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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET RIGIDITÉS ÉCONOMIQUES<br />

Ce rapport, dans son édition c<strong>et</strong>te fois-ci <strong>de</strong> l’année 2011, indique que le <strong>Maroc</strong> fait partie<br />

<strong>du</strong> groupe <strong>de</strong> la région MENA où les réglementations <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail sont si strictes<br />

qu’elles exercent un double impact négatif sur les jeunes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emplois. D’une part, les<br />

employeurs hésitent à emb<strong>au</strong>cher <strong>de</strong>s jeunes pour <strong>de</strong>s postes à <strong>du</strong>rée indéterminée en raison<br />

<strong>du</strong> nive<strong>au</strong> très élevé <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l’emploi <strong>et</strong> <strong>de</strong>s coûts <strong>du</strong> licenciement. D’<strong>au</strong>tre part, <strong>du</strong> fait<br />

<strong>de</strong> ces règles, il est très difficile <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en place <strong>de</strong>s stages ou <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> courte <strong>du</strong>rée,<br />

lesquels ai<strong>de</strong>raient pourtant les jeunes diplômés à acquérir <strong>de</strong>s compétences précieuses sur<br />

le marché <strong>du</strong> travail <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>traient <strong>au</strong>x entreprises <strong>de</strong> les m<strong>et</strong>tre à l’épreuve sur une pério<strong>de</strong><br />

prédéterminée avant <strong>de</strong> les emb<strong>au</strong>cher pour une longue <strong>du</strong>rée 117 . Ces enseignements sont fort<br />

préoccupants d’<strong>au</strong>tant plus que les jeunes (15-29 ans) représentent <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong> environ 30% <strong>de</strong> la<br />

population totale <strong>et</strong> 44% <strong>de</strong> la population en âge <strong>de</strong> travailler (15-64 ans).<br />

Dans le même sillage, les conclusions <strong>de</strong>s différents rapports <strong>de</strong> « Doing Business »,<br />

un organisme spécialisé <strong>de</strong> la Banque mondiale, considèrent que le <strong>Maroc</strong> dispose d’une<br />

réglementation <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail relativement rigi<strong>de</strong>. L’indice <strong>de</strong> rigidité <strong>de</strong> l’emploi, qui<br />

mesure les contraintes qui pèsent sur l’emb<strong>au</strong>che, correspond à un score élevé par rapport <strong>au</strong>x<br />

pays <strong>de</strong> la région MENA. Les rigidités créées par les réglementations font que le marché <strong>du</strong><br />

travail reste suj<strong>et</strong> à <strong>de</strong> nombreuses distorsions (salaire minimum élevé, restrictions fortes <strong>au</strong><br />

licenciement, coûts non salari<strong>au</strong>x <strong>de</strong> main-d’œuvre élevés, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> que les employeurs sont <strong>de</strong><br />

plus en plus découragés d’emb<strong>au</strong>cher <strong>de</strong> nouve<strong>au</strong>x travailleurs.<br />

Figure 70 : Difficultés à recruter <strong>et</strong> à licencier<br />

Source: Doing Business 2013<br />

117 Forum Economique Mondial, 2011 : « Rapport sur la compétitivité mondiale».<br />

200 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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