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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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GAINS DE PRODUCTIVITÉ, COÛT DU TRAVAIL ET MARGES DES ENTREPRISES<br />

manifeste <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> l’extractive (+2,3 points), l’alimentaire-tabac (+2,2 points) <strong>et</strong> le commerce<br />

(+1,2 point). La dégradation est constatée <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s activités liées <strong>au</strong> BTP (-0,6 point), <strong>au</strong>x<br />

transports <strong>et</strong> communications (-0,6 point) <strong>et</strong> <strong>au</strong>x services financiers (-0,5 point).<br />

L’analyse <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> l’économie totale montre que les variations <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge sont<br />

principalement guidées par les <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité <strong>et</strong> le coût réel <strong>du</strong> travail, <strong>au</strong> moment où<br />

la contribution <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> l’échange <strong>de</strong>meure négligeable. Ce constat n’est pas valable à<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s activités. Les <strong>de</strong>ux figures ci-<strong>de</strong>ssous montrent la situation très disparate <strong>au</strong><br />

nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s branches d’activité <strong>et</strong> révèlent, en eff<strong>et</strong>, une gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong> la contribution <strong>de</strong><br />

ces trois composantes dans la variation <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge.<br />

Nous constatons ainsi <strong>de</strong>s évolutions divergentes pour les trois activités pro<strong>du</strong>isant <strong>de</strong>s<br />

biens échangeables à savoir l’in<strong>du</strong>strie alimentaire-tabac, le textile-cuir <strong>et</strong> les <strong>au</strong>tres in<strong>du</strong>stries<br />

manufacturières. La composante « termes <strong>de</strong> l’échange » est le principal contributeur à<br />

l’amélioration <strong>de</strong> la variation <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge <strong>de</strong> l’in<strong>du</strong>strie alimentaire-tabac lors <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong><br />

pério<strong>de</strong> avec une contribution positive <strong>de</strong> 1,7 point après une contribution négative moyenne <strong>de</strong><br />

1,1 point en 2000-2007, soit un gain <strong>de</strong> 2,8 points.<br />

C<strong>et</strong>te composante a contribué également <strong>de</strong> manière significative <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres<br />

in<strong>du</strong>stries manufacturières (1,4 point en moyenne entre 2008 <strong>et</strong> 2014 après 0,1 point en<br />

2000-2007), mais pas <strong>au</strong>ssi suffisante pour compenser la contribution modérée <strong>de</strong>s <strong>gains</strong> <strong>de</strong><br />

pro<strong>du</strong>ctivité (0,7 point en moyenne <strong>du</strong>rant les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s) <strong>et</strong> la baisse <strong>de</strong> celle <strong>du</strong> coût réel<br />

<strong>du</strong> travail (-2,2 points en 2008-2014 après -0,7 point en 2000-2007). Suite à ces évolutions, la<br />

variation moyenne <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres in<strong>du</strong>stries manufacturières n’a pas<br />

connu <strong>de</strong>s changements importants entre les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s.<br />

S’agissant <strong>de</strong> la branche textile <strong>et</strong> cuir, la baisse <strong>de</strong> la contribution <strong>du</strong> coût réel <strong>du</strong> travail<br />

(en passant <strong>de</strong> -1,1 point en 2000-2007 à -1,9 point en 2008-2014) a été compensée par une<br />

amélioration proportionnelle <strong>de</strong>s <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité (1,7 point en 2008-2014 après 1,4 point<br />

en 2000-2007) <strong>et</strong> <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> l’échange (-0,4 point en 2008-2014 après -0,7 point en<br />

2000-2007), ce qui s’est révélé neutre sur le nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> variation <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge.<br />

Au nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s activités extractives, l’amélioration significative <strong>de</strong> la variation <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong><br />

marge entre les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s s’explique, en gran<strong>de</strong> partie, par l’amélioration <strong>de</strong> la contribution<br />

<strong>du</strong> coût réel <strong>du</strong> travail (0,4 point en 2008-2014 après -2,5 points en 2000-2007) <strong>et</strong> celle <strong>de</strong>s<br />

termes <strong>de</strong> l’échange (1,5 point en 2008-2014 après -0,5 point en 2000-2007) <strong>et</strong> qui ont largement<br />

contrebalancé le n<strong>et</strong> repli <strong>de</strong> la contribution <strong>de</strong>s <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité (0,6 point en 2008-2014<br />

après 3,2 points en 2000-2007).<br />

Le point commun pour les quatre branches - Hôtels <strong>et</strong> rest<strong>au</strong>rants, Services financiers,<br />

Transports <strong>et</strong> communications <strong>et</strong> BTP qui ont connu une légère dégradation <strong>de</strong> la variation <strong>du</strong><br />

t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge entre les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s- est l’amélioration <strong>de</strong> la contribution <strong>du</strong> coût réel <strong>du</strong><br />

travail <strong>et</strong> la diminution <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité <strong>et</strong> <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> l’échange.<br />

La branche relative à l’administration générale <strong>et</strong> services soci<strong>au</strong>x a affiché un profil différent<br />

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