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Le Conte

Tout sur les contes

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LE CONTE<br />

un plan narratif, un état de /non-savoir/, sur les êtres (le berger Abd El-Haqq), les<br />

choses (rivière tachée de sang) et les événements (le festin, les fiançailles), en un état<br />

de /savoir/. Ce passage d'un état à l'autre s'effectue au niveau de la dimension<br />

cognitive et s'accompagne d'un certain nombre de conséquences, positives ou<br />

négatives, pour les actants qui s'y trouvent impliqués. En outre, cette reconnaissance<br />

n'est jamais donnée comme la transformation d'un /non-savoir/ absolu, figurativisé<br />

par la figure de « l'ignorance », en un /savoir/ complet que peut rendre la figure de la<br />

« connaissance ». Elle se donne plutôt comme le passage d'un certain /savoir/ qui<br />

peut être « faux », « inexact » ou « incomplet » à un certain état de /savoir/ « vrai »<br />

mais non « transcendant ». La reconnaissance est ventilée en fonction des parcours<br />

des actants, puis médiatisée à travers les transformations opérées par les sujets du<br />

faire. Par conséquent, poser la reconnaissance, c'est poser immanquablement le<br />

savoir, en tant que somme quantifiable de connaissances, et le croire, en tant<br />

qu'évaluation obligée de ce savoir. Cela nous amène à poser la question suivante :<br />

sommes-nous en présence d'une structure commune et complexe qui suppose<br />

plusieurs niveaux d'investigation ou bien avons-nous deux structures parallèles et<br />

concurrentes du Savoir et du Croire qui s'interagissent ? La suite de l'analyse<br />

éclairera cet aspect des choses.<br />

b) les signes translinguistiques relèvent du faire et mettent en relation le sujet<br />

opérateur avec d'un côté les sujets d'Etat et de l'autre les opérations du faire. Ce point<br />

sera traité dans la partie consacrée à la Performance de l'actant sujet (voir « la<br />

structure du don »).<br />

3. SAVOIR ET CROIRE<br />

<strong>Le</strong> savoir et le croire s'inscrivent sur la dimension cognitive. Ils constituent ce<br />

qu'on peut appeler, à l'instar d’A. J. Greimas 1 , « deux univers de la rationalité ». On<br />

peut concevoir le récit comme une transmission du savoir d'une instance de<br />

l'Enonciation à une autre. Dans ce sens, le savoir se donnera à lire comme un vaste<br />

réseau de relations sémantiques portant sur les êtres, les choses et les événements.<br />

L'adhésion à ce champ du savoir se fera par le biais du croire.<br />

Par ailleurs, le savoir est toujours le savoir sur quelque chose. L'objet du<br />

savoir peut être formulable en énoncés descriptifs, inscrits sur la dimension<br />

pragmatique. <strong>Le</strong> croire est un acte cognitif, en relation modale avec la catégorie de<br />

la certitude. Au niveau du récit, il est à distinguer le croire, qui est un certain plan de<br />

véridiction, du faire-croire ou persuasion, une des formes principales de la<br />

Manipulation.<br />

a) Taxinommie du Savoir et du Croire<br />

<strong>Le</strong> relevé systématique des énoncés narratifs portant sur le Savoir ou le Croire<br />

nous donne le résultat qui suit :<br />

- Savoir : 21 segments textuels<br />

- Croire : 16 segments textuels.<br />

Ces segments se répartissent, de manière inégale, en plusieurs « types » de<br />

Savoir et de Croire. Chaque « catégorie » projette son contradictoire ; autrement dit,<br />

un Non-Savoir et un Non-Croire.<br />

1 A. J. Greimas, Du Sens II, Seuil, 1983.<br />

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