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Activité physique et sommeil chez les seniors nocturne activités physique

2016%20-%202A%20-%20Activite%20%20physique%20et%20sommeil%20chez%20les%20seniors

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Médecine du <strong>sommeil</strong> (2015) 12, 181—189<br />

Disponible en ligne sur<br />

ScienceDirect<br />

www.sciencedirect.com<br />

MISE AU POINT<br />

<strong>Activité</strong> <strong>physique</strong> <strong>et</strong> <strong>sommeil</strong> <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />

<strong>seniors</strong><br />

Physical activity and sleep in older adults<br />

D. Davenne a,∗,b<br />

a Inserm, U1075 COMETE, PFRS, campus 5, 2, rue des Rochambel<strong>les</strong>, 14032 Caen cedex 5,<br />

France<br />

b Normandy université, 14032 Caen, France<br />

D. Davenne<br />

Reçu le 4 octobre 2015 ; accepté le 20 octobre 2015<br />

Disponible sur Intern<strong>et</strong> le 21 novembre 2015<br />

MOTS CLÉS<br />

Exercice <strong>physique</strong> ;<br />

Somnolence ;<br />

Vigilance ;<br />

Vieillissement<br />

Résumé L’avancée en âge s’accompagne de difficultés à initier <strong>et</strong> maintenir le <strong>sommeil</strong> <strong>nocturne</strong>.<br />

En conséquence, <strong>les</strong> <strong>seniors</strong> ont un moins bon <strong>sommeil</strong> <strong>et</strong> se plaignent plus souvent que<br />

<strong>les</strong> suj<strong>et</strong>s plus jeunes. De nombreuses études ont montré que leur <strong>sommeil</strong> était fragmenté,<br />

avec peu de <strong>sommeil</strong> lent profond <strong>et</strong> d’ondes lentes. Les réveils matutinaux sont fréquents<br />

<strong>et</strong> accompagnés d’une incapacité à se rendormir. L’avancée en âge s’accompagne aussi d’une<br />

réduction conséquente de la dépense énergétique quotidienne liée à une réduction des <strong>activités</strong><br />

<strong>physique</strong>s pratiquées <strong>et</strong> à une augmentation de la sédentarité. De nombreuses études ont<br />

montré que l’activité <strong>physique</strong> peut modifier positivement <strong>les</strong> paramètres du <strong>sommeil</strong> à travers<br />

deux mécanismes. Le premier est l’eff<strong>et</strong> direct de l’activité <strong>physique</strong> sur l’horloge biologique<br />

interne. Il repose sur l’amélioration du contraste jour/nuit <strong>et</strong> donc de l’amplitude des rythmes<br />

par la pratique régulière d’activité <strong>physique</strong>. Le deuxième est l’eff<strong>et</strong> direct de l’activité <strong>physique</strong><br />

sur <strong>les</strong> paramètres homéostatiques de la régulation du <strong>sommeil</strong>. Ces deux mécanismes<br />

concourent au fait que la pratique régulière d’activité <strong>physique</strong> puisse maintenir un <strong>sommeil</strong><br />

de qualité <strong>chez</strong> <strong>les</strong> <strong>seniors</strong> <strong>et</strong> qu’elle puisse être une alternative sanitaire <strong>et</strong> économique à la<br />

prescription de produits pharmacologiques.<br />

© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.<br />

∗ Correspondance.<br />

Adresse e-mail : damien.davenne@unicaen.fr<br />

http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2015.10.005<br />

1769-4493/© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.


182 D. Davenne<br />

KEYWORDS<br />

Exercise;<br />

Sleepiness;<br />

Vigilance;<br />

Aging;<br />

Elderly<br />

Summary Aging is accompanied by difficulties to initiate and maintain nocturnal sleep. As<br />

a consequence, the <strong>seniors</strong> have a poor sleep and complain more often than the younger subjects.<br />

Numerous studies show that their sleep is fragmented, with few slow wave sleep. Early<br />

awakenings are frequent and accompanied by incapacity to r<strong>et</strong>urn back to sleep. Aging comes<br />

along with a consequent reduction of the daily energy expenditure related to a reduction of<br />

physical activities with an increase of the sedentary lifestyle. Numerous studies showed that<br />

physical activity can modify positively the sleep param<strong>et</strong>ers through two mechanisms. The first<br />

one is the direct effect of physical activity upon the internal biological clock. It bases on the<br />

improvement of the day/night contrast by regular exercise and thus of the amplitude of the<br />

rhythms. The second is the direct effect of the physical activity on the homeostatic param<strong>et</strong>ers<br />

of sleep regulation. These two mechanisms contribute to the fact that exercising regularly can<br />

maintain a quality of sleep in the elderly and that it can be a sanitary and economic alternative<br />

to the prescription of pharmacological compounds.<br />

© 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.<br />

Introduction<br />

L’âge entraîne des modifications progressives du rythme circadien<br />

veille/<strong>sommeil</strong> qui se traduisent par une dégradation<br />

de la vigilance pendant la journée <strong>et</strong> du <strong>sommeil</strong> pendant<br />

la nuit. En parallèle, on constate une diminution graduelle<br />

de la dépense énergétique quotidienne. C<strong>et</strong>te diminution<br />

est due, avec l’avancée en âge, à l’affaiblissement des<br />

capacités physiologiques, notamment respiratoires, cardiovasculaires<br />

<strong>et</strong> locomotrices en parallèle avec une réduction<br />

de l’activité <strong>physique</strong> qui peut aller jusqu’à la sédentarité.<br />

