouge. Aujourd’hui, les emoji font tout<br />

naturellement partie de la communication numérique. Les plus de 1300 pictogrammes sont utilisés<br />

pour remplacer des mots, mais aussi pour donner une note émotionnelle aux déclarations.<br />

Christina Margrit Siever, D r ès lettres, linguiste, Université de Zurich<br />

Au plus tard depuis que les Oxford Dictionaries<br />

britanniques ont élu l’emoji «Face<br />

with Tears of Joy» ( ) zmot de l’année<br />

2015, les emoji sont sur toutes les lèvres.<br />

Depuis l’introduction des claviers virtuels<br />

à emoji (iOs: 2011, Androïde: 2013), l’utilisation<br />

des emoji dans la communication<br />

numérique écrite augmente fortement. Ce<br />

que beaucoup ne savent pas: le mot emoji<br />

est japonais et signifie littéralement<br />

image (e) + lettre (moji). En raison des<br />

trois premières lettres, les emoji sont souvent<br />

confondus avec les émoticônes :-) et<br />

:-( qui sont très répandus depuis les débuts<br />

de la communication numérique. Emoticône<br />

est à l’origine un terme anglais né<br />

du croisement des mots anglais emotion<br />

(émotion) et icon (image, icône). Les<br />

émoticônes sont donc souvent employés<br />

pour exprimer des sentiments, mais aussi<br />

pour exprimer de l’ironie par un smiley<br />

au clin d’œil ;-). Les emoji par contre<br />

offrent une plus grande diversité. Il existe<br />

certes aussi les émoticônes qui ne sont<br />

plus composés de plusieurs caractères,<br />

mais qui sont représentés par des petits<br />

graphiques . dAu-delà, on trouve aussi<br />

des illustrations d’objets et situations<br />

courants tels que moyens de transport,<br />

animaux, plantes, bâtiments, sports, etc.<br />

et des symboles (cœurs, flèches, signes du<br />

zodiaque, drapeaux, etc.).<br />

Prier ou saluer?<br />

Les emoji ont vu le jour dans les années<br />

90 au Japon. Dans le monde occidental,<br />

les emoji doivent leur existence à la standardisation<br />

Unicode. En effet, en octobre<br />

2010, ils ont pour la première fois été admis<br />

dans l’Unicode. Unicode est une<br />

norme pour les caractères qui garantit<br />

qu’ils puissent être représentés correctement,<br />

indépendamment de la police choisie.<br />

Pour les emoji, cela signifie premièrement<br />

que les emoji peuvent être utilisés au<br />

même niveau que d’autres caractères,<br />

c’est-à-dire les lettres et les chiffres. Ecriture<br />

et image se rapprochent donc. Deuxièmement,<br />

il faut définir pour les différents<br />

caractères d’une police des représentations<br />

graphiques, aussi appelés glyphes.<br />

Si ce n’est pas le cas, les emoji ne peuvent<br />

pas être représentés, ce qui peut poser problème<br />

en cas d’utilisation de différents<br />

systèmes d’exploitation ou différentes versions<br />

de celui-ci. Troisièmement, cela peut<br />

porter à confusion lors de la communication<br />

entre les systèmes d’exploitation, étant<br />

donné que les glyphes peuvent fortement<br />

varier d’une police à l’autre. On citera pour<br />

exemple l’emoji «Person with Folded<br />

Hands»: la transformation graphique de<br />

Microsoft et Samsung suggère la «prière»<br />

ou le «salut», alors que les variantes<br />

d’Apple et Google peuvent être interprétées<br />

comme un «High five». Ici aussi, le<br />

contexte culturel joue un rôle. Alors que<br />

les Japonais interprètent l’emoji<br />

comme un salut, d’autres cultures l’interprètent<br />

comme le signe de la prière.<br />

Illustration 2: Emoji Person with<br />

Folded Hands dans différentes<br />

polices<br />

Illustration 1: Emoji dans la police Apple Color Emoji<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

