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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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LES SOUBASSEMENTS DU PROCESSUS D’ACCUMULATION DU CAPITAL AU MAROC<br />

intersectorielle polarisée, à raison <strong>de</strong> 83 % par 3 secteurs d’activité : le secteur primaire, les<br />

services <strong>et</strong> les BTP.<br />

3.5. Main-d’œuvre moins qualifiée<br />

Aux éléments économiques que nous venons d’évoquer, il f<strong>au</strong>t ajouter une <strong>au</strong>tre dimension<br />

sur laquelle il est impossible <strong>de</strong> faire l’impasse : la qualité <strong>de</strong> la main d’œuvre disponible sur le<br />

marché <strong>du</strong> travail. L’accumulation <strong>du</strong> <strong>capital</strong> pourrait ne pourrait avoir un impact conséquent sur<br />

le potentiel <strong>de</strong> croissance <strong>et</strong> sur les <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité que si l’offre <strong>de</strong> travail va <strong>de</strong> pair avec<br />

une population active qualifiée.<br />

Les différents trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong>s organismes, <strong>au</strong>ssi bien nation<strong>au</strong>x qu’internation<strong>au</strong>x, convergent<br />

à dire que le manque <strong>de</strong> qualification représente le talon d’Achille qui grève la compétitivité<br />

<strong>de</strong> l’économie marocaine. L’analyse <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la population active occupée montre que<br />

l’offre globale <strong>de</strong> travail <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong> se caractérise par une faible qualification <strong>et</strong> ce, malgré une<br />

amélioration quasiment continue <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années<br />

2000. Les <strong>de</strong>rniers chiffres <strong>de</strong> l’enquête nationale sur l’emploi révèlent une surreprésentation <strong>de</strong><br />

travailleurs non instruits ou faiblement instruits <strong>et</strong> une minorité <strong>de</strong>s travailleurs très diplômés.<br />

Environ 63% <strong>de</strong>s actifs occupés sont sans diplôme (45,2% en milieu urbain contre 81,7% en milieu<br />

rural). Les diplômés <strong>de</strong> nive<strong>au</strong> moyen (regroupant les certificats <strong>de</strong> l’enseignement primaire, ceux<br />

<strong>du</strong> secondaire collégial <strong>et</strong> les diplômes <strong>de</strong> qualification ou <strong>de</strong> spécialisation professionnelle)<br />

représentent 26%. Alors que ceux <strong>de</strong> nive<strong>au</strong> supérieur (qui regroupent les baccal<strong>au</strong>réats, les<br />

diplômes <strong>de</strong> techniciens ou <strong>de</strong> techniciens spécialisés <strong>et</strong> les diplômes d’enseignement supérieur :<br />

facultés, gran<strong>de</strong>s écoles <strong>et</strong> instituts) ne représentent que 11,4%.<br />

Figure 28 : Structure <strong>de</strong> la population active occupée a<strong>du</strong>lte selon le nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> diplôme<br />

(en%)<br />

Source : HCP, Enquête nationale sur l’emploi.<br />

96 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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