Un réservoir à pensées (Octobre 2016)

EXPRESSO
Enquête
Développer une politique
industrielle autour des
transports publics
Augmenter le Smic et les
salaires et diminuer l’impôt
sur le revenu
Bien mesurer les enjeux de
la transformation digitale
et en saisir les opportunités
Aménager des dispositifs de
fi nancements d’idées novatrices
de jeunes startuppers
Inventer un nouveau mode
de régulation de l’écosystème
du virtuel
Amina Benkhadra
DG ONHYM
Le Maroc se doit de poursuivre
avec détermination et
efficience son processus de
réformes pour la construction
d’un Maroc prospère,
offrant une meilleure qualité
de vie à tous: Un Maroc
démocratique, équitable et
prospère. Les cinq actions
majeures à mettre en œuvre
pour la relance de l’économie
nationale seraient: Un,
la mise en œuvre urgente
de la réforme de l’éducation,
pilier du développement
économique et social. Deux,
la simplification et l’informatisation
des procédures
relatives à l’entreprise et aux
actes administratifs. Trois,
l’encouragement de l’investissement
par l’exonération
de la TVA sur les investissements
et la préparation du
processus d’impôts dégressifs.
Quatre, l’accélération du
processus d’industrialisation.
Et enfin, la mise en valeur du
rural avec la mise en place
d’un schéma directeur sur
l’ensemble des régions pour
faire bénéficier les ruraux de
conditions de vie décentes
(routes, écoles, centres de
santé) en s’appuyant sur le
fonds mis en place à cet effet
suite aux hautes orientations
royales.
Ezzoubeir Errhaimini
PDG CTM
J’estime que le développement
d’une politique industrielle
autour des transports
publics pourrait participer
à la relance économique et
ce, à plusieurs titres. Il faut
savoir que l’utilisation des
véhicules particuliers génère
bon nombre de coûts (environnement,
santé, entretien
de l’infrastructure…). Leur
multiplication vient également
aggraver le déficit commercial,
100% de l’énergie
consommée provenant du
pétrole et la majorité des véhicules
commercialisés dans
notre pays étant importée.
Un bon système de transport
commun couplé à des investissements
en infrastructures
permettrait un transfert modal
qui atténuerait le poids
de la charge lié à l’utilisation
des véhicules particuliers. Il
permettrait la création d’emplois,
que ce soit au niveau
des chaînes de montage et
de carrosseries qui offrent
de nombreuses opportunités
d’embauche ou dans les
postes de conducteurs, du
personnel de maintenance
et toutes autres activités annexes.
Enfin, il contribuera
à l’amélioration du pouvoir
d’achat par la réduction des
dépenses liées à l’utilisation
du véhicule particulier avec
un coût du transport public
au kilomètre carré trois fois
moins important que celui
du véhicule particulier.
Jawad Kerdoudi
Président IMRI
Pour relancer l’économie
marocaine, je recommande
trois mesures. D’abord, augmenter
le Smic et les salaires
et diminuer l’impôt
sur le revenu pour booster
le pouvoir d’achat des ménages.
Ensuite, atténuer la
fiscalité sur les entreprises,
notamment l’IS afin d’améliorer
leur productivité et les
encourager à investir. Enfin,
accroître les investissements
publics, promouvoir
le partenariat public-privé et
mettre en œuvre la nouvelle
charte d’investissements
dans le but de doper l’investissement
privé.
Tarik Fadli
CEO Algo Consulting
Group
Dans un premier temps,
il faudrait que les institutions
financières développent
des stratégies et des
programmes spécialement
conçus pour accompagner
les entrepreneurs et les porteurs
de projets innovants
et sociaux. Les banques devraient
être invitées à sortir
du mode de financement
standard destiné au secteur
de l’agriculture, l’immobilier
ou encore l’industrie, pour
accompagner les startups
en développant des modèles
de capital risque axés
sur l’innovation, notamment
dans le domaine des TIC.
Ensuite, la législation doit
montrer plus de souplesse financière
et présenter moins
de contraintes pour faciliter
le démarrage des startups
et les encourager à investir
dans le recrutement. Ces lois
doivent également être assez
flexibles pour permettre le
partage de capital et de revenus
entre l’entrepreneur
et ses employés, pour leur
faciliter l’accès à l’actionnariat.
Enfin, au niveau de l’enseignement
supérieur, l’ajout
d’électifs portant sur l’entrepreneuriat
dans toutes les
branches est impératif pour
inciter nos jeunes à penser à
des alternatives autres que le
salariat.
Abdellatif el Qortobi
Président Ordre des
experts comptables
Pour relancer ou dynamiser
l’économie, il faut bien
entendu avoir une vision
globale et des actions cohérentes
et coordonnées. Il
faut agir sur des leviers qui
ont des effets à court terme,
sans négliger les actions
structurantes pour le long
terme. Mais personnellement,
si je devais sélectionner
deux ou trois mesures, je
dirais tout d’abord qu’il faudrait
bien mesurer les enjeux
de la transformation digitale
et en saisir les opportunités.
Ainsi, il faudrait accélérer le
rythme de dématérialisation
40 EconomieEntreprises Octobre 2016