35


POINT DE MIRE ▶ SYMBOLE<br />

Comme les images en général, les emoji<br />

sont marqués par leur environnement<br />

culturel et ne sont donc pas forcément<br />

universels. En particulier lorsque les emoji<br />

sont utilisés à des fins symboliques, les<br />

connaissances de certaines conventions et<br />

significations sont nécessaires. L’emoji<br />

représentant une aubergine semble anodin<br />

dans nos contrées, alors qu’aux Etats-<br />

Unis il sert de symbole phallique.<br />

Symboles ou icônes?<br />

D’un point de vue théorique, les emoji<br />

peuvent être classifiés en tant que symboles<br />

ou icônes. Alors que les symboles se<br />

fondent sur la convention, les icônes se<br />

basent sur la similitude visuelle. Si l’on<br />

utilise l’emoji «Pig Face» comme<br />

icône, la communication porte sur les<br />

porcs. En allemand, le cochon est aussi<br />

un symbole de la chance. Dans un message<br />

tel que: «Da hast du aber gehabt!»<br />

(Tu as eu du bol), le même emoji peut être<br />

utilisé de façon symbolique.<br />

Illustration 3: Emoji pour noms<br />

de villes<br />

Illustration 4: Message composé pour moitié<br />

de mots ou emoji<br />

Mais que faire si je veux parler de mon<br />

cochon d’Inde? Aujourd’hui, on dispose de<br />

plus de 1300 emoji, mais il n’existe pas<br />

d’emoji pour le cochon d’Inde. Il faut donc<br />

trouver une autre solution: «Mon<br />

est malade!». Alors que les objets concrets<br />

comme le cochon d’Inde pourraient être<br />

représentés graphiquement et admis dans<br />

l’Unicode, les choses se corsent pour ce qui<br />

est abstrait ou collectif: comment représenter<br />

les mots tels que liberté ou diagnostic<br />

ou troupeau ou fruits? Dans ces<br />

cas, il faut faire preuve davantage d’imagination.<br />

La liberté peut être représentée<br />

par la statue de la liberté , les fruits<br />

peuvent être exprimés par une série de<br />

différents fruits:<br />

.<br />

Les noms propres ou toponymes tels que<br />

les noms de villes sont difficilement représentables<br />

par des emoji. Dans l’illustration<br />

ci-après, vous trouverez quatre emoji pour<br />

un lieu. Qui peut dire quel emoji représente<br />

quel lieu? (Ill. 3)<br />

Le contexte permet de conclure à un lieu<br />

en dehors de Suisse. Les quatre émoji sont<br />

l’âne, le chien, le chat et le coq, c’est-à-dire<br />

les musiciens de Brême pour Brême. La<br />

situation devient encore plus complexe<br />

pour d’autres catégories grammaticales.<br />

Les verbes, adjectifs, pronoms ou particules<br />

ne peuvent que difficilement être<br />

exprimés par des emoji. Traduire une série<br />

complète d’emoji relève de l’impossible.<br />

(Ill. 4)<br />

Un complément,<br />

pas un substitut<br />

<strong>No</strong>us constatons donc que les emoji ne<br />

remplacent pas totalement la langue et ne<br />

pourront donc pas, comme certains le<br />

craignent, la supplanter. Si l’on considère<br />

les fonctions communicatives et l’utilisation<br />

effective des emoji, on voit aussi qu’il<br />

est rare que les emoji fassent figure de<br />

référence, c’est-à-dire qu’ils remplacent<br />

des mots. Ils servent bien plus souvent à<br />

nuancer un propos. Les emoji modifient<br />

les textes, c’est-à-dire qu’ils le commentent<br />

ou l’évaluent ou insinuent comment<br />

le message doit être lu.<br />

Le premier emoji illustré, appelé «Flushed<br />

Face», ne représente pas un visage embarrassé,<br />

mais peut être interprété, en<br />

tenant compte du contexte, comme l’expression<br />

du souci de l’émetteur par rapport<br />

à l’état de santé de son interlocuteur.<br />

Le «Smiling Face With Sunglasses» signale<br />

souvent la bonne ambiance, l’emoji<br />

renforce ou complète le message positif<br />

(guet), mais renvoie aussi au ski, un sport<br />

étroitement associé à l’utilisation des lunettes<br />

de soleil. Les deux derniers emoji<br />

répètent l’information, l’arbre de <strong>No</strong>ël<br />

partiellement (soirée de <strong>No</strong>ël), le baiser<br />

entièrement.<br />

Illustration 5: Emoji pour nuancer<br />

La recherche continue<br />

Qu’en est-il de la communication au<br />

moyen d’emoji en Suisse? <strong>No</strong>us avons vu<br />

des exemples, mais nous n’avons pas de<br />

chiffres. Cela va toutefois rapidement<br />

changer avec le projet «What’s up, Switzerland?»<br />

(http://www.whatsup-switzerland.ch)<br />

consacré à la plate-forme de<br />

communication WhatsApp. Les utilisateurs<br />

de WhatsApp ont mis à disposition<br />

des messages. L’objectif est de répondre à<br />

différentes questions concernant la communication<br />

avec les emoji: quels émoji<br />

utilise-t-on et à quelle fréquence? Les<br />

femmes et les hommes, les personnes<br />

âgées et les jeunes utilisent-ils différemment<br />

les emoji? Quelles fonctions de communication<br />

les emoji remplissent-ils, dans<br />

quelle mesure servent-ils de complément<br />

ou de substitut? Quelles différences<br />

constate-t-on entre les régions linguistiques?<br />

Les résultats promettent d’être<br />

passionnants.<br />

■<br />

36 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


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PERSPECTIVES<br />

SÉRIE DISCIPLINES MÉDICALES:<br />

ACTUALITÉS EN GASTROENTÉROLOGIE – LA TRANSPLANTATION DE MICROBIOTE FÉCAL<br />

La renaissance de la soupe dorée<br />

L’infection récidivante à Clostridium difficile représente un défi thérapeutique délicat. En cas de<br />

rechute après une antibiothérapie, le risque d’autres récidives augmente de façon linéaire. Dans<br />

cette situation, la transplantation de microbiote fécal est le traitement le plus efficace avec un taux<br />

de réussite d’environ 90%.<br />

Luc Biedermann, Gerhard Rogler, clinique de gastroentérologie et hépatologie, Hôpital universitaire de Zurich<br />

