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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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GAINS DE PRODUCTIVITÉ, COÛT DU TRAVAIL ET MARGES DES ENTREPRISES<br />

3.2. Déterminants <strong>de</strong> l’évolution <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s<br />

différentes branches d’activité<br />

Les comportements hétérogènes <strong>de</strong>s différentes branches d’activité, <strong>au</strong> regard <strong>de</strong> l’évolution<br />

<strong>de</strong>s coûts salari<strong>au</strong>x unitaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs composantes, nous poussent à examiner le profil <strong>du</strong><br />

partage <strong>de</strong> la valeur ajoutée entre profit <strong>et</strong> salaires <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> ces branches. Il est tout à fait<br />

logique que <strong>de</strong>rrière ce profil se cachent <strong>de</strong>s configurations hétérogènes vues les spécificités<br />

propres <strong>de</strong> chaque secteur <strong>et</strong> <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong>s entreprises opérant <strong>au</strong> sein <strong>du</strong> même secteur. Parmi ces<br />

spécificités, il y a lieu <strong>de</strong> citer, l’exposition à la concurrence internationale, la position dans la<br />

chaîne <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, l’intensité en <strong>capital</strong> <strong>et</strong> en travail, la taille <strong>de</strong> l’entreprise, la cotation en<br />

bourse <strong>de</strong>s valeurs, <strong>et</strong>c.<br />

La figure 43 montre que l’amélioration la plus significative <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge entre les <strong>de</strong>ux<br />

pério<strong>de</strong>s 2000-2007 <strong>et</strong> 2008-2014 revient <strong>au</strong>x activités extractives dont le t<strong>au</strong>x est passé <strong>de</strong><br />

65,9% à 82,4%, soit un gain <strong>de</strong> 16,5 points. Vient juste après, un secteur caractérisé par une forte<br />

valeur ajoutée <strong>et</strong> une exposition avérée à la concurrence internationale <strong>et</strong> s’agit <strong>de</strong> l’in<strong>du</strong>strie<br />

alimentaire <strong>et</strong> tabac qui a vu son t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge réaliser un gain <strong>de</strong> 9,7 points pour se situer à<br />

79,4% en moyenne entre 2008 <strong>et</strong> 2014. En revanche, l’in<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> textile <strong>et</strong> cuir, également<br />

exposée à la concurrence internationale, a vu son t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge baisser <strong>de</strong> 1,3 point entre les<br />

<strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s pour se situer à 49,7%, soit le t<strong>au</strong>x le plus faible par rapport <strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres branches,<br />

exception faite bien évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> l’Administration générale <strong>et</strong> services soci<strong>au</strong>x dont le t<strong>au</strong>x<br />

ne dépasse pas les 14%. Les baisses les plus significatives <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge sont observées<br />

<strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>du</strong> commerce (-4,2 points en passant <strong>de</strong> 75,6% à 71,4%) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres services non<br />

financiers (-1,5 point en passant <strong>de</strong> 89,7% à 88,2%). Les <strong>au</strong>tres branches n’ont pas assisté à <strong>de</strong>s<br />

variations notables <strong>de</strong> leur t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge.<br />

128 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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