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vincentchabault
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469 “Un des morceaux de prose que j’aie le plus soigné” MALLARMÉ, Stéphane. Préface à Vathek. Paris, chez l’Auteur [Imprimerie Jules-Guillaume Fick, Genève], 1876. In-12 (197 x 135 mm) de (2) ff. le premier blanc collé sur la couverture, le second portant au recto la seule lettre imprimée : A, [pour les envois], XL pp., (7) ff. : broché, couvertures de papier marbré de l’éditeur, étiquette imprimée au dos ; emboîtage moderne en demi-maroquin rouge. Édition originale séparée. Tirage unique à 95 exemplaires sur vergé de Hollande, non mis dans le commerce (nº 86). Mallarmé a reporté quatre corrections manuscrites. Envoi autographe signé sur le feuillet de dédicace, à l’encre rouge : A mon cher Maître Leconte de Lisle, ce rien, Stéphane Mallarmé Le destinataire est non seulement le Maître qu’il fréquenta dès ses débuts à Paris dans son salon des Samedistes, mais le chef de file hiératique du Parnasse. Les premières œuvres de Mallarmé portent l’empreinte des Poèmes antiques et la lettre qui figure dans le numéro suivant marque que leur auteur était toujours installé dans son panthéon littéraire. Mouillures claires. Le premier feuillet blanc et le dernier feuillet, portant la marque de l’imprimeur Fick, ont été collés sur les plats de la couverture. Le dernier feuillet blanc n’a pas été conservé. 1 500 / 2 000 € 470 MALLARMÉ, Stéphane. Les Dieux antiques. Nouvelle mythologie illustrée d’après George W. Cox et les travaux de la science moderne à l’usage des lycées, pensionnats, écoles et des gens du monde. Ouvrage orné de 260 vignettes reproduisant des statues, bas-reliefs, médailles, camées. Paris, J. Rothschild, 1880. In-8 (218 x 147 mm) de XVI, 320 pp. : demi-maroquin bleu nuit à coins, dos à nerfs orné de caissons de filets dorés, couvertures et dos conservés, non rogné, tête dorée (A. et R. Maylander). Édition originale. L’ouvrage est orné de 260 vignettes tirées dans le texte : statues, bas-reliefs, médailles, camées. En tête, un poème de Banville, Orphée. À la fin : petite anthologie mythologique comprenant des extraits des œuvres de Leconte de Lisle, Victor Hugo et Théodore de Banville. Stéphane Mallarmé, professeur au lycée Fontanes. Traduction ou plutôt adaptation du Manual of Mythology du Rev. George W. Cox, paru à Londres en 1867, par Stéphane Mallarmé, alors professeur au lycée Fontanes (actuel lycée Condorcet). Il a modifié l’œuvre initiale pour la rendre conforme à ses vues didactiques, la présentant comme “le seul traité scolaire de mythologie existant en France à cette époque.”

469 470 Il rend hommage aux deux maîtres de la poésie contemporaine : Leconte de Lisle et Théodore de Banville, qui ont autorisé l’adjonction de quelques-uns de leurs poèmes. On a relié en tête une superbe lettre de Stéphane Mallarmé adressée à Leconte de Lisle. Outre sa référence à la publication des Dieux antiques, elle contient une poignante note personnelle. (Samedi 17 mai 1879, lettre autographe signée, 4 pages in-8.) Bien cher Maître, J’aurai le plaisir de vous porter, un de ces jours, une petite Mythologie scolaire, qui s’imprime. Avant de la finir, je voudrais bien citer cent ou deux cents vers des Poëmes barbares et des Poëmes antiques pour montrer à la jeunesse quel magnifique et vivant prolongement à la fable, dans notre époque. Mon éditeur accède à ce désir à la condition que je lui remette un mot d’écrit de vous m’autorisant à vous citer. Je vous demande ce mot, bien ennuyé de vous déranger, si rien ne vous retient. Je sais que vous ne recevez plus le Samedi ; et n’ayant presque que le Dimanche pour travailler, j’ai remis de semaine en semaine le plaisir de vous faire une visite, ainsi qu’à Madame de Lisle. Pardonnez-moi (vous savez que rien ne peut me faire vous oublier !) si j’en ai l’air. Au revoir. Mon petit garçon sort à peine d’une longue maladie, qui a retenu sa mère près de sa couchette ; elle envoie ses amitiés à Madame. Il y a quelques jours déjà qu’un ami revenant de Londres m’a dit que Payne était très-anxieux de savoir ce que vous pensiez du poëme qui vous est dédié, Lautrec. Avez-vous pu le lire entre les lignes anglaises ? Bien à vous, cher Maître, pardon et merci. Votre dévoué Stéphane Mallarmé. Le fils cadet de Mallarmé, Anatole, mourut quelques mois plus tard, le 8 octobre 1879, à l’âge de huit ans. Sa disparition bouleversa en profondeur la poétique mallarméenne dont témoignent, entre autres, les fragments posthumes publiés sous le titre de Tombeau d’Anatole. Le poète anglais John Payne (1842-1916), spécialiste de Villon et de Boccace, était un ami de Dante Gabriel Rossetti. Lautrec, A poem, avait paru en 1878. Bel exemplaire. 2 000 / 3 000 €

