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08.11.2016 Views

231 BALZAC, Honoré de. Vautrin. Drame en cinq actes, en prose. Paris, Delloye, Tresse, 1840. In-8 (221 x 139 mm) de (3) ff., III, 247 pp., (1) f. encarté face à la page 94 : demi-maroquin noir à coins, dos lisse orné en long (Huser). Troisième édition, augmentée et corrigée. L’ouvrage a connu quatre éditions en quatre mois. Le personnage de Vautrin, ancien forçat, est une des créations les plus saisissantes de La Comédie humaine. Balzac comptait sur le succès de la pièce pour renflouer ses finances. L’interdiction après la première représentation ruina cet espoir. Frédérick Lemaître incarnait le révolté n’ayant d’autre issue que de s’intégrer avec machiavélisme à l’ordre établi. Mais il avait osé s’affubler de favoris et d’un toupet singeant la coiffure du roi Louis-Philippe, dont le fils aîné était, ce soir-là, dans une loge d’avant-scène. Précieux envoi autographe signé : Voici le vrai Vautrin que j’envoie non à Marceline, mais à Monsieur Valmore de Balzac Balzac tenait l’œuvre et la personne de Marceline Desbordes-Valmore en haute estime : “Nous sommes du même pays, lui écrit-il, du pays des larmes et de la misère. Nous sommes aussi voisins que peuvent l’être, en France, la prose et la poésie, mais je me rapproche de vous par le sentiment avec lequel je vous admire.” Il lui dédia Jésus- Christ en Flandre. Cette affection admirative était réciproque. C’est à elle évidemment, plus qu’à son mari l’acteur Prosper Lanchantin alias Valmore, que s’adresse l’envoi, en dépit de sa formulation qui était une taquinerie : Balzac se doutait que Marceline s’emparerait séance tenante du volume une fois reçu. Quant au “vrai Vautrin”, il s’explique par les mésaventures de l’édition. La pièce avait en effet paru une première fois sans la préface que Balzac, malade, n’avait pu écrire. Ce n’est que dans cette troisième édition, augmentée et corrigée, que la préface fut imprimée en même temps que le livre ; Balzac y stigmatise l’interdiction de sa pièce. Cette troisième édition proposait donc, aux yeux de l’auteur, “le vrai Vautrin”, c’est-à-dire corrigé et dûment préfacé. Bel exemplaire en dépit de quelques rousseurs. Provenance : Georges Heilbrun, avec ex-libris. L’exemplaire a figuré à l’exposition Honoré de Balzac, de la Bibliothèque nationale en 1950 (n° 532 du catalogue). 8 000 / 12 000 €

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BALZAC, Honoré de.<br />

Vautrin. Drame <strong>en</strong> cinq actes, <strong>en</strong> prose. Paris, Delloye, Tresse, 1840.<br />

In-8 (221 x 139 mm) de (3) ff., III, 247 pp., (1) f. <strong>en</strong>carté face à la page 94 : demi-maroquin noir<br />

à coins, dos lisse orné <strong>en</strong> long (Huser).<br />

Troisième édition, augm<strong>en</strong>tée et corrigée.<br />

L’ouvrage a connu quatre éditions <strong>en</strong> quatre mois.<br />

Le personnage de Vautrin, anci<strong>en</strong> forçat, est une des créations les plus saisissantes de La Comédie<br />

humaine. Balzac comptait sur le succès de la pièce pour r<strong>en</strong>flouer ses finances. L’interdiction après<br />

la première représ<strong>en</strong>tation ruina cet espoir. Frédérick Lemaître incarnait le révolté n’ayant d’autre<br />

issue que de s’intégrer <strong>avec</strong> machiavélisme à l’ordre établi. Mais il avait osé s’affubler de favoris et<br />

d’un toupet singeant la coiffure du roi Louis-Philippe, dont le fils aîné était, ce soir-là, dans une<br />

loge d’avant-scène.<br />

Précieux <strong>en</strong>voi autographe signé :<br />

Voici le vrai Vautrin<br />

que j’<strong>en</strong>voie non<br />

à Marceline, mais<br />

à Monsieur Valmore<br />

de Balzac<br />

Balzac t<strong>en</strong>ait l’œuvre et la personne de Marceline Desbordes-Valmore <strong>en</strong> haute estime : “Nous sommes<br />

du même pays, lui écrit-il, du pays des larmes et de la misère. Nous sommes aussi voisins que peuv<strong>en</strong>t l’être, <strong>en</strong> France,<br />

la prose et la poésie, mais je me rapproche de vous par le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>avec</strong> lequel je vous admire.” Il lui dédia Jésus-<br />

Christ <strong>en</strong> Flandre. Cette affection admirative était réciproque.<br />

C’est à elle évidemm<strong>en</strong>t, plus qu’à son mari l’acteur Prosper Lanchantin alias Valmore, que s’adresse<br />

l’<strong>en</strong>voi, <strong>en</strong> dépit de sa formulation qui était une taquinerie : Balzac se doutait que Marceline<br />

s’emparerait séance t<strong>en</strong>ante du volume une fois reçu.<br />

Quant au “vrai Vautrin”, il s’explique par les mésav<strong>en</strong>tures de l’édition. La pièce avait <strong>en</strong> effet<br />

paru une première fois sans la préface que Balzac, malade, n’avait pu écrire. Ce n’est que dans<br />

cette troisième édition, augm<strong>en</strong>tée et corrigée, que la préface fut imprimée <strong>en</strong> même temps que<br />

le livre ; Balzac y stigmatise l’interdiction de sa pièce. Cette troisième édition proposait donc, aux<br />

yeux de l’auteur, “le vrai Vautrin”, c’est-à-dire corrigé et dûm<strong>en</strong>t préfacé.<br />

Bel exemplaire <strong>en</strong> dépit de quelques rousseurs.<br />

Prov<strong>en</strong>ance : Georges Heilbrun, <strong>avec</strong> ex-libris. L’exemplaire a figuré à l’exposition Honoré de Balzac,<br />

de la Bibliothèque nationale <strong>en</strong> 1950 (n° 532 du catalogue).<br />

8 000 / 12 000 €

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