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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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LES SOUBASSEMENTS DU PROCESSUS D’ACCUMULATION DU CAPITAL AU MAROC<br />

Les faibles nive<strong>au</strong>x <strong>de</strong> qualification semblent aller <strong>au</strong>-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s secteurs traditionnels qui<br />

utilisent <strong>de</strong> la main d’œuvre non qualifiée. La part <strong>de</strong>s diplômés en 2014 ne représente que<br />

57,3% dans les services, 47,4% dans l’in<strong>du</strong>strie, 37% dans les BTP <strong>et</strong> 15,8% dans l’agriculture 42 .<br />

Figure 29 : Part <strong>de</strong>s diplômés parmi les actifs occupés selon les secteurs d’activité<br />

économique en 2014 (en%)<br />

Source : HCP, Enquête nationale sur l’emploi.<br />

Outre le nive<strong>au</strong> d’instruction, <strong>au</strong>tres aspects peuvent influencer la qualité <strong>de</strong> la main<br />

d’œuvre disponible sur le marché <strong>du</strong> travail <strong>et</strong> par conséquent, la pro<strong>du</strong>ctivité <strong>du</strong> travail. A citer,<br />

en particulier, l’emploi non rémunéré, la précarité <strong>de</strong> l’emploi <strong>et</strong> le sous-emploi. L’emploi non<br />

rémunéré, qui correspond <strong>au</strong>x ai<strong>de</strong>s familiales <strong>et</strong> apprentis, représente une part importante <strong>de</strong> la<br />

population active occupée dépassant les 22% en 2014. C<strong>et</strong>te proportion est plus prononcée en<br />

milieu rural avec une part <strong>de</strong> 41,6% contre 3,7% en milieu urbain. Malgré les efforts déployés<br />

en termes <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’emploi, l’emploi précaire représente toujours une<br />

part importante. Ainsi, seuls 20,5% <strong>de</strong> la population active occupée en 2014 bénéficient d’une<br />

couverture médicale (5,6% <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> rural <strong>et</strong> 35,2% <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> urbain). Pour les salariés, c<strong>et</strong>te<br />

proportion se situe à environ 42% (50,4% en milieu urbain <strong>et</strong> 18,4% en milieu rural). Le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong><br />

sous-emploi se situe à 10,3% <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> national <strong>et</strong> varie entre 9,5% en milieu urbain <strong>et</strong> 11,2%<br />

en milieu rural.<br />

Ces différents éléments expliquent le décrochage <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ctivité par rapport <strong>au</strong>x efforts<br />

d’accumulation <strong>et</strong> posent un défi majeur à la compétitivité <strong>de</strong> l’économie nationale.<br />

42 A signaler, à c<strong>et</strong> égard que le stock d’emploi <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong> se caractérise par une dominance <strong>du</strong> secteur <strong>de</strong><br />

l’agriculture qui procure à lui seul près <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong>s postes d’emploi. Ces <strong>de</strong>rniers sont marqués par leur volatilité<br />

<strong>et</strong> leur précarité, impactant considérablement la qualité <strong>de</strong>s emplois agricoles.<br />

ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC<br />

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