La sédentarité est définie comme une situation d’éveil<br />

caractérisée par une dépense énergétique inférieure ou<br />

égale à 1,5 m<strong>et</strong>abolic equivalent of task (MET) en position<br />

assise ou allongée [1]. Dans <strong>les</strong> études récentes, elle<br />

est surtout mesurée par le temps passé devant la télévision<br />

<strong>et</strong>, de ce fait, souvent sous-estimée surtout <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />

personnes âgées. La sédentarité accélère notablement la<br />

sénescence physiologique <strong>et</strong>, à terme, la morbidité <strong>et</strong> la<br />

mortalité. L’adoption d’un mode de vie actif repose sur deux<br />

éléments : l’augmentation de la pratique d’activité <strong>physique</strong><br />

<strong>et</strong> la réduction du temps de sédentarité.<br />

Sachant qu’il a été montré que l’activité <strong>physique</strong> pouvait<br />

avoir un impact sur la rythmicité biologique, d’une part,<br />

<strong>et</strong>, d’autre part, sur la qualité du <strong>sommeil</strong> <strong>et</strong> de la vigilance,<br />

la question se pose de l’existence d’une relation causale<br />

entre ces deux phénomènes. Et, dans l’affirmative, si une<br />

augmentation de la dépense énergétique quotidienne, via<br />

une reprise d’activité <strong>physique</strong>, ne pourrait pas prévenir ou<br />

réduire certains troub<strong>les</strong> du <strong>sommeil</strong> de la personne âgée.<br />

La régulation de la veille <strong>et</strong> du <strong>sommeil</strong><br />

<strong>chez</strong> la personne âgée<br />

Sur la base de deux mécanismes, l’un circadien (processus C)<br />

<strong>et</strong> l’autre homéostatique (processus S), un modèle de prédiction<br />

de la quantité <strong>et</strong> la qualité du <strong>sommeil</strong> a été élaboré<br />

dans <strong>les</strong> années 1980 [2]. Le processus C organise le temps<br />

de manière à ce que le <strong>sommeil</strong> se produise la nuit. Il est<br />

dépendant du fonctionnement des horloges internes <strong>et</strong> des<br />

« donneurs de temps » qui <strong>les</strong> influencent. Le processus S est<br />

un processus accumulatif qui a pour origine le réveil <strong>et</strong> dont<br />

l’évolution dépend de la durée de l’éveil <strong>et</strong> des différentes<br />

tâches qui y ont été produites. Dès l’entrée dans le <strong>sommeil</strong>,<br />

ce processus est dégradé proportionnellement à la durée du<br />

<strong>sommeil</strong>. La fonction miroir de ce modèle perm<strong>et</strong> de prédire<br />

la qualité de la vigilance en fonction du temps [3]. Ce<br />

modèle a été conforté par de nombreuses expérimentations<br />

(pour revue [4]).<br />

La rythmicité circadienne de la personne<br />

âgée<br />

À la base du processus C, il y a la variation régulière des processus<br />

biologiques en fonction du temps. Ces variations sont<br />

une des caractéristiques essentiel<strong>les</strong> de la nature, depuis<br />

<strong>les</strong> organismes unicellulaires nucléés jusqu’aux systèmes<br />

plus complexes tels que <strong>les</strong> mammifères. Chez l’homme, la<br />

rythmicité biologique se r<strong>et</strong>rouve à tous <strong>les</strong> niveaux aussi<br />

bien dans <strong>les</strong> tissus <strong>et</strong> <strong>les</strong> organes que dans l’organisme<br />

tout entier [5]. Les rythmes pris en compte pour notre propos<br />

ont une période d’environ 24 heures. Ils évoluent en<br />

parallèle avec l’alternance jour/nuit produite par la rotation<br />

complète de la terre autour de son axe. Ces variations<br />

sont appelées « circadiennes », du latin circa dies qui veut<br />

dire « environ un jour ». De nombreuses études récentes<br />

montrent que le pilotage de la rythmicité circadienne se<br />

fait grâce à un donneur de temps interne (horloge biologique)<br />

situé dans <strong>les</strong> noyaux suprachiasmatiques (NSC),<br />

aidé de signaux temporels fournis par l’environnement (synchroniseurs<br />

externes [6]) notamment l’alternance jour-nuit<br />

transmise par le tractus rétino-hypothalamique. Statistiquement,<br />

il existe une bonne corrélation entre l’amplitude des<br />

rythmes circadiens <strong>et</strong> la longévité [7]. Chez <strong>les</strong> suj<strong>et</strong>s âgés<br />

en bonne santé, la rythmicité circadienne est souvent altérée<br />

<strong>et</strong> certains rythmes, dont le rythme veille-<strong>sommeil</strong>,<br />

se trouvent perturbés <strong>et</strong> leurs paramètres modifiés. Ainsi,<br />

peut-on observer une diminution de l’amplitude des variations<br />

nycthéméra<strong>les</strong> tant pour le cycle veille-<strong>sommeil</strong><br />

que pour celui de la température. Ces perturbations<br />

s’accentuent dans la plupart des pathologies du vieillissement,<br />

à l’instar de la maladie d’Alzheimer, où <strong>les</strong> suj<strong>et</strong>s