Une infection récidivante à Clostridium<br />

difficile est définie comme la récurrence<br />

de symptômes typiques en l’espace de huit<br />

semaines après la fin d’un traitement antibiotique<br />

efficace [1]. Autant l’incidence<br />

que la morbidité et la mortalité de l’infection<br />

à Clostridium difficile (ICD) ont fortement<br />

augmenté au cours des dernières<br />

années: une multiplication par trois a été<br />

enregistrée aux Etats-Unis entre 1996 et<br />

2005. Même si les raisons précises de cette<br />

augmentation ne sont que partiellement<br />

connues, l’augmentation générale du<br />

nombre de patients âgés et multimorbides<br />

est probablement un facteur-clé dans le<br />

contexte démographique actuel. D’autres<br />

accumulations sont constatées chez les<br />

patients immunodéprimés, les femmes<br />

enceintes et aussi chez les patients atteints<br />

d’affections intestinales inflammatoires<br />

chroniques et en particulier aussi chez les<br />

sujets sans aucun facteur de risque. Toutefois,<br />

les cas de l’infection récidivante<br />

surviennent de plus en plus souvent chez<br />

les sujets jeunes et en bonne santé n’ayant<br />

pas suivi de traitement aux antibiotiques<br />

préalable. Or, ce dernier reste, mis à part<br />

l’infection contractée à l’hôpital, le principal<br />

facteur de risque notamment chez<br />

des patients âgés et morbides, même si le<br />

risque varie quelque peu entre les différents<br />

antibiotiques.<br />

En effet, la plupart du temps, un traitement<br />

antibiotique au moyen d’une des<br />

substances fréquemment utilisées pour la<br />

thérapie ambulatoire telle que l’amoxicilline-acide<br />

clavulanique était le déclencheur<br />

des souffrances des patients chez<br />

qui nous avons dû procéder à une<br />

transplantation de microbiote fécal (TMF)<br />

pour l’infection récidivante. Cette substance<br />

a souvent été prescrite pour des infections<br />

respiratoires prolongées et donc<br />

généralement lorsque l’indication n’était<br />

pas clairement établie, ce qui souligne le<br />

danger de prescriptions à la légère.<br />

En principe, le traitement antibiotique<br />

initial est simple, rapide et efficace (dans<br />

environ 80% des cas durablement efficace).<br />

La minorité des patients qui récidivent<br />

présentent un risque nettement plus<br />

élevé (40 à 60%) de récidiver à nouveau<br />

au terme du deuxième cycle de traitement<br />

et ainsi de suite. Les directives de l’European<br />

Society of Clinical Microbiology and<br />

Infectious Diseases offrent un bon aperçu<br />

des recommandations thérapeutiques [2].<br />

On prend de plus en plus conscience de<br />

l’impact socioéconomique de l’infection<br />

récidivante à Clostridium difficile. Les<br />

coûts d’une hospitalisation peuvent être<br />

multipliés par quatre en cas d’ICD. Certes,<br />

environ deux tiers des infections sont principalement<br />

associées au système hospitalier,<br />

mais l’infection ne se manifeste encore<br />

pendant l’hospitalisation que chez<br />

environ un quart des personnes. D’après<br />

des données récentes des Etats-Unis, environ<br />

29 000 décès par année sont imputés<br />

à cette bactérie [3].<br />

TMF: histoire et<br />

fonctionnement<br />

Le principe de la TMF est déjà appliqué<br />

depuis des siècles sous le nom de transfaunation.<br />

Les premières applications ont été<br />

décrites à l’époque de la dynastie des Jin<br />

en Chine au 4 e siècle par Ge Hong dans un<br />

livre médical comme l’application interne<br />

de matériel fécal. Comme à cette époque,<br />

il n’existait ni endoscopes ni sondes, la<br />

question de la meilleure voie d’accès pour<br />

l’administration ne se posait pas. Pour<br />

rendre appétissant pour les patients son<br />

filtrat microbien préparé à cet effet, Ge<br />

Hong lui donna le nom de soupe dorée.<br />

Le premier essai thérapeutique publié sur<br />

une petite série de patients atteints d’entérocolite<br />

fulminante (même si elle n’était<br />

pas à Clostridium) avait déjà été réalisé<br />

par le chirurgien B. Eiseman en 1958. Le<br />

premier cas d’infection récidivante à Clostridium<br />

difficile n’a été décrit qu’en 1983<br />

[4]. Le fonctionnement de la TMF est très<br />

simple: une des tâches essentielles du microbiote<br />

intestinal est d’empêcher les<br />

germes pathogènes de proliférer et de déclencher<br />

une infection. Un traitement<br />

antibiotique entraîne généralement – et<br />

notamment toujours pour les traitements<br />

dirigés contre le Clostridium difficile – des<br />

altérations graves (appelées dysbiose) de<br />

la composition microbienne et crée ainsi<br />

une condition importante pour une prolifération<br />

incontrôlée de Clostridium<br />

difficile. Une TMF n’est donc pas directement<br />

dirigée contre le pathogène (en effet,<br />

comment un filtrat riche en microorganismes<br />

pourrait-il décimer de manière<br />

ciblée la bactérie Clostridium difficile?),<br />

mais vise à rétablir une composition microbienne<br />

normale ou saine (même si<br />

celle-ci diffère de la composition initiale).<br />

Cela signifie que la dysbiose est éliminée.<br />

La TMF ne s’attaque donc pas directement<br />

à l’agent pathogène à l’origine du problème,<br />

mais peut malgré tout être considérée<br />

comme un traitement causal.<br />

Taux de réussite important<br />

Au cours des 15 dernières années, un<br />

grand nombre de rapports de cas et séries<br />

de cas concernant l’utilisation de la TMF<br />

pour les infections récidivantes à Clostridium<br />

difficile ont été publiés avec des<br />

taux de réussite surprenants d’environ<br />

90%. Suite à ce succès, les détracteurs de<br />

ce procédé n’ont pas manqué de faire part<br />

de leurs réprimandes. Ils ont critiqué qu’il<br />

ne s’agissait que d’observations non<br />

contrôlées, respectivement d’un biais de<br />

sélection positif. Depuis 2013, on dispose<br />

enfin d’une étude contrôlée et randomisée<br />

qui a été publiée dans une revue renommée.<br />

La supériorité de la TMF (dans ce<br />

cas, appliquée via une sonde duodénale)<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

