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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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LES SOUBASSEMENTS DU PROCESSUS D’ACCUMULATION DU CAPITAL AU MAROC<br />

<strong>de</strong> rattrapage économique. Les efforts en matière d’accumulation n’ont pas généré toutes les<br />

r<strong>et</strong>ombées escomptées sur les <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité. Sans amélioration notable <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ctivité,<br />

l’économie marocaine encourt le risque <strong>de</strong> voir la croissance <strong>du</strong> PIB ralentir sur le moyen-terme<br />

<strong>et</strong> tomber, ainsi, dans la trappe <strong>de</strong>s revenus intermédiaires.<br />

b. Contribution <strong>de</strong>s différents facteurs <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction à la croissance<br />

économique<br />

L’analyse <strong>de</strong> la décomposition <strong>de</strong> la croissance <strong>du</strong> PIB montre clairement le caractère<br />

extensif <strong>de</strong> la croissance économique <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong>. La figure 15 montre que, tout <strong>au</strong> long <strong>de</strong> ces<br />

cinq <strong>de</strong>rnières décennies, l’accélération <strong>de</strong> la croissance économique est plus qu’intégralement<br />

attribuable <strong>au</strong> renforcement <strong>de</strong>s inputs mobilisés <strong>et</strong> be<strong>au</strong>coup moins à l’amélioration <strong>de</strong>s <strong>gains</strong><br />

<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité. Ces <strong>de</strong>rniers n’ont contribué que <strong>de</strong> manière relativement faible à la génération<br />

<strong>de</strong> la richesse.<br />

Figure 15 : Contribution <strong>de</strong>s différents facteurs <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction à la croissance économique<br />

(en %)<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> HCP 13<br />

En eff<strong>et</strong>, le facteur <strong>capital</strong> a contribué <strong>de</strong> manière substantielle à la croissance économique à<br />

h<strong>au</strong>teur <strong>de</strong> 68% en moyenne <strong>de</strong>puis les années 1960, contre environ 29% pour le <strong>capital</strong> travail<br />

<strong>et</strong> un peu plus <strong>de</strong> 3% pour la pro<strong>du</strong>ctivité globale <strong>de</strong>s facteurs. Entre 2001 <strong>et</strong> 2014, l’accumulation<br />

<strong>du</strong> <strong>capital</strong> a contribué en moyenne <strong>de</strong> 61,6% <strong>au</strong> lieu <strong>de</strong> 82,4% dans les années 1990, <strong>de</strong> 59%<br />

13 L’estimation <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, sur la pério<strong>de</strong> 1980-2014, a fait ressortir une élasticité <strong>de</strong> 0,58<br />

<strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction par rapport <strong>au</strong> facteur <strong>capital</strong> <strong>et</strong> 0,42 pour le facteur travail.<br />

ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC<br />

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