<strong>Activité</strong> <strong>physique</strong> <strong>et</strong> <strong>sommeil</strong> <strong>chez</strong> <strong>les</strong> <strong>seniors</strong> 183<br />

présentent très tôt des inversions de phase de la rythmicité<br />

biologique. En conséquence, ces patients sont souvent<br />

éveillés la nuit <strong>et</strong> somnolents la journée [8].<br />

Deux principaux facteurs de dégradation pourraient<br />

expliquer ces altérations de la rythmicité biologique :<br />

• il pourrait s’agir d’une dégradation de la fonction des<br />

structures nerveuses qui organisent <strong>les</strong> rythmes, non<br />

seulement du fait du vieillissement biologique mais aussi<br />

parce qu’el<strong>les</strong> sont de moins en moins sollicitées avec<br />

l’avancée en âge. Chez l’animal, une réduction du nombre<br />

de cellu<strong>les</strong> <strong>et</strong> du volume des NSC a été observée [9] <strong>et</strong> une<br />

transplantation de cellu<strong>les</strong> fœta<strong>les</strong> prélevées au niveau<br />

du NSC restaure une bonne rythmicité circadienne <strong>chez</strong><br />

le hamster <strong>et</strong> le rat vieillissants [7] ;<br />

• il pourrait aussi s’agir d’une atténuation de l’influence<br />

exercée par <strong>les</strong> synchroniseurs externes. Parmi ces<br />

synchroniseurs, l’alternance lumière-obscurité est importante<br />

puisque l’intensité lumineuse sur la rétine règle la<br />

quantité de mélatonine circulant dans le sang. Or, le suj<strong>et</strong><br />

âgé a plus de risque d’avoir un système visuel dégradé,<br />

notamment par un jaunissement du cristallin, <strong>et</strong> surtout<br />

il s’expose beaucoup moins à la lumière du jour en n’allant<br />

pas suffisamment à l’extérieur. En institution, il a été calculé<br />

que le temps quotidien d’exposition à la lumière du<br />

jour était de moins d’une heure [10].<br />

Une autre entrée sensorielle, en provenance du vestibule,<br />

doit être prise en considération. Le système<br />

vestibulaire encode <strong>les</strong> accélérations de la tête <strong>et</strong> sa position<br />

par rapport à la gravité. Longtemps considéré comme<br />

un simple capteur de mouvement de la tête <strong>et</strong> du corps<br />

assurant notre équilibre, ce système pourrait jouer un<br />

rôle de synchroniseur des rythmes biologiques circadiens<br />

en complément de celui de la lumière. L’hypothèse sousjacente<br />

est que <strong>les</strong> informations vestibulaires produites<br />

lorsque l’individu bouge fournissent un signal actimétrique à<br />

l’horloge biologique située dans <strong>les</strong> NSC. Une voie polysynaptique<br />

entre <strong>les</strong> vestibu<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> NSC a été mise en évidence<br />

<strong>chez</strong> le rongeur, <strong>et</strong> une lésion chimique bilatérale du système<br />

vestibulaire altère la rythmicité circadienne [11]. Chez la<br />

personne âgée, du fait de la diminution d’activité <strong>physique</strong><br />

voire de la sédentarisation, ce système est beaucoup moins<br />

sollicité, ce qui pourrait expliquer une partie de l’altération<br />

des rythmes.<br />

Par ailleurs, la réduction progressive de l’intensité de<br />

l’activité <strong>physique</strong> <strong>chez</strong> le suj<strong>et</strong> âgé pourrait également<br />

contribuer à la diminution de l’amplitude des rythmes circadiens<br />

de la température [12].<br />

Altération du rythme veille-<strong>sommeil</strong> <strong>chez</strong><br />

<strong>les</strong> <strong>seniors</strong><br />

Dans le modèle de prédiction du <strong>sommeil</strong> décrit précédemment,<br />

l’altération de la rythmicité circadienne<br />

s’accompagne d’une dégradation des systèmes de régulation<br />

veille-<strong>sommeil</strong> [13]. L’eff<strong>et</strong> principal est que le contraste<br />

entre « éveil-jour » <strong>et</strong> « <strong>sommeil</strong>-nuit » s’estompe, avec pour<br />

conséquence une augmentation de la somnolence diurne<br />

<strong>et</strong> du nombre des réveils <strong>nocturne</strong>s [14,15]. Le <strong>sommeil</strong><br />

devient polyphasique, c’est-à-dire entrecoupé de longs épisodes<br />

d’éveil [16]. Par ailleurs, une avance de phase de la<br />

rythmicité est constatée avec l’apparition plus précoce du<br />

minimum thermique corporel. Le suj<strong>et</strong> âgé se couche plus<br />

tôt <strong>et</strong> le réveil matinal est plus précoce [17]. S’il n’est pas<br />

tenu compte de ce déphasage, celui-ci s’aggrave au cours<br />

du temps, ce qui contribue à la désorganisation générale des<br />

différents rythmes biologiques entre eux <strong>et</strong> à une augmentation<br />

des pathologies <strong>et</strong> des accidents [18]. En conséquence,<br />

tout ce qui peut maintenir l’amplitude des rythmes circadiens<br />

<strong>et</strong> leurs synchronisations avec l’environnement<br />

contribue à maintenir un <strong>sommeil</strong> <strong>nocturne</strong> de qualité.<br />

Altération du <strong>sommeil</strong> <strong>chez</strong> <strong>les</strong> <strong>seniors</strong><br />

Les études épidémiologiques indiquent que 40 à 70 % des plus<br />

de 65 ans souffrent de perturbations chroniques de <strong>sommeil</strong><br />