39


PERSPECTIVES<br />

par rapport à un traitement antibiotique<br />

isolé à la vancomycine ou vancomycine +<br />

solutions placebo appliquée par sonde<br />

était tellement évidente que la commission<br />

d’éthique a jugé qu’une poursuite de<br />

l’étude pour les patients qui avaient ou<br />

auraient été randomisés dans le groupe<br />

antibiotique n’était plus défendable, ce qui<br />

a prématurément mis un terme à<br />

l’étude [5]. A ce moment-là, environ un<br />

tiers des patients avait été randomisé. Un<br />

succès a été obtenu chez 15 sur 16 patients<br />

traités par TMF (93,8% des patients pouvaient<br />

recevoir jusqu’à 2 TMF; 3 des 16<br />

patients ont nécessité une deuxième TMF<br />

avec un succès chez 2 sur 3), par rapport<br />

à 7 sur 26 dans le groupe de contrôle avec<br />

vancomycine avec/sans préparation intestinale.<br />

On constate donc clairement que<br />

les taux de succès des nombreuses séries<br />

de cas, de cette étude randomisée et de<br />

notre propre expérience clinique présentent<br />

une congruence étonnante. Si<br />

l’indication est bien posée, il est possible<br />

d’obtenir une guérison de l’infection récidivante<br />

à Clostridium difficile chez plus<br />

de 90% des patients.<br />

Questions sans réponse<br />

La TMF suscite plus de questions que de<br />

réponses. Quelles voies faut-il privilégier<br />

pour l’administration (sonde duodénale,<br />

lavement ou colonoscopie)? L’administration<br />

d’antibiotiques/probiotiques avant/<br />

pendant/après la TMF est-elle judicieuse?<br />

Quel impact le choix du donneur a-t-il sur<br />

le taux de réussite (degré de parenté? Même<br />

ménage?)? Qu’en est-il de l’innocuité?<br />

C’est-à-dire quel est le risque d’une transmission<br />

d’un agent infectieux ou de maladies<br />

associées à la composition microbienne?<br />

Qu’en est-il de la préparation du<br />

greffon (volume de selles, dosage, frais vs.<br />

congelé)? La question sans réponse à la<br />

laquelle nous sommes le plus souvent<br />

confrontés dans la pratique est celle d’une<br />

extension de l’indication. Beaucoup de<br />

patients et leurs proches ainsi que certains<br />

médecins traitants aimeraient employer la<br />

TMF pour un large éventail de maladies<br />

telles que le diabète sucré, l’adiposité, le<br />

syndrome de l’intestin irritable, la MICI, la<br />

sclérose en plaques, la maladie de Parkinson,<br />

le syndrome de fatigue chronique, la<br />

dépression, etc. <strong>No</strong>tamment parce que les<br />

efforts thérapeutiques entrepris jusqu’ici<br />

n’ont pas apporté le succès escompté ou ont<br />

été accompagnés d’effets indésirables. On<br />

espère justement éviter ces effets indésirables<br />

en appliquant cette approche thérapeutique<br />

douce et naturelle. Il faut préciser<br />

que les données relatives au bénéfice de la<br />

TMF pour d’autres maladies que l’infection<br />

récidivante à Clostridium difficile sont<br />

insuffisantes pour la quasi-totalité des pathologies<br />

citées (souvent, il s’agit uniquement<br />

de preuves individuelles ou de petites<br />

séries) ou même inexistantes. Les meilleures<br />

études sont disponibles pour la colite<br />

ulcéreuse, mais les résultats concernant<br />

l’efficacité sont hétérogènes. Si bénéfice il<br />

y a, ce n’est qu’une relativement petite part<br />

de patients qui en profite. A cela s’ajoute<br />

que l’on a constaté une forte dépendance<br />

du donneur choisi. On ne sait pas pourquoi<br />

un donneur spécifique a permis de traiter<br />

un relativement grand nombre de patients<br />

avec succès, alors que d’autres donneurs<br />

n’ont pas produit des résultats aussi bons,<br />

sans compter que l’on n’a pas constaté<br />

d’anomalies dans la composition microbienne<br />

des différents donneurs.<br />

Résumé et perspectives<br />

La TMF est très bien établie pour traiter<br />

l’infection récidivante à Clostridium difficile.<br />

Sa position dans l’algorithme thérapeutique<br />

n’a cependant pas encore été définitivement<br />

déterminée. A notre avis, la<br />

TMF est le traitement de choix pour les<br />

patients qui récidivent la deuxième fois ou<br />

plus. Le cas échéant, elle peut aussi s’avérer<br />

appropriée pour une première récidive<br />

(notamment pour les cas graves) ou même<br />

lors d’une première infection fulminante<br />

qui ne répond qu’insuffisamment ou tardivement<br />

à la vancomycine. Une extension<br />

de la méthode à d’autres pathologies ne<br />

nous semble pas recommandée, excepté<br />

dans le cadre d’études dont la méthodologie<br />

est bonne. La réalisation de la TMF<br />

dans différents centres est hétérogène. En<br />

raison des examens préalables et de la préparation<br />

du greffon, elle est relativement<br />

complexe et coûteuse. A l’avenir, on peut<br />

s’attendre à l’utilisation de solutions microbiennes<br />

standardisées avec une composition<br />

définie suivant l’indication ou même<br />

adaptées à la composition microbienne du<br />

receveur. Jusque-là, il reste cependant un<br />

long chemin à parcourir. ■<br />

Références<br />

1. Cohen, SH, Gerding, DN, Johnson, S, et al.<br />

Clinical practice guidelines for Clostridium<br />

difficile infection in adults: 2010 update by<br />

the society for healthcare epidemiology of<br />

America (SHEA) and the infectious diseases<br />

society of America (IDSA). Infect Control<br />

Hosp Epidemiol 2010;31:431–55.<br />

2. Debast, SB, Bauer, MP, Kuijper, EJ, et al.<br />

European Society of Clinical Microbiology<br />

and Infectious Diseases: update of the treatment<br />

guidance document for Clostridium<br />

difficile infection. Clin Microbiol Infect<br />

2014;20:1–26.<br />

3. Lessa, FC, Mu, Y, Bamberg, WM, et al. Burden<br />

of Clostridium difficile infection in the United<br />

States. The New England journal of medicine<br />

2015;372:825–34.<br />

4. Schwan, A, Sjölin, S, Trottestam, U, et al.<br />

Relapsing clostridium difficile enterocolitis<br />

cured by rectal infusion of homologous<br />

faeces. Lancet 1983;2:845.<br />

5. van <strong>No</strong>od, E, Vrieze, A, Nieuwdorp, M, et al.<br />

Duodenal Infusion of Donor Feces for Recurrent<br />

Clostridium difficile. N Engl J Med 2013.<br />

40 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


PERSPECTIVES<br />

AUS DER «THERAPEUTISCHEN UMSCHAU»*<br />

Renale Hypertonie – die Rolle<br />

der Nieren bei der Entstehung<br />

der arteriellen Hypertonie und<br />

die Nieren als Endorgan<br />

Die Nieren spielen eine entscheidende Rolle bei der Blutdruckregulation, indem sie bei der Salz-Wasserregulation<br />

beteiligt sind und durch das Renin-Angiotensin-Aldosteronsystem selber über Instrumente<br />

zur Blutdruckregulation verfügen. Sie sind ebenfalls Effektororgan des sympathischen Nervensystems.<br />

Das Verständnis der Pathophysiologie führt zu einem gezielten Einsatz der Sub stanzklassen, welche zur<br />

Behandlung der arteriellen Hypertonie heute zur Verfügung stehen. Als renale Hypertonie bezeichnet<br />

man eine auf dem Boden einer Nierenerkrankung bestehende arterielle Hypertonie, wobei die Nieren<br />

auch Endorgan sind und der antihypertensiven Behandlung im Sinne einer optimalen «Nephroprotektion»<br />

eine besondere Bedeutung zukommt. Dies be inhaltet die Blutdruckbehandlung innerhalb der<br />

Zielwerte < 130/80 mmHg und ein Absenken der Proteinurie auf < 1 g/d.<br />

Nephrologie, Medizinische Universitätsklinik, Kantonsspital Baselland, Liestal<br />

Ineke Grendelmeier<br />

Pathogenese der<br />

arteriellen Hypertonie<br />

Das Verständnis der Entstehung der arteriellen<br />

Hypertonie wurde wesentlich durch<br />

die Arbeiten von Arthur Guyton in den<br />

1970er Jahren beeinflusst. A. Guyton postulierte,<br />

dass der Blutdruck vor allem<br />

durch die Kapazität der Nieren, Natrium<br />

auszuscheiden gesteuert wird und diese<br />

eine zentrale Rolle bei der Blutdruckregulation<br />

spielen [1]. Neuere Erkenntnisse<br />

unterstützen dies, zeigen aber auch, dass<br />

der Blutdruck nicht durch die Salz-Wasserregulation<br />

allein sondern zusätzlich<br />

durch Änderungen des Gefässsystems und<br />

des vegetativen Nervensystems im Langzeitverlauf<br />

beeinflusst wird [2].<br />

Renale Salz-/Wasserregulation<br />

Die renale Wasser-und Salzretention führt<br />

zu einer Erhöhung des Extrazellulärvolumens,<br />

des Blutvolumens und damit zu ei-<br />

* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Therapeutischen<br />

Umschau» (2015; 72 (6): 369-374). VSAO-Mitglieder<br />

können die «Therapeutische Umschau» zu äusserst<br />

günstigen Konditionen abonnieren. Details s. unter<br />

www.hogrefe.ch/downloads/vsao.<br />

nem gesteigerten kardialen Output und<br />

einem Blutdruckanstieg. Dabei gelingt es<br />

der Niere durch Natrium-/Wasserretention<br />

respektive- Exkretion so fein zu regulieren,<br />

dass das Extrazellulärvolumen unter normalen<br />

Bedingungen lediglich um 10 %<br />

variiert. Diese Effekte sind gestört bei Patienten<br />

mit eingeschränkter Nierenfunktion.<br />

Das Guyton-Modell der Blutdruckregulation<br />

postuliert, dass Langzeitänderungen<br />

des Blutdruckes entweder durch Änderungen<br />

der Kapazität der Niere bei der Natriumexkretion<br />

und/oder der Natriumzufuhr<br />

bedingt sind.<br />

Neben der Salzausscheidung in Abhängigkeit<br />

der Nierenfunktion scheint der Salzkonsum<br />

eine Rolle bei der Entstehung der<br />

arteriellen Hypertonie zu spielen. In Populationen<br />

mit einem Salzkonsum von<br />

über 2.3 g Natrium/d (entspricht etwa 6 g<br />

Kochsalz/d) ist die Prävalenz der sogenannten<br />

«essentiellen Hypertonie» wesentlich<br />

grösser als in Populationen, welche<br />

einen Salzkonsum von unter 1.2 g<br />

Natrium/d (etwa 3 g Kochsalz/d) aufweisen,<br />

in welchen diese Form der Hypertonie<br />

fast nicht existent ist [3]. Eine salzreduzierte<br />

Diät führt zu einem Absinken des<br />

systolischen sowie des diastolischen Blutdrucks<br />

vor allem bei Individuen mit Hypertonie<br />

und in Abhängigkeit des Alters<br />

[4]. Somit scheint es zumindest Kochsalz-<br />

Grenzwerte zu geben, welche langfristig<br />

das Entstehen einer Hypertonie begünstigen<br />

oder diese verhindern respektive rückgängig<br />

machen.<br />

Kurzfristige Steigerungen der Salz zufuhr<br />

führen bei unterschiedlichen Probanden<br />

zu einer variablen Blutdruck erhöhung mit<br />

interindividuellen und intraindividuellen<br />

Unterschieden zu unterschiedlichen Zeitpunkten<br />

[4]. Dies wird als «Salzsensitivität»<br />

bezeichnet. Dabei reagieren Menschen<br />

afroamerikanischer Herkunft, Patienten<br />

mit metabolischem Syndrom oder<br />

Nierenerkrankungen sensibler auf eine<br />

abrupte Salzerhöhung und haben dadurch<br />

möglicherweise ein erhöhtes Risiko<br />

für die Entwicklung einer arteriellen Hypertonie<br />

(s. Abb. 1).<br />

Die genauen Mechanismen der Salzsensitivität<br />

sind nicht gut verstanden. Bei Patienten<br />

mit eingeschränkter Natriumexkretion<br />

kann die Blutdruckerhöhung als<br />

physiologische Antwort verstanden werden,<br />

indem die Niere via eine Druck-Diurese<br />

versucht eine erhöhte renale Perfusion<br />

und Natriumexkretion zu erreichen.<br />

Patienten mit einer normalen Nierenfunktion<br />

ist es möglich ohne eine Blutdruckerhöhung<br />

über die Suppression des<br />

Renins und eine Erhöhung des Atrial<br />

Natriuretic Peptides (ANP) die Natrium<br />

Ausscheidung zu steigern (s. Abb. 2).<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