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Il r<strong>en</strong>d hommage aux deux maîtres de la poésie contemporaine : Leconte de Lisle et<br />

Théodore de Banville, qui ont autorisé l’adjonction de quelques-uns de leurs poèmes.<br />

On a relié <strong>en</strong> tête une superbe lettre de Stéphane Mallarmé adressée à Leconte de Lisle.<br />

Outre sa référ<strong>en</strong>ce à la publication des Dieux antiques, elle conti<strong>en</strong>t une poignante note personnelle.<br />

(Samedi 17 mai 1879, lettre autographe signée, 4 pages in-8.)<br />

Bi<strong>en</strong> cher Maître,<br />

J’aurai le plaisir de vous porter, un de ces jours, une petite Mythologie scolaire, qui s’imprime. Avant de<br />

la finir, je voudrais bi<strong>en</strong> citer c<strong>en</strong>t ou deux c<strong>en</strong>ts vers des Poëmes barbares et des Poëmes antiques pour<br />

montrer à la jeunesse quel magnifique et vivant prolongem<strong>en</strong>t à la fable, dans notre époque. Mon éditeur<br />

accède à ce désir à la condition que je lui remette un mot d’écrit de vous m’autorisant à vous citer. Je vous<br />

demande ce mot, bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>nuyé de vous déranger, si ri<strong>en</strong> ne vous reti<strong>en</strong>t.<br />

Je sais que vous ne recevez plus le Samedi ; et n’ayant presque que le Dimanche pour travailler, j’ai remis<br />

de semaine <strong>en</strong> semaine le plaisir de vous faire une visite, ainsi qu’à Madame de Lisle. Pardonnez-moi<br />

(vous savez que ri<strong>en</strong> ne peut me faire vous oublier !) si j’<strong>en</strong> ai l’air.<br />

Au revoir. Mon petit garçon sort à peine d’une longue maladie, qui a ret<strong>en</strong>u sa mère près de sa couchette ;<br />

elle <strong>en</strong>voie ses amitiés à Madame. Il y a quelques jours déjà qu’un ami rev<strong>en</strong>ant de Londres m’a dit que<br />

Payne était très-anxieux de savoir ce que vous p<strong>en</strong>siez du poëme qui vous est dédié, Lautrec. Avez-vous pu<br />

le lire <strong>en</strong>tre les lignes anglaises ?<br />

Bi<strong>en</strong> à vous, cher Maître, pardon et merci.<br />

Votre dévoué<br />

Stéphane Mallarmé.<br />

Le fils cadet de Mallarmé, Anatole, mourut quelques mois plus tard, le 8 octobre 1879, à<br />

l’âge de huit ans. Sa disparition bouleversa <strong>en</strong> profondeur la poétique mallarmé<strong>en</strong>ne dont<br />

témoign<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre autres, les fragm<strong>en</strong>ts posthumes publiés sous le titre de Tombeau d’Anatole.<br />

Le poète anglais John Payne (1842-1916), spécialiste de Villon et de Boccace, était un ami<br />

de Dante Gabriel Rossetti. Lautrec, A poem, avait paru <strong>en</strong> 1878.<br />

Bel exemplaire.<br />

2 000 / 3 000 €

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