Le Saint Suaire

Pierre de Riedmatten
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Le Saint Suaire

Le Saint Suaire

Pierre de Riedmatten
Le Saint Suaire
2 e édition
revue et complétée
Collection « Que penser de… ? »

L’association « Montre-Nous Ton Visage »
Elle a été fondée en 1981 par plusieurs personnalités, dont Antoine
Legrand (l’un des tout premiers spécialistes du Linceul), Georges
Galichon (ambassadeur de France près le Vatican), et M gr Jean-
Charles Thomas (alors évêque de Versailles). Elle a pour but de
faire connaître et con templer le Linceul de Turin, par :
- des expositions, permanentes ou temporaires ;
- des conférences, pour les adultes comme pour les jeunes ;
- l’organisation ou la participation à des manifestations internationales
(forums, pèlerinages, JMJ) ;
- la mise à disposition du public de livrets, images, DVD… ;
- la publication d’une revue semestrielle, proposant des textes
dans tous les domaines concernés (histoire, avancées scientifiques,
méditations) ;
- et l’élaboration de documents de synthèse (« Guide du Linceul
de Turin » ; « Synthèse de l’affaire Carbone 14 »… ).
Siège : 212, rue de Vaugirard • 75015 Paris
contactmntv@gmail.com • www.suaire-turin.fr
Pierre de Riedmatten est président de l’association « Montre-Nous
Ton Visage ». Ayant fait une longue carrière d’ingénieur, il s’intéresse
au Linceul de Turin depuis le début des années 1980, et,
naturellement, à l’aspect scientifique de la question.
Collection « Que penser de… ?»
© Éditions jésuites • 7, rue Blondeau • 5000 Namur
info@editionsjesuites.com • www.editionsjesuites.com
ISBN 1 re édition : 978-2-87356-502-2
ISBN présente édition : 978-2-87356-651-7
Dépôt légal 1 re édition : D.2011, 4323.25
Dépôt légal présente édition : D.2015, 4323.04
Maquette et mise en page : Jean-Marie Schwartz
Imprimé en Belgique

Introduction
Le Linceul de Turin, appelé aussi Saint Suaire,
est un objet mystérieux. Il reste, encore et
tou jours, « provocation à l’intelligence », comme l’a
dit le pape Jean-Paul II en 1998. Dix ans plus tôt,
certains avaient pourtant vu, dans le résultat du test
au carbone 14 (14C), la preuve qu’il s’agissait d’un
faux réalisé au Moyen Âge. Or, malgré de nombreuses
tentatives, personne n’a jamais pu reproduire
exac te ment l’image, très ténue, qui y est
imprimée : celle d’un homme qui a subi tous les
supplices de la Passion de Jésus Christ. Ce tissu
peut-il donc avoir enveloppé le Christ au tombeau ?
Depuis sa présentation en Europe, au milieu du
xive siècle, cette question est, naturellement,
source de divisions.
Le Linceul (sindon, en grec) intéresse donc de nombreux
chercheurs dans le monde entier (les sindonologues).
Paradoxalement, le test au 14C, réalisé en
1988, a entraîné de nombreuses études qui confirment
toutes une origine très ancienne de cet objet.
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Un nouveau test, chimique et mécanique, réalisé en
2013, va également dans ce sens.
Le Linceul intéresse également les croyants. Plus
de deux millions de pèlerins sont ainsi venus à Turin
au printemps 2010. Et le pape François a demandé
une ostension pour le printemps de 2015.
Il faut cependant « affronter l’étude du Saint
Suaire sans positions préconçues qui donneraient
pour assurés des résultats qui ne le sont pas » (Jean-
Paul II, 1998). Après une présentation sommaire de
l’objet lui-même, ce petit livre (qui ne peut pas citer
toutes les sources utilisées) tente ainsi de répondre,
de manière aussi objective que possible, aux quatre
grandes questions que chacun peut se poser à son
sujet :
- D’où provient cet objet ?
- Comment expliquer cette étonnante image ?
Peut-on la reproduire ?
- Qui est l’Homme du Linceul ? Est-ce le Jésus
Christ des Évangiles ?
- Quels sont les rapports du Linceul avec la vie
de l’Église ?
Cet ouvrage voudrait conduire le lecteur à chercher
à en savoir davantage sur le tissu sans doute
le plus étudié au monde.
Pierre de Riedmatten
2 e édition, décembre 2014
•