41


PERSPECTIVES<br />

Abb. 1: Diese Graphik zeigt im Tierexperiment<br />

den Effekt einer erhöhten<br />

Salzlast auf den mittleren arteriellen<br />

Druck bei Individuen mit<br />

normaler Renin-Angiotensin-Alosteronaktivität<br />

(RAA), Probanden<br />

mit niedriger RAA und erhöhter<br />

RAA. Im <strong>No</strong>rmalfall führt eine Salzbelastung<br />

zu keiner Blutdruckerhöhung,<br />

da die RAA gehemmt wird.<br />

Bei fixierten RAA (niedrig oder<br />

hoch) kommt es zu einer konstanten<br />

Salzretention und Blutdrucksteigerung,<br />

bis der Druck hoch genug<br />

für die Salzausscheidung ist<br />

(«Druck-Diurese»). Bei Probanden<br />

mit hoher RAA führt dies zu einem<br />

überhöhten Blutdruck. (Quelle:<br />

Guyton AT, Blood Pressure Control-<br />

Special Role of the Kidneys and<br />

Body Fluids; Sience 1991)<br />

Abbildung 2<br />

Zwei renale Mechanismen der Druck-Diurese<br />

sind beschrieben. Zum einen entsteht<br />

durch eine gesteigerte renale Perfusion<br />

eine Erhöhung des Blutflusses durch<br />

die Medulla, welche nicht autoreguliert<br />

ist. Dies erhöht den hy draulischen Druck<br />

im Interstitium und führt zu einer verringerten<br />

Flüssigkeitsaufnahme im Blut. Der<br />

zweite Mechanismus läuft über das Renin-Angiotensin-Aldosteronsystem.<br />

Das Renin-Angiotensin-<br />

Aldosteronsystem (RAAS)<br />

Durch ein Absinken der Natriumkonzentration<br />

und einem Bludruckabfall mit<br />

Verminderung des renalen Blutflusses<br />

und einer verminderten Dehnung des<br />

glomerulären Vas afferens kommt es zu<br />

Aktivierung des Renin-Angiotensin-Aldosteronsytems<br />

(RAAS), welches ein starker<br />

Blutdruckregulator ist. Es kommt zur<br />

Reninsekretion aus den Zellen des juxtaglomerulären<br />

Apparates (s. Abb. 3) und<br />

über Angiotensin I via das Angiotensin-<br />

Converting-Enzym zur Bildung von Angiotensin<br />

II, welches den Durst stimuliert,<br />

die Natrium- und Flüssigkeitsreabsorption<br />

in der Henle'schen Schleife und den distalen<br />

Nephronsegmenten steigert sowie<br />

via die Stimulation der Sekretion von Aldosteron<br />

und Arginin-Vasopressin und<br />

Hemmung des ANP die Rückresorption<br />

noch weiter steigert. Als Resultat steigt der<br />

Blutdruck und über negative Feedbackmechanismen<br />

wird das RAAS in der gesunden<br />

Niere nun gehemmt.<br />

Das RAAS ist nicht adäquat unterdrückt<br />

bei Patienten mit Hypertonie und bei einigen<br />

Patienten sogar erhöht. Besonders<br />

bei Patienten mit Nierenarterienstenose<br />

kommt es zu einer erhöhten Aktivität des<br />

RAAS. Dieser Effekt verliert aber mit zunehmender<br />

Fibrosierung und Sklerosierung<br />

des renalen Parenchyms und der<br />

intrarenalen Gefässe an Bedeutung, die<br />

Blutdrucksensibilität im juxtagloermulären<br />

Apparat und Interstitium nimmt ab,<br />

es kommt zu einer vermehrten Salzsensitivität<br />

und fixierten Hypertonie.<br />

Das vegetative<br />

Nervensystem<br />

Das sympathische Nervensystem wird<br />

über einen Blutdruckabfall stimuliert,<br />

wohingegen das parasympathische Nervensystem<br />

bei einer Blutdrucksteigerung<br />

stimuliert wird. Bei Patienten mit Hypertonie<br />

scheint der «set-point» sich an die<br />

bestehenden Blutdruckwerte angepasst zu<br />

42 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


PERSPECTIVES<br />

haben. Paradoxerweise haben diese Patienten<br />

eine erhöhte Herzaktivität, erhöhte<br />

Plasma-Katecholaminspiegel und eine<br />

erhöhte Aktivität sympathischer Nervenfasern.<br />

Diese Adaptation mit dem Ziel die<br />

erhöhten Blutdruckwerte zu erhalten<br />

scheint vor allem in den Barorezeptoren<br />

selber stattzufinden. Mit zunehmendem<br />

Alter werden durch athero sklerotische<br />

Veränderungen die arteriellen Gefässe<br />

weniger dehnbar und die Sensibilität der<br />

Barorezeptoren nimmt ab. Dies könnte<br />

erklären, warum ältere Patienten mit Hypertonie<br />

eine erhöhte Aktivität der sympathischen<br />

Nerven aufweisen und erhöhte<br />

Katecholaminspiegel zeigen.<br />

Renale Ursachen einer<br />

sekundären Hypertonie<br />

Renovaskuläre Hypertonie<br />

Die renovaskuläre Hypertonie ist im Wesentlichen<br />

durch die atherosklerotische<br />

Nierenarterienstenose und bei einem kleinen<br />

Teil durch eine fibromuskuläre Dysplasie<br />

(meist junge Frauen, perlschnurartigen<br />

Stenosen der Nierenarterie) bedingt<br />

und wird bei ca. 1 % der Patienten mit arterieller<br />

Hy pertonie klinisch diagnostiziert.<br />

Der pathophysiologische Zusammenhang<br />

zwischen Nierenarterienstenose (NAS) und<br />

Hypertonie ist bei der fibromuskulären<br />

Dysplasie weitgehend gegeben, bei der<br />

atheroklerotischen Nierenarterienstenose<br />

ist diese bei einem Grossteil der Patienten<br />

nicht ursächlich, da oft nicht nur ein solitäre<br />

Läsion der Nierenarterie sondern auch<br />

eine ischämische Nierenschädigung auf<br />

dem Boden von atherosklerotischen Veränderungen<br />

der kleinen Nierengefässe vorliegt.<br />

Klinisch sollte der Verdacht auf eine<br />

hämodynamisch relevante NAS bei einer<br />

therapierefraktären Hypertonie, einer Verschlechterung<br />

einer Hypertonie innert<br />

kurzer Zeit, Auftreten einer Hypertonie in<br />

jungem Alter, einer unklaren Verschlechterung<br />

der Nierenfunktion unter Blockade<br />

des RAAS, einer einseitig verkleinerten<br />

Niere, sowie bei rezidivierendem Lungenödem<br />

bei schwerer arterieller Hypertonie<br />

gehegt werden. Diagnostisch kommen die<br />

farbcodierte Duplexsonographie, die MRund<br />

CT-Angiographie und als Goldstandard<br />

die intraarterielle digitale Substraktionsangiographie<br />

zum Einsatz, wobei<br />

hierbei gleichzeitig eine PTRA durchgeführt<br />

werden kann.<br />

Bei der fibromuskulären Dysplasie ist der<br />

Stellenwert der Angioplastie gesichert [5],<br />

bei der atherosklerotischen NAS konnten<br />

zwei grosse Studien keinen Vorteil einer<br />

interventionellen Therapie zeigen [6, 7].<br />

Die Indikation für eine PTRA sollte hier<br />

bestimmten Fällen vorbehalten werden<br />

(z. B. rezidivierendes Lungenödem, therapierefraktäre<br />

Hypertonie, progrediente<br />

Niereninsuffizienz, junger Patient mit<br />

normaler Nierengrösse) [8].<br />

Abbildung 3: Nierengewebe (HE-Färbung, 400x vergrössert) und schematische Darstellung<br />

eines Glomerulums. Man erkennt die verschiedenen Bestandteile des Nierenkörperchens =<br />

