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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET RIGIDITÉS ÉCONOMIQUES<br />

Les résultats montrent que la vitesse d’ajustement <strong>de</strong> l’emploi est <strong>de</strong> 0,572, indiquant ainsi<br />

que l’ajustement <strong>de</strong> l’emploi effectif à l’emploi désiré s’est opéré <strong>au</strong> rythme <strong>de</strong> 57,2% <strong>du</strong>rant la<br />

pério<strong>de</strong> 1999-2014. Les élasticités <strong>de</strong> court <strong>et</strong> moyen termes sont respectivement <strong>de</strong> 0,56 <strong>et</strong> 0,98.<br />

Ceci signifie qu’une variation <strong>de</strong> 1% <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction génère une h<strong>au</strong>sse <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> travail<br />

utilisée <strong>de</strong> 0,56% à court terme <strong>et</strong> <strong>de</strong> 0,98% à long terme. Les résultats ont fait, également,<br />

ressortir la présence <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment d’échelle pratiquement unitaire (v=1,015). Sur la base <strong>de</strong><br />

calcul <strong>de</strong> ces différents paramètres, le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> progrès technique est <strong>de</strong> 3,1%.<br />

S’agissant <strong>du</strong> délai d’ajustement <strong>de</strong> l’emploi effectif à l’emploi désiré, qui correspond à<br />

l’inverse <strong>de</strong> la vitesse d’ajustement <strong>de</strong> l’emploi (1/λ), il est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1,78, soit l’équivalent<br />

d’une <strong>du</strong>rée d’un an <strong>et</strong> neuf mois ou encore 7 trimestres.<br />

Pour avoir une idée sur l’ampleur <strong>de</strong> ce délai, il f<strong>au</strong>t bien évi<strong>de</strong>mment le comparer avec celui<br />

<strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres économies étrangères. Pour ce faire, nous nous sommes basés sur la publication<br />

<strong>de</strong> la Banque Natixis, parue en juin 2015 115 . Ce document analyse la dynamique <strong>de</strong> l’emploi en<br />

France <strong>et</strong> vise à répondre à la question <strong>de</strong> combien <strong>de</strong> temps f<strong>au</strong>t-il attendre pour que la reprise<br />

<strong>de</strong> l’activité con<strong>du</strong>ise à la reprise <strong>de</strong> l’emploi ? L’estimation économétrique <strong>du</strong> délai moyen<br />

d’ajustement <strong>de</strong> l’emploi a été faite pour 11 pays. Le table<strong>au</strong> ci-<strong>de</strong>ssous récapitule les résultats<br />

obtenus.<br />

Table<strong>au</strong> 21 : R<strong>et</strong>ard d’ajustement <strong>de</strong> l’emploi par rapport <strong>au</strong> PIB (en trimestres)<br />

Espagne 2,0<br />

Roy<strong>au</strong>me-Uni 3,1<br />

Italie 3,2<br />

Pays Bas 3,7<br />

Etats- Unis 4,2<br />

France 4,5<br />

Belgique 5,5<br />

Allemagne 6,4<br />

Suè<strong>de</strong> 7,7<br />

Finlan<strong>de</strong> 12,7<br />

Source : Natixis, Falsh Economie<br />

Les conclusions <strong>de</strong> ce travail montrent que le délai moyen d’ajustement <strong>de</strong> l’emploi en France<br />

(4 trimestres <strong>et</strong> <strong>de</strong>mi) est plus élevé que celui <strong>de</strong>s Etats-Unis, <strong>du</strong> Roy<strong>au</strong>me-Uni, d’Espagne, d’Italie<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>s Pays-Bas. Elle considère, en outre, que la lenteur <strong>du</strong> délai moyen d’ajustement <strong>de</strong> l’emploi<br />

115 Natixis, Falsh Economie, 2015 : « Quelles perspectives pour l’emploi en France ? », N°456 <strong>du</strong> 5 juin.<br />

196 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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