<strong>nocturne</strong> [19—21], alors que seulement environ 20 % ne rapporte<br />

aucune perturbation de <strong>sommeil</strong> [22,20]. La quantité<br />

de <strong>sommeil</strong> par 24 heures diffère peu de celle du suj<strong>et</strong> adulte<br />

jeune tandis que sa qualité est fortement modifiée. Avec<br />

l’avancée en âge, l’envie de dormir survient plus tôt dans<br />

la soirée <strong>et</strong> <strong>les</strong> temps de <strong>sommeil</strong> <strong>nocturne</strong> sont un peu plus<br />

courts [23—25] sans modification du temps passé au lit. Le<br />

nombre d’éveils augmente, entre 7 <strong>et</strong> 21 par nuit, ce qui<br />

représente d’une à plus de deux heures d’éveil alors que le<br />

suj<strong>et</strong> jeune n’en présente que quelques minutes [26—28]. Le<br />

ré-endormissement entre deux cyc<strong>les</strong> est plus long, souvent<br />

r<strong>et</strong>ardé par l’anxiété <strong>et</strong> <strong>les</strong> facteurs extérieurs, notamment<br />

le bruit <strong>et</strong> la lumière [29,30]. L’ensemble de ces altérations<br />

résultent en une perte d’efficacité du <strong>sommeil</strong> avec<br />

l’avancée en âge [16]. Les premier eff<strong>et</strong>s seraient constatés<br />

dès la quatrième décennie, mais il y aurait une accélération<br />

brutale du phénomène après 65 ans [31,32]. D’autres<br />

modifications sont constatées comme une diminution de la<br />

latence de la première phase de <strong>sommeil</strong> paradoxal ainsi<br />

que de la durée de certaines phases de <strong>sommeil</strong>, notamment<br />

le <strong>sommeil</strong> lent profond (<strong>sommeil</strong> réparateur) qui se<br />

raréfie [21,33]. Les enregistrements polysomnographiques<br />

montrent que l’amplitude des ondes delta est fortement<br />

réduite, notamment pendant le premier cycle du <strong>sommeil</strong><br />

<strong>et</strong> plus particulièrement <strong>chez</strong> <strong>les</strong> sédentaires. Ce changement<br />

contribue à l’aplatissement général de l’EEG <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />

<strong>seniors</strong>. La durée du stade 1 est augmentée mais celle du<br />

<strong>sommeil</strong> paradoxal reste stable. D’une manière générale,<br />

ces modifications sont plus importantes <strong>chez</strong> l’homme que<br />

<strong>chez</strong> la femme [31].<br />

Par ailleurs, <strong>les</strong> personnes âgées de plus de 65 ans<br />

ont généralement une ou plusieurs maladies chroniques<br />

associées pouvant interrompre le <strong>sommeil</strong> <strong>et</strong> altérer sa qualité<br />

[34—36] : insomnie, syndrome des jambes sans repos,<br />

apnée du <strong>sommeil</strong>, troub<strong>les</strong> cardiovasculaires (hypertension,<br />

angine de poitrine <strong>et</strong> insuffisance cardiaque [37,38]),<br />

perturbations de la fonction endocrinienne [39,40], problèmes<br />

de santé mentale [22,20,41].<br />

Ces dégradations du <strong>sommeil</strong> <strong>nocturne</strong> entraînent plus<br />

de plaintes d’insomnie <strong>et</strong> une plus large consommation<br />

d’hypnotiques <strong>et</strong> d’anxiolytiques. Ces derniers représentent<br />

environ 40 % de toutes <strong>les</strong> prescriptions à 70 ans, 33 % étant<br />

des prescriptions à long terme [42—45]. La consommation<br />

d’hypnotique <strong>chez</strong> la personne âgée se fait bien souvent en<br />

association avec d’autres médicaments sans qu’il y ait eu de<br />

véritab<strong>les</strong> études, ni sur <strong>les</strong> interactions possib<strong>les</strong>, ni sur <strong>les</strong>


184 D. Davenne<br />

eff<strong>et</strong>s secondaires spécifiques à c<strong>et</strong>te tranche d’âge, ce qui<br />

pourrait expliquer la surmortalité associée à la prise de ces<br />

composés [46].<br />

Altération de la vigilance <strong>chez</strong> <strong>les</strong> <strong>seniors</strong><br />

Comme nous venons de le voir, ce sont à la fois une dégradation<br />

de la rythmicité circadienne <strong>et</strong> une moindre efficacité<br />

du <strong>sommeil</strong> <strong>nocturne</strong> qui sont responsab<strong>les</strong> de la somnolence<br />

diurne des <strong>seniors</strong> [47]. La personne âgée est connue<br />

pour faire de nombreux p<strong>et</strong>its sommes [48] <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te somnolence<br />

se reflète sur l’EEG diurne. Pendant l’éveil relaxé,<br />

l’activité de fond est plus lente, l’activité delta est augmentée<br />

<strong>et</strong> l’activité alpha est diminuée par rapport à cel<strong>les</strong> des<br />

suj<strong>et</strong>s plus jeunes [49]. Le senior passe ainsi beaucoup de<br />

temps avec un EEG qui ressemble à du stade 1, c’est-à-dire<br />

le <strong>sommeil</strong> de transition entre la veille <strong>et</strong> le <strong>sommeil</strong>.<br />

