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563<br />

“Goncourt<br />

a suivi<br />

Flaubert,<br />

et voici<br />

maint<strong>en</strong>ant<br />

Daudet<br />

qui dort<br />

à leur côté.<br />

Je reste<br />

seul”<br />

ZOLA, Émile.<br />

Alphonse Daudet. Paris, 1897.<br />

Manuscrit autographe signé “Émile Zola” in-4 (223 x 175 mm) de 12 pages paginées 1-11 et (1) p.<br />

plus courte, montées sur onglets et interfoliés : maroquin janséniste rouge, dos à nerfs, filets sur<br />

les coupes, d<strong>en</strong>telle et roulette intérieures, tranches dorées, étui (Semet & Plumelle).<br />

Manuscrit autographe signé de l’hommage à Alphonse Daudet publié dans Le Journal.<br />

Il porte ratures et corrections, ainsi que les notes du prote au crayon bleu.<br />

L’hommage donné au Journal est plus posé que l’éloge décrit ci-dessus – et surtout plus littéraire :<br />

Zola y retrace les grandes étapes de son amitié <strong>avec</strong> l’auteur du Petit Chose, évoque sa carrière, la<br />

maladie qui assombrit ses dernières années et convoque les fantômes de Flaubert, de Maupassant,<br />

de Goncourt... Plus qu’un adieu à Alphonse Daudet, c’est l’oraison funèbre de l’école réaliste.<br />

Il a été le plus personnel, le plus original de nous tous. Son acc<strong>en</strong>t est à lui, cette s<strong>en</strong>teur de terroir que ri<strong>en</strong> ne<br />

remplace, <strong>avec</strong> des dons de pénétration et de vie tels, qu’il s’est trouvé à l’aise dans la peinture de tous les milieux.<br />

Certes, oui, il apportait cette flamme du génie latin, cette flambée de soleil qui chauffe et fait respl<strong>en</strong>dir ses arômes.<br />

Mais quelle aisée conquête de Paris, comme il a su pénétrer dans tous les mondes, tout <strong>en</strong> savoir et tout <strong>en</strong> décrire.<br />

Il est beau sans doute de rester de sa province, mais il est plus beau <strong>en</strong>core de l’élargir et d’y faire <strong>en</strong>trer l’humanité.<br />

Puis, c’est une vérité que je veux constater à mon tour : on a dit que Daudet était le plus foncièrem<strong>en</strong>t réaliste de nous<br />

tous, et c’est vrai. Nous autres, nous restions plus ou moins <strong>en</strong>gagés dans le romantisme d’hier, dont nous sommes<br />

issus. Il s’<strong>en</strong> trouvait naturellem<strong>en</strong>t libéré, il restait respectueux du petit fait, il se montrait beaucoup plus honnête<br />

que nous devant la vérité moy<strong>en</strong>ne. Dans sa grâce, dans la réserve un peu ironique de son équilibre, il a fait la plus<br />

solide, la plus sûre besogne de vérité. Et il est telle de ses pages charmantes qui a une vigueur, une efficacité définitive<br />

de réalité, qu’aucun de nous n’a dépassée, dans ses œuvres les plus fortes.<br />

C’est ici l’hommage d’un rival, du dernier qui vit <strong>en</strong>core. […] Goncourt a suivi Flaubert, et voici maint<strong>en</strong>ant Daudet<br />

qui dort à leur côté. Je reste seul. Adieu, mon vieil ami.<br />

Exemplaire parfaitem<strong>en</strong>t établi.<br />

6 000 / 8 000 €

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