30.01.2017 Views

Un réservoir à pensées (Octobre 2016)

L’année 2016, c’est un euphémisme, ne fut pas glorieuse. Pire taux de croissance depuis 1999, des investissements en berne et, plus généralement, une perte de confiance des opérateurs, qui compromet la dynamique générale de l’Economie. Pis, le modèle de développement même, sur lequel repose le Maroc depuis quinze ans, a été enterré par la patronne des patrons Miriem Bensalah herself. Face à ce constat, et à quelques jours des élections législatives, EE a décidé de mettre les cerveaux économiques les plus brillants du royaume à contribution pour trouver un remède au mal. Notre appel à l’écosystème des affaires a tout de suite fait mouche, au point où, submergés par l’afflux de propositions, nous avons dû procéder à une sélection pour ne garder que celles que nous avons jugées les plus pertinentes. Toujours est-il que parmi ces «100 idées pour relancer le Maroc», plusieurs pistes de redressement seraient immédiatement applicables par le gouvernement, si tant est qu’il se forme enfin (sic).

L’année 2016, c’est un euphémisme, ne fut pas glorieuse. Pire taux de croissance depuis 1999, des investissements en berne et, plus généralement, une perte de confiance des opérateurs, qui compromet la dynamique générale de l’Economie. Pis, le modèle de développement même, sur lequel repose le Maroc depuis quinze ans, a été enterré par la patronne des patrons Miriem Bensalah herself. Face à ce constat, et à quelques jours des élections législatives, EE a décidé de mettre les cerveaux économiques les plus brillants du royaume à contribution pour trouver un remède au mal. Notre appel à l’écosystème des affaires a tout de suite fait mouche, au point où, submergés par l’afflux de propositions, nous avons dû procéder à une sélection pour ne garder que celles que nous avons jugées les plus pertinentes. Toujours est-il que parmi ces «100 idées pour relancer le Maroc», plusieurs pistes de redressement seraient immédiatement applicables par le gouvernement, si tant est qu’il se forme enfin (sic).

