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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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LES SOUBASSEMENTS DU PROCESSUS D’ACCUMULATION DU CAPITAL AU MAROC<br />

a. Evolution <strong>de</strong>s scores d’efficience pour les 21 pays <strong>de</strong> l’échantillon<br />

Sous le critère <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments d’échelle variables, le score moyen d’efficience s’est établi à<br />

83,4% pour l’ensemble <strong>de</strong> l’échantillon sur toute la pério<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong>. Ce score signifie qu’il y a<br />

une marge <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s inputs mobilisés <strong>de</strong> 16,6% pour le même nive<strong>au</strong> d’output.<br />

Figure 6 : Score moyen <strong>de</strong>s 21 pays <strong>de</strong> l’échantillon<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> Penn World Table <strong>et</strong> <strong>du</strong> logiciel DEAP<br />

Ce score moyen cache <strong>de</strong>s évolutions différenciées entre 2000 <strong>et</strong> 2014. En eff<strong>et</strong>, après un<br />

léger repli <strong>du</strong>rant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise pour atteindre 81,5% en 2009 <strong>au</strong> lieu <strong>de</strong> 83,5% en 2002, le<br />

score moyen d’efficience s’est significativement redressé pour se situer à 85,7% en 2014. C<strong>et</strong>te<br />

évolution laisse in<strong>du</strong>ire que, dans un contexte <strong>de</strong> rétrécissement <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> manœuvre lié <strong>au</strong><br />

déclenchement <strong>de</strong> la crise en 2007, les opérateurs économiques, <strong>au</strong>ssi bien publics que privés,<br />

se sont trouvés contraints d’élever l’efficacité <strong>de</strong> leurs investissements <strong>et</strong> <strong>de</strong> s’adapter <strong>au</strong>x<br />

conditions imposées par la réalité mouvante <strong>et</strong> concurrentielle <strong>de</strong> l’environnement économique<br />

<strong>et</strong> financier.<br />

L’analyse par pays montre que le Brésil, le Paraguay <strong>et</strong> la Slovénie affichent un score unitaire<br />

sur toute la pério<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong>, formant ainsi <strong>de</strong> la frontière d’efficience. Chypres s’est positionné<br />

sur c<strong>et</strong>te frontière, <strong>de</strong> manière continue, entre 2000 <strong>et</strong> 2012. L’Estonie ressort efficiente 4 fois<br />

(2006, 2007, 2013 <strong>et</strong> 2014) contre 3 fois pour la Bulgarie (2007, 2008 <strong>et</strong> 2009) <strong>et</strong> pour la Colombie<br />

(entre 2012 <strong>et</strong> 2014). La Roumanie figure <strong>de</strong>ux fois sur la frontière d’efficience (2000 <strong>et</strong> 2001),<br />

alors que les <strong>au</strong>tres pays <strong>de</strong> l’échantillon opèrent en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la frontière d’efficience sur toute<br />

la pério<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong>.<br />

48 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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