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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET RIGIDITÉS ÉCONOMIQUES<br />

non alimentaires, la taille moyenne <strong>de</strong>s h<strong>au</strong>sses <strong>et</strong> <strong>de</strong>s baisses <strong>de</strong> prix se situe à 8,8% <strong>et</strong> -4,4%<br />

respectivement, soit <strong>de</strong>s nive<strong>au</strong>x largement inférieurs à l’IPC total.<br />

Table<strong>au</strong> 14 : Taille <strong>de</strong> changements <strong>de</strong> prix (moyenne en %) 89<br />

Changements <strong>de</strong> prix<br />

IPC<br />

IPC hors pro<strong>du</strong>its alimentaires<br />

(moyenne en %)<br />

Taille 14,6 4,4<br />

Taille <strong>de</strong>s h<strong>au</strong>sses 51,1 8,8<br />

Taille <strong>de</strong>s baisses -36,5 -4,4<br />

Ecart-type 89 1,6 0,5<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> HCP<br />

La comparaison entre les <strong>de</strong>ux sous-pério<strong>de</strong>s montre que la taille moyenne <strong>de</strong> changements<br />

<strong>de</strong> prix a affiché un n<strong>et</strong> repli <strong>de</strong> 7 points en passant <strong>de</strong> 20,1% en moyenne entre début 2007 <strong>et</strong><br />

fin 2010 à 13,1% en moyenne entre début 2011 <strong>et</strong> fin 2014, imputable en particulier <strong>au</strong>x pro<strong>du</strong>its<br />

alimentaires puisque la taille moyenne <strong>de</strong> changements <strong>de</strong> prix <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its non alimentaires n’a<br />

que faiblement varié : +0,2 point en passant <strong>de</strong> 5,6% à 5,8%.<br />

La taille moyenne <strong>de</strong>s h<strong>au</strong>sses <strong>de</strong> prix a accusé un n<strong>et</strong> fléchissement en passant <strong>de</strong> 66% à<br />

50,3% entre les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s, soit un repli <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 15 points. Chose qui n’est pas observée<br />

<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its non alimentaires qui ont vu leur taille moyenne <strong>de</strong>s h<strong>au</strong>sses s’accélérer<br />

d’environ 4 points pour se situer à 13,2% en moyenne entre 2011 <strong>et</strong> 2014 après avoir été à 9,6%<br />

entre 2007 <strong>et</strong> 2010.<br />

De même pour la taille moyenne <strong>de</strong>s baisses, elle s’est atténuée pour l’ensemble <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its<br />

<strong>de</strong> 8,6 points entre les <strong>de</strong>ux sous pério<strong>de</strong>s pour atteindre -37,3% après -45,9%, alors qu’elle<br />

s’est intensifiée <strong>de</strong> 3,5 points <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its non alimentaires : -7,4% en moyenne entre<br />

2011 <strong>et</strong> 2014 contre -3,9% entre 2007 <strong>et</strong> 2010.<br />

Les résultats obtenus, <strong>au</strong>ssi bien en termes <strong>de</strong> fréquence que <strong>de</strong> taille, ont mis en évi<strong>de</strong>nce<br />

le rôle prépondérant <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its alimentaires dans la volatilité <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong>s prix à la<br />

consommation. Ils ont révélé, également, un changement <strong>de</strong> comportement d’ajustement <strong>de</strong><br />

prix. En eff<strong>et</strong>, le profil baissier <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong>s prix à la consommation, entre les <strong>de</strong>ux souspério<strong>de</strong>s<br />

2007-2010 <strong>et</strong> 2011-2014, masque dans son évolution un léger accroissement <strong>de</strong> la<br />

fréquence moyenne <strong>de</strong> changements <strong>de</strong> prix (+0,5 point) <strong>et</strong> un n<strong>et</strong> repli <strong>de</strong> la taille moyenne <strong>de</strong><br />

changements <strong>de</strong> prix (-7 points). Sur un plan désagrégé, les pro<strong>du</strong>its non alimentaires ont connu<br />

une <strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong> la fréquence (+1,7 point) avec, toutefois, une quasi-stabilité <strong>de</strong> la taille,<br />

alors que les pro<strong>du</strong>its alimentaires ont affiché une diminution <strong>au</strong>ssi bien en termes <strong>de</strong> fréquence<br />

89 Correspond à la moyenne <strong>de</strong>s « écart-type » calculés <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> chaque catégorie <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>it.<br />

156 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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