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Mastère Spécialisé Sécurité et Risques Industriels – EI CESI Ecully Chapitre 4 : Amélioration et ouvertures - Perspectives I. Des recherches plus poussées et plus larges pour affiner le concept Cette thèse professionnelle ne prétend pas présenter l’ensemble des études et des exemples de terrain qui sont en lien avec sa problématique. Le nombre d’ouvrages et d’articles lus, ainsi que d’entretiens menés pour rédiger ce document a nécessairement été limité par le temps disponible. Pour affiner et alimenter encore le concept proposé, il serait donc tout à fait possible de s’appuyer sur des ouvrages et des expériences complémentaires, comme celle de Dunkerque. Il pourrait notamment être très surprenant de découvrir comment cette problématique est traitée dans des pays étrangers, ce qui a été abordé par Caroline Kamaté de la FONCSI dans son dernier « Cahier de la sécurité industrielle » paru récemment en 2016 et intitulé « Participation citoyenne et risques industriels : quelques pistes pour engager une démarche ». II. Un appui technique et financier qui favoriserait les démarches de dialogue et d’information sur les risques industriels II.1 Le besoin d’un partage plus large des bonnes pratiques Des expériences reconnues comme exemplaires, telles que la Conférence Riveraine de Feyzin (pourtant créée il y a 10 ans), restent malheureusement plutôt méconnues des entités qui pourraient l’imiter. Des associations à l’échelle nationale ont pour objet de promouvoir ces types de dispositifs, mais un relais local permettrait probablement à de telles démarches d’essaimer plus largement en France. Actuellement, certaines structures locales ou étatiques sont habituellement identifiées comme appui technique dans la gestion des risques industriels : DREAL, CSS, collectivités locales. Si elles communiquaient localement et de façon adaptée sur les projets innovants et efficaces testés ailleurs, peut-être verrait-elles naissance de projets similaires sur leurs territoires. II.2 La plus-value qu’apporterait l’appui d’un organisme en charge du dialogue territorial Comme le suggère l’association Décider Ensemble, il parait urgent d’instaurer une véritable gouvernance, et cela pourrait passer par la création de structures de support au dialogue au sein même des territoires. Ces structures seraient responsables de l’animation régulière du dialogue avec les différents réseaux de parties prenantes afférents à un territoire. La thématique des risques et nuisances industriels ferait alors partie d’un tout. Mélina DIOT - ICPE Seveso SH. Communiquer de façon pertinente et efficace sur les risques industriels avec les parties prenantes : Quels intérêts pour les industriels ? Comment procéder ? 80/104

Mastère Spécialisé Sécurité et Risques Industriels – EI CESI Ecully Idéalement, des organismes déconcentrés ou décentralisés pourrait jouer le rôle d’appui technique et de coordination dans le dialogue territorial. Ils pourraient aussi être les interlocuteurs privilégiés au sein des territoires pour obtenir de l’aide financière lorsqu’il serait nécessaire de trouver des moyens complémentaires (moyens techniques, experts). [34] Les Très Petites Entreprises et les Petites et Moyennes Entreprises n’ont pas d’obligation de communication sur leurs risques industriels avec leurs parties prenantes, bien que cela puisse être utile à tous. Si elles devaient le faire seules, cela représenterait d’ailleurs pour elles un investissement trop important en temps et au niveau financier. La présence d’une dynamique locale de dialogue territorial permettrait que leur communication sur les risques industriels s’y intègre de façon peu chronophage et financièrement supportable. III. Une meilleure intelligence collective possible dans les sociétés privées et publiques Ce document s’inscrit de façon globale dans un constat de cloisonnement et de difficulté à travailler de façon collective : - cloisonnement dans les compétences, entre les services, entre les personnes, entre les entités d’un territoire … - difficultés à travailler en utilisant l’intelligence collective à toutes les échelles de notre société, que ce soit en entreprise ou dans la vie civile. Dans le magazine « Cerveau et psycho » Numéro 78 paru en juin 2016, il est expliqué que « l’intelligence n’est pas réservée aux individus, mais qu’elle se développe dans certains groupes ». Il y est précisé que « Les capacités émotionnelles et sociales des membres d’un collectif seraient plus importantes que leur QI. », ce qui est probablement contraire à ce que la plupart d’entre nous croit. Le magazine explique aussi que pour aboutir à des résultats, le mode de fonctionnement d’un collectif doit être exigeant sur de nombreux critères : « organisation de tours de parole, styles cognitifs variés dans les équipes, mémorisation des compétences des collègues, méfiance systématique à l’égard de la pensée moutonnière, développement de l’intelligence émotionnelle, parité et (…) partage minutieux de toutes les informations… » [37] En somme, notre façon actuelle de percevoir le collectif et ses capacités peut-être un frein à notre efficacité, à la pertinence de nos actions et à notre ouverture vers d’autres personnes et d’autres compétences. Mais c’est aussi notre façon de manager le collectif qui est à remettre en question, car contrairement à ce qui se pratique partout et tout le temps, il apparait difficile de faire fonctionner l’intelligence collective sans avoir de formation adéquate dans le domaine ou sans faire appel à des spécialistes. Les sites industriels ont besoin de communiquer et plus largement de travailler en interaction avec les personnes présentes sur leur site et leur parties prenantes, alors pourquoi ne pas former leurs services (HSE ou communication) à la facilitation de l’intelligence collective ? Mélina DIOT - ICPE Seveso SH. Communiquer de façon pertinente et efficace sur les risques industriels avec les parties prenantes : Quels intérêts pour les industriels ? Comment procéder ? 81/104

