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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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LES SOUBASSEMENTS DU PROCESSUS D’ACCUMULATION DU CAPITAL AU MAROC<br />

dont le rythme est passé <strong>de</strong> 6,8% à 4,8%.<br />

A partir <strong>du</strong> début <strong>de</strong>s années 2000, l’économie marocaine a amélioré son cadre <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s<br />

politiques macroéconomiques <strong>et</strong> sectorielles. Une transformation considérable <strong>de</strong> sa structure<br />

pro<strong>du</strong>ctive a été amorcée grâce, notamment, à la mise en place <strong>de</strong>s stratégies sectorielles <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong>s réformes structurelles telles que <strong>de</strong>s programmes ambitieux <strong>de</strong> privatisation, l’accélération<br />

<strong>de</strong> la libéralisation <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong>s télécommunications <strong>et</strong> <strong>de</strong>s transports, la restructuration<br />

<strong>du</strong> secteur financier <strong>et</strong> l’ouverture <strong>de</strong> l’économie moyennant la conclusion <strong>de</strong> multiples accords<br />

<strong>de</strong> libre-échange. L’accroissement <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x d’investissement global d’environ 10 points en une<br />

décennie pour atteindre environ 35% en 2013 en est l’illustration. Entre 2000 <strong>et</strong> 2014, le nive<strong>au</strong><br />

<strong>du</strong> stock <strong>de</strong> <strong>capital</strong> a été multiplié par 2,3 pour représenter 3,6 fois le PIB en 2014 <strong>au</strong> lieu <strong>de</strong> 2,9<br />

en 2000. Le processus continu <strong>et</strong> renforcé <strong>de</strong> l’accumulation <strong>du</strong> <strong>capital</strong>, dans lequel s’est engagé<br />

le <strong>Maroc</strong> <strong>du</strong>rant c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>, s’inscrit dans sa vision stratégique <strong>et</strong> qui a une double logique :<br />

la mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s secteurs traditionnels (à l’instar <strong>de</strong> l’agriculture, <strong>de</strong> la pêche <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mines)<br />

<strong>et</strong> le développement <strong>de</strong>s secteurs innovants tels que l’in<strong>du</strong>strie <strong>au</strong>tomobile, l’aéron<strong>au</strong>tique <strong>et</strong> les<br />

services à forte valeur ajoutée, où le <strong>Maroc</strong> offre <strong>de</strong> véritables avantages compétitifs.<br />

Figure 12 : Evolution <strong>du</strong> stock <strong>de</strong> <strong>capital</strong> (base 2007) <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong> : Trois phases<br />

d’accumulation <strong>du</strong> <strong>capital</strong> physique<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> HCP<br />

Le volume <strong>du</strong> stock <strong>de</strong> <strong>capital</strong> <strong>du</strong> <strong>Maroc</strong> a atteint environ 3064 milliards <strong>de</strong> dirhams en<br />

2014, soit une multiplication <strong>de</strong> 14 fois par rapport <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> observé en 1970. L’intensité<br />

<strong>capital</strong>istique, montrant dans quelle mesure l’efficacité <strong>de</strong> chaque travailleur s’améliore <strong>du</strong><br />

fait <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> machines à sa disposition, a emprunté <strong>de</strong>s trajectoires<br />

différenciées selon les décennies. Après avoir évolué à un rythme soutenu dans les années<br />

62 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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