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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET RIGIDITÉS ÉCONOMIQUES<br />

hôtels <strong>et</strong> rest<strong>au</strong>rants (9,6 mille postes d’emploi après 7,7 mille postes d’emploi) <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

l’extractive (203 postes d’emploi après une <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> 1,1 mille postes d’emploi).<br />

• Le troisième groupe contient les branches d’activité qui ont créé <strong>de</strong> l’emploi <strong>du</strong>rant<br />

la secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong> mais à un nive<strong>au</strong> inférieur à celui <strong>de</strong> la première pério<strong>de</strong>. A citer,<br />

notamment, les transports <strong>et</strong> communications (10,9 mille postes d’emploi après 15,3<br />

mille postes d’emploi), les <strong>au</strong>tres services non financiers (10,6 mille postes d’emploi<br />

après 11,4 mille postes d’emploi) <strong>et</strong> l’alimentaire <strong>et</strong> tabac (2,8 mille postes d’emploi<br />

après 3 mille postes d’emploi).<br />

• Le quatrième groupe inclut les branches d’activités qui ont affiché une <strong>de</strong>struction<br />

<strong>de</strong> l’emploi <strong>du</strong>rant la secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong> alors qu’elles étaient créatrices d’emplois lors<br />

<strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> avant crise. Il s’agit <strong>de</strong> l’agriculture, forêt <strong>et</strong> pêche (<strong>de</strong>struction <strong>de</strong> 5,9<br />

mille postes d’emploi en 2008-2014 contre une création moyenne <strong>de</strong> 23,4 mille postes<br />

d’emploi en 2000-2007) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres in<strong>du</strong>stries manufacturières (<strong>de</strong>struction <strong>de</strong> 2,4<br />

mille postes d’emploi en 2008-2014 contre une création moyenne <strong>de</strong> 8,8 mille postes<br />

d’emploi en 2000-2007).<br />

• Enfin, la branche <strong>de</strong> l’in<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> textile-habillement <strong>et</strong> <strong>du</strong> cuir qui semble<br />

structurellement en <strong>de</strong>struction d’emplois. C<strong>et</strong>te activité est fortement concurrencée<br />

par les pays à bas coûts <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> <strong>de</strong> manière plus intense <strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong><br />

l’accord multifibres <strong>au</strong> début <strong>de</strong> l’année 2005. Le rythme <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s emplois<br />

s’est intensifié entre les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s en passant <strong>de</strong> 7 mille postes d’emploi en<br />

moyenne par an entre 2000 <strong>et</strong> 2007 à 14,4 mille postes d’emploi entre 2008-2014.<br />

C<strong>et</strong>te cartographie nous donne une idée non seulement sur les branches d’activités les plus<br />

créatrices d’emplois <strong>et</strong> les plus impactées par la crise économique <strong>et</strong> financière internationale<br />

mais, également, sur le choix <strong>de</strong>s opérateurs économiques marocains qui ont préféré s’orienter<br />

vers les activités tertiaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> construction <strong>au</strong> lieu <strong>de</strong> favoriser une plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsification<br />

<strong>et</strong> diversification <strong>de</strong>s activités manufacturières considérées, par essence, génératrices <strong>de</strong> forts<br />

<strong>gains</strong> <strong>de</strong> croissance, d’emplois <strong>et</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité.<br />

3.2. Eléments sur la notion <strong>de</strong> la flexibilité <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail<br />

a. Concept <strong>de</strong> la flexibilité <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail<br />

Le terme flexibilité <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail a occupé, <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années quatre-vingtdix,<br />

une place importante dans les débats économiques, plus particulièrement, <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong><br />

l’OCDE <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Commission Européenne. Un marché <strong>du</strong> travail est qualifié <strong>de</strong> flexible lorsque<br />

les facteurs <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, l’emploi notamment, ainsi que les rémunérations salariales <strong>et</strong> les<br />

conditions <strong>de</strong> travail peuvent varier avec le moindre <strong>de</strong> contraintes possibles. La flexibilité<br />

correspond donc à la marge <strong>de</strong> gestion qui perm<strong>et</strong> <strong>au</strong>x entreprises d’adapter le volume <strong>de</strong> la<br />

190 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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