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488 PÉLADAN, Joséphin. La Décadence esthétique. I : L’Art ochlocratique. Salons de 1882 & de 1883 avec une lettre de Jules Barbey d’Aurevilly & le portrait de l’auteur héliogravé par Dujardin, d’après une photographie de Cayol. Paris, Camille Dalou, 1888. In-8 (253 x 165 mm) de 1 portrait, 216 pp. : broché, couvertures imprimées et rempliées. Édition originale : elle est ornée d’un portrait de l’auteur. Singulier recueil d’articles d’esthétique parus dans l’Artiste. Exemplaire de Jules Barbey d’Aurevilly, qui a préfacé l’ouvrage. Le faux titre est entièrement recouvert par un extravagant envoi autographe signé du futur “Sâr” Péladan à l’auteur des Diaboliques : A Jules Barbey d’Aurévilly [sic] Ceci vous a plu - & j’ai mis comme glorieux les mots où vous l’avez dit : voulant que vous eponymiez [sic], les deux series de l’œuvre. Votre respectueux ami Josephin Peladan Dans une de ses chroniques de La Vie littéraire, Anatole France remarquait que Péladan était “catholique à la manière de Barbey d’Aurevilly, c’est-à-dire avec beaucoup de superbe. Dans une notice éloquente consacrée à la mémoire de celui qu’il vénérait comme un aïeul et comme un maître, il reproche très âprement à l’archevêque de Paris de n’avoir pas suivi avec tout son clergé le cercueil de l’auteur des Diaboliques. Il érige ce vieux Barbey en père de l’Église et le tient pour le dernier confesseur de la foi.” Les deux hommes s’étaient rencontrés en 1884 : séduit, Barbey préfaça aussitôt Le Vice suprême. Péladan avait trouvé un maître, qu’il allait imiter jusqu’au ridicule. Vénération de disciple de courte durée, le Connétable des lettres disparaissant cinq ans plus tard, en 1889 : “Je ne dirai plus maître à personne en ce monde”, déclara Péladan… Dans la succession de l’écrivain, il commit l’erreur de soutenir en vain Mme Bouglon contre Louise Read, cette dernière étant défendue par Léon Bloy. Il s’ensuivit un procès perdu par Péladan et une rancune tenace de l’auteur de La Femme pauvre. Signature “d’Aurevilly” sur le premier plat, au crayon bleu. Ex-libris Pierre Cheymol. Les couvertures sont légèrement usées. Papier jauni. 2 000 / 3 000 €
489 POTTIER, Eugène. Chants révolutionnaires. Préface de Henri Rochefort. Paris, Dentu et Cie, 1887. In-12 (175 x 109 mm) de XX, 240 pp. : demi-chagrin rouge, dos à nerfs (reliure moderne) Édition originale. Recueil de 95 chants révolutionnaires édité par les amis de l’auteur, avec une préface d’Henri Rochefort. Première publication de L’Internationale. Fils d’un modeste emballeur parisien, devenu dessinateur sur étoffes, Eugène Pottier (1816-1887) fut de tous les combats, en 1848 comme durant la Commune, adhérant à l’Association internationale des travailleurs, la Première “Internationale”. Après l’écrasement de la Commune par les troupes versaillaises, il dut s’exiler, en Grande-Bretagne d’abord, puis en Amérique. Il ne devait rentrer en France qu’en 1880 où il mourut dans la misère, l’année même de la publication du recueil. L’Internationale a été composée dans la clandestinité en juin 1871, après la Semaine sanglante. Publiée pour la première fois dans ces Chants révolutionnaires, plus d’un quart de siècle plus tard, elle fut mise en musique par Pierre Degeyter l’année suivante, en 1888 : officiellement adoptée par le Bureau socialiste international en 1904, elle devint, dès 1917, l’hymne de la nouvelle U.R.S.S. Le manuscrit autographe de L’Internationale est conservé à l’Institut international d’histoire sociale à Amsterdam ; il présente des variantes étudiées par Robert Brécy. Bon exemplaire. Papier bruni, comme toujours. Reliure très légèrement frottée. En français dans le texte, 1990, nº 295 : “Ayant fait le tour du monde, L’Internationale justifie pleinement son nom, et Potier ces paroles de Jules Vallès : Tu auras ouvert à la misère murée un horizon et à la poésie populaire un champ nouveau.” - Brécy, La Chanson de la Commune, 1991, pp. 106-108.- Noël, Dictionnaire de la Commune, II, pp. 165-166. 1 000 / 1 500 €
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POTTIER, Eugène.<br />
Chants révolutionnaires. Préface de H<strong>en</strong>ri Rochefort. Paris, D<strong>en</strong>tu et Cie, 1887.<br />
In-12 (175 x 109 mm) de XX, 240 pp. : demi-chagrin rouge, dos à nerfs (reliure moderne)<br />
Édition originale.<br />
Recueil de 95 chants révolutionnaires édité par les amis de l’auteur, <strong>avec</strong> une préface<br />
d’H<strong>en</strong>ri Rochefort.<br />
Première publication de L’Internationale.<br />
Fils d’un modeste emballeur parisi<strong>en</strong>, dev<strong>en</strong>u dessinateur sur étoffes, Eugène Pottier<br />
(1816-1887) fut de tous les combats, <strong>en</strong> 1848 comme durant la Commune, adhérant à<br />
l’Association internationale des travailleurs, la Première “Internationale”. Après l’écrasem<strong>en</strong>t<br />
de la Commune par les troupes versaillaises, il dut s’exiler, <strong>en</strong> Grande-Bretagne d’abord,<br />
puis <strong>en</strong> Amérique. Il ne devait r<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> France qu’<strong>en</strong> 1880 où il mourut dans la misère,<br />
l’année même de la publication du recueil.<br />
L’Internationale a été composée dans la clandestinité <strong>en</strong> juin 1871, après la Semaine sanglante.<br />
Publiée pour la première fois dans ces Chants révolutionnaires, plus d’un quart de siècle plus tard,<br />
elle fut mise <strong>en</strong> musique par Pierre Degeyter l’année suivante, <strong>en</strong> 1888 : officiellem<strong>en</strong>t adoptée<br />
par le Bureau socialiste international <strong>en</strong> 1904, elle devint, dès 1917, l’hymne de la nouvelle<br />
U.R.S.S. Le manuscrit autographe de L’Internationale est conservé à l’Institut international<br />
d’histoire sociale à Amsterdam ; il prés<strong>en</strong>te des variantes étudiées par Robert Brécy.<br />
Bon exemplaire. Papier bruni, comme toujours. Reliure très légèrem<strong>en</strong>t frottée.<br />
En français dans le texte, 1990, nº 295 : “Ayant fait le tour du monde, L’Internationale justifie pleinem<strong>en</strong>t son nom, et Potier<br />
ces paroles de Jules Vallès : Tu auras ouvert à la misère murée un horizon et à la poésie populaire un champ nouveau.”<br />
- Brécy, La Chanson de la Commune, 1991, pp. 106-108.- Noël, Dictionnaire de la Commune, II, pp. 165-166.<br />
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