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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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LES SOUBASSEMENTS DU PROCESSUS D’ACCUMULATION DU CAPITAL AU MAROC<br />

76,1% <strong>de</strong> l’output avec le même nive<strong>au</strong> d’input que ses homologues les plus efficients.<br />

Figure 10 : Evolution <strong>du</strong> score moyen d’efficience <strong>du</strong> <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s 21 pays <strong>de</strong> l’échantillon<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> Penn World Table <strong>et</strong> <strong>du</strong> logiciel DEAP<br />

La figure 10 r<strong>et</strong>race l’évolution <strong>du</strong> score d’efficience <strong>du</strong> <strong>Maroc</strong> comparativement <strong>au</strong> score<br />

moyen <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> l’échantillon. En 2000, il a affiché un score <strong>de</strong> 81%, tandis que le score<br />

moyen <strong>de</strong> l’échantillon est <strong>de</strong> 82,8%, soit un écart <strong>de</strong> 1,8 point. Entre 2000 <strong>et</strong> 2003, c<strong>et</strong> écart<br />

s’est ré<strong>du</strong>it <strong>et</strong> le score <strong>du</strong> <strong>Maroc</strong> frôlait la moyenne <strong>de</strong> l’échantillon. Depuis c<strong>et</strong>te date, l’écart n’a<br />

cessé <strong>de</strong> se creuser pour passer à plus <strong>de</strong> 16 points en 2014. Le <strong>Maroc</strong> a per<strong>du</strong> 12 points entre<br />

2000 <strong>et</strong> 2014 <strong>au</strong> moment où le score moyen <strong>de</strong> l’échantillon s’est amélioré d’environ 3 points.<br />

Le table<strong>au</strong> 5 donne une idée sur les sources d’inefficience à travers l’Indice <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité<br />

<strong>de</strong> Malmquist <strong>et</strong> la contribution <strong>de</strong> ses différentes composantes. Les résultats montrent que la<br />

pro<strong>du</strong>ctivité totale <strong>de</strong>s facteurs est restée en moyenne quasi-stagne entre 2001 <strong>et</strong> 2014 avec,<br />

toutefois, <strong>de</strong>s évolutions différenciées d’une année à l’<strong>au</strong>tre. Les variations <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ctivité<br />

ont fluctué entre -2,9% (2001) <strong>et</strong> +3,3% (2003). Sur les 14 années faisant l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>,<br />

l’indice détecte 4 dates seulement d’améliorations (2003, 2004, 2007 <strong>et</strong> 2011), neuf dates <strong>de</strong><br />

détérioration <strong>et</strong> une année <strong>de</strong> stabilisation (2013).<br />

Les résultats montrent, en outre, que le changement technologique a été la principale source<br />

<strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ctivité <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong> <strong>au</strong> cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 2001-2014. Ce qui laisse<br />

in<strong>du</strong>ire que les <strong>gains</strong> d’efficacité générés sont qualifiés <strong>de</strong> « frontier-shift », <strong>au</strong>trement dit, ils<br />

correspon<strong>de</strong>nt à un déplacement <strong>de</strong> la frontière d’efficience <strong>au</strong> cours <strong>du</strong> temps <strong>et</strong> non à un<br />

déplacement vers la frontière.<br />

58 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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