Présentation sommaire
Fig. 1 Le Linceul après sa restauration de 2002
L’objet lui-même
Le Linceul de Turin est un long tissu de lin qui a
servi à ensevelir un cadavre. Avant sa restau ration,
il mesurait 4,36 m de long sur 1,10 m de large, dimensions
com patibles avec le recou vrement total
du défunt, comme le
montre ce détail de la
peinture de Giovanni
Baptista della Rovere
(xviie siècle).
Son histoire ancienne
(depuis les pre miers
7

siècles) se précise au fur et à mesure des études.
On sait maintenant qu’il était profondément vénéré
au Moyen-Orient, bien avant le xiie siècle.
Son histoire récente (après sa première exposition
en France, au milieu du xive siècle) est bien connue.
Depuis 1578, il est conservé dans la cathédrale de
Turin, et, en 1983, il est devenu la propriété du Saint-
Siège.
En 1997, lors d’un incendie accidentel, il a pu être
sauvé à temps et n’a pas subi de dégâts.
Suite à l’importante restauration de 2002, il se
présente comme ci-dessus (voir Fig. 1).
Cousu sur une toile de mêmes dimensions, dite
« toile de Hollande » (de couleur rouge), il était, depuis
le milieu du xvie siècle, enroulé autour d’un
cylindre de bois. Afin d’éviter les inconvénients de
ce stockage (formation de plis), et pour le pré server
pour les générations futures, il est maintenant totalement
déployé dans un grand coffre, sous atmosphère
neutre (argon), à l’abri de la lumière. Un
autre coffre, recouvert d’une grande plaque de verre
blindé, permet de mon trer le Linceul au public lors
des ostensions.
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Ce qu’on voit sur le Linceul
Les deux photos ci-dessous (Fig. 2) montrent le
Linceul (en « positif » et en « négatif »), tel qu’il était
avant la restauration de 2002.
Coups
de fouet
Trous en L
antérieurs
à 1532
Taches d’eau
antérieures
à 1532
Blessures
front et nuque
Zones de
brûlure
(incendie
de 1532)
Tuméfactions
au visage
Couture
longitudinale
Blessure
au côté droit
Zone de
prélèvements
pour études
Jambes
non brisées
Fig. 2 Positif du Linceul (à gauche) et négatif (à droite) avant la restauration de 2002
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On voit principalement la silhouette d’un homme
allongé, entièrement nu, de face et de dos (têtebêche),
qui a subi une flagellation et le supplice de
la crucifixion (plaies aux mains et aux pieds). On
distingue habituellement :
- l’image des traces de sang, dite « image sanguine
», qui est normale et traverse le tissu ;
- l’empreinte, de couleur jaune sépia, dite « image
corporelle », qui ne traverse pas le tissu et s’apparente
à un négatif photographique ; elle est
difficilement lisible et très faiblement con trastée
par rapport au reste du tissu. Pour l’observer, il
faut être à une distance d’environ 3 m et dans la
pénombre pendant quelques minutes.
Un grave incendie, en 1532 à Chambéry, a laissé
des trous, le long de deux grandes lignes de brû -
lure. Les pièces de tissu, mises en place par les clarisses
pour les boucher, ont été supprimées en 2002
(voir Fig. 1). Heureusement (et curieusement), cet
incendie n’a modifié ni l’image cor po relle ni l’image
sanguine.
D’autres trous, en forme de L ou d’équerre, entourent
la sil houette au niveau des reins.
Des traces montrent les différents modes de
pliage, au cours des siècles.
Des taches d’eau correspondent à un pliage antérieur
à celui de Chambéry.
Un halo est devinable autour du Visage (mieux
visible sur le négatif).
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Des manques de tissu apparaissent (voir p. 9) :
en haut (raison inconnue) ; et en bas, à l’endroit
des prélèvements effectués au xxe siècle pour les
études scientifiques.
Une couture relie, tout le long, une petite bande
de tissu (7 cm) à la bande principale (103 cm).
Ce qu’on ne voit pas à l’œil nu
Des traces de myrrhe et d’aloès.
Des traces de terre.
Des pollens, dont l’analyse montre où le tissu a
séjourné.
Des traces d’écritures autour du Visage, en latin
et en grec, qui désignent le supplicié.
Des traces de pièces de monnaie sur les pau pières
du supplicié, frappées à l’époque de Ponce Pilate.
•

