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VERLAINE, Paul.
Sagesse. Paris, Société générale de librairie catholique, 1881.
In-8 (227 x 146 mm) de (3) ff., 106 pp. : veau fauve janséniste, dos à nerfs, roulette sur les
coupes et en bordures intérieures, tranches dorées (reliure anglaise de la fin du XIX e siècle).
Édition originale. Tirage unique à 500 exemplaires sur papier vélin.
D’après une confidence de Verlaine, huit exemplaires seulement furent achetés lors de sa mise
en vente.
Sixième recueil de Verlaine marqué par sa crise mystique après les événements de Bruxelles
et l’emprisonnement.
Le poète scandaleux et controversé, qui s’était retiré près d’Arras après sa libération, comptait
sur la publication de Sagesse pour se réhabiliter. Il fut amèrement déçu : cinq articles ou
entrefilets daignèrent faire mention de sa renaissance littéraire, Jean Moréas étant le seul à
saluer le recueil.
On y trouve pourtant quelques-uns parmi les chefs-d’œuvre de la maturité, notamment
le poème commençant par : Ecoutez la chanson bien douce, que Paul Léautaud considérait comme
un des plus beaux de la langue française.
Bel exemplaire, élégamment relié peu après en Angleterre pour André Raffalovich,
dont il porte le grand ex-libris.
Poète, essayiste et romancier né à Paris d’une famille de russes exilés, André Raffalovich (1864-
1934) avait émigré en Angleterre en 1884. Fortuné, il organisait de somptueuses réceptions
auxquelles les personnalités du monde intellectuel londonien se pressaient : Henry James,
George Moore ou Walter Pater y côtoyaient Oscar Wilde et ses amis. Raffalovich a dépeint cette
période dans un roman cruel, A Willing Exile, publié en 1890. Il fut le compagnon de John Gray,
figure emblématique du Londres mondain fin de siècle qui inspira, en partie, Le Portrait de DorianGray.
Dos passé.
2 000 / 3 000 €