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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET RIGIDITÉS ÉCONOMIQUES<br />

En 2011, les revalorisations salariales ont concerné le secteur public (par une <strong>au</strong>gmentation<br />

n<strong>et</strong>te <strong>de</strong> 600 DH <strong>de</strong>s salaires <strong>de</strong>s fonctionnaires <strong>de</strong>s Etablissements publics, <strong>de</strong>s Collectivités<br />

Locales <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Etablissements publics à caractères administratifs mis en œuvre le premier mai<br />

2011) <strong>et</strong> le secteur privé (par une élévation <strong>du</strong> salaire minimum légal <strong>de</strong> 15% en <strong>de</strong>ux étapes :<br />

10% mis en œuvre le premier juill<strong>et</strong> 2011 <strong>et</strong> 5% mis en œuvre le premier juill<strong>et</strong> 2012).<br />

Pour ce qui est <strong>de</strong> la proportion <strong>de</strong>s variations inférieures à -1%, elle a évolué dans une<br />

fourch<strong>et</strong>te allant <strong>de</strong> 7,7% à 46,2% <strong>et</strong> à une moyenne <strong>de</strong> 26,6% sur l’ensemble <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong>.<br />

Le pic <strong>de</strong> 46,2% a été atteint en 2006. Les baisses ont été constatées <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s branches<br />

suivantes : Autres in<strong>du</strong>stries manufacturières, Electricité, gaz <strong>et</strong> e<strong>au</strong>, Bâtiments <strong>et</strong> trav<strong>au</strong>x<br />

publics, Services financiers, Autres services non financiers <strong>et</strong> Administration générale <strong>et</strong> services<br />

soci<strong>au</strong>x.<br />

Les rémunérations salariales <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te composante, qui représente environ 22%<br />

<strong>de</strong> la rémunération salariale totale, ont décéléré <strong>de</strong> 9,8% en 2005 à 3,4% en 2006 sous l’eff<strong>et</strong>,<br />

principalement, <strong>de</strong> l’opération <strong>de</strong> « départ volontaire » qu’a lancée le gouvernement en faveur<br />

<strong>de</strong>s fonctionnaires <strong>de</strong> l’Etat. C<strong>et</strong>te opération a visé, en particulier, la lutte contre les sureffectifs,<br />

la maîtrise <strong>de</strong> la masse salariale <strong>et</strong> l’octroi <strong>de</strong>s opportunités <strong>au</strong>x fonctionnaires en question <strong>de</strong><br />

prendre un nouve<strong>au</strong> départ dans leur vie professionnelle en créant <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes<br />

entreprises 104 .<br />

L’année 2006 s’est particularisée, en outre, par un changement notable <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> la<br />

structure <strong>de</strong> l’emploi. En eff<strong>et</strong>, selon le statut professionnel, qui tra<strong>du</strong>it la nature <strong>du</strong> lien entre la<br />

personne active occupée <strong>et</strong> la profession exercée, a vu la part <strong>de</strong> l’emploi salarié s’améliorer <strong>de</strong><br />

5,7 points en passant <strong>de</strong> 36,5% en 2005 à 42,2% en 2006. L’activité économique a créé <strong>au</strong> cours<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te année 522.000 postes d’emplois rémunérés contre une baisse <strong>de</strong> l’emploi non rémunéré<br />

<strong>de</strong> 222.000 postes.<br />

Concernant la part <strong>de</strong>s variations proches <strong>de</strong> la valeur zéro, elle a oscillé dans un intervalle<br />

entre zéro <strong>et</strong> 23,1% <strong>et</strong> s’est située à une moyenne <strong>de</strong> 7,1% sur toute <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> avec, toutefois,<br />

<strong>de</strong>s proportions nulles en 2001, 2004, 2009, 2011 <strong>et</strong> 2012. De même pour la part <strong>de</strong>s variations<br />

proches <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x d’inflation moyen qui s’est stabilisée <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> 11,2% en moyenne sur toute la<br />

pério<strong>de</strong> en oscillant dans une fourch<strong>et</strong>te allant <strong>de</strong> zéro à 30,8%.<br />

Il s’avère, <strong>au</strong> regard <strong>de</strong>s messages qui se dégagent <strong>de</strong> l’analyse qu’il y a un nive<strong>au</strong> élevé<br />

d’hétérogénéité entre les différentes branches d’activité. Il f<strong>au</strong>t, toutefois, gar<strong>de</strong>r à l’esprit qu’il<br />

se peut que c<strong>et</strong>te hétérogénéité n’ait <strong>au</strong>cun lien avec la rigidité <strong>de</strong>s salaires <strong>et</strong> qu’elle soit liée<br />

l’agriculture a été porté à 45,50 dirhams ».<br />

104 C<strong>et</strong>te opération a concerné <strong>au</strong> total 38763 bénéficiaires dont 54% sont classés <strong>au</strong>x échelles réservées<br />

<strong>au</strong>x cadres (10 <strong>et</strong> plus). Elle s’est tra<strong>du</strong>ite par une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> 7,6% <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong> la fonction publique, un<br />

gain <strong>de</strong> 15 milliards <strong>de</strong> dirhams pour la Trésorerie Générale en prenant en considération toutes les répercussions<br />

financières y compris celles relatives à la Caisse marocaine <strong>de</strong> r<strong>et</strong>raite <strong>et</strong> la ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> 1% <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> la<br />

masse salariale dans le PIB pour atteindre 11,8 % en 2006 après 13,6% en 2005.<br />

178 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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