C<strong>et</strong>te somnolence est considérée comme un problème de<br />

santé publique important : elle comprom<strong>et</strong> la santé <strong>physique</strong><br />

générale [22,37,50,51] <strong>et</strong> <strong>les</strong> fonctions cognitives, engendrant<br />

une diminution de la qualité de vie <strong>et</strong> des risques<br />

accrus d’accidents <strong>et</strong> de mortalité [23,52,53].<br />

Eff<strong>et</strong> de l’activité <strong>physique</strong> sur <strong>les</strong><br />

rythmes veille-<strong>sommeil</strong> des <strong>seniors</strong><br />

La réaction adaptée de l’organisme vieillissant aux facteurs<br />

de désynchronisation des rythmes biologiques repose sur<br />

l’existence d’une meilleure hygiène de vie, dont l’activité<br />

<strong>physique</strong> fait partie.<br />

L’activité <strong>physique</strong> est définie comme « tout mouvement<br />

corporel produit par <strong>les</strong> musc<strong>les</strong> squel<strong>et</strong>tiques qui entraîne<br />

une dépense énergétique » [54,55]. L’activité <strong>physique</strong> quotidienne<br />

inclut donc la totalité des mouvements réalisés sur<br />

une échelle de 24 h, quel qu’en soit le type (cardiorespiratoires,<br />

renforcement musculaire, soup<strong>les</strong>se, étirement) <strong>et</strong><br />

le contexte (activité <strong>physique</strong> liée à l’activité professionnelle,<br />

liée aux transports ou aux loisirs). Cependant, rares<br />

sont <strong>les</strong> études qui ont une approche aussi exhaustive dans<br />

la quantification de l’activité <strong>physique</strong>, ce qui pose des problèmes<br />

de comparaison des études <strong>et</strong> d’interprétation des<br />

résultats.<br />

D’une façon générale, il a été montré que <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />

personnes âgées, un exercice <strong>physique</strong> modéré <strong>et</strong> régulier<br />

restaure l’amplitude <strong>et</strong> la stabilité des rythmes biologiques,<br />

en particulier ceux de la température <strong>et</strong> de la<br />

vigilance. Chez des suj<strong>et</strong>s à la r<strong>et</strong>raite ayant des rythmes<br />

circadiens aplatis <strong>et</strong> désynchronisés, une reprise progressive<br />

d’activité <strong>physique</strong> est systématiquement accompagnée<br />

après quelques mois d’une augmentation de l’amplitude des<br />

rythmes de la température corporelle <strong>et</strong> de la vigilance<br />

[56—58] ainsi que du rythme activité-repos [59,21].<br />

Des débats sont actuellement en cours pour savoir si<br />

l’heure de la pratique <strong>et</strong> son intensité ont un rôle à<br />

jouer. Concernant le premier point, des résultats préliminaires<br />

indiquent que s’exercer <strong>physique</strong>ment l’après-midi<br />

serait beaucoup plus efficace que le matin. L’exposition<br />

à la lumière va dans le même sens, aussi il est intéressant<br />

de combiner <strong>les</strong> deux. Concernant l’impact de<br />

l’intensité, il semblerait que <strong>les</strong> niveaux d’activité <strong>physique</strong><br />

nécessaires à la resynchronisation des rythmes soient<br />

beaucoup plus faib<strong>les</strong> que pour l’amélioration d’autres paramètres<br />

<strong>physique</strong>s (prévention des risques cardiovasculaires,<br />

par exemple).<br />

En modifiant considérablement la physiologie de<br />

l’organisme, l’activité <strong>physique</strong> agit directement sur tous<br />

<strong>les</strong> mécanismes qui concourent au rythme veille-<strong>sommeil</strong><br />

(pour revue [60,61]). Bien que l’activité <strong>physique</strong> soit de<br />

plus en plus considérée comme un synchroniseur non lumineux<br />

important de l’horloge interne [62], <strong>les</strong> mécanismes<br />

par <strong>les</strong>quels l’activité <strong>physique</strong> influence directement le<br />

fonctionnement de l’horloge interne restent purement<br />

hypothétiques. Chez l’animal, il semblerait que <strong>les</strong> noyaux<br />

suprachiasmatiques (NSC) reçoivent des informations de<br />

l’état d’activité de l’organisme par l’intermédiaire de<br />

signaux en provenance des noyaux géniculés latéraux <strong>et</strong><br />

réticulaires du thalamus [63]. D’autres afférences aux NSC,<br />

notamment en provenance du raphé <strong>et</strong> du locus coeruleus,<br />

pourraient jouer un rôle car l’activité <strong>physique</strong> modifie<br />

considérablement l’activité de ces noyaux mésencéphaliques<br />

[64]. Chez l’homme, en plus de ces mécanismes, <strong>les</strong><br />

eff<strong>et</strong>s de l’activité <strong>physique</strong> sur l’horloge interne pourraient<br />

passer par la mélatonine. En eff<strong>et</strong>, <strong>les</strong> taux plasmatiques<br />

<strong>nocturne</strong>s de c<strong>et</strong>te dernière sont augmentés par l’exercice<br />

<strong>physique</strong> [65]. Cependant, d’autres possibilités doivent<br />

aussi être envisagées, <strong>et</strong> notamment toutes <strong>les</strong> entrées<br />

de l’horloge interne modifiées par l’adaptation à l’effort :<br />

température, afférences lumineuses, pression artérielle,<br />

radicaux libres, <strong>et</strong>c. [59].<br />

Concernant le rythme veille-<strong>sommeil</strong>, la pratique d’une<br />

activité renforce <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s positifs des interactions socia<strong>les</strong>.<br />

Chez l’homme âgé de plus de 60 ans, une augmentation des<br />

interactions socia<strong>les</strong> <strong>et</strong> un style de vie régulier sont associés<br />

à une diminution des troub<strong>les</strong> du rythme veille-<strong>sommeil</strong> dans<br />

33 % des cas [66,67].<br />

Eff<strong>et</strong> de l’activité <strong>physique</strong> sur le <strong>sommeil</strong><br />

des <strong>seniors</strong><br />

L’eff<strong>et</strong> homéostatique de l’activité <strong>physique</strong> sur le <strong>sommeil</strong><br />

dans la population générale a été le plus étudié (cf.<br />

<strong>les</strong> autres textes de ce numéro de Médecine du <strong>sommeil</strong><br />

<strong>et</strong> la méta-analyse récente de Kredlow <strong>et</strong> al. [68]). Plusieurs<br />

