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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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GAINS DE PRODUCTIVITÉ, COÛT DU TRAVAIL ET MARGES DES ENTREPRISES<br />

performances <strong>de</strong> l’activité agricole en termes <strong>de</strong> création <strong>de</strong> valeur ajoutée.<br />

Une <strong>au</strong>tre remarque mérite d’être signalée à ce nive<strong>au</strong> d’analyse <strong>et</strong> concerne le poids <strong>de</strong>s<br />

cotisations sociales. Le <strong>de</strong>gré d’influence <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières sur le coût salarial est, dans une gran<strong>de</strong><br />

partie, fonction <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> protection sociale propre à chaque pays. Dans les pays scandinaves,<br />

la fiscalité constitue la principale source <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s régimes <strong>de</strong> protection sociale, <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> ce fait, les cotisations sociales ne représentent qu’une part négligeable dans la rémunération<br />

salariale 56 . En France, le régime <strong>de</strong> la protection sociale est largement financé par les cotisations<br />

sociales, ce qui pèse lour<strong>de</strong>ment sur la rémunération salariale <strong>et</strong> par voie <strong>de</strong> conséquence, sur<br />

les coûts salari<strong>au</strong>x unitaires. Pour ce qui est <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement <strong>du</strong> système marocain<br />

<strong>de</strong> protection sociale, il est assuré, dans une gran<strong>de</strong> partie, par une contribution patronale <strong>et</strong><br />

salariale assise sur les salaires.<br />

Entre 2000 <strong>et</strong> 2014, les cotisations sociales à la charge <strong>de</strong>s employeurs ont suivi un trend<br />

h<strong>au</strong>ssier en affichant une progression annuelle moyenne <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 8,2% pour s’établir à<br />

environ 5,4% <strong>du</strong> PIB en 2014 après avoir été à 4% en 2000. En même temps, le poids <strong>de</strong>s salaires<br />

<strong>et</strong> traitements bruts dans le total <strong>de</strong> la rémunération <strong>de</strong>s salariés a accusé un repli d’environ 4<br />

points en passant 87,7% en 2000 à 83,8% en 2014 suite à une progression annuelle moyenne<br />

<strong>de</strong> 5,8%. Mais dans l’ensemble, la rémunération salariale a enregistré une croissance annuelle<br />

moyenne <strong>de</strong> 6,1% avec, toutefois, une décélération <strong>du</strong>rant la pério<strong>de</strong> 2008-2014 en évoluant <strong>de</strong><br />

5,7% contre 6,5% l’an entre 2000 <strong>et</strong> 2007. Entre 2000 <strong>et</strong> 2014, l’évolution <strong>de</strong> la rémunération<br />

salariale a suivi <strong>de</strong>s fluctuations assez ré<strong>du</strong>ites <strong>au</strong>tour d’un nive<strong>au</strong> équivalent à 32% <strong>du</strong> PIB.<br />

Figure 33 : Poids <strong>de</strong> la rémunération <strong>de</strong>s salariés, <strong>de</strong>s cotisations sociales à la charge<br />

<strong>de</strong>s employeurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s salaires <strong>et</strong> traitements bruts en 2000 <strong>et</strong> 2014<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> HCP<br />

56 Les salaires n<strong>et</strong>s doivent subir, en revanche, un paiement d’impôts plus élevés.<br />

112 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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