Mastère Spécialisé Sécurité et Risques Industriels – EI CESI Ecully<br />

Idéalement, des organismes déconcentrés ou décentralisés pourrait jouer le rôle d’appui<br />

technique et de coordination dans le dialogue territorial. Ils pourraient aussi être les<br />

interlocuteurs privilégiés au sein des territoires pour obtenir de l’aide financière lorsqu’il serait<br />

nécessaire de trouver des moyens complémentaires (moyens techniques, experts). [34]<br />

Les Très Petites Entreprises et les Petites et Moyennes Entreprises n’ont pas d’obligation de<br />

communication sur leurs risques industriels avec leurs parties prenantes, bien que cela puisse<br />

être utile à tous. Si elles devaient le faire seules, cela représenterait d’ailleurs pour elles un<br />

investissement trop important en temps et au niveau financier. La présence d’une dynamique<br />

locale de dialogue territorial permettrait que leur communication sur les risques industriels<br />

s’y intègre de façon peu chronophage et financièrement supportable.<br />

III. Une meilleure intelligence collective possible dans les sociétés privées et<br />

publiques<br />

Ce document s’inscrit de façon globale dans un constat de cloisonnement et de difficulté à<br />

travailler de façon collective :<br />

- cloisonnement dans les compétences, entre les services, entre les personnes, entre les<br />

entités d’un territoire …<br />

- difficultés à travailler en utilisant l’intelligence collective à toutes les échelles de notre<br />

société, que ce soit en entreprise ou dans la vie civile.<br />

Dans le magazine « Cerveau et psycho » Numéro 78 paru en juin 2016, il est expliqué que<br />

« l’intelligence n’est pas réservée aux individus, mais qu’elle se développe dans certains<br />

groupes ». Il y est précisé que « Les capacités émotionnelles et sociales des membres d’un<br />

collectif seraient plus importantes que leur QI. », ce qui est probablement contraire à ce que<br />

la plupart d’entre nous croit. Le magazine explique aussi que pour aboutir à des résultats, le<br />

mode de fonctionnement d’un collectif doit être exigeant sur de nombreux critères :<br />

« organisation de tours de parole, styles cognitifs variés dans les équipes, mémorisation des<br />

compétences des collègues, méfiance systématique à l’égard de la pensée moutonnière,<br />

développement de l’intelligence émotionnelle, parité et (…) partage minutieux de toutes les<br />

informations… » [37]<br />

En somme, notre façon actuelle de percevoir le collectif et ses capacités peut-être un frein à<br />

notre efficacité, à la pertinence de nos actions et à notre ouverture vers d’autres personnes<br />

et d’autres compétences. Mais c’est aussi notre façon de manager le collectif qui est à<br />

remettre en question, car contrairement à ce qui se pratique partout et tout le temps, il<br />

apparait difficile de faire fonctionner l’intelligence collective sans avoir de formation adéquate<br />

dans le domaine ou sans faire appel à des spécialistes.<br />

Les sites industriels ont besoin de communiquer et plus largement de travailler en interaction<br />

avec les personnes présentes sur leur site et leur parties prenantes, alors pourquoi ne pas<br />

former leurs services (HSE ou communication) à la facilitation de l’intelligence collective ?<br />

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