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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET RIGIDITÉS ÉCONOMIQUES<br />

en France est, également, accentuée par la présence d’un déficit important <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité par<br />

tête <strong>et</strong> qu’il existe un désajustement très important entre les offres <strong>et</strong> les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’emplois.<br />

L’ampleur <strong>du</strong> délai d’ajustement <strong>de</strong> l’emploi <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong>, comparativement à c<strong>et</strong> échantillon,<br />

reste toutefois surprenante si nous prenons en considération les spécificités structurelles <strong>et</strong> les<br />

fondament<strong>au</strong>x macroéconomiques propres à ces pays. Ce constat nous a poussés à approfondir<br />

l’analyse pour mieux appréhen<strong>de</strong>r la réalité <strong>et</strong> les caractéristiques <strong>de</strong> notre économie. Ainsi, une<br />

tentative d’estimation <strong>de</strong> l’équation d’ajustement <strong>de</strong> l’emploi à la pro<strong>du</strong>ction a été faite pour les<br />

différentes branches d’activité, mais malheureusement, une bonne partie <strong>de</strong>s régressions a été<br />

jugée non significative.<br />

Par ailleurs, vu que plus <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong> la population active occupée exerce dans le secteur<br />

agricole <strong>et</strong> que ce <strong>de</strong>rnier, fort dépendant <strong>de</strong>s aléas climatiques, réalise bon an mal an <strong>de</strong>s<br />

performances erratiques (un pic <strong>de</strong> 24% en 2009 <strong>et</strong> un creux <strong>de</strong> -21% en 2007), nous avons jugé<br />

judicieux <strong>de</strong> ré-estimer c<strong>et</strong>te équation en faisant abstraction <strong>de</strong>s activités agricoles. Sur c<strong>et</strong>te<br />

base, les résultats ont fait ressortir un délai d’ajustement <strong>de</strong> l’emploi effectif à l’emploi désiré<br />

<strong>de</strong> 5, l’équivalent <strong>de</strong> 20 trimestres. C’est un chiffre supérieur à celui <strong>de</strong> l’économie dans son<br />

ensemble <strong>et</strong> dépasse largement la moyenne <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong>s pays r<strong>et</strong>enus dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

Banque Natixis.<br />

L’ajustement lent <strong>du</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> l’emploi <strong>au</strong> cycle <strong>de</strong> l’activité non agricole tra<strong>du</strong>it ainsi<br />

l’absence <strong>de</strong> flexibilité (quantitative externe) <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong>. Ce rythme n’est<br />

pas susceptible <strong>de</strong> favoriser un meilleur ajustement entre l’offre <strong>et</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail <strong>et</strong><br />

constitue, <strong>de</strong> ce fait, un réel handicap <strong>au</strong>x restructurations intersectorielles <strong>au</strong> sens où elle ne<br />

favorise pas une réorientation <strong>de</strong> la main-d’œuvre qualifiée <strong>de</strong>s secteurs les moins pro<strong>du</strong>ctifs<br />

vers d’<strong>au</strong>tres plus pro<strong>du</strong>ctifs. Les enseignements tirés <strong>de</strong> l’enquête <strong>du</strong> HCP sur la mobilité dans<br />

le marché <strong>du</strong> travail corroborent ces résultats (voir l’encadré ci-après pour plus <strong>de</strong> détails).<br />

ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC<br />

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