Glomerulum (Kapselraum, parietales Blatt der Bowmanschen Kapsel, Basalmembran,<br />

Gefässpol) sowie eine afferente Arteriole mit den juxtaglomerulären/granulierten Zellen,<br />

welche Renin produzieren. Man erkennt auch die extraglomerulären Mesangiumzellen.<br />

(Quelle: Dr. med. Denes Kiss/Prof. W. Wegmann)<br />

Renal-parenchymatöse<br />

Hypertonie<br />

Unter einer renoparenchymatösen Hypertonie<br />

wird eine Hypertonie auf dem Boden<br />

einer Nierenerkrankung verstanden. Diese<br />

wird bedingt durch die eingangs erwähnten<br />

pathophysiologischen Grundlagen,<br />

indem Nierenerkrankungen zu einer<br />

Salz-Wasserretention, zu einer Aktivierung<br />

respektive Fixierung des RAAS und<br />

zu einer Aktivierung des sympathischen<br />

Nervensystems sowie zu einer Störung der<br />

Funktion des Endothels führen. Aus diesem<br />

Grunde sollten Patienten mit Hypertonie<br />

abgeklärt werden mittels einer Bestimmung<br />

des Kreatinins, Harnstoffs,<br />

Natriums und Kaliums im Serum sowie<br />

einer Urinstixuntersuchung, einer mikroskopischen<br />

Urinsedimentuntersuchung,<br />

der quantitativen Messung der Proteinurie<br />

und einer Sonographie der Nieren<br />

(s. Abb. 4). Ein normales Kreatinin<br />

schliesst das Vorliegen eines Nierenschadens<br />

nicht aus da dieser auch bei einer<br />

noch normalen glomerulären Filtrationsrate<br />

vorliegen kann (s. Abb. 5).<br />

Arterielle Hypertonie<br />

und Niereninsuffizienz<br />

Die arterielle Hypertonie kann Folge und<br />

Ursache einer Nierenerkrankung sein und<br />

somit ist die Wechselwirkung komplex.<br />

Abbildung 4: Abklärung bei renaler<br />

Hypertonie<br />

Neben dem Diabetes mellitus ist die arterielle<br />

Hypertonie in unseren Breitengraden<br />

eine der häufigsten Ur sachen einer<br />

terminalen Niereninsuffi zienz. Bei 80 %<br />

der Patienten mit Niereninsuffizienz<br />

kommt es zu einer arteriellen Hypertonie<br />

und diese ist die häufigste Sekundärkomplikation,<br />

welche bereits schon in frühen<br />

Stadien der Nierenerkrankung auftritt [9].<br />

Da die arterielle Hypertonie ein wichtiger<br />

Faktor bei der Progression der Nierenerkrankung<br />

und gleichzeitig ein Risikofaktor<br />

für die Entstehung kardiovaskulärer<br />

Erkrankungen ist, kommt ihrer<br />

Behandlung bei Patienten mit Niereninsuffizienz<br />

eine wichtige Bedeutung zu.<br />

Gleichzeitig sollte berücksichtigt werden<br />

dass das Voranschreiten der Niereninsuffizienz<br />

neben der Hypertonie noch durch<br />

andere Faktoren, wie z. B. das Vorliegen<br />

einer Proteinurie, eines Diabetes mellitus,<br />

einer Adipositas, Rauchen und genetischer<br />

Faktoren beeinflusst wird. Es ist günstig,<br />

wenn niereninsuffiziente Patienten ab<br />

dem Stadium 3 der Nieren erkrankung<br />

(Clearance < 59 – 30 ml/min/1,73 m2)<br />

in Zusammenarbeit mit einem Nephrolo-<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

