MILOUD CHAÂBI L’INDOMPTABLEEE n 192

Avec le décès de Miloud Chaâbi, c’est un long chapitre de l’histoire du capitalisme national qui se tourne. EE a voulu rendre hommage à ce chef d’entreprise exceptionnel qui, sauvé d’une vie d’anonymat par un coup du sort, aura, par la force d’une audace surhumaine, su se hisser au firmament du monde des affaires, dominé par les grandes familles fassies, symboles d’une aristocratie de sang. Chaâbi aura été le démenti vivant d’un système de reproduction des élites qui, aujourd’hui encore, paralyse les velléités de promotion sociale du marocain moyen. Mais l’ascension de ce «roturier» n’a jamais été du goût du Makhzen, qui lui a tourné le dos jusqu’à la fin de ses jours. EE révèle qu’au crépuscule de sa vie, Chaâbi a tendu la main au Palais, par le biais d’un courrier…resté lettre morte. Avec le décès de Miloud Chaâbi, c’est un long chapitre de l’histoire du capitalisme national qui se tourne. EE a voulu rendre hommage à ce chef d’entreprise exceptionnel qui, sauvé d’une vie d’anonymat par un coup du sort, aura, par la force d’une audace surhumaine, su se hisser au firmament du monde des affaires, dominé par les grandes familles fassies, symboles d’une aristocratie de sang. Chaâbi aura été le démenti vivant d’un système de reproduction des élites qui, aujourd’hui encore, paralyse les velléités de promotion sociale du marocain moyen. Mais l’ascension de ce «roturier» n’a jamais été du goût du Makhzen, qui lui a tourné le dos jusqu’à la fin de ses jours. EE révèle qu’au crépuscule de sa vie, Chaâbi a tendu la main au Palais, par le biais d’un courrier…resté lettre morte.

