GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET RIGIDITÉS ÉCONOMIQUES Figure 67 : Créations annuelles moyennes d’emploi par secteur d’activité économique en milliers (graphique <strong>de</strong> g<strong>au</strong>che) <strong>et</strong> évolution <strong>de</strong> la part dans l’emploi selon les secteurs d’activité économique en% entre 2000 <strong>et</strong> 2014 (graphique <strong>de</strong> droite) Source : H<strong>au</strong>t-commissariat <strong>au</strong> Plan, Direction <strong>de</strong> la Statistique (Enquête nationale sur l’emploi). b. Les secteurs créateurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>structeurs <strong>de</strong>s emplois Impacté par un contexte <strong>de</strong> crise économique internationale qui per<strong>du</strong>re <strong>de</strong>puis 2008, le rythme <strong>de</strong> progression <strong>de</strong> l’emploi a subi une n<strong>et</strong>te décélération en passant <strong>de</strong> 1,6% l’an entre 2000-2007 à 0,8% entre 2008-2014. Les différentes branches d’activité ont été affectées <strong>de</strong> manière différenciée sans pour <strong>au</strong>tant entrainer <strong>de</strong>s changements conséquents sur les tendances globales <strong>de</strong>ssinées pendant la pério<strong>de</strong> avant crise. Table<strong>au</strong> 19 : Structure <strong>et</strong> évolution <strong>de</strong> l’emploi par branche d’activité 2000-2007 2008-2014 2000-2014 Part TCAM* Part TCAM Part TCAM Agriculture, forêt <strong>et</strong> pêche 42,4 0,2 44,7 0,6 39,9 -0,1 Commerce 14,6 2,6 14,4 2,9 14,9 2,2 Administration générale <strong>et</strong> services 10,0 0,8 10,0 1,1 10,0 0,5 soci<strong>au</strong>x Bâtiments <strong>et</strong> trav<strong>au</strong>x publics 8,2 3,9 7,1 5,2 9,5 2,4 In<strong>du</strong>strie textile <strong>et</strong> cuir 5,4 -1,9 6,0 -1,2 4,7 -2,8 Autres in<strong>du</strong>stries manufacturières 4,7 0,8 4,6 1,9 4,8 -0,5 186 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC
GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET RIGIDITÉS ÉCONOMIQUES Autres services non financiers 4,5 2,5 4,3 2,7 4,7 2,1 Transports <strong>et</strong> communications 4,0 3,7 3,6 4,6 4,4 2,5 Hôtels <strong>et</strong> rest<strong>au</strong>rants 2,1 4,5 1,9 4,7 2,4 4,2 Services financiers 1,7 6,3 1,3 6,4 2,2 6,1 In<strong>du</strong>strie alimentaire <strong>et</strong> tabac 1,4 2,2 1,3 2,4 1,5 1,9 In<strong>du</strong>strie extractive 0,5 -1,0 0,5 -2,1 0,5 0,4 Electricité, gaz <strong>et</strong> e<strong>au</strong> 0,4 -1,2 0,4 -0,3 0,4 -2,2 Valeur ajoutée totale 100 1,2 100 1,6 100 0,8 Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> HCP * TCAM : t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> croissance annuel moyen Avec une part d’environ 43% <strong>de</strong> la population active occupée, l’agriculture, forêt <strong>et</strong> pêche est, structurellement <strong>et</strong> <strong>de</strong> loin, le premier pourvoyeur d’emplois <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong>. Sa part dans l’emploi total s’est, toutefois, amenuisée <strong>de</strong> 6,5 points entre 2000 <strong>et</strong> 2014. Deux points méritent d’être soulignés à c<strong>et</strong> égard. Le premier porte sur le poids <strong>de</strong> l’emploi primaire dans l’emploi total qui dépasse largement la part <strong>de</strong> sa valeur ajoutée brute dans la valeur ajoutée totale estimée à 15,8% en moyenne. C<strong>et</strong> écart, qui représente plus que le double, laisse poser <strong>de</strong>s interrogations sur son nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité puisqu’il abrite be<strong>au</strong>coup d’emplois mais génère peu <strong>de</strong> richesses. Le second point concerne le soutien en aval <strong>du</strong> secteur primaire à la branche <strong>de</strong> l’in<strong>du</strong>strie agroalimentaire. Ces <strong>de</strong>ux secteurs se distinguent en général par une interdépendance croissante <strong>et</strong> <strong>de</strong>s liaisons en amont <strong>et</strong> en aval, chose qui n’est pas observée <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> l’économie marocaine. Les conclusions <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> Conseil National <strong>du</strong> Commerce Extérieur marocain 108 , corroborant ce constat, ont mis l’accent sur la faible intégration <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux branches. Ce rapport mentionne que les pro<strong>du</strong>cteurs agricoles <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong> privilégient l’exportation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its primaires à l’état brut <strong>au</strong> lieu <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à la transformation <strong>et</strong> à la valorisation <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its loc<strong>au</strong>x. Parmi les arguments <strong>de</strong>rrières ces conclusions, il y a lieu <strong>de</strong> citer, notamment, le ratio <strong>de</strong> la valeur ajoutée <strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries alimentaires par rapport à celle <strong>de</strong> l’agriculture qui ne dépasse pas les 33%, alors que dans d’<strong>au</strong>tres pays, en l’occurrence l’Espagne, ce ratio se situe à plus <strong>de</strong> 90%. Ce ratio ne s’est pas amélioré après le lancement <strong>du</strong> Plan <strong>Maroc</strong> Vert <strong>et</strong> a même régressé pour atteindre 29%. Les secteurs <strong>du</strong> commerce, <strong>de</strong> l’administration générale <strong>et</strong> services soci<strong>au</strong>x <strong>et</strong> <strong>du</strong> bâtiment <strong>et</strong> trav<strong>au</strong>x publics, avec <strong>de</strong>s parts moyennes respectives <strong>de</strong> 14,4%, 10% <strong>et</strong> 7,1%, sont considérés, également, comme un foyer important <strong>de</strong> l’emploi. Ajoutés <strong>au</strong> secteur primaire, ils représentent ensemble plus <strong>de</strong> 76% <strong>de</strong> l’emploi total. Autrement dit, quatre secteurs non échangeables s’accaparent trois quart <strong>de</strong> la main d’œuvre disponible sur le marché <strong>du</strong> travail témoignant ainsi, 108 Conseil National <strong>du</strong> Commerce Extérieur, 2013 : « Stratégies sectorielles <strong>et</strong> soutenabilité <strong>du</strong> déficit commercial », mai. ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC 187
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