Eglises_Solidaires_163

ÉGLISES
solidaires
TOUS ENSEMBLE FORMONS L’ÉGLISE
Novembre 2016
Tirer tous à la même corde
Diacre Martin
Brunner-Artho,
Directeur de
Missio Suisse
Chère lectrice, cher lecteur,
Pour la première fois cet automne, Églises
solidaires est aussi édité en allemand. Comme
annoncé dans l’édito du numéro de juin, nous profitons
aussi de l’occasion pour rendre la revue plus
fringante : nous avons revu la mise en page, renouvelé
les contenus.
La publication en allemand s’appelle Glauben.
miteinander – Croire.ensemble – pour souligner
ainsi l’aspect de communion dans la foi. En effet,
notre foi nous unit entre fidèles, mais aussi avec tous
les êtres humains qui sont, selon l’enseignement de
Jésus, nos frères et nos sœurs.
Cette communion entre les fidèles nous conduit
à la solidarité. Et la solidarité ne peut être à sens
unique : en effet, la réciprocité est inhérente à la
vraie solidarité. C’est pourquoi la collecte du
Dimanche de la Mission Universelle en octobre est
faite dans tous les pays, qu’ils soient pauvres ou
g

(suite édito p. 1)
riches. Nous sommes tous des donateurs. Les
enfants au Kenya ont exactement le même slogan
« Les enfants aident les enfants » que les
enfants qui participent aux actions de l’Enfance
missionnaire en Suisse. Un monde plus juste et plus
fraternel n’est possible que si nous tirons tous à la
même corde.
Mais la réciprocité, nécessaire à toute vraie
solidarité, n’est pas suffisante en elle-même. Elle
doit s’accompagner du respect et de l’amour de
l’autre. À Missio, nous avons à cœur de considérer
toujours nos partenaires sur un pied d’égalité. Parce
que, simplement, ces partenaires dans les Églises
locales sont vraiment nos frères et nos sœurs. Avec
eux nous formons ce que le titre de cette publication
exprime si bien en français : des Églises solidaires.
Cela signifie que, dans la communion fraternelle,
c’est ensemble que nous sommes en chemin.
Nous partageons nos talents et nous recevons la
joie, celle de faire partie de l’Église aux dimensions
du monde où, en Christ et dans la force de l’Esprit
saint, nous tirons tous à la même corde : révéler que
nous avons un Père très aimant, que nous appelons
non pas Mon Père mais Notre Père.
Nous vous souhaitons une très bonne lecture
et nous réjouissons d’entendre vos réactions.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Les catholiques d’Afrique, d’Asie, d’Amérique,
d’Océanie et d’Europe ont quelque chose en commun
: en octobre, ils sont tous appelés à vivre une
grande solidarité au sein-même de l’Église universelle.
C’est la collecte du Dimanche de la Mission
Universelle, répétée chaque année depuis
1926, date de son instauration par le Pape Pie XI.
A côté du « Denier de St-Pierre », c’est la seule
quête de l’Église catholique qui soit mondiale.
Martin Brunner-Artho, Directeur
Chacune et chacun verse selon ses moyens.
Ainsi, par continents, les revenus de la collecte
2015 proviennent pour 45.5% d’Europe,
43.0% d’Amérique, 6.5% d’Asie, 3.5% d’Océanie
et 1.5% d’Afrique.
Une suggestion :
exposez ou diffusez
Églises Solidaires
dans votre paroisse
Vous pouvez commander des
exemplaires supplémentaires
gratuits.

