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VILLIERS DE L’ISLE-ADAM, Philippe Auguste de.
Axël. Paris, Quantin, 1890.
In-8 (226 x 148 mm) de (4) ff. le premier blanc, 300 pp., (2) ff. : maroquin rouge janséniste,
dos à nerfs, coupes filetées or, filets dorés et à froid en bordures intérieures, tranches dorées
sur témoins, couvertures conservées, étui (Huser).
Édition originale.
Elle a été publiée six mois après la disparition de l’auteur par les soins de Huysmans et de
Mallarmé, ses exécuteurs testamentaires.
Un des 20 exemplaires sur papier de Hollande, seul tirage de luxe (nº 14).
L’œuvre à la fois testamentaire et inaugurale du théâtre symboliste.
L’œuvre d’une vie, inlassablement remaniée durant vingt ans : la grande épopée dramatique,
livre-clé de toute une génération, fut considérée comme la “Bible des symbolistes”.
Villiers y exprime son refus du monde bourgeois, son pessimisme et tout un rêve d’idéal.
On y trouve une transposition du mythe faustien revivifié par le spectacle des drames de Wagner
qu’il avait rencontré en Suisse pour lui en lire des extraits de la première version. Villiers se
rêvait réformateur de la scène française et promoteur d’une tragédie totale où serait débattu
tout le sens de l’existence humaine.
En 1891, Paul Fort, directeur du Théâtre d’Art, fut pressenti pour monter la pièce hors norme.
C’est finalement Paul Larochelle, directeur du Théâtre de la Gaîté, qui en réalisa la mise en
scène les 26 et 27 février 1894. Avec magnificence et au péril de sa fortune : cinq heures de
spectacle, cinquante musiciens et chanteurs. La représentation fut un événement où communia
avec ferveur la jeune génération des symbolistes.
Exemplaire finement relié par Huser.
Il est enrichi de deux documents autographes signés
de Rodolphe Darzens, mandataire de la veuve de
Villiers de L’Isle-Adam. Ils sont adressés à Paul Fort
en vue de la représentation d’Axël au Théâtre d’Art
(le futur Théâtre de l’Œuvre), fondé en 1891
dans la mouvance symboliste :
- Une lettre établissant les termes du contrat
entre les exécuteurs testamentaires de Villiers
et le Théâtre d’Art (3 juin 1891, 3 pages in-8).
- Une quittance de 200 francs (3 juin 1891,
1 p. in-8 oblong).
4 000 / 6 000 €