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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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LES SOUBASSEMENTS DU PROCESSUS D’ACCUMULATION DU CAPITAL AU MAROC<br />

<strong>et</strong> le PIB par habitant n’ont progressé que <strong>de</strong> 0,9% <strong>et</strong> <strong>de</strong> 3,1% respectivement. Les rythmes<br />

relativement élevés d’accumulation <strong>du</strong> <strong>capital</strong> ne se sont donc pas répercutés positivement ou<br />

pas <strong>de</strong> manière significative sur la pro<strong>du</strong>ctivité globale <strong>de</strong>s facteurs. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière a fluctué<br />

tout <strong>au</strong> long <strong>de</strong>s années 2000 à un nive<strong>au</strong> proche <strong>de</strong> zéro pourcent, contrairement <strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres<br />

économies émergentes qui ont vu leur pro<strong>du</strong>ctivité globale <strong>de</strong>s facteurs afficher une progression<br />

be<strong>au</strong>coup plus prononcée.<br />

En eff<strong>et</strong>, selon les données <strong>de</strong> Penn World Table (PWT) 3 , l’Estonie, la Pologne <strong>et</strong> la Lituanie,<br />

ayant un rythme d’évolution <strong>de</strong> l’intensité <strong>capital</strong>istique quasiment similaire à celui <strong>du</strong> <strong>Maroc</strong>,<br />

génèrent <strong>de</strong>s <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité qui dépassent largement ceux <strong>du</strong> <strong>Maroc</strong>. D’<strong>au</strong>tres pays<br />

réalisent <strong>de</strong>s <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité quasiment semblables à ceux <strong>du</strong> <strong>Maroc</strong> mais mobilisent<br />

une intensité <strong>capital</strong>istique <strong>de</strong> moindre ampleur, c’est le cas notamment <strong>du</strong> Brésil, Chypres <strong>et</strong><br />

l’Equateur. Le même constat est valable <strong>au</strong>ssi en termes <strong>de</strong> PIB par habitant. Il s’avère que<br />

le <strong>Maroc</strong> traîne le pas <strong>de</strong>rrière les économies émergentes ou encore <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong><br />

développement similaire.<br />

Figure 2 : Evolution <strong>de</strong> l’intensité <strong>capital</strong>istique (axe <strong>de</strong>s abscisses) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ctivité<br />

globale <strong>de</strong>s facteurs (axe <strong>de</strong>s ordonnées) en moyenne annuelle entre 2000 <strong>et</strong> 2014<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> Penn World Table<br />

3 La base <strong>de</strong> données Penn World Table (PWT) regroupe un ensemble <strong>de</strong> variables économiques converties<br />

en t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> parité <strong>de</strong> pouvoir d’achat. Les t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> conversion sont construits à partir <strong>de</strong> prix <strong>de</strong> référence calculés<br />

dans le cadre <strong>du</strong> Proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> Comparaisons Internationales (PCI) <strong>de</strong>s Nations Unies. L’intérêt <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te base est <strong>de</strong><br />

perm<strong>et</strong>tre une comparaison à la fois spatiale <strong>et</strong> temporelle <strong>de</strong>s données économiques. Les séries présentées<br />

étant calculées dans un système <strong>de</strong> prix commun <strong>et</strong> exprimées en « dollars internation<strong>au</strong>x ». La <strong>de</strong>rnière version <strong>de</strong><br />

la base PWT 9.0 fournit les comptes <strong>de</strong> revenu national <strong>de</strong> 182 pays sur la pério<strong>de</strong> 1950-2014 (année <strong>de</strong> référence<br />

: 2011). Source : Center for International and Interarea Comparisons, Université <strong>de</strong> Pennsylvanie, Phila<strong>de</strong>lphie<br />

(www.pwt.econ.upenn.e<strong>du</strong>).<br />

40 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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