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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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GAINS DE PRODUCTIVITÉ, COÛT DU TRAVAIL ET MARGES DES ENTREPRISES<br />

<strong>capital</strong> comme en illustre le passage <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge <strong>de</strong> 64,9% en 2010 à 64,5% en 2011, soit<br />

une baisse <strong>de</strong> 0,4 point.<br />

En somme, l’évolution positive <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge entre les <strong>de</strong>ux sous-pério<strong>de</strong>s est,<br />

essentiellement, liée <strong>au</strong>x <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité qui ont vu leur contribution passer <strong>de</strong> 1,1 point<br />

en moyenne entre 2000 <strong>et</strong> 2007 à 1,3 point en moyenne entre 2008 <strong>et</strong> 2014. La contribution <strong>du</strong><br />

coût réel <strong>du</strong> travail est restée négative sur les <strong>de</strong>ux sous-pério<strong>de</strong>s : -1,2 point en moyenne entre<br />

2008-2014 après -1,3 point en moyenne entre 2000 <strong>et</strong> 2007, sachant que c<strong>et</strong>te contribution était<br />

positive <strong>de</strong> 0,3 point en 2008. Quant <strong>au</strong> facteur relatif <strong>au</strong>x termes <strong>de</strong> l’échange, sa contribution<br />

<strong>de</strong>meure modérée : -0,04 point en moyenne <strong>du</strong>rant les <strong>de</strong>ux sous-pério<strong>de</strong>s avec un maximum <strong>de</strong><br />

+0,7 point en 2003 <strong>et</strong> un minimum <strong>de</strong> -0,6 point en 2000 <strong>et</strong> 2010.<br />

Table<strong>au</strong> 11 : Contribution <strong>du</strong> coût réel <strong>du</strong> travail, <strong>de</strong>s <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité <strong>et</strong> <strong>de</strong>s termes<br />

<strong>de</strong> l’échange dans la variation <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge, en moyenne sur les <strong>de</strong>ux sous-pério<strong>de</strong>s<br />

2000-2007 2008-2014 Ecart en point<br />

T<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge moyen 62,3 64,0 +1,7<br />

Variation moyenne <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge -0,2 0,1 +0,3<br />

Coût réel <strong>du</strong> travail -1,3 -1,2 +0,09<br />

Termes <strong>de</strong> l’échange -0,04 -0,04 0<br />

Gains <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité 1,1 1,3 0,21<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> HCP<br />

De ce qui précè<strong>de</strong>, il s’avère que, malgré l’évolution positive <strong>de</strong>s coûts salari<strong>au</strong>x unitaires,<br />

le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge <strong>de</strong>s entreprises n’a pas été impacté. Au contraire, il s’est amélioré lors <strong>de</strong> la<br />

secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong>. Ceci pourrait être expliqué par <strong>de</strong>ux facteurs : Le premier, comme le montre<br />

clairement la figure 38, est l’atténuation progressive <strong>de</strong> l’impulsion <strong>du</strong> coût réel <strong>du</strong> travail par<br />

une dynamique avérée <strong>de</strong>s <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité <strong>du</strong>rant la pério<strong>de</strong> 2008-2014 où le rythme <strong>de</strong><br />

progression <strong>de</strong>s <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité (3,7% l’an) <strong>de</strong>venu plus élevé que celui <strong>du</strong> coût réel <strong>du</strong><br />

travail (3,4% l’an), après avoir <strong>au</strong>gmenté <strong>de</strong> 2,9% <strong>et</strong> 3,4% dans un ordre respectif entre 2000 <strong>et</strong><br />

2007.<br />

122 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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