TheseProMdiot_Version2_1216

TheseProMdiot_Version2_1216 TheseProMdiot_Version2_1216

gensderiviere
from gensderiviere More from this publisher
02.01.2017 Views

Mastère Spécialisé Sécurité et Risques Industriels – EI CESI Ecully III.2 III.2.1 Description et analyse des moyens et méthodes de mise en application des textes législatifs L’enquête publique : un outil de consultation peu efficace L’ensemble de la population d’une commune est invitée à participer aux enquêtes publiques. Toutefois, pour y prendre part, encore faut-il que la population soit au courant de cette enquête, de son objectif et de son mode de fonctionnement, et puisse s’y rendre. Les enquêtes publiques ne font pas l’objet d’une information par courrier à tous les habitants d’une commune. La méthode employée suppose donc que l’avis d’enquête publique publié par la Mairie suffit à informer les citoyens de la commune (sur les panneaux de la Mairie et éventuellement sur son site Internet). Or il s’avère dans la pratique qu’assez peu d’habitants prennent connaissance des avis d’enquête publique. Ils ne sont donc pas au courant de la tenue de l’enquête publique et ne peuvent donc pas y prendre part. A propos de l’objectif de l’enquête publique, il est primordial pour y participer que les habitants comprennent la problématique et les enjeux du projet soumis à leur avis. Comme pour les actions d’information préventive, le problème est ici que, souvent, les informations mises à disposition du public sont très techniques ou très bureaucratiques. Ces informations reflètent en effet la façon de fonctionner, de penser et de s’exprimer de ceux qui travaillent en amont de l’enquête publique, sans vraiment chercher à se mettre à la place de l’habitant (ses connaissances, son vocabulaire, sa vision non technique). Il est donc complexe pour une partie de la population de pouvoir se sentir capable d’apporter quoi que ce soit dans l’évolution du projet. Pour prendre part à une enquête publique, un habitant doit savoir que l’avis enquête publique est une invitation à y participer. Mais certaines personnes l’ignorent peut-être. Les éventuels participants peuvent également ignorer de quelle façon ils vont pouvoir contribuer au projet et aussi douter de l’impact de leur participation (et donc de l’utilité d’y consacrer du temps). Enfin, une enquête publique, puisqu’elle induit la présence d’un seul et même commissaire enquêteur, dispose d’un nombre de dates et d’horaires limité, ce qui est un autre frein à l’implication des citoyens. III.2.2 Les Comités Locaux d’Information et de Concertation (CLIC) et les Commissions de Suivi de Site (CSS) : des outils d’information et de concertation aux effets limités III.2.2.a Les Comités Locaux d’Information et de Concertation (CLIC) L’article 2 de la loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003, dans un but de développement d’une culture du risque et de favorisation les bons comportements des riverains en cas d’accident, institue des Comités Locaux d’Information et de Concertation pour tous les bassins industriels comprenant une ou plusieurs installations « SEVESO AS ». « Le CLIC a comme mission de : Mélina DIOT - ICPE Seveso SH. Communiquer de façon pertinente et efficace sur les risques industriels avec les parties prenantes : Quels intérêts pour les industriels ? Comment procéder ? 22/104

Mastère Spécialisé Sécurité et Risques Industriels – EI CESI Ecully - Améliorer l’information et la concertation des différents acteurs sur les risques technologiques, - Débattre sur les moyens de prévenir et réduire les risques, sur les programmes d’actions des responsables des activités à l’origine du risque et l’information du public en cas d’accident. » [17] Un CLIC est composé de 30 membres au maximum, répartis en 5 collèges : - un Collège "Administration", qui inclut des services de l’Etat, dont la Préfecture, et le SDIS, - un Collège " collectivités territoriales", - un Collège " exploitants", qui concerne donc les ICPE, - un Collège " riverains ", - un Collège "salariés ". Le CLIC implique donc, a priori, la majorité des parties prenantes. Dans les faits, le mode de fonctionnement des CLIC relève plus de l’information que de la concertation : il s’agit plus d’une instance qui permet à l’Etat et aux industriels de tenir les autres acteurs informés de leur stratégie, de leurs actions et de leurs résultats en matière de sécurité, ou encore de leurs projets de modification ou d’extension des installations. De plus, les CLIC sont animés généralement par l’Etat, et pas par un facilitateur extérieur neutre. III.2.2.b Les Commissions de Suivi de Site (CSS) « Une circulaire ministérielle du 15 novembre 2012 réforme les CLIC et les CLIS (commissions locales d'information et de surveillance présentes autour des installations de traitement de déchets). Elle a pour but de fondre ces instances dans une commission unique réunissant ces CLIC et CLIS, que soient concernées une seule ou plusieurs installations. » [17] Le but de ce changement est de ne pas multiplier à l'excès les commissions, de permettre une plus grande adaptation au contexte local et de créer de vrais lieux de débats et de consensus. Mais l’esprit et le mode de fonctionnement de cette nouvelle organisation restent relativement similaires à ceux du CLIC. Comme l’explique le collectif Zwarterook dans son analyse de la concertation sur les risques industriels, « En outre, la réglementation actuelle aboutit à une sur-représentation des acteurs traditionnels de la gestion des risques (acteurs politico-administratifs et industriels), au détriment de la société civile et à l’encontre de la volonté affichée de participation.» [20], et ce notamment dans les CLIC/CSS. Il est donc difficile de vraiment considérer les CSS comme de vrais organes de concertation. III.2.3 Le Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions Industrielles (SPPPI) : un impact limité « Les Secrétariats Permanents pour la Prévention des Pollutions Industrielles (SPPPI) se veulent des lieux de débat centrés sur les grands enjeux liés aux risques industriels pour les personnes et aux impacts des activités industrielles sur l’environnement. Ils ont pour objectif d’assurer l’information du public d’une manière objective et transparente sur les questions liées à l’environnement industriel. » [18] Mélina DIOT - ICPE Seveso SH. Communiquer de façon pertinente et efficace sur les risques industriels avec les parties prenantes : Quels intérêts pour les industriels ? Comment procéder ? 23/104

