ON AIR MAGAZINE #35

Culture • Culture / L’ air du temps
et bien sûr de la Guadeloupe. Beaucoup d’entre eux explorent divers
supports et c’est donc tout naturellement que cette exposition comporte
de la photographie, du dessin, de la peinture, de la sculpture, de
l’installation et de la vidéo… pour refléter la créativité bouillonnante
des plasticiens et performeurs vivant dans cet archipel et au-delà.
onAir : Quel est le fil conducteur entre ces œuvres et
sur quelles thématiques plus précises s’axent-elles ?
JA : “Echos imprévus ; Turning Tide” fait appel à la pensée archipélique
du poète, écrivain et essayiste Edouard Glissant, et de ce
fait, elle évoque les notions phares de son œuvre conceptuelle que
sont la créolisation, le rhizome, la mondialité, l’opacité, sans oublier
la Relation et le Tout-monde. Ainsi, l’expo est conçue dans un
cheminement en archipels, déployant un univers en devenir, éclairé
par l’intuition. De ces allers-retours, de cette conversation
continue et imprévue des œuvres et de leurs imaginaires, surgira
une utopie. Mais « l’utopie pour nous aujourd’hui, c’est d’accumuler,
sans aucune exception, toutes les beautés, tous les malheurs et
toutes les valeurs du monde. Par conséquent, dans cette accumulation,
ce qui va prédominer, c’est le sentiment et la réalité d’une Relation
entre ce qui est accumulé » (NDLR : citation tirée de « L’imaginaire des
langues », Edouard Glissant, entretiens avec Lise Gauvin, Gallimard).
Many of them explore various media, and so it is quite natural
that this exhibition includes photography, drawing, painting, sculpture,
installation, video… to reflect the exuberant creativity of artists and
performers living in this archipelago and beyond.
onAir: What is the central theme of these works, and what
subjects do they specifically address?
JA: “Echos imprévus; Turning Tide” is a reference to the “archipelagic
thinking” of the poet, writer and essayist Edouard Glissant,
and therefore, it alludes to the pioneering ideas of his conceptual
writings, which are Creolization, rhizome, globalness, opacity, and,
of course, Relation and “Tout-monde”. So, the exhibition is conceived
in a progression in archipelagos, deploying a universe in the process
of becoming, enlightened by intuition. From these round trips,
from this continuous and unexpected conversation of works and
their imagined worlds, a utopia will emerge. But “utopia for us
today, is to accumulate, without exception, all beauty, all misfortune
and all the values of the world. As a result, in this accumulation,
what will predominate is the feeling and the reality of a Relation
between what is accumulated" (Editor’s note: quote taken from
“L'imaginaire des langues,” Edouard Glissant, interviews with Lise
Gauvin, Gallimard).
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1-3. Jean-Marc Hunt, Série cosmogonique, 2016 / 2. Edouard Miami, After Heade-Moonlit Landscape, 2013
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