RENCONTRE DANS LES ENTRAILLES DE NAIROBI
Nous roulions dans les
faubourgs de la capitale.
Nous voulions en savoir
davantage sur la vie des
jeunes dans les villes. Alors,
j’ai demandé à notre
chauffeur s’il connaissait
des familles dans les
quartiers pauvres. Il a quitté
la route goudronnée et nous
avons suivi des chemins très
abîmés. Au milieu des
soubresauts du véhicule,
j’avais l’impression d’entrer
dans le ventre de la
mégapole.
Visionnez le
vidéo-clip
de cette
rencontre :
ou cherchez
sur Youtube :
« Missio Suisse /
Esther et
Theresa »
Esther, 19 ans, se tenait à
l’entrée de l’humble maisonnette.
Elle parlait vite, sans s’interrompre :
« J’habite ici avec mes parents et
mes 4 frères et sœurs. Je suis à
l’école secondaire, et nous ne
pouvons pas payer les écolages.
Alors nous manquons les cours et
nous ratons aussi les examens.
Pouvez-vous nous aider à payer
les écolages ? Dieu va vous bénir
pour cela ».
Les grands problèmes
Elle m’a fait visiter la
maisonnette : un intérieur exigu,
5 ou 6 m 2 , peuplés de deux gros
fauteuils éreintés et d’un canapé
éventré. Pas de lit. « Nous
mettons quelques matelas, et
nous dormons là tous les 7 ».
Qu’est-ce qui est le plus difficile à
vivre ici ? « Nous n’avons parfois
pas de quoi payer le loyer, alors le
propriétaire vient et ferme la
maison. Nous restons dehors,
même la nuit !
Theresa, 17 ans, nous rejoint.
Les deux sœurs s’occupent
des rencontres à la paroisse :
« Nous parlons des grands
problèmes qui touchent les
jeunes : la drogue, les abus, les
comportements sexuels déviants,
etc. Beaucoup de jeunes se
droguent ou se prostituent : ils
n’ont personne sur qui compter ».
Témoigner partout
Esther : « Même si nos
conditions de vie sont difficiles,
nous aimons encourager les
autres. Nous leur expliquons la
signification de la vie chrétienne.
Nous leur disons l’amour que Dieu
a pour nous. Nous le faisons à
l’école, à la maison, partout. Parce
que Dieu est bon dans toutes ses
manières de faire ». La vivacité de
la foi et l’altruisme de ces toute
jeunes femmes me font penser à
Saint Paul : « Malheur à moi si je
ne proclame pas l’Évangile ».
Arrive la maman d’Esther,
entourée de ses enfants Elizabeth
(15 ans), Lewis (5 ans) et de petits
voisins. Ils forment tous ensemble
comme une grappe magnifique,
Esther s’en rend compte : je
n’ai pas de solution miracle pour
alléger leur lourd quotidien. Je
promets en revanche de ne pas
les oublier. Avant de partir, je
demande encore aux ainées
pourquoi c’est important de croire
en Dieu. Esther : « Parce que Dieu
fait tout par amour, il nous aide à
bien grandir. Quand vous vivez en
Dieu, vous savez que vous avez
un but dans la vie ».
Theresa ajoute : « Malgré les
épreuves à surmonter, Dieu est bon,
il nous remplit de son espérance. On
ne peut pas mettre sa confiance en
quelqu’un d’autre qu’en Christ, ce
n’est qu’en Lui qu’on trouve
l’espérance ». Et soudain, j’ai été
envahi par cette certitude : je n’étais
souvent des enfants du quartier,
qui, la plupart du temps, sont
dans la rue. Elles animent aussi
condensé émouvant de joie, de
courage et de dignité. Les
précarités du lieu se font oublier.
pas dans les entrailles, j’étais bien
dans le cœur de Nairobi.
Jacques Michel

LES CHANTEURS À L’ÉTOILE - LA PLUS GRANDE ACTION
DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE MENÉE PAR DES ENFANTS POUR DES ENFANTS
Patrick Erni est diacre et en charge de la paroisse
Sainte-Marie à Thoune. Il organise chaque
année l’action des Chanteurs à l’étoile dans
sa paroisse – une action qui lui tient à cœur.
PRIÈRE DE TANZANIE
Cette prière qui dit la beauté
de la nature et des créatures
est comme un psaume de la
Création, typique également
au Kenya.
A Thoune, nous apportons
bénédictions et prières de porte
en porte. Nous parlons de la
naissance de Jésus et de nos
propres expériences. De plus,
nous transmettons aux gens la
flamme de la paix, qui vient de
Bethléem, jusqu’à leur maison.
Nous rendons visite aux
personnes qui nous invitent et
allons également chez les pauvres
et les malades que nous
connaissons. De plus, par notre
engagement, nous pouvons aider
d’autres enfants du monde et
découvrir un autre pays. Les
informations à disposition, les
images et les films sont toujours
très enrichissants.
Les plus beaux moments
sont souvent les rencontres entre
les enfants et les personnes qui
ne vont pas très bien. L’année
passée par exemple, nous étions
à l’hôpital auprès d’une femme
très malade. Ce fut un moment
fort qui nous a tous beaucoup
touchés.
Aussi longtemps que nous
nous engageons, nous sommes
un signe d’espérance pour le
monde : un signe qui manifeste
la foi en la vie et en la bonté de
l’être humain.
Vous, toutes les choses imposantes,
louez Dieu :
vous Kilimandjaro et lac Victoria,
Toi la fosse terrestre,
et toi la plaine du Serengeti,
vous les épais baobabs
et vous les manguiers ombrageux,
eucalyptus et arbres de tamarin,
louez le Seigneur !
Rendez-lui grâce et célébrez-le
éternellement !
Et vous, toutes les choses minuscules,
louez Dieu :
fourmis noires et zélées
puces sautillantes,
têtards qui se tortillent
et larves de moustiques,
criquets volants et gouttes d’eau,
pollens et mouches tsé-tsé,
graines de millet et dagaa* séchés,
louez le Seigneur !
Rendez-lui grâce et célébrez-le
éternellement !
* Petites sardines

