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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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LES SOUBASSEMENTS DU PROCESSUS D’ACCUMULATION DU CAPITAL AU MAROC<br />

sectorielle <strong>de</strong>s activités économiques.<br />

Une <strong>de</strong>s tendances lour<strong>de</strong>s dans l’évolution <strong>de</strong> l’économie marocaine est le processus<br />

<strong>de</strong> tertiarisation <strong>de</strong> son appareil pro<strong>du</strong>ctif. Malgré l’engagement <strong>du</strong> <strong>Maroc</strong> sur la voie <strong>de</strong> la<br />

diversification <strong>de</strong> la base pro<strong>du</strong>ctive, son économie reste prédominée par les activités <strong>de</strong><br />

services. Au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 1998-2014, l’activité économique nationale, approchée par la<br />

valeur ajoutée totale, a régulièrement progressé en affichant un t<strong>au</strong>x d’accroissement réel <strong>de</strong><br />

4,4% en moyenne par an. A c<strong>et</strong>te évolution, le secteur tertiaire contribue significativement en<br />

enregistrant une progression annuelle moyenne <strong>de</strong> 4,7%, soit un rythme largement supérieur à<br />

celui <strong>de</strong>s activités secondaires (3,4%). Le secteur primaire, impacté par une évolution erratique<br />

<strong>de</strong> la valeur ajoutée agricole avec un pic <strong>de</strong> 26% en 2009 <strong>et</strong> un creux <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> -20% en 2007, a<br />

enregistré un accroissement annuel moyen <strong>de</strong> 4,6% sur l’ensemble <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong>.<br />

Figure 20 : Évolution <strong>de</strong> la valeur ajoutée <strong>de</strong> 1998 à 2014 (en volume, base 100= 1998)<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> HCP<br />

A partir <strong>de</strong> ces évolutions, il est à constater que <strong>de</strong>puis l’année 1998, le secteur tertiaire a<br />

pris progressivement une place plus importante que les <strong>au</strong>tres activités économiques. Sa part<br />

dans la valeur ajoutée totale a gagné 4,7 points entre 1998 <strong>et</strong> 2014 en passant <strong>de</strong> 53,1% à<br />

57,7%. Ce gain est, essentiellement, porté par la branche <strong>de</strong>s services ren<strong>du</strong>s <strong>au</strong>x entreprises <strong>et</strong><br />

services personnels (+3,2 points), l’é<strong>du</strong>cation, santé <strong>et</strong> action sociale (+1,9 point), l’Administration<br />

publique générale <strong>et</strong> sécurité sociale (+1,7 point) <strong>et</strong> dans une moindre mesure, les activités<br />

financières <strong>et</strong> assurances (+0,7 point) <strong>et</strong> les postes <strong>et</strong> télécommunications (+0,4 point).<br />

La part <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te première <strong>de</strong>stination a <strong>au</strong>gmenté <strong>au</strong> détriment <strong>de</strong>s activités primaires qui ont<br />

per<strong>du</strong> plus <strong>de</strong> 5 points entre les <strong>de</strong>ux dates en passant <strong>de</strong> 18,1% en 1998 à 13% en 2014. Quant<br />

<strong>au</strong>x activités secondaires, leur part est passée <strong>de</strong> 28,9% en 1998 à 29,3% en 2014, soit un léger<br />

84 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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