03.02.2017 Views

Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET RIGIDITÉS ÉCONOMIQUES<br />

pro<strong>du</strong>its non alimentaires, les h<strong>au</strong>sses <strong>de</strong> prix sont plus fréquentes <strong>et</strong> <strong>de</strong> tailles légèrement plus<br />

importantes, alors que les baisses sont relativement moins fréquentes mais avec <strong>de</strong> tailles plus<br />

importantes.<br />

En termes <strong>de</strong> contributions, les variations <strong>de</strong>s prix à la consommation, <strong>du</strong>rant les quatre<br />

<strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> étudiée, s’expliquent en gran<strong>de</strong> partie par une contribution <strong>de</strong> la<br />

marge d’ajustement extensive (variations <strong>de</strong> la fréquence) plus importante à celle <strong>de</strong> la marge<br />

d’ajustement intensive (variations <strong>de</strong> la taille), soit une configuration tout à fait opposée à celle<br />

observée entre 2007 <strong>et</strong> 2010. Au nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its non alimentaires, les variations <strong>de</strong>s prix à la<br />

consommation, <strong>du</strong>rant la secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong>, s’expliquent essentiellement par une contribution <strong>de</strong><br />

la marge d’ajustement intensive plus importante que celle <strong>de</strong> la marge d’ajustement extensive.<br />

Les changements <strong>de</strong> prix sont marqués, par ailleurs, par <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s calendaires. L’eff<strong>et</strong><br />

septembre, qui coïnci<strong>de</strong> avec la rentrée scolaire, correspond à un pic <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong>s h<strong>au</strong>sses<br />

<strong>de</strong> prix pour trois groupes <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its (enseignement, logement-e<strong>au</strong>-gaz-électricité <strong>et</strong> <strong>au</strong>tres<br />

combustibles, loisirs <strong>et</strong> culture) <strong>et</strong> à <strong>de</strong>s h<strong>au</strong>sses importantes, également, <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s<br />

transports <strong>et</strong> <strong>de</strong>s articles d’habillement <strong>et</strong> ch<strong>au</strong>ssures. Un <strong>au</strong>tre eff<strong>et</strong> calendaire concerne le<br />

mois <strong>de</strong> janvier <strong>du</strong>rant lequel la fréquence <strong>de</strong>s h<strong>au</strong>sses affiche un pic <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s transports,<br />

<strong>de</strong> la santé <strong>et</strong> <strong>de</strong>s boissons alcoolisées <strong>et</strong> tabac, <strong>et</strong> une variation très importante <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s<br />

articles d’habillement <strong>et</strong> ch<strong>au</strong>ssures. Les h<strong>au</strong>sses <strong>de</strong> prix sont, également, <strong>de</strong> taille moyenne<br />

plus importante en août <strong>et</strong> septembre tandis que la taille <strong>de</strong>s baisses est importante en mars,<br />

juill<strong>et</strong> <strong>et</strong> septembre voire très limitée si nous excluons la composante « communication ».<br />

Plusieurs enseignements sur le mo<strong>de</strong> d’ajustement <strong>de</strong>s prix se dégagent <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te analyse<br />

<strong>et</strong> qui laissent conclure la présence d’une certaine rigidité <strong>de</strong>s prix, plus particulièrement, à la<br />

baisse, comme l’illustrent les messages suivants :<br />

• Rôle majeur <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its alimentaires dans la volatilité <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong>s prix à la<br />

consommation.<br />

• La fréquence <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> prix représente moins <strong>de</strong> trois changements <strong>de</strong> prix sur dix<br />

(36,8% <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> prix observés sont <strong>de</strong>s baisses contre 63,2% pour les<br />

h<strong>au</strong>sses). Ces t<strong>au</strong>x reviennent à 29% <strong>et</strong> 71% respectivement si nous faisons abstraction<br />

<strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its alimentaires.<br />

• Hors pro<strong>du</strong>its alimentaires, la fréquence moyenne <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> prix <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its<br />

est <strong>de</strong> 24,8%, signifiant ainsi que chaque mois, 3 prix sur 10 sont modifiés.<br />

• La fréquence <strong>et</strong> la taille moyenne <strong>de</strong>s h<strong>au</strong>sses dépassent largement celles <strong>de</strong>s baisses.<br />

• Les changements <strong>de</strong> prix sont déclenchés par <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s calendaires avec <strong>de</strong>s variations<br />

assez importantes <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> d’un certain nombre <strong>de</strong> secteurs.<br />

ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC<br />

165

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!