PRIER
LES UNS POUR LES AUTRES
La prière commune nous unit par la foi
à tous les chrétiens du monde.
APPRENDRE
LES UNS DES AUTRES
Missio décrit la vie de nos frères et sœurs
des autres continents. Leur témoignage
de foi nous inspire.
PARTAGER
LES UNS AVEC LES AUTRES
En tant que chrétiens, c’est notre devoir
d’aider les personnes dans le besoin.
NOTRE ENGAGEMENT
En lien avec nos partenaires présents sur place
dans plus de 120 pays à travers le monde, notre
objectif vise une vie en plénitude pour tous. Nous
sommes convaincus que cela ne se réalise pas
uniquement à travers l’aide financière : l’échange
spirituel est tout aussi important.
Voici 3 projets que Missio Suisse soutient en 2016.
Photo envoyée par l’un de nos
partenaires sur un projet aux
Philippines (voir en dernière page).
ÉGLISE UNIVERSELLE
Bolivie, vicariat apostolique
de Camiri
Cours de formation pour
travailleurs en paroisse
Les 18 paroisses, fort éloignées
les unes des autres, n’ont pas
chacune leur propre prêtre. L’accompagnement
spirituel est donc
souvent mené par des laïcs. Pour
que ceux-ci puissent assumer leur
fonction avec compétence,
Missio prend en charge une
partie de leurs frais de formation.
Coûts totaux : 9’058 $
Contribution locale : 1’231 $
Somme demandée : 7’827 $
Financement de Missio Suisse :
$ 5’000.
ENFANCE
Sénégal, diocèse de Kolda
Travaux d’entretien dans
une école primaire
À cause de l’épidémie provoquée
par le virus Ebola, les mesures
d’hygiène ont pris de l’importance.
La direction de l’école a
donc décidé d’agrandir les installations
sanitaires de l’école. Il est
également prévu de construire
deux nouvelles salles de classe,
avec un mobilier adéquat inclus.
Coûts totaux : EUR 21’608
Contribution locale : EUR 826
Somme demandée : EUR 20’782
Financement de Missio Suisse :
EUR 12’000.
FORMATION
Kenya, diocèse de Meru
Séminaire St. Joseph
Les 31 étudiants, venus des
diocèses de Meru, Kakamega et
Eldoret, parviennent à couvrir les
2/3 des frais de fonctionnement
par la culture des légumes et
d’autres travaux.
Pour couvrir les coûts restants,
Missio soutient le travail des six
formateurs du séminaire pendant
l’année académique 2016-17
avec 13’345 $.

Les enfants de Naitan, à l’est de
la Province de Mindoro, ont
écrit : « Merci pour les dons »
et « Joyeux Noël ! »
UNE AIDE QUI PRODUIT SON EFFET :
PROGRAMME DE NUTRITION AUX PHILIPPINES
Dans la région montagneuse de Naitan,
éloignée de tout, de nombreuses familles vivent
au-dessous du seuil de pauvreté. La malnutrition
et toutes ses conséquences néfastes
frappent avant tout les enfants. La communauté
des sœurs « Missionary Servants of the
blessed sacrament » a donc construit une
cantine scolaire et mis sur pied un programme
de nutrition. Missio a soutenu ce projet l’année
dernière par un montant de 6’800 $. Cette
somme a permis à 70 enfants d’avoir un repas
chaud cinq fois par semaine. La photo de droite
montre le bâtiment terminé et le dessin de
gauche, les messages des enfants.
VOTRE ENGAGEMENT POUR L’ÉGLISE UNIVERSELLE
Y-a-t ’il un marché de Noël ou un évènement à
proximité de chez vous où vous pourriez proposer
nos produits ? Nous vous envoyons volontiers un
choix d’articles artisanaux (avec la possibilité de
nous retourner les articles invendus).
Prenez contact avec nous !
Edition
Missio
Rte de la Vignettaz 48
1700 Fribourg
Étoiles de Noël en capiz
(diverses couleurs)
Fr. 5.50/pièce
CCP pour les dons 17-1220-9
026 425 55 70
missio@missio.ch
www.missio.ch
14.10.2016
Savon fabriqué à la main
Fr. 6.50
Photo de couverture :
Missio, Michel
Enfants attendant la messe, dans
une paroisse d’Isiolo au Kenya.
Bougie La Sainte famille
Fr. 22.-
Bien-sûr, vous pouvez aussi commander des
articles pour les offrir en cadeaux. Visitez
notre boutique en ligne : shop.missio.ch