études ont montré que <strong>les</strong> personnes âgées de plus<br />

de 60 ans pratiquant une activité <strong>physique</strong> régulière ont,<br />

par rapport aux sédentaires, moins de somnolence diurne<br />

[69,70], une meilleure qualité de <strong>sommeil</strong> [70—74], moins de<br />

problèmes de <strong>sommeil</strong> <strong>nocturne</strong> [74—77] <strong>et</strong> une diminution<br />

de la prise d’hypnotiques [74]. La composante anxiolytique,<br />

voire l’eff<strong>et</strong> antidépresseur [78] de l’activité <strong>physique</strong> a<br />

notamment été envisagée pour traiter <strong>les</strong> troub<strong>les</strong> de <strong>sommeil</strong><br />

[77,79—81]. En eff<strong>et</strong>, suite à une activité <strong>physique</strong>,<br />

l’envie de dormir est augmentée, probablement du fait de<br />

l’augmentation du rapport sérotonine/dopamine [82]. Globalement,<br />

<strong>les</strong> suj<strong>et</strong>s pratiquant régulièrement s’endorment<br />

plus facilement le soir lorsqu’ils se sont adonnés à une activité<br />

<strong>physique</strong>, à l’exception d’<strong>activités</strong> trop violentes ou<br />

trop tardives [70,83].<br />

En ce qui concerne l’eff<strong>et</strong> exercé sur le <strong>sommeil</strong>, certaines<br />

études ont montré que seule l’activité <strong>physique</strong> à


<strong>Activité</strong> <strong>physique</strong> <strong>et</strong> <strong>sommeil</strong> <strong>chez</strong> <strong>les</strong> <strong>seniors</strong> 185<br />

dominante aérobie influençait <strong>les</strong> stades de <strong>sommeil</strong>, c’està-dire<br />

un <strong>sommeil</strong> lent profond <strong>et</strong> un SP plus longs <strong>et</strong> un délai<br />

d’endormissement plus court [84—86]. En comparant deux<br />

types de programmes sur des personnes âgées (entraînement<br />

aérobie d’intensité modéré contre exercices de str<strong>et</strong>ching<br />

de faible intensité) pendant 6 mois, il a été montré que<br />

seul l’entraînement aérobie améliorait le <strong>sommeil</strong> lent profond<br />

(augmentation des ondes lentes) [87]. Toutefois, même<br />

une activité <strong>physique</strong> de faible intensité <strong>et</strong> de courte durée<br />

perm<strong>et</strong> d’améliorer la qualité subjective du <strong>sommeil</strong> <strong>chez</strong><br />

des suj<strong>et</strong>s institutionnalisés [73,88] ; d’autres études ont<br />

confirmé c<strong>et</strong>te amélioration lors de pratique douce telle que<br />

le yoga <strong>et</strong> le Taï Chi [79,80].<br />

Chez des suj<strong>et</strong>s sédentaires, <strong>les</strong> études sont récentes<br />

<strong>et</strong> peu nombreuses. L’inactivité est présentée comme une<br />

des causes possib<strong>les</strong> de troub<strong>les</strong> du <strong>sommeil</strong> [89,90]. De<br />

plus, il a été montré que <strong>chez</strong> des suj<strong>et</strong>s qui s’entraînent<br />

régulièrement plusieurs heures par semaine [91], le temps<br />

passé dans des <strong>activités</strong> entraînant une faible dépense énergétique<br />

(temps de sédentarité) en dehors des périodes de<br />

pratique <strong>physique</strong> est corrélé à une mauvaise efficacité du<br />

<strong>sommeil</strong> évaluée par accéléromètre. Il y a peut-être là une<br />

explication aux différences observées entre <strong>les</strong> études de la<br />

littérature pour <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> ce paramètre n’est pas évalué.<br />

Les eff<strong>et</strong>s de l’activité <strong>physique</strong> sur le <strong>sommeil</strong> pourraient<br />

être médiés par des eff<strong>et</strong>s indirects tels que<br />

l’augmentation de température [92], <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s antidépresseurs<br />

[93] ou la réduction de l’anxiété [94] induits par<br />

l’activité <strong>physique</strong>. Ces arguments ont été repris <strong>et</strong> précisés<br />

dans une revue de la littérature récente [61].<br />

Eff<strong>et</strong> de l’activité <strong>physique</strong> sur l’éveil des<br />

<strong>seniors</strong><br />

Une activité <strong>physique</strong> réalisée de manière ponctuelle a<br />

des répercussions positives sur <strong>les</strong> performances cognitives<br />

consécutives lorsque cel<strong>les</strong>-ci sont évaluées rapidement<br />

après l’arrêt de l’exercice (pour revue [95]). Une grande<br />

part de ces eff<strong>et</strong>s pourrait être médiée par une stimulation<br />

de la vigilance (pour revue [96]) via <strong>les</strong> importantes modifications<br />

des taux plasmatiques des hormones du stress <strong>et</strong><br />

de l’éveil (catécholamines, cortisol, <strong>et</strong>c.) observées pendant<br />

l’adaptation à l’effort [97]. Plusieurs études récentes<br />

ont montré que la qualité de la vigilance pendant la journée<br />

peut être n<strong>et</strong>tement améliorée <strong>chez</strong> des sédentaires<br />