43


PERSPECTIVES<br />

• eGFR 3 Monate<br />

• Und/oder: <br />

- persistierende Proteinurie/Albuminurie<br />

- pathologisches Urinsediment<br />

- Abnormale Bildgebung<br />

- Abnormale Blutanalysen (z.B. Hyperkaliämie, renal<br />

tubuläre Azidose)<br />

- Die Definition einer CKD variiert nicht mit dem Alter, auch<br />

wenn die Prävalenz hoch ist (25% der 70-jährigen). Eine<br />

GFR 1 g/d vorliegen oder bei<br />

Patienten mit Zystennieren. Gleichzeitig<br />

sollte ein Absinken der Proteinurie erzielt<br />

werden, im Idealfall < 0.3 g/d.<br />

Analog zu Patienten mit erhaltener Nierenfunktion,<br />

sollte die sogenannte «lifestyle-modification»<br />

Basis der Hypertoniebehandlung<br />

sein.<br />

Diese beinhaltet die salzarme Diät, Gewichtsreduktion,<br />

körperliche Aktivität,<br />

Rauchstopp und den moderaten Alkoholkonsum.<br />

Bei Patienten mit Niereninsuffizienz<br />

ist hierbei besonderes Augenmerk<br />

auf eine Fehlernährung zu lenken und<br />

eine Diätberatung kann von Vorteil sein.<br />

Besondere Bedeutung bei der Blutdrucksenkung<br />

kommt den ACE-Hemmern und<br />

den Sartanen zu. Zahlreiche Studien<br />

konnten bei Patienten mit diabetischer<br />

Nephropathie belegen, dass diese mit Vorteil<br />

eingesetzt werden sollten. Einerseits<br />

wegen der arteriellen Blutdrucksenkung<br />

und der Reduktion der Proteinurie andererseits<br />

scheinen diese Substanzgruppen<br />

zusätzlich einen nephroprotektiven Effekt<br />

zu haben, welcher bis dato noch nicht<br />

eindeutig geklärt ist. Dies kann mittlerweile<br />

auch für primäre Nierenerkrankungen<br />

angenommen werden.<br />

ACE-Hemmer und Sartane senken den<br />

intraglomerulären Druck und somit ist zu<br />

erwarten, dass das Kreatinin zu Beginn<br />

der Therapie ansteigt. Als Faustregel ist ein<br />

Kreatinin-Anstieg bis zu 30 % akzeptabel.<br />

Bei einem überdimensionalen Anstieg<br />

sollte eine Nierenarterienstenose oder eine<br />

Hypovolämie und Hypotonie vermutet<br />

und ausgeschlossen werden. Auch sollte<br />

eine Kombination mit NSAR strikte vermieden<br />

werden. Ebenso sollen Patienten<br />

mit Niereninsuffizienz unter einer solchen<br />

Therapie darüber informiert werden, dass<br />

zu Zeiten von Flüssigkeitsverlusten<br />

(Durchfall, Fieber, akute Erkrankung),<br />

der ACE-Hemmer oder das Sartan pausiert<br />

werden muss, was ebenfalls für die Diuretika<br />

gilt.<br />

Die zweite Komplikation ist die Hyperkaliämie,<br />

welche aufgrund der verminderten<br />

Aldosteronaktivität unter ACE-<br />

Hemmern/Sartanen vorkommen kann.<br />

Besonders gefährdet hierfür sind Patienten<br />

mit einem hyporeninämischen Hypoaldosteronismus,<br />

wie er bei Diabetikern<br />

auftreten kann. Ebenso ist Vorsicht geboten<br />

bei der Kombination von Spironolacton<br />

und ACE-Hemmern/ Sartanen. Diese<br />

Kombination ist vor allem bei Patienten<br />

mit Herzinsuffizienz üblich und kann bei<br />

kardiorenalem Syndrom und bei Patienten<br />

mit Hypovolämie zu einer gefährlichen<br />

Hyperkaliämie führen. Ebenso empfiehlt<br />

sich hier der Verzicht auf NSAR. Eine<br />

Kombination von Sartanen und ACE-<br />

Hemmern im Sinne einer «doppelten<br />

RAAS-Blockade» scheint bei der aktuellen<br />

Studienlage nicht empfehlenswert oder<br />

nur in Einzelfällen indiziert aufgrund der<br />

erhöhten Morbidität und Mortalität von<br />

Patienten unter dieser Therapie. Weitere<br />

Massnahmen zur Risikoreduktion einer<br />

Hyperkaliämie sind der gleichzeitige Einsatz<br />

eines Schleifendiuretikums oder eines<br />

Thiaziddiuretikums, die Korrektur einer<br />

metabolischen Azidose und eine kaliumarme<br />

Diät sowie der Einsatz von Kalium-<br />

Chelatbildnern.<br />

Reninantagonisten sind wirksam in der<br />

Blutdrucksenkung, die Sicherheit bei und<br />

der positive Effekt auf das Voranschreiten<br />

einer Niereninsuffizienz muss in Studien<br />

aber noch belegt werden.<br />

Eine besondere Bedeutung kommt bei<br />

Patienten mit Niereninsuffizienz dem<br />

Einsatz von Diuretika zu. Wie eingangs<br />

erwähnt kommt es bei Niereninsuffizienz<br />

zur Natriumretention, welcher mittels<br />

Schleifen-und Thiaziddiuretika entgegengewirkt<br />

werden kann. Dabei wirken Diuretika<br />

synergistisch mit ACE-Hemmern<br />

und Sartanen und werden im Idealfall<br />

kombiniert. Aufgrund ihrer Albuminbindung<br />

können Thiazide und Schleifendiuretika<br />

nicht glomerulär filtriert werden<br />

sondern werden über einen Ko-Transporter<br />

tubulär ausgeschieden. Dies erklärt,<br />

warum Patienten mit Hypalbuminämie<br />

(z. B. nephrotisches Syndrom) und mit<br />

Niereninsuffizienz (verminderter Plasmadurchfluss<br />

und verringerte Sekretionsleistung<br />

im Tubulus) höhere Dosen einer<br />

diuretischen Therapie benötigen. Gleichzeitig<br />

erklärt die flache Dosis-Wirkungsbeziehung<br />

und lange Halbwertzeit von<br />

Thiaziden, warum eine Dosissteigerung<br />

bei einer Clearance < 45 ml/min wenig<br />

effizient ist und eine Steigerung der Dosis<br />

bei Schleifendiuretika in diesem Stadium<br />

der Niereninsuffizienz eine bessere Wirkung<br />

erzielt.<br />

Kalziumantagonisten sind wirksam in der<br />

Hypertoniebehandlung, sind aber nicht<br />

gleich nephroprotektiv wie die oben erwähnten<br />

Substanzklassen und senken die<br />

Proteinurie weniger effizient. Möglicherweise<br />

hängt dies mit der vasodilatativen<br />

Wirkung der Kalziumantagonisten auf<br />

das Vas afferens des Glomerulums zusammen,<br />

welches eine Drucksteigerung im<br />

Glomerulum zur Folge hat. Somit empfehlen<br />

sich Kalziumantagonisten vor allem<br />

in Kombination mit einem ACE-<br />

44 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


PERSPECTIVES<br />

Ob und wie Betablocker einen positiven<br />

oder negativen Einfluss auf das Voranschreiten<br />

einer Niereninsuffizienz haben,<br />

muss ebenfalls in Studien noch belegt<br />

werden. Viele Patienten mit Nierenerkrankung<br />

weisen aber gleichzeitig cardiovaskuläre<br />

Erkrankungen auf und haben eine<br />

Indikation für einen Betablocker. Es bleibt<br />

ebenfalls noch zu belegen, ob Betalocker<br />

durch die Hemmung der sympathischen<br />

Ueberaktivität bei Niereninsuffizienz und<br />

Hypertonie einen positiven Effekt auf das<br />

Outcome von Nierenpatienten haben (Zusammenfassung<br />

Abb. 6).<br />

Abbildung 6: Wahl der antihypertensiven Therapie<br />

Hemmer oder einem Sartan und einer<br />

diuretischen Therapie. Idealerweise kann<br />

hier auch auf ein Kombinationspräparat<br />

zurückgegriffen werden um die Einnahme<br />

zu erleichtern.<br />

Schlussfolgerung<br />

Wichtige Grundlage bei der Behandlung<br />

von Patienten mit Niereninsuffizienz und<br />

arterieller Hypertonie ist das Verständnis<br />

der Pathophysiologie.<br />

Eine Hypertonie kann Ursache oder Folge<br />

einer Nierenerkrankung sein und Patienten<br />

mit arterieller Hypertonie sollten<br />

auf eine renale Ursache hin untersucht<br />

werden.<br />

■<br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

45


PERSPECTIVES<br />

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reliure monastique<br />

Prof. Iris Ritzmann, historienne de la médecine, Zurich<br />

de la diététique médicale. L’auteur Ibn Butlan<br />

(décédé en 1066) étudia la médecine<br />

dans sa ville natale de Bagdad, une métropole<br />

florissante du califat abbasside. Plus<br />

tard, il émigra via Le Caire et Constantinople,<br />

à Alep et Antioche, où il travailla<br />

comme médecin d’hôpital.<br />

L’objectif d’Ibn Butlan ne se limitait pas à<br />

un style de vie équilibré et sain. Il visait<br />

aussi la coexistence pacifique des communautés<br />

religieuses. Adepte du nestorianisme,<br />

il était, en tant qu’hérétique, pourchassé<br />

par l’église catholique romaine.<br />

Pendant la Renaissance, son désir se réalisa<br />

de façon symbolique: ses écrits furent<br />

habillés dignement avec cette partition<br />

monastique.<br />

Ces précieux objets illustrés par des gravures<br />

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luxe. L’impression coûtait cher, de plus, il<br />

fallait ensuite relier l’ouvrage, un travail<br />

fastidieux. Pour la reliure, on avait le choix<br />

parmi différents cuirs. Parfois, le relieur se<br />

servait de parchemin avec des inscriptions<br />

manuscrites.<br />

La reliure sur l’illustration présentée provient<br />

d’un antiphonaire, un livre liturgique<br />

catholique. Le texte parle de la mission de<br />

Dieu à <strong>No</strong>é. Les notes carrées trouvent leur<br />

place sur quatre lignes, la portée apparaissant<br />

en rouge. L’initiale bleue marque le<br />

début d’un nouveau verset. Cette belle partition<br />

a de toute évidence été arrachée dans<br />

un livre de cantiques pour être utilisée<br />

comme reliure pour un ouvrage de grande<br />

valeur.<br />

Qu’est-ce qui se cache donc entre cette<br />

couverture?<br />

Le livre porte le titre «Schachtafelen der<br />

Gesuntheyt», cette désignation renvoie à la<br />

présentation des contenus sous forme de<br />

tableau, nouvelle à l’époque. L’ouvrage<br />

imprimé en 1533 est dérivé d’un manuscrit<br />

arabe du Haut Moyen Age, un ouvrage-clé<br />

Museum für<br />

medizinhistorische<br />

Bücher Muri,<br />

Marktstr. 4,<br />

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46 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


