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Mastère Spécialisé Sécurité et Risques Industriels – EI CESI Ecully<br />

Une approche globale<br />

Une seconde fausse évidence en matière d’information est de penser que les riverains<br />

départagent clairement les risques des nuisances, auxquelles ils seraient d’ailleurs<br />

davantage sensibles.<br />

Pour la grande majorité des riverains, les catégories de risque, de pollution ou de nuisance<br />

ne renvoient pas à des types d’agression clairement identifiés. Les problèmes perçus par<br />

les habitants ne sont pas hiérarchisés mais coexistent comme une masse indistincte au<br />

potentiel dangereux et nuisible.<br />

Pour les riverains, risques et nuisances forment une seule et même réalité : ils n’ont donc<br />

pas vocation à être distingués, ni dans les discours, ni dans les têtes, ni dans les actes,<br />

encore moins dans l’information réglementaire.<br />

Une relation dynamique<br />

Une troisième fausse évidence est de considérer que des paramètres objectifs comme<br />

l’âge, la profession, la qualification, la distance aux installations, le fait d’avoir ou non été<br />

témoin d’un accident, etc., fixe chez les habitants des représentations stables des risques<br />

industriels.<br />

Chez tous les enquêtés (sans exception), la perception de l’usine et ses dangers est<br />

dynamique, c'est-à-dire évolutive dans le temps (y compris dans le temps court de<br />

l’entretien).<br />

Les riverains se situent donc toujours dans cette double perspective : celle de l’accident,<br />

toujours pensé comme possible, et celle de la sécurité, toujours espérée en ce qu’elle<br />

permet de réduire en pensée la possibilité de l’accident et de ses conséquences néfastes.<br />

Ce qui vaut dans le temps de l’entretien vaut également dans le quotidien des enquêtés.<br />

Quelle que soit l’échelle de temps considérée, le rapport au risque reste foncièrement<br />

instable, évoluant quelque part entre la perspective du danger, qui peut surgir à tout<br />

moment, et celle de la sécurité, recherchée en permanence.<br />

Cette dynamique relève notamment d’un ajustement de tous les instants aux signaux que<br />

l’usine ne cesse d’envoyer à son voisinage (un bruit, une odeur, un mouvement de<br />

personnel, une sonnerie, une fumée intempestive, l’apparition subite de tâches sur les<br />

géraniums, etc.).<br />

La dénégation comme solution ultime<br />

Une dernière fausse évidence en matière d’information est de penser que l’habitude<br />

émousse la conscience du risque.<br />

C’est plutôt que dans l’indécision constante entre danger et sécurité, quand chaque petit<br />

fait du quotidien ou chaque événement qui résulte de la proximité avec l’activité<br />

industrielle vient rappeler le potentiel de dangerosité du territoire habité, la seule issue<br />

possible pour les riverains est de chercher à « réhabiliter » leur lieu de vie de manière à le<br />

rendre vivable malgré tout.<br />

Mélina DIOT - ICPE Seveso SH. Communiquer de façon pertinente et efficace sur les risques industriels avec les<br />

parties prenantes : Quels intérêts pour les industriels ? Comment procéder ? 90/104

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