âgés de plus de 60 ans après seulement un trimestre de<br />

reprise d’une activité <strong>physique</strong> modérée <strong>et</strong> ludique, trois<br />

fois par semaine [57]. Cependant, ce résultat a besoin d’être<br />

confirmé.<br />

L’éveil pourrait être stimulé pendant plusieurs heures<br />

après la pratique d’activité <strong>physique</strong>, puis, via une augmentation<br />

du ratio sérotonine/dopamine, une fatigue <strong>et</strong> une<br />

envie de dormir apparaîtraient [98]. C<strong>et</strong>te envie de dormir<br />

augmenterait surtout pendant la nuit. Ainsi, au cours<br />

d’une épreuve cycliste sur ergocycle, soutenue <strong>et</strong> continue<br />

de 24 heures, l’activité électroencéphalographique se<br />

ralentit progressivement sous l’eff<strong>et</strong> de la fatigue accumulée<br />

mais <strong>les</strong> fluctuations circadiennes sont maintenues <strong>et</strong><br />

on observe un ralentissement plus important de l’EEG aux<br />

horaires <strong>nocturne</strong>s [99].<br />

Quels types d’activité <strong>physique</strong><br />

L’activité <strong>physique</strong> doit être en rapport avec <strong>les</strong> capacités<br />

du suj<strong>et</strong>. En termes de bien-être global, <strong>les</strong> études<br />

montrent que l’aptitude <strong>physique</strong> est maintenue ou améliorée<br />

lors du vieillissement par une p<strong>et</strong>ite activité motrice<br />

régulière comme la marche, qui perm<strong>et</strong> en outre de r<strong>et</strong>arder<br />

<strong>les</strong> troub<strong>les</strong> musculo-squel<strong>et</strong>tiques <strong>et</strong> articulaires qui surviennent<br />

fréquemment. Cependant, des exercices <strong>physique</strong>s<br />

plus intenses perm<strong>et</strong>tent l’augmentation des capacités pulmonaire<br />

<strong>et</strong> aérobie, dites fonctionnel<strong>les</strong>, <strong>et</strong> s’accompagnent<br />

souvent d’un bien-être plus général.<br />

Néanmoins, il ne faut pas oublier que la pratique<br />

d’<strong>activités</strong> <strong>physique</strong>s peut entraîner des accidents de<br />

natures très diverses <strong>et</strong> qu’il est nécessaire d’avoir une attitude<br />

préventive. Certaines personnes présentent des risques<br />

plus élevés que d’autres, par exemple cel<strong>les</strong> qui conjuguent<br />

au moins deux facteurs de risque d’affections coronariennes,<br />

cardio-pulmonaire ou métabolique. Par sécurité,<br />

il est nécessaire de consulter un médecin sur son aptitude<br />

à l’exercice avant de reprendre des <strong>activités</strong> <strong>physique</strong>s.<br />

Au cours de l’examen clinique, il sera possible d’échanger<br />

sur <strong>les</strong> types d’exercice conseillés ou contre-indiqués. Par<br />

exemple, il est fortement déconseillé de faire des exercices<br />

isométriques de renforcement musculaire <strong>chez</strong> <strong>les</strong> suj<strong>et</strong>s<br />

hypertendus.<br />

Quelle pratique<br />

Pour un bénéfice global de l’activité <strong>physique</strong> <strong>chez</strong> <strong>les</strong><br />

personnes âgées de plus de 65 ans, il est actuellement<br />

recommandé de pratiquer 30 minutes chaque jour avec une<br />

intensité modérée ou élevée ; il est bon que le mode de<br />

vie dans son ensemble soit actif <strong>et</strong> que le temps passé à<br />

pratiquer ne soit pas suivi par une augmentation du temps<br />

sédentaire. Ces niveaux constituent le meilleur moyen de<br />

prévention des facteurs de morbidité <strong>et</strong> de la perte de mobilité<br />

pour un maintien de l’autonomie avec l’avancée en<br />

âge. Cependant, selon la littérature, il n’est pas nécessaire<br />

d’atteindre ces niveaux recommandés de pratique quotidienne<br />

pour constater une amélioration de la qualité <strong>et</strong> de<br />

la quantité du <strong>sommeil</strong> <strong>nocturne</strong>. Finalement, c<strong>et</strong>te mesure<br />

de prévention prend toute son importance du fait que la<br />

proportion des personnes âgées de 65 ans <strong>et</strong> plus dans la<br />

population générale devrait passer de 17 % actuellement à<br />

30 % en 2060.<br />

En termes de <strong>sommeil</strong>, il est recommandé de planifier<br />

<strong>les</strong> <strong>activités</strong> <strong>physique</strong>s en prenant en compte leur type, leur<br />

durée <strong>et</strong> leur progression en fonction du temps. Concernant<br />

le type d’exercice, ce sont tout d’abord <strong>les</strong> <strong>activités</strong> aérobies<br />

qui sont à privilégier : la bicycl<strong>et</strong>te, la danse, le golf, le<br />

jardinage <strong>et</strong> le ménage, la natation, la marche nordique,<br />

le jogging, <strong>et</strong>c. Mais il ne faut pas négliger d’introduire<br />

progressivement du renforcement musculaire : porter ses<br />

courses, pilate, musculation sur banc, terrassement, <strong>et</strong>c.<br />

Heure de la pratique<br />

En termes de qualité du <strong>sommeil</strong>, c’est vers le milieu de<br />

l’après-midi que l’activité <strong>physique</strong> pratiquée est la plus<br />

efficace. Dans l’ensemble, <strong>les</strong> pratiques <strong>physique</strong>s réalisées<br />

entre 4 heures <strong>et</strong> 8 heures avant le coucher ont <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>les</strong>