Mastère Spécialisé Sécurité et Risques Industriels – EI CESI Ecully<br />

III.2<br />

III.2.1<br />

Description et analyse des moyens et méthodes de mise en application des<br />

textes législatifs<br />

L’enquête publique : un outil de consultation peu efficace<br />

L’ensemble de la population d’une commune est invitée à participer aux enquêtes publiques.<br />

Toutefois, pour y prendre part, encore faut-il que la population soit au courant de cette<br />

enquête, de son objectif et de son mode de fonctionnement, et puisse s’y rendre.<br />

Les enquêtes publiques ne font pas l’objet d’une information par courrier à tous les habitants<br />

d’une commune. La méthode employée suppose donc que l’avis d’enquête publique publié<br />

par la Mairie suffit à informer les citoyens de la commune (sur les panneaux de la Mairie et<br />

éventuellement sur son site Internet). Or il s’avère dans la pratique qu’assez peu d’habitants<br />

prennent connaissance des avis d’enquête publique. Ils ne sont donc pas au courant de la<br />

tenue de l’enquête publique et ne peuvent donc pas y prendre part.<br />

A propos de l’objectif de l’enquête publique, il est primordial pour y participer que les<br />

habitants comprennent la problématique et les enjeux du projet soumis à leur avis. Comme<br />

pour les actions d’information préventive, le problème est ici que, souvent, les informations<br />

mises à disposition du public sont très techniques ou très bureaucratiques.<br />

Ces informations reflètent en effet la façon de fonctionner, de penser et de s’exprimer de ceux<br />

qui travaillent en amont de l’enquête publique, sans vraiment chercher à se mettre à la place<br />

de l’habitant (ses connaissances, son vocabulaire, sa vision non technique). Il est donc<br />

complexe pour une partie de la population de pouvoir se sentir capable d’apporter quoi que<br />

ce soit dans l’évolution du projet.<br />

Pour prendre part à une enquête publique, un habitant doit savoir que l’avis enquête publique<br />

est une invitation à y participer. Mais certaines personnes l’ignorent peut-être. Les éventuels<br />

participants peuvent également ignorer de quelle façon ils vont pouvoir contribuer au projet<br />

et aussi douter de l’impact de leur participation (et donc de l’utilité d’y consacrer du temps).<br />

Enfin, une enquête publique, puisqu’elle induit la présence d’un seul et même commissaire<br />

enquêteur, dispose d’un nombre de dates et d’horaires limité, ce qui est un autre frein à<br />

l’implication des citoyens.<br />

III.2.2<br />

Les Comités Locaux d’Information et de Concertation (CLIC) et les Commissions de<br />

Suivi de Site (CSS) : des outils d’information et de concertation aux effets limités<br />

III.2.2.a<br />

Les Comités Locaux d’Information et de Concertation (CLIC)<br />

L’article 2 de la loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003, dans un but de développement d’une culture<br />

du risque et de favorisation les bons comportements des riverains en cas d’accident, institue<br />

des Comités Locaux d’Information et de Concertation pour tous les bassins industriels<br />

comprenant une ou plusieurs installations « SEVESO AS ».<br />

« Le CLIC a comme mission de :<br />

Mélina DIOT - ICPE Seveso SH. Communiquer de façon pertinente et efficace sur les risques industriels avec les<br />

parties prenantes : Quels intérêts pour les industriels ? Comment procéder ? 22/104

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!