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

EXPRESSO<br />

Enquête<br />

Priorité absolue <strong>à</strong> l’emploi<br />

Abolir la TVA sur les<br />

crédits immobiliers<br />

Donner plus de poids au<br />

marché des capitaux<br />

Consolider l’attractivité de<br />

la production nationale<br />

Réserver l’accès <strong>à</strong> certains<br />

marchés publics aux PME<br />

Moulay Hafid Elalamy<br />

Ministre de l’Industrie<br />

Soutenir une croissance<br />

durable et créer de l’emploi<br />

sont les défis majeurs du<br />

moment. Pour les relever et<br />

répondre aux attentes légitimes<br />

du citoyen, l’industrialisation<br />

est la voie <strong>à</strong> emprunter;<br />

c’est un instrument<br />

puissant pour concrétiser<br />

l’émergence économique. La<br />

cadence d’industrialisation<br />

en marche doit être maintenue<br />

et renforcée davantage<br />

pour assurer <strong>à</strong> tous un environnement<br />

de confiance,<br />

de sécurité et de croissance<br />

durable.<br />

Aziz Qadiri<br />

Président Réseau<br />

Entreprendre<br />

Priorité absolue <strong>à</strong> l’emploi.<br />

Le chômage ne cesse de<br />

s’amplifier et c’est la dernière<br />

chose dont a besoin l’économie<br />

marocaine. Qui plus<br />

est, je rencontre souvent des<br />

jeunes qui se lancent dans<br />

l’entrepreneuriat et qui se<br />

retrouvent du jour au lendemain<br />

dans une situation de<br />

cessation de paiement. Ainsi,<br />

ma deuxième recommandation<br />

porte sur les délais<br />

de paiement. C’est en effet<br />

l’une des premières causes<br />

qui pousse les entreprises <strong>à</strong><br />

mettre la clé sous la porte.<br />

Et c’est ce qui plombe, d’autant<br />

plus, par ricochet, l’embauche.<br />

Yassine Lahlou<br />

DG Meilleurtaux.ma<br />

Je milite depuis des années<br />

pour l’abolition de la<br />

TVA sur les mensualités de<br />

crédits immobiliers au point<br />

que j’en ai fait mon cheval<br />

de bataille. Le Maroc fait<br />

partie des rares pays qui facturent<br />

la TVA sur les crédits<br />

immobiliers. En supprimant<br />

cette taxe, qui s’établit actuellement<br />

<strong>à</strong> 10%, du pouvoir<br />

d’achat supplémentaire<br />

sera libéré pour les ménages.<br />

Prenons <strong>à</strong> titre d’exemple<br />

une famille dont la mensualité<br />

de crédit s’élève <strong>à</strong> 6.000<br />

DH/mois. Si la TVA venait <strong>à</strong><br />

disparaître, c’est l’équivalent<br />

de 7.200 DH qui sera libéré<br />

et pourrait éventuellement<br />

dynamiser l’économie.<br />

Mounir Jazouli<br />

Président GAM<br />

La première mesure serait<br />

la mise en place d’un<br />

environnement favorable <strong>à</strong><br />

l’émergence d’un véritable<br />

écosystème d’entrepreneuriat<br />

et de start-ups technologiques.<br />

Nous avons des<br />

atouts <strong>à</strong> travers une jeunesse<br />

dynamique, innovante, entreprenante,<br />

formée et habituée<br />

<strong>à</strong> ce domaine mais<br />

qui manque cruellement<br />

de conditions favorables<br />

pour développer et lancer<br />

des projets intelligents. En<br />

second lieu, il s’agit d’accompagner<br />

de manière plus<br />

agressive nos entreprises<br />

exportatrices. Les initiatives<br />

lancées dans ce sens sont<br />

certes louables, mais elles<br />

manquent de cadence, de<br />

rythme et de puissance. Passons<br />

<strong>à</strong> la vitesse supérieure<br />

au plus vite. En outre, plutôt<br />

que d’exporter de la matière<br />

brute <strong>à</strong> bas prix, autant monter<br />

en gamme, créer de la valeur<br />

ajoutée et consolider la<br />

qualité et l’attractivité de la<br />

production nationale.<br />

Karim Hajji<br />

DG Bourse de<br />

Casablanca<br />

Depuis son indépendance,<br />

le Maroc s’est inscrit dans<br />

une démarche de modernité<br />

et de développement qui<br />

a fait de lui un pays stable,<br />

moderne. Aujourd’hui, notre<br />

pays est bien placé pour devenir<br />

un leader économique<br />

régional. Aussi, notre gouvernement<br />

est appelé <strong>à</strong> donner<br />

plus de poids au marché des<br />

capitaux qui, aujourd’hui,<br />

finance en moyenne moins<br />

de 5% de l’investissement,<br />

contre plus de 40% en Europe<br />

occidentale et plus de<br />

60% en Amérique du Nord.<br />

Ceci en l’inscrivant systématiquement<br />

dans les projets<br />

d’investissement du Maroc,<br />

profitant ainsi de sa capacité<br />

de mobilisation de l’épargne<br />

<strong>à</strong> long terme. Il s’agit aussi<br />

de mettre la politique fiscale<br />

au service du développement<br />

économique et<br />

social du Royaume en encourageant<br />

l’investissement<br />

productif et en canalisant<br />

l’épargne <strong>à</strong> long terme vers<br />

l’investissement.<br />

Mustapha Sabik<br />

Avocat<br />

Bien appliquer la nouvelle<br />

charte des régions, parce<br />

que, l’expérience le montre,<br />

les villes et la région sont<br />

porteuses d’outils concrets<br />

de développement local,<br />

par opposition <strong>à</strong> un gouvernement<br />

central qui, lui,<br />

planche sur des dossiers plus<br />

macroéconomiques. Si on<br />

arrive <strong>à</strong> décentraliser, <strong>à</strong> donner<br />

davantage de moyens<br />

aux régions, avec un personnel<br />

qualifié, performant, qui<br />

puisse <strong>à</strong> la fois posséder une<br />

vision réelle de la situation<br />

et développer des idées en<br />

mesure de relever le défi<br />

de la décentralisation, notre<br />

pays pourrait accélérer sa<br />

trajectoire vers l’émergence.<br />

La catalogne est un exemple<br />

parfait de cette dynamique<br />

locale. Les länder en Allemagne<br />

sont également un<br />

modèle <strong>à</strong> méditer.<br />

Adam Bouhadma<br />

Fondateur de 9rayti.<br />

com<br />

IL ne peut y avoir de relance<br />

de l’économie sans un<br />

secteur industriel fort. Il est<br />

donc primordial que l’Etat<br />

mette la main <strong>à</strong> la pâte et<br />

44 EconomieEntreprises <strong>Octobre</strong> <strong>2016</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!