186 D. Davenne<br />

plus positifs sur le <strong>sommeil</strong> [100]. C’est aussi le moment de<br />

la journée pendant lequel l’organisme est le plus efficace<br />

pour s’adapter à l’effort <strong>et</strong> c<strong>et</strong> effort pourra ainsi être plus<br />

intense avec des séquel<strong>les</strong> moins importantes (courbatures,<br />

douleurs articulaires, <strong>et</strong>c.) [101].<br />

L’activité <strong>physique</strong> pratiquée le soir a été longtemps<br />

déconseillée du fait de la production importante<br />

d’hormones « éveillantes » (catécholamine, cortisol, <strong>et</strong>c.)<br />

pendant l’adaptation à l’effort. Il semblerait effectivement<br />

que l’accès à un <strong>sommeil</strong> de qualité nécessite la baisse des<br />

taux sanguin de ces hormones, ce qui prend plusieurs heures<br />

après l’arrêt de l’exercice [102]. La dissipation de la chaleur<br />

produite pendant l’effort est aussi un facteur à prendre en<br />

considération car l’endormissement <strong>et</strong> la qualité du <strong>sommeil</strong><br />

dépendent du niveau de température au moment de<br />

l’endormissement [103,104]. Cependant, il n’y a que lorsque<br />

l’intensité est élevée (60 % de la fréquence cardiaque de<br />

réserve pendant plus de 40 min) que la latence du <strong>sommeil</strong><br />

est n<strong>et</strong>tement augmentée [102].<br />

Après un effort d’intensité élevé, il sera recommandé<br />

de faire baisser la température du corps pour favoriser un<br />

endormissement rapide. Dans la littérature, il est conseillé<br />

d’avoir recours à l’eau tiède (douche, jacuzzi). Chez <strong>les</strong><br />

sportifs, il a été montré que 10 minutes de natation en<br />

piscine perm<strong>et</strong>tait, non seulement de faire baisser la température,<br />

mais aussi de récupérer plus efficacement d’un<br />

effort.<br />

À intensité égale <strong>et</strong> en comparaison à une activité<br />

<strong>physique</strong> pratiquée l’après-midi, une activité <strong>physique</strong><br />

matutinale sollicitera davantage <strong>les</strong> systèmes musculaires<br />

<strong>et</strong> cardiovasculaires, ce qui présente un intérêt pour<br />

l’amélioration des capacités <strong>physique</strong>s. Cependant, <strong>les</strong><br />

exercices d’échauffement <strong>et</strong> d’éveil moteur devront durer<br />

plus longtemps avant <strong>les</strong> efforts réalisés le matin par rapport<br />

aux vespéraux. Enfin, ces efforts du matin ne devront<br />

pas être maximaux.<br />

Intérêt de la pratique en extérieur<br />

Au cours de l’année, la pratique en extérieur va dépendre<br />

des conditions atmosphériques <strong>et</strong> environnementa<strong>les</strong>. Si<br />

certaines pratiques sont déconseillées en raisons des risques<br />

liés (pollution, forte chaleur, terrains glissants, <strong>et</strong>c.), la<br />

pratique <strong>physique</strong> en extérieur est tout particulièrement<br />

recommandée lorsqu’il fait beau, notamment à l’automne<br />

pour profiter de l’eff<strong>et</strong> conjugué de la lumière naturelle <strong>et</strong><br />

de l’activité <strong>physique</strong> sur <strong>les</strong> rythmes circadiens <strong>et</strong> l’humeur<br />

[105]. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est notamment très efficace pour lutter<br />

contre <strong>les</strong> dépressions saisonnières [106].<br />

En résumé, l’activité <strong>physique</strong> devra donc être pratiquée<br />

régulièrement <strong>et</strong> pendant la journée, si possible en<br />

extérieur pour s’exposer à la lumière du jour.<br />

Conclusion<br />

Chez la personne âgée, à l’instar de l’adulte jeune, <strong>les</strong><br />

bienfaits de l’activité <strong>physique</strong> sur le renforcement de la<br />

structure circadienne sont de deux ordres : l’eff<strong>et</strong> direct sur<br />

l’horloge biologique interne (facteur C) <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> homéostatique<br />

sur le <strong>sommeil</strong> (facteur S). Malgré la complexité du<br />

système étudié, il apparaît clairement que la sédentarité<br />

<strong>et</strong> l’inactivité peuvent être associées à une diminution de<br />

l’amplitude des rythmes circadiens qui se traduit par une<br />

disparition du contraste jour/nuit. Les conditions pour un<br />

bon <strong>sommeil</strong> <strong>nocturne</strong> <strong>et</strong> un bon éveil diurne disparaissent.<br />

En parallèle, la pression homéostatique diminue, <strong>les</strong> besoins<br />

en <strong>sommeil</strong> <strong>et</strong> fonctions associées se font moins pressants.<br />

Par ailleurs, <strong>les</strong> suj<strong>et</strong>s qui ont mal dormi sont peu enclins<br />

à être actifs. Il se produit alors un cercle vicieux qui renforce<br />

à la fois la sédentarisation <strong>et</strong> l’insomnie. La pratique<br />

d’activité <strong>physique</strong> perm<strong>et</strong> d’inverser ce cercle vicieux pour<br />

en faire un cercle vertueux perm<strong>et</strong>tant d’améliorer son <strong>sommeil</strong><br />

<strong>et</strong> son éveil <strong>et</strong> ainsi sa qualité de vie.<br />

Déclaration de liens d’intérêts<br />

L’auteur a participé en tant qu’expert au groupe de travail<br />

« Actualisation des repères du Programme national nutrition<br />

santé (PNSS) — Révision des repères relatifs à l’activité <strong>physique</strong><br />

<strong>et</strong> santé » de l’Agence nationale de sécurité sanitaire<br />

de l’alimentation (ANSES).<br />

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