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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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LES SOUBASSEMENTS DU PROCESSUS D’ACCUMULATION DU CAPITAL AU MAROC<br />

groupe d’actifs comprend le matériel informatique, les équipements <strong>de</strong> télécommunication<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> logiciels, alors que le second concerne la construction non rési<strong>de</strong>ntielle, le matériel <strong>de</strong><br />

transport <strong>et</strong> <strong>de</strong> la machinerie. L’utilisation pro<strong>du</strong>ctive <strong>de</strong>s TIC perm<strong>et</strong> d’accélérer les <strong>gains</strong><br />

<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité moyennant plusieurs can<strong>au</strong>x. Elle facilite le processus organisationnel <strong>de</strong> la<br />

chaine d’approvisionnement, <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> <strong>de</strong> distribution, <strong>et</strong> elle favorise une diffusion <strong>de</strong><br />

l’innovation entre les fournisseurs <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, les entreprises <strong>de</strong> services <strong>et</strong> leurs clients.<br />

Selon les résultats qui ressortent <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> « Total Economy Database »,<br />

la croissance économique <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong> <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 2000 est principalement le fait<br />

<strong>du</strong> facteur <strong>capital</strong>. La contribution <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier s’est n<strong>et</strong>tement améliorée d’une décennie à<br />

l’<strong>au</strong>tre, en passant d’environ 58% dans les années 90 à plus <strong>de</strong> 77% entre 2000 <strong>et</strong> 2014, soit un<br />

gain d’environ 20 points.<br />

Figure 16 : Contribution <strong>du</strong> facteur <strong>capital</strong> TIC <strong>et</strong> hors TIC à la croissance économique,<br />

en %<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> Conference Board Database<br />

C<strong>et</strong>te amélioration provient essentiellement <strong>du</strong> <strong>capital</strong> hors TIC qui a gagné 14,5 points entre<br />

les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s (pour se situer à 54,1% en moyenne entre 2000 <strong>et</strong> 2014), alors que les <strong>gains</strong><br />

émanant <strong>du</strong> <strong>capital</strong> lié <strong>au</strong>x TIC s’élèvent à 5,2 points pour se situer à 23,4% en moyenne. A<br />

noter que l’intensification <strong>du</strong> <strong>capital</strong> en biens d’équipement TIC s’est accélérée d’une décennie à<br />

l’<strong>au</strong>tre (1% après 0,5% en moyenne dans les années 90) mais à un rythme modéré par rapport à<br />

l’intensification <strong>du</strong> <strong>capital</strong> en biens d’équipement hors TIC (2,3% contre 1% en moyenne dans les<br />

sont à prendre avec préc<strong>au</strong>tion. Néanmoins, les différents trav<strong>au</strong>x qui ont adopté ce type d’approche parviennent<br />

à <strong>de</strong>s conclusions convergentes. Pour plus <strong>de</strong> détails sur la méthodologie adoptée, voir le site <strong>du</strong> « Conference<br />

Board Total Economy Database».<br />

78 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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