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Entreprises sans regret. C’est là que le véritable mythe Chaâbi entame son esquisse. Les spéculations abondent au sujet de sa parenthèse libyenne. Comment s’est-il imposé en quelques années comme un géant du BTP dans ce pays à l’économie placée en coupe gardée par le guide de la Révolution? Toujours est-il que le rouleau compresseur Chaâbi ne s’arrête pas en si bon chemin. De la Lybie, il étend ses activités dans tout le monde arabe, créant une filiale jordanienne et une autre aux Emirats arabesunis. En Tunisie, il rachète Mawassir, une usine de tuyaux en ciments et prend le contrôle d’Idéal Gomm Industrie, fabricant de plastique et de caoutchouc. Son expansion continentale lui vaudra bien plus tard le Grand Prix du conseil des ministres arabes de l’Habitat et de l’Urbanisme. Fort de ses réussites dans la région MENA, L’haj retourne au bercail auréolé d’une vista de winner. Mais bute derechef contre la volonté de l’Etat de freiner son appétit. Cette fois-ci, c’est à Driss Basri qu’incombe la tâche d’entraver le déploiement de Chaâbi. Le puissantissime ministre de l’Intérieur aura la main lourde vis-à-vis du groupe Chaâbi durant la campagne d’assainissement de 1996. Or, malgré les écueils, l’homme d’affaires continue à tisser sa toile. Bien qu’obsédé par la diversification de son portefeuille d’activités, il opère au milieu des années 90 une profonde restructuration de son groupe en recentrant ses métiers. Il décide aussi de s’investir dans des créneaux d’avenir, comme le tourisme et la grande distribution. En 1993, il parvient à prendre le contrôle de la SNEP qui deviendra le vaisseau amiral de son conglomérat tentaculaire. Curieux de politique non comme une passion viscérale mais plutôt comme un catalyseur d’influence, Chaâbi transhumera allègrement de parti en parti, et jonglera entre les idéologies à souhait. D’abord membre de l’Istiqlal, dont il tire sa fibre patriotique, il se fera élire député en 1983, sous les couleurs du PPS, flirtera avec l’UC avant de frayer avec les islamistes du PJD. A l’image de sa personnalité, sa carrière politique est jalonnée de coups d’éclat. Pas homme à se laisser marcher sur les pieds, il rend coup pour coup et ose poursuivre l’ex-ministre de la Privatisation, Abder- Malgré une allégeance sincère au nouveau règne, Chaâbi demeure ambivalent sur le plan politique rahmane Saaidi devant la Cour suprême pour avoir cédé le Hyatt Regency de Casablanca dans des conditions peu transparentes. Revanchard, il reproche aux organes médiatiques du PI de vouloir le salir afin de lui faire payer sa défection et adresse une missive au vitriol à Abbas El Fassi où il invite vivement ce dernier à tenir ses affidés en laisse: «Je me suis contenté de lui rappeler que le sang qui leur circule dans les veines provient de la nourriture de Miloud Chaâbi», dira-t-il. Une expansion vertigineuse L’haj est certes un Self made man doué d’un redoutable instinct pour les affaires, mais c’est surtout un monstre de volonté. «Lorsqu’il a décidé de faire ou de dire quelque chose, rares sont ceux qui peuvent l’en dissuader», confie un proche. Les Egyptiens se rappelleront longtemps du tsunami Chaâbi. Débarqué en 1996 sur la terre des pharaons, en l’espace de huit mois, il absorbe une dizaine de sociétés immobilières et se retrouve dans le tour de table d’un des plus grands projets immobiliers d’Egypte, «Madinate Nasr», dont il possède 10% du capital. En bourse, il réalise une plus-value de 830 millions de dirhams avec une mise de base de 1,4 milliard de dirhams en fonds propre. Sa fringale, inhabituelle pour le milieu d’affaires cairote, provoque l’ire de l’establishment et pousse le Président de l’époque Hosni Moubarak à revoir la réglementation en vigueur en matière de fusion, d’absorption et de cession d’entreprises. On ne sait plus quoi penser de ce Tycoon marocain. La presse égyptienne, déboussolée par tant d’audace, l’encense un jour pour le lyncher le lendemain. Galvanisé par son élan, il rentre au Maroc et, contre vents et marrées réussit à lever le boycott latent dont il faisait l’objet. Mais, c’est à partir de l’avènement au trône de Mohammed VI, que L’haj redevient fréquentable. Ses affaires, au Maroc sont en plein essor. Ynna Holding emploie 22.000 salariés; compte 43 filiales et réalise un chiffre d’affaires avoisinant les 10 milliards de dirhams. Chaâbi Lil Iskane caracole en tête des grands promoteurs du pays, Aswak Assalam comme la première chaîne de grande distribution à avoir osé tenir tête à Marjane. La filière hôtellerie Ryad Mogador, où l’alcool est strictement prohibé, séduit une clientèle très à cheval sur la moralité religieuse. Par ce choix, Miloud Chaabi confirme qu’il est un investisseur fidèle à ses principes et proche de sa base. Son manque de conformisme semble séduire en haut lieu. En 2005, il est décoré d’un Wissam des mains du Roi Mohammed VI, qui ne voit pas d’un mauvais œil les ambitions débordantes du vieux briscard. D’autant que Chaâbi a toujours calé sa feuille de route sur celle du Palais et du pays. Ainsi, emboîtant le pas au Souverain dans sa stratégie de développement de la région nord, il investit 5 milliards de dirhams dans des projets touristiques et immobiliers à Tanger. Idem à Lâayoune où son groupe investit 3 milliards de dirhams dans la zone touristique Foum Al Oued pour la construction de 10.000 logements, de 3 hôtels et d’un centre commercial Asswak Assalam. Le Makhzen a la rancune tenace Malgré une allégeance sincère au nouveau règne et une confiance totale en ses chantiers structurants, Chaâbi demeure ambivalent sur le plan politique. C’est une interview accordée à l’hebdomadaire Le Journal en 2007 qui va mettre le feu aux poudres. Miloud Chaâbi y exhorte vivement l’ONA à se retirer des affaires et, partant de cesser de faire concurrence à des acteurs nationaux. Bien que l’avenir, ironiquement, donnera raison au vieux patriarche eu égard à la politique de désengagement de la SNI, au moment des faits, les foudres de l’establishment s’abattent sur l’homme d’affaires Soussi. Grillé, marginalisé, ses affaires pâtiront lourdement de ses déclarations. On lui conseille de se dédire, d’arguer que le journaliste auteur de l’entretien a mal relaté ses propos. Que nenni, l’haj campe sur ses positions. Tentant de 42 EconomieEntreprises Mai 2016

