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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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LES SOUBASSEMENTS DU PROCESSUS D’ACCUMULATION DU CAPITAL AU MAROC<br />

A signaler que ces évolutions n’ont pas été stables <strong>du</strong>rant toute c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>. En 2001 <strong>et</strong><br />

2002, la pro<strong>du</strong>ctivité globale <strong>de</strong>s facteurs a accusé un repli <strong>de</strong> 0,5% <strong>et</strong> 0,3% respectivement.<br />

L’amélioration <strong>de</strong> l’efficacité technique <strong>du</strong>rant ces <strong>de</strong>ux années, dans un ordre respectif <strong>de</strong> 0,4%<br />

<strong>et</strong> 1,8%, n’a pas été suffisante pour compenser la baisse <strong>du</strong> changement technologique (-0,8%<br />

<strong>et</strong> -2,1% respectivement). Un n<strong>et</strong> redressement <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ctivité globale <strong>de</strong>s facteurs a été<br />

observé entre 2003 <strong>et</strong> 2008 avec une croissance moyenne <strong>de</strong> 1,5%, tirée principalement par le<br />

changement technologique. Une rupture <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te tendance est remarquée en 2009 sous l’eff<strong>et</strong><br />

conjugué <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong> l’efficacité technique (-0,5%) <strong>et</strong> <strong>du</strong> changement technologique (-0,7%).<br />

A partir <strong>de</strong> l’année 2010, la pro<strong>du</strong>ctivité globale <strong>de</strong>s facteurs renoue avec la croissance positive<br />

avec une moyenne <strong>de</strong> 0,5% tirée, essentiellement, par le changement technologique en 2011 <strong>et</strong><br />

2012 <strong>et</strong> par l’efficacité technique en 2010, 2013 <strong>et</strong> 2014.<br />

L’essentiel <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ctivité s’explique donc par la composante changement<br />

technologique plutôt que par les <strong>gains</strong> d’efficacité technique. Les <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité réalisés<br />

<strong>au</strong> cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> peuvent être ainsi schématisés par un déplacement <strong>de</strong> la frontière<br />

plutôt qu’un déplacement vers la frontière d’efficience.<br />

Figure 8 : Evolution <strong>de</strong> l’efficacité technique <strong>et</strong> <strong>du</strong> changement technologique entre 2001<br />

<strong>et</strong> 2014<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> Penn World Table <strong>et</strong> <strong>du</strong> logiciel DEAP<br />

Ces évolutions n’ont pas été uniformes pour tous les pays <strong>et</strong> masquent <strong>de</strong>s variations<br />

disparates <strong>de</strong>s différentes composantes <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ctivité. Plusieurs messages ressortent <strong>au</strong> vu<br />

<strong>de</strong>s résultats présentés dans le table<strong>au</strong> qui suit :<br />

54 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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