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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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GAINS DE PRODUCTIVITÉ, COÛT DU TRAVAIL ET MARGES DES ENTREPRISES<br />

Figure 37 : Contribution <strong>du</strong> coût réel <strong>du</strong> travail, <strong>de</strong>s <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité <strong>et</strong> <strong>de</strong>s termes<br />

<strong>de</strong> l’échange dans l’évolution <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge entre 2000 <strong>et</strong> 2014<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> HCP<br />

Le point le plus marquant est l’année 2008 <strong>du</strong>rant laquelle le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge a enregistré un<br />

s<strong>au</strong>t significatif jamais observé <strong>du</strong>rant la pério<strong>de</strong> d’analyse en atteignant le nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> 64,9%<br />

après 62,3% en 2007. Ce surplus <strong>de</strong> 2,6 points est le résultat <strong>de</strong> la contribution positive <strong>et</strong><br />

différenciée <strong>de</strong>s trois facteurs. Plus <strong>de</strong> 78% <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te progression revient <strong>au</strong>x <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité<br />

(2,2 points), 11,8% s’explique par l’amélioration <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> l’échange (0,33 point) <strong>et</strong> 10% par<br />

le coût réel <strong>du</strong> travail (0,28 point).<br />

En 2010, la quasi-stagnation <strong>du</strong> nive<strong>au</strong> <strong>du</strong> t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> marge par rapport à l’année 2009 ne<br />

reflète pas une stabilisation <strong>de</strong> la contribution <strong>de</strong> ces trois facteurs. Les <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité<br />

ont contribué <strong>de</strong> 1,2 point contre -0,6 point pour le coût réel <strong>du</strong> salaire, alors que les termes <strong>de</strong><br />

l’échange ont contribué négativement <strong>de</strong> 0,6 point après +0,5 en 2009. La variation <strong>au</strong> nive<strong>au</strong><br />

<strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> l’échange est imputable à la progression <strong>de</strong> l’indice <strong>de</strong>s prix à la consommation<br />

(2,3%) à un rythme largement supérieur à celui <strong>de</strong> la valeur ajoutée (0,6%). La h<strong>au</strong>sse <strong>de</strong> l’indice<br />

<strong>de</strong>s prix à la consommation a été générée, plus particulièrement, par l’évolution <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s<br />

importations, notamment les prix <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its énergétiques <strong>et</strong> ceux <strong>du</strong> blé qui ont progressé<br />

respectivement <strong>de</strong> 25% <strong>et</strong> <strong>de</strong> 5,7%.<br />

L’année 2011 a connu une contribution positive <strong>et</strong> significative <strong>de</strong>s <strong>gains</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctivité <strong>de</strong><br />

2,4 points contrebalancée, toutefois, par une contribution <strong>de</strong> même intensité mais avec un signe<br />

négatif <strong>du</strong> coût réel <strong>du</strong> salaire (-2,5 points) <strong>et</strong> une contribution négative <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> l’échange<br />

<strong>de</strong> -0,2 point. Ces évolutions se sont tra<strong>du</strong>ites par un léger repli <strong>de</strong> la rémunération <strong>du</strong> facteur<br />

ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC<br />

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