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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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LES SOUBASSEMENTS DU PROCESSUS D’ACCUMULATION DU CAPITAL AU MAROC<br />

1960 <strong>et</strong> 1970 avec une progression annuelle <strong>de</strong> 4,2%, l’intensité <strong>capital</strong>istique a accusé une<br />

décélération dans les années 1980 <strong>et</strong> 1990 en affichant une croissance <strong>de</strong> 2,3% l’an. Les années<br />

2000 se sont caractérisées par une n<strong>et</strong>te correction <strong>du</strong> schéma <strong>de</strong>s années 1990, avec un<br />

ajustement à la h<strong>au</strong>sse <strong>de</strong> 5,1% l’an.<br />

Malgré les vents contraires <strong>de</strong> la crise économique <strong>et</strong> financière déclenchée en 2007,<br />

l’intensité <strong>capital</strong>istique s’est significativement accélérée en progressant <strong>de</strong> 5,8% l’an entre<br />

2008 <strong>et</strong> 2014 après 4,5% entre 2000 <strong>et</strong> 2007. Ce profil agrégé combine, en réalité, <strong>de</strong>s évolutions<br />

relativement divergentes entre les différents secteurs économiques. En eff<strong>et</strong>, les activités liées<br />

<strong>au</strong>x services (5,9% l’an entre 2008 <strong>et</strong> 2014 après 4,6% l’an entre 2000 <strong>et</strong> 2007) <strong>et</strong> à l’in<strong>du</strong>strie<br />

(4,8% après 5,1% dans un ordre respectif) ont assisté à une accélération <strong>de</strong> leur intensité<br />

<strong>capital</strong>istique, contrebalançant ainsi le repli <strong>et</strong> le ralentissement <strong>de</strong> l’intensité <strong>capital</strong>istique<br />

constaté respectivement <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>du</strong> BTP (-1,4% après -4,3%) <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’agriculture, forêt <strong>et</strong><br />

services annexes (0,8% après 1,5%).<br />

Figure 13 : Progression annuelle moyenne <strong>de</strong> l’intensité <strong>capital</strong>istique par secteur<br />

d’activité<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> HCP<br />

A signaler que le profil <strong>de</strong> l’accélération <strong>de</strong> l’intensité <strong>capital</strong>istique dans les services <strong>et</strong><br />

l’in<strong>du</strong>strie n’est pas uniforme. Au nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s activités in<strong>du</strong>strielles, c<strong>et</strong>te accélération est <strong>du</strong>e,<br />

en particulier, à l’eff<strong>et</strong> conjugué <strong>de</strong> la baisse <strong>du</strong> facteur travail (-0,6% l’an) <strong>et</strong> la h<strong>au</strong>sse <strong>du</strong><br />

stock <strong>de</strong> <strong>capital</strong> (4,3% l’an), alors qu’<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s services, l’intensification s’est poursuivie<br />

ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC<br />

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