Entreprises Il était de tradition chez les Chaâbi de poser pour une photo de famille annuelle. Economie & Entreprises a pu se procurer ce portrait dans lequel l’haj apparaît fier et serein, entouré d’une progéniture qui aura à assumer le legs du père. jouer le monsieur bons offices, Driss Jettou lui suggère d’adresser une lettre de contrition au Palais. Chaâbi, tout en rappelant son attachement indéfectible à la Monarchie, décline la proposition de l’ex-Premier ministre technocrate. Alors qu’un dégel s’installait progressivement entre Chaâbi et le Makhzen, cette sortie remet les compteurs de la défiance à zéro. Quelques mois plus tard, c’est un autre coup qu’il prendra mais par ricochet, cette fois-ci. Le président d’Attijariwafa bank, Khalid Oudghiri est limogé de son poste pour avoir accordé trop de facilités à l’homme d’affaires souiri. En 2011, Créer de la valeur pour le Maroc était devenu sa véritable drogue. Il l’aura consommée jusqu’au bout de ses 87 printemps. on le verra défilant auprès des jeunes du 20 février. En outre, ses affinités intellectuelles doublées de relations cordiales avec Moulay Hicham sont de notoriété publique. Fin mars 2011, lors d’une conférence organisée à Casablanca, et alors que le régime de Benali en Tunisie s’effondre, L’haj lâche un scud: «Au Maroc, nous avons aussi nos Trabelsi». L’allusion à peine voilée à Anas Sefrioui, auquel il reproche régulièrement son accès préférentiel au foncier de l’Etat et les facilités administratives dont il bénéficie, fait scandale. Encore une fois, Chaâbi joue la partition du milliardaire rebelle à la perfection. Ce franc-parler qui le caractérise suscite, in petto, l’admiration de nombre d’hommes d’affaires, contraints de se taire pour éviter de compromettre leur business. Karim Tazi, patron de Richbond, dit de Chaâbi qu’il fût le seul à ne pas se coiffer de «la kippa du Juif» devant le pouvoir. Si la plupart des grandes fortunes nationales ne reculent devant aucune génuflexion pour être bien en cour, lui critiquait publiquement l’expansionnisme financier de l’ONA. Courageux pour certains, téméraire pour d’autres, L’haj a payé le prix de son verbe haut. Ces dernières années, il aura beau multiplier les gestes et les déclarations de bonne foi envers le Makhzen, rien n’y fait. Le petit berger de Chaaba ne réussira jamais à se hisser au rang de ses pairs fassis Le crépuscule d’une icône Depuis son retrait partiel du leadership d’Ynna, l’empire qu’il aura bâti de haute lutte connaîtra son lot de déconvenues. La SNEP tombe sous le coup d’une saisie conservatoire suite à un litige commercial le mettant en prise avec un cabinet de consulting Fives FCB. Le titre de son bien le plus liquide est aussitôt suspendu de la cote par le gendarme des marchés. Miloud Châabi est condamné à régler 150 millions de dirhams à Fives FCB mais parviendra in extremis à geler la vente aux enchères des actions de la SNEP en se pourvoyant en cassation. C’est 43 EconomieEntreprises Mai 2016

