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Accumulation du capital et gains de productivite au Maroc

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

Taoufik Abbad | Economiste-Chercheur
La réflexion développée dans cet ouvrage part d’un constat alarmant et pressant. Le processus continu et renforcé de l’accumulation du capital, dans lequel s’est engagé le Maroc depuis les années 2000, a permis certes de préserver la stabilité des équilibres fondamentaux et d’amortir les différents chocs exogènes, aussi bien internes qu’externes, mais il n’a pas permis d’insuffler un accroissement plus important des gains de productivité et d’accélérer la transformation de la base productive. Ce livre, basé sur une utilisation extensive de données statistiques, propose de décrire les soubassements du processus d’accumulation du capital au Maroc et de mettre en exergue les inhibiteurs chroniques qui condamnent l’économie marocaine aux affres d’une productivité faible.

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GAINS DE PRODUCTIVITÉ, COÛT DU TRAVAIL ET MARGES DES ENTREPRISES<br />

Figure 32 : Evolution comparée <strong>de</strong> la rémunération <strong>de</strong>s salaires par tête <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

pro<strong>du</strong>ctivité apparente <strong>du</strong> travail<br />

Source : Calcul <strong>de</strong> l’<strong>au</strong>teur à partir <strong>de</strong>s données <strong>du</strong> HCP<br />

Trois années seulement ont été caractérisées par une baisse <strong>de</strong>s coûts salari<strong>au</strong>x unitaires :<br />

2003, 2006 <strong>et</strong> 2008. Dans ce qui suit, nous allons m<strong>et</strong>tre l’accent sur ces trois dates pour avoir<br />

plus d’éclaircissements sur les facteurs explicatifs <strong>de</strong> ces baisses.<br />

En 2003, ces coûts ont affiché un repli <strong>de</strong> 1,9% suite à l’évolution modérée <strong>de</strong> la rémunération<br />

salariale par tête <strong>de</strong> 0,9% après une croissance <strong>de</strong> 1,5% en 2002 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 9,9% en 2001. En même<br />

temps, la pro<strong>du</strong>ctivité apparente <strong>du</strong> travail s’est améliorée <strong>de</strong> 2,9% après 0,9% en 2002. Le repli<br />

s’est manifesté, plus particulièrement, <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s activités agricoles dont la rémunération<br />

salariale a décru <strong>de</strong> -6,6% après une h<strong>au</strong>sse <strong>de</strong> 24,4% en 2002 <strong>et</strong> ce, malgré les résultats<br />

satisfaisants <strong>du</strong> secteur agricole. Ce <strong>de</strong>rnier a vu sa valeur ajoutée croitre <strong>de</strong> 24,1% <strong>au</strong> lieu<br />

<strong>de</strong> 8,1% en 2002 <strong>et</strong> les créations d’emplois se sont élevées <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> rural à plus <strong>de</strong> 380.000<br />

postes <strong>de</strong> travail. Les éléments <strong>de</strong> réponses <strong>de</strong>rrières la baisse <strong>de</strong> la rémunération salariale se<br />

trouvent <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> la ventilation <strong>de</strong> l’emploi selon le statut socio-professionnel. En eff<strong>et</strong>,<br />

l’emploi <strong>au</strong> <strong>Maroc</strong> reste caractérisé par la prédominance <strong>de</strong> formes d’emploi non salariales,<br />

avec un actif sur <strong>de</strong>ux exerçant en tant que travailleur indépendant, ai<strong>de</strong> familiale ou apprenti.<br />

Les statistiques <strong>du</strong> H<strong>au</strong>t-Commissariat <strong>au</strong> Plan relatives à c<strong>et</strong>te année montrent que la part <strong>de</strong>s<br />

salariés dans l’emploi rural a accusé une baisse <strong>de</strong> 1,1 point en passant <strong>de</strong> 17% à 15,9% <strong>et</strong><br />

celle <strong>de</strong>s indépendants <strong>de</strong> 1,9 point (25,4% après 27,3%) à la faveur <strong>de</strong> la composante « Ai<strong>de</strong>s<br />

familiales, apprentis, travailleurs à domicile, <strong>au</strong>tres statuts <strong>et</strong> les non déclarés » dont la part<br />

s’est améliorée <strong>de</strong> 2,9 points pour se situer à 57,7% après 54,8% en 2002.<br />

108 ACCUMULATION DU CAPITAL ET GAINS DE PRODUCTIVITE AU MAROC

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