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LG 195

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Startup du mois<br />

La révolution de l’eau propre<br />

Imaginez une technologie qui permettrait de séparer tous les éléments du lisier pour en<br />

extraire une eau de très haute qualité; tellement pure qu’on pourrait la boire. Cette technologie<br />

serait peu gourmande en énergie et tiendrait dans la remorque d’un camion, ce qui la<br />

rendrait mobile. C’est une startup luxembourgeoise qui a réalisé cette folle ambition;<br />

explications d’Emmanuel Trouvé, l’un des trois administrateurs d’Ama Mundu Technologies.<br />

“<br />

Nous sommes<br />

les premiers à proposer<br />

une technologie à la fois<br />

plus performante que les<br />

systèmes actuels mais<br />

aussi à moindre coût<br />

”<br />

Comment est née l’aventure?<br />

C’est tout d’abord le projet de trois amis,<br />

Michel Reckinger, Marcel Wilwert et moimême.<br />

Nous partagions l’envie commune de<br />

contribuer à la résolution des problèmes de<br />

l’eau par l’innovation technologique.<br />

Nous avons dès le début, intégré la problématique<br />

de l’économie d’énergie à celle de<br />

l’eau (deux domaines qui ne vont malheureusement<br />

pas toujours ensemble). Avec peu<br />

d’énergie, notre technologie permet de trier<br />

les matières qui sont aujourd’hui présentes<br />

dans les eaux usées ou dans les déjections<br />

animales.<br />

Parmi elles, les microparticules, pesticides,<br />

résidus de substances pharmaceutiques ou<br />

chimiques, les métaux lourds et les nanoparticules<br />

sont autant de substances présentes<br />

dans nos eaux et qui peuvent se retrouver<br />

par dizaine dans notre sang. Nous avons<br />

enfin trouvé un moyen simple de les retenir!<br />

Comment cela fonctionne-t-il?<br />

Nous extrayons les 60 à 90% d’eau que composent<br />

les déjections animales (le lisier) et les<br />

jus liquides qui sont issus des usines de biogaz<br />

ou de décharges. Nous commençons d’abord<br />

par un processus de séparation de la matière<br />

sèche solide. Les déchets liquides passent<br />

ensuite dans un procédé de nanofiltration qui<br />

donne un premier engrais, riche en phosphore<br />

et en azote. Enfin, nous utilisons l’osmose<br />

inverse pour en extraire l’eau purifiée H 2O.<br />

L’osmose inverse est un procédé connu mais<br />

habituellement utilisé à plus de 30 bar alors<br />

que nous n’en utilisons que 10. Cette baisse de<br />

pression (et donc de consommation d’énergie)<br />

est possible grâce aux différents procédés réalisés<br />

en amont. Les petits restes que l’on ne<br />

peut pas valoriser sont alors détruits.<br />

Quels sont les avantages de ce procédé<br />

comparés à ceux d’une station d’épuration<br />

classique?<br />

L’innovation réside dans le changement de<br />

paradigme, il ne s’agit ni d’un traitement des<br />

eaux usées, ni d’une dépollution mais bien de<br />

la récupération d’une eau purifiée, d’engrais<br />

ou de combustibles renouvelables, par des<br />

procédés de fractionnement et de filtrage.<br />

Et notre équipement (voir photos) ne prend<br />

que très peu de place puisqu’il tient dans une<br />

remorque de treize mètres. Notre unité<br />

mobile suffit à équiper une usine biogaz de<br />

1,5 mégawatt qui n’aura plus besoin d’épandre<br />

le digestat brut dans les champs. Une<br />

version adaptée aux eaux usées municipales<br />

suffit aussi pour un peu moins de 1.000<br />

habitants.<br />

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<strong>LG</strong> - Février 2017

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