Entreprises<br />

sans regret. C’est là que le véritable<br />

mythe Chaâbi entame son esquisse. Les<br />

spéculations abondent au sujet de sa<br />

parenthèse libyenne. Comment s’est-il<br />

imposé en quelques années comme un<br />

géant du BTP dans ce pays à l’économie<br />

placée en coupe gardée par le<br />

guide de la Révolution? Toujours est-il<br />

que le rouleau compresseur Chaâbi ne<br />

s’arrête pas en si bon chemin. De la<br />

Lybie, il étend ses activités dans tout le<br />

monde arabe, créant une filiale jordanienne<br />

et une autre aux Emirats arabesunis.<br />

En Tunisie, il rachète Mawassir,<br />

une usine de tuyaux en ciments et<br />

prend le contrôle d’Idéal Gomm Industrie,<br />

fabricant de plastique et de caoutchouc.<br />

Son expansion continentale lui<br />

vaudra bien plus tard le Grand Prix du<br />

conseil des ministres arabes de l’Habitat<br />

et de l’Urbanisme. Fort de ses réussites<br />

dans la région MENA, L’haj retourne au<br />

bercail auréolé d’une vista de winner.<br />

Mais bute derechef contre la volonté<br />

de l’Etat de freiner son appétit. Cette<br />

fois-ci, c’est à Driss Basri qu’incombe<br />

la tâche d’entraver le déploiement de<br />

Chaâbi. Le puissantissime ministre de<br />

l’Intérieur aura la main lourde vis-à-vis<br />

du groupe Chaâbi durant la campagne<br />

d’assainissement de 1996. Or, malgré<br />

les écueils, l’homme d’affaires continue<br />

à tisser sa toile. Bien qu’obsédé par la<br />

diversification de son portefeuille d’activités,<br />

il opère au milieu des années<br />

90 une profonde restructuration de son<br />

groupe en recentrant ses métiers. Il<br />

décide aussi de s’investir dans des créneaux<br />

d’avenir, comme le tourisme et la<br />

grande distribution. En 1993, il parvient<br />

à prendre le contrôle de la SNEP qui<br />

deviendra le vaisseau amiral de son<br />

conglomérat tentaculaire.<br />

Curieux de politique non comme une<br />

passion viscérale mais plutôt comme un<br />

catalyseur d’influence, Chaâbi transhumera<br />

allègrement de parti en parti, et<br />

jonglera entre les idéologies à souhait.<br />

D’abord membre de l’Istiqlal, dont il<br />

tire sa fibre patriotique, il se fera élire<br />

député en 1983, sous les couleurs du<br />

PPS, flirtera avec l’UC avant de frayer<br />

avec les islamistes du PJD. A l’image de<br />

sa personnalité, sa carrière politique est<br />

jalonnée de coups d’éclat. Pas homme<br />

à se laisser marcher sur les pieds, il<br />

rend coup pour coup et ose poursuivre<br />

l’ex-ministre de la Privatisation, Abder-<br />

Malgré une allégeance<br />

sincère au nouveau règne,<br />

Chaâbi demeure ambivalent<br />

sur le plan politique<br />

rahmane Saaidi devant la Cour suprême<br />

pour avoir cédé le Hyatt Regency de<br />

Casablanca dans des conditions peu<br />

transparentes. Revanchard, il reproche<br />

aux organes médiatiques du PI de<br />

vouloir le salir afin de lui faire payer<br />

sa défection et adresse une missive<br />

au vitriol à Abbas El Fassi où il invite<br />

vivement ce dernier à tenir ses affidés<br />

en laisse: «Je me suis contenté de lui<br />

rappeler que le sang qui leur circule<br />

dans les veines provient de la nourriture<br />

de Miloud Chaâbi», dira-t-il.<br />

Une expansion vertigineuse<br />

L’haj est certes un Self made man<br />

doué d’un redoutable instinct pour les<br />

affaires, mais c’est surtout un monstre<br />

de volonté. «Lorsqu’il a décidé de faire<br />

ou de dire quelque chose, rares sont<br />

ceux qui peuvent l’en dissuader», confie<br />

un proche. Les Egyptiens se rappelleront<br />

longtemps du tsunami Chaâbi.<br />