1 re partie
D’où vient cet objet ?

?
Parcours possible du Linceul

1
Histoire du Linceul
à partir du XIV e siècle
Lirey
Le Linceul apparaît, brusquement, dans le petit
village de Lirey (à vingt kilomètres environ au sud
de Troyes), dans les années 1350, sans que l’on sache
comment ni à quelle date il y est arrivé.
En 1343, Geoffroy Ier de Charny, dont on pensait,
jusque dans un passé récent, qu’il s’agissait d’un
modeste seigneur de Champagne, fait construire
une chapelle en bois, qui est érigée plus tard en collégiale
et reçoit les largesses du roi. En 1356, l’é -
vêque de Troyes (Henri de Poitiers) approuve en
termes chaleureux la fondation de cette collégiale,
mais il ne fait aucune allusion au Linceul.
Les recherches récentes ont montré que Geoffroy
Ier de Charny était en fait un chef militaire de première
importance, porte-oriflamme des rois Philippe
VI et Jean II le Bon, et siégeant en leur Con seil
15

En lecture partielle…

Table des matières
Introduction ............................................................ 5
Présentation sommaire .......................................... 7
1 re partie
D’où vient cet objet ?
1. Histoire du Linceul à partir du xive siècle ........ 15
2. Les recherches scientifiques .............................. 23
3. Le test au carbone 14 .......................................... 35
4. Histoire probable au Moyen-Orient .................. 47
5. L’image d’Édesse est-elle le Linceul de Turin ? .. 59
6. Hypothèses sur l’arrivée du Linceul en Europe.. 67
7. Existe-t-il d’autres suaires ?................................ 73
2 e partie
Peut-on expliquer et reproduire cette image ?
8. Caractéristiques particulières de l’image............ 83
9. Hypothèses de formation de l’image.................. 91
10. Tentatives de reproduction de l’image.............. 99
3 e partie
Qui est l’Homme du Linceul ?
11. Origine de l’Homme du Linceul ........................ 107
151

12. L’Homme du Linceul et la Passion .................... 117
4 e partie
Le Linceul et l’Église
13. Positions de l’Église, Dévotion à la Sainte Face 135
Conclusions ............................................................ 143
•
Deuxième édition achevée d’imprimer le 17 janvier 2015
sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à 6060 Gilly (Belgique)

Pierre de Riedmatten
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Le Saint Suaire
Le Linceul de Turin intéresse de nombreux chercheurs,
dans le monde entier, dans tous les domaines
de la science et de l’histoire. En effet, malgré
de nombreuses tentatives, personne n’a jamais
pu re pro duire, avec toutes ses caractéristiques,
l’étonnante image qui y est imprimée : celle d’un
crucifié ayant subi tous les supplices décrits dans
les quatre évangiles, pour la Passion du Christ.
L’histoire ancienne de ce tissu, qui reste « provocation
à l’intelligence » (Jean-Paul II), se précise
peu à peu, jusqu’au premier siècle de notre ère.
Une nouvelle datation (2013) remet également
en cause le fameux test au carbone 14 de 1988,
qui avait daté du Moyen Âge ce tissu.
Un ouvrage indispensable qui fait le point le plus
objectivement possible sur toutes les recherches
actuelles.
ISBN 978-2-87356-651-7
Prix TTC : 10,00 €
9 782873 566517
2 e édition
Collection
«Que penser de…?»
Photo © Illustration de couverture de couverture : Statue : de la Notre-Dame face visible sur de Lourdes le Linceul (Ch. de Delhez) Turin