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47


MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

BOÎTE<br />

AUX LETTRES<br />

Le cabinet médical que je loue est situé dans un immeuble commercial.<br />

J’ai dû faire rénover complètement ma salle de radiologie. Pour ce<br />

faire, j’ai signé un contrat (d’entreprise) avec un entrepreneur. Après<br />

les travaux, il est apparu que la radioprotection était insuffisante,<br />

raison pour laquelle je refuse de régler la facture de l’entrepreneur<br />

dans sa totalité. Celui-ci exige le paiement complet. Que dois-je faire?<br />

Quelles sont les conséquences possibles?<br />

Une radioprotection insuffisante constitue un défaut de l’ouvrage devant être signalé<br />

immédiatement à l’entrepreneur. A des fins de preuve, il est recommandé de procéder<br />

par écrit, de préférence par courrier recommandé et de la façon la plus précise possible.<br />

Envoyer un e-mail ne suffit pas.<br />

De plus, il est conseillé de fixer dans le courrier un délai pour la réparation à l’entrepreneur.<br />

Vous pouvez d’ores et déjà prendre contact avec votre assurance de protection juridique<br />

afin de discuter des prochaines démarches.<br />

Sven Walser, licencié en droit,<br />

avocat, LL.M., AXA-ARAG Protection<br />

juridique SA, droit immobilier<br />

Dans votre cas, il s’agit notamment d’éviter que l’entrepreneur ne demande l’inscription<br />

d’une hypothèque légale des artisans et entrepreneurs sur l’immeuble du propriétaire.<br />

Bénéficient de ce droit, en garantie de leur créance, tous les entrepreneurs ayant, sur un<br />

immeuble, fourni des matériaux et du travail, ou du travail seulement, pour un ouvrage<br />

(dans votre cas, la salle de radiologie). Peu importe à cet égard que ce soit le propriétaire/<br />

bailleur ou le locataire qui ait mandaté l’entrepreneur pour les travaux de rénovation.<br />

Si le locataire ne règle pas la créance de l’entrepreneur, ce dernier peut faire inscrire une<br />

hypothèque légale au registre foncier sur l’immeuble du bailleur, ce qui peut aboutir<br />

dans le pire des cas à la vente aux enchères du cabinet voire de tout l’immeuble commercial.<br />

Si l’inscription de l’hypothèque légale des artisans et des entrepreneurs ne peut être<br />

évitée, le locataire risque, en plus de son litige relatif à la facture de l’entrepreneur, d’être<br />

impliqué dans un litige avec son bailleur qui exigera la suppression de l’hypothèque<br />

légale sur son immeuble.<br />

La souscription d’une assurance de protection juridique couvrant les litiges relevant du<br />

droit du bail et du contrat d’entreprise est donc recommandée avant même l’ouverture<br />

d’un cabinet.<br />

L’assureur examine la situation avec le preneur d’assurance et définit la procédure à<br />

suivre. Dans un premier temps, il s’agit de trouver une solution à l’amiable avec toutes<br />

les parties impliquées.<br />

Dans votre cas, il faut en priorité vérifier le bien-fondé de la créance de l’entrepreneur et<br />

la défectuosité de la salle de radiologie (éventuellement, faire établir une expertise). En<br />

trouvant une solution avec l’entrepreneur, il est possible d’obtenir de lui qu’il fasse supprimer<br />

l’inscription de l’hypothèque, ce qui règlerait du même coup le litige avec le<br />

bailleur.<br />

Dans le cas contraire, le litige devra être réglé devant les tribunaux. Si ce cas de figure<br />

est couvert, votre assurance de protection juridique vous assistera en cas de procédure<br />

judiciaire. ■<br />

AXA-ARAG propose aux membres de MEDISERVICE une assurance de protection<br />

juridique à des conditions très avantageuses. Vous avez d’autres questions? N’hésitez<br />

pas à vous adresser à votre interlocuteur MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>.<br />

48 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>


MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

49


IMPRESSUM<br />

ADRESSES DE CONTACT DES SECTIONS<br />

N o 5 • 35 e année • <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Bahnhofplatz 10A, case postale, 3001 Berne<br />

Téléphone 031 350 44 88, fax 031 350 44 89<br />

journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />

www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Rédaction<br />

Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />

Franziska Holzner-Arnold, Kerstin Jost, Lukas Staub,<br />

Jan Vontobel, Anna Wang, Sophie Yammine<br />

Comité directeur<br />

Daniel Schröpfer (président),<br />

Anja Zyska Cherix (vice-présidente), Angelo Barrile<br />

(vice-président), <strong>No</strong>ra Bienz, Christoph Bosshard,<br />

Cyrill Bühlmann, Michel Clément, Marc Oliver Eich<br />

(swimsa), Karin Etter, Lars Frauchiger,<br />

Dina-Maria Jakob, Gert Printzen, Miodrag Savic,<br />

Hervé Spechbach, Marius Suter<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />

Téléphone +41 31 300 66 66, info@staempfli.com<br />

www.staempfli.com<br />

Maquette<br />

Tom Wegner<br />

Annonces<br />

Ringier Axel Springer Schweiz AG, Fachmedien<br />

Förrlibuckstrasse 70, case postale, 8021 Zurich<br />

Téléphone 043 444 51 05, fax 043 444 51 01<br />

vsao@fachmedien.ch<br />

Tirage<br />

Exemplaires imprimés: 22 851<br />

Certification des tirages par la REMP/FRP 2015:<br />

21 136 exemplaires<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 6/<strong>2016</strong> paraîtra en décembre <strong>2016</strong>.<br />

Sujet: Top up (y c. <strong>Journal</strong> de l’association)<br />

© <strong>2016</strong> by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

BL/BS<br />

BE<br />

VSAO Sektion beider Basel,<br />

Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,<br />

Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, téléphone 061 421 05 95,<br />

Fax 061 421 25 60, sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

VSAO Sektion Bern, Geschäftsführung: Janine Junker, Gerhard Hauser,<br />

Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, téléphone 031 381 39 39,<br />

fax 031 381 82 41, bern@asmac.ch, www.vsao-bern.ch<br />

FR <strong>ASMAC</strong> section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler, Wattenwylweg 21,<br />

3006 Bern, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12, info@gkaufmann.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />

GR<br />

JU<br />

Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte Sektion<br />

Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG, RA Geschäftsführer/<br />

Verbandsjurist, Tel. +41 78 880 81 64, info@vsao-gr.ch / www.vsao-gr.ch<br />

ASMAJ c/o Karim Bayoumy, Rue de l’Église 6, 2800 Delémont,<br />

<strong>ASMAC</strong>.jura@gmail.com<br />

NE <strong>ASMAC</strong> section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat, Rue du Musée 6,<br />

Case postale 2247, 2001 Neuchâtel, tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St.Gallen-Appenzell, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VD<br />

VS<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

<strong>ASMAC</strong>T, Associazione Medici Assistenti e Capiclinica Ticinesi,<br />

Avv. Lorenza Pedrazzini, c/o Ordine dei Medici del Cantone Ticino,<br />

Via Cantonale-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />

tél. 091 930 63 00, fax 091 930 63 01, lorenza.pedrazzini@gmail.com<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

Label de qualité Q-publication<br />

de l’association média suisses<br />

ZH<br />

Zürcher Spitalärzte und Spitalärztinnen VSAO, Dr. R. M. Reck,<br />

Bahnhofstrasse 3, 8610 Uster, téléphone 044 941 46 78, fax 044 941 46 67,<br />

info@vsao-zh.ch, www.vsao-zh.ch<br />

50 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N o 5 <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>

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