Débarqué en 1996 sur la terre des<br />

pharaons, en l’espace de huit mois,<br />

il absorbe une dizaine de sociétés<br />

immobilières et se retrouve dans le<br />

tour de table d’un des plus grands<br />

projets immobiliers d’Egypte, «Madinate<br />

Nasr», dont il possède 10% du capital.<br />

En bourse, il réalise une plus-value de<br />

830 millions de dirhams avec une mise<br />

de base de 1,4 milliard de dirhams<br />

en fonds propre. Sa fringale, inhabituelle<br />

pour le milieu d’affaires cairote,<br />

provoque l’ire de l’establishment et<br />

pousse le Président de l’époque Hosni<br />

Moubarak à revoir la réglementation en<br />

vigueur en matière de fusion, d’absorption<br />

et de cession d’entreprises. On ne<br />

sait plus quoi penser de ce Tycoon marocain.<br />

La presse égyptienne, déboussolée<br />

par tant d’audace, l’encense un jour<br />

pour le lyncher le lendemain. Galvanisé<br />

par son élan, il rentre au Maroc et,<br />

contre vents et marrées réussit à lever<br />

le boycott latent dont il faisait l’objet.<br />

Mais, c’est à partir de l’avènement au<br />

trône de Mohammed VI, que L’haj<br />

redevient fréquentable. Ses affaires, au<br />

Maroc sont en plein essor. Ynna Holding<br />

emploie 22.000 salariés; compte<br />

43 filiales et réalise un chiffre d’affaires<br />

avoisinant les 10 milliards de dirhams.<br />

Chaâbi Lil Iskane caracole en tête des<br />

grands promoteurs du pays, Aswak<br />

Assalam comme la première chaîne de<br />

grande distribution à avoir osé tenir<br />

tête à Marjane. La filière hôtellerie Ryad<br />

Mogador, où l’alcool est strictement<br />

prohibé, séduit une clientèle très à<br />

cheval sur la moralité religieuse. Par ce<br />

choix, Miloud Chaabi confirme qu’il est<br />

un investisseur fidèle à ses principes et<br />

proche de sa base.<br />

Son manque de conformisme semble<br />

séduire en haut lieu. En 2005, il est<br />

décoré d’un Wissam des mains du Roi<br />

Mohammed VI, qui ne voit pas d’un<br />

mauvais œil les ambitions débordantes<br />

du vieux briscard. D’autant que Chaâbi<br />

a toujours calé sa feuille de route<br />

sur celle du Palais et du pays. Ainsi,<br />

emboîtant le pas au Souverain dans<br />

sa stratégie de développement de la<br />

région nord, il investit 5 milliards de<br />

dirhams dans des projets touristiques et<br />

immobiliers à Tanger. Idem à Lâayoune<br />

où son groupe investit 3 milliards de<br />

dirhams dans la zone touristique Foum<br />

Al Oued pour la construction de 10.000<br />

logements, de 3 hôtels et d’un centre<br />

commercial Asswak Assalam.<br />

Le Makhzen a la rancune tenace<br />

Malgré une allégeance sincère au<br />

nouveau règne et une confiance totale<br />

en ses chantiers structurants, Chaâbi<br />

demeure ambivalent sur le plan politique.<br />

C’est une interview accordée à<br />

l’hebdomadaire Le Journal en 2007 qui<br />

va mettre le feu aux poudres. Miloud<br />

Chaâbi y exhorte vivement l’ONA à<br />

se retirer des affaires et, partant de<br />

cesser de faire concurrence à des<br />

acteurs nationaux. Bien que l’avenir,<br />

ironiquement, donnera raison au vieux<br />

patriarche eu égard à la politique de<br />

désengagement de la SNI, au moment<br />

des faits, les foudres de l’establishment<br />

s’abattent sur l’homme d’affaires Soussi.<br />

Grillé, marginalisé, ses affaires pâtiront<br />

lourdement de ses déclarations. On lui<br />

conseille de se dédire, d’arguer que<br />

le journaliste auteur de l’entretien a<br />

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